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Le travail de la FAO


Commission européenne des forêts
Cinquième conférence de la FAO sur la technologie du bois
Consultation mondiale sur la génétique forestière et l'amélioration des arbres

Commission européenne des forêts

Parmi les principales questions inscrites à l'ordre du jour de la douzième session de la Commission européenne des forêts, qui s'est tenue à Genève du 30 septembre au 5 octobre 1963, figurait l'examen des conclusions de l'étude FAO/CEE intitulée Evolution et perspectives de la consommation, de la production et du commerce du bois en Europe: un nouvel examen, 1950-75 (résumée dans Unasylva, Vol. 17 [3], N° 70); puis, à la lumière des opinions exprimées au cours de cet examen, la Commission devait aussi passer en revue les politiques forestières nationales.

Afin d'élargir la portée des discussions, on a organisé au cours de la session une réunion spéciale à laquelle ont été conviés, outre les membres de la Commission, les pays européens qui sont Membres des Nations Unies sans faire partie de la FAO: L'U.R.S.S. et certains pays d'Europe orientale. Vingt-quatre pays européens ont participé à la réunion spéciale¹, tandis que l'U.R.S.S. s'est fait représenter à la session ultérieure du Comité du bois de la CEE, également saisi du projet d'étude.

¹Il s'agit des pays suivants: Allemagne (Rép. féd d') Autriche, Belgique, Chypre, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Israël Italie, Norvège PaysBas, Pologne, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni Suède, Suisse, Tchécoslovaquie, Turquie, Yougoslavie. Assistaient également à cette réunion des représentants de la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe (CEE), de l'Organisation internationale du travail (OIT), de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), de la Communauté économique européenne (CEE - Marché commun) et de l'Union internationale des instituts de recherche forestière (IUFRO).

La session de la Commission, présidée par M. W. PLYM FORSHELL (Suède), a été ouverte par M. P. LAMARTINE YATES, représentant régional de la FAO pour l'Europe; y assistaient le Directeur et le Directeur adjoint de la Division des forêts et des produits forestiers de la FAO ainsi que M. R. G. FONTAINE' Chef de la Sous-Division de la politique forestière. M. L. GIMENEZ-QUINTANA assurait le secrétariat. M. EGON GLESINGLER, SousDirecteur général (Département des relations publiques et des affaires juridiques) a pris également part à la réunion spéciale.

Outre les sujets déjà mentionnés, un grand nombre d'autres importantes questions, notamment les activités des organes subsidiaires ont été évoquées; le compte rendu détaillé de ces discussions figure dans le rapport de la Commission. Pour le prochain exercice biennal, la Commission a élu comme président M. OTTO ECKMÜL

LER (Autriche) et comme vice-présidents MM. H. FRØEUND (Danemark), A. STOFFELS (Pays-Bas), et D. KLEPAC (Yougoslavie). Elle a d'autre part été invitée à faire un voyage d'étude en Autriche, à l'occasion de sa treizième session qui aura lieu en 1965.

Evolution et perspectives de la consommation de la production et du commerce du bois en Europe

Les principales conclusions énoncées par la Commission, après examen de l'étude sur l'évolution et les perspectives de la consommation, de la production et du commerce du bois en Europe, serviront de préface à cette étude dont la version définitive est actuellement en cours de préparation. En voici quelques extraits.

Cette étude a été, comme la précédente, élaborée à la demande des gouvernements européens, membres du Comité du bois de la CEE et de la Commission européenne des forêts de la FAO. Une telle demande prouve bien l'intérêt suscité dans tous les milieux qui s'occupent des questions forestières et de l'économie du bois par ces travaux qui ont servi à évaluer avec soin, et, le cas échéant, à reviser programmes et politiques. La confrontation entre les conclusions de la première étude et l'évolution de la situation entre 1950 et 1960, qui figure en annexe, fait apparaître que, si les principales tendances ont été effectivement dégagées, on n'avait cependant pas prévu qu'elles iraient aussi loin, ni, a fortiori, à quel point les structures de la consommation seraient modifiées. En effet, les auteurs avaient sous-estimé le rythme de croissance de l'économie européenne pendant les années cinquante.

La présente étude s'efforce de prévoir comment évoluera la situation des forêts et du bois en Europe au cours des prochaines années. On pourrait croire que la tâche sera cette fois plus facile. La documentation statistique, fondement indispensable d'un travail de ce genre, même si elle est encore loin d'être pleinement satisfaisante, est cependant bien meilleure que celle dont disposaient les auteurs de l'étude précédente. En outre, au cours des dix années qui se sont écoulées, le Comité du bois de la CEE a suivi avec attention les fluctuations du marché européen du bois et en a tiré d'utiles leçons, tandis que la Commission européenne des forêts passait périodiquement en revue les problèmes de sa compétence.

Cependant, le lecteur attentif ne peut manquer d'observer qu'en sondant les perspectives offertes jusqu'en 1975 les auteurs de la présente étude ont été beaucoup moins hardis, beaucoup moins précis et beaucoup moins catégoriques que leurs prédécesseurs lorsqu'ils ont établi les prévisions relatives aux années cinquante. Peut-être s'en étonnera-t-i]. Est-ce parce que la période étudiée est plus longue ? Est-ce parce que les auteurs de la présente étude sont plus timorés ou peut-être simplement plus circonspects ?

Non. La véritable raison est beaucoup plus profonde. En réalité, les choix offerts aux responsables de l'économie des forêts et du bois en Europe portent sur un domaine bien plus étendu qu'il y a dix ans. Et ceux qui doivent prendre des décisions définitives et lourdes de conséquences ont à tenir compte d'un certain nombre de considérations, tant économiques que politiques, dont il était à peine question en 1950. Pour mieux saisir la nature de ces considérations, jetons un regard sur la dernière décennie et sur les principales tendances qui marqueront probablement les dix prochaines années.

Entre 1950 et 1960, la consommation de l'Europe en produits forestiers a augmenté beaucoup plus rapidement que ne le laissaient, présager les prévisions les plus optimistes. Simultanément, la production de bois industriel fourni par les forêts européennes a fait un bond sans précédent. On se rappellera qu'à la fin des années quarante et au début des années cinquante il ne manquait pas de voix pour prédire que le bois perdrait de plus en plus de terrain en Europe et que le secteur forestier était en plein déclin. Les faits ont opposé un démenti formel à ces Cassandres.

Malgré cette expansion exceptionnelle, la production forestière n'a cependant pas progressé à un rythme assez rapide pour couvrir les besoins croissants de l'Europe. Alors qu'en 1950 les exportations et les importations européennes de produits forestiers s'équilibraient approximativement, en 1960, les importations ont dépassé les exportations d'environ 20 millions de m³ (équivalent de bois rond). L'Europe est devenue un gros importateur net de bois et, au cours de la décennie, le réseau de ses relations commerciales avec les autres régions du monde s'est notablement transformé dans ce secteur.

La présente étude montre que les besoins de l'Europe en bois continueront d'augmenter à une cadence un peu plus lente cependant qu'au cours des dernières années. Les. forêts européennes, aujourd'hui mieux connues et plus rationnellement exploitées, continueront de fournir une quantité croissante de bois industriel pour faire face aux besoins des industries forestières régionales déjà installées ou qui se créeront. Néanmoins, le déficit s'accentue et, d'ici 1975, il pourrait atteindre de 40 à 70 millions de m³, selon la cadence de développement de l'économie européenne. Comment ce déficit pourra-t-il être comblé? Telle est la question essentielle qui ressort de la présente étude. Pour y répondre de façon satisfaisante, il convient de ne pas perdre de vue que l'histoire ne finit pas en 1975 et que, selon toutes probabilités" le déficit continuera de s'aggraver au cours des décennies ultérieures.

Est-il matériellement possible de transformer les forêts européennes et, le cas échéant, de les agrandir suffisamment pour qu'elles soient en mesure de fournir la quantité de bois industriel dont l'Europe aura besoin d'ici la fin du XXe siècle? Selon la présente étude, on peut, sans aucun doute, répondre affirmativement à cette question, encore que, pour plusieurs catégories et qualités spéciales de bois, l'Europe doive naturellement rester, comme elle l'est aujourd'hui, tributaire de l'étranger. Dans :les prochaines années, par suite de la transformation de l'agriculture européenne, il sera possible d'étendre notablement la surface forestière et d'envisager l'application, sur une échelle beaucoup plus grande, des nouvelles techniques forestières pour la production de bois industriel sur des révolutions plus courtes. En outre, une grande partie des progrès réalisés au cours de la dernière décennie sont imputables à une utilisation plus rationnelle du bois. Enfin, il reste encore en Europe beaucoup à faire pour réduire les pertes en forêts et en cours de transport, assurer une meilleure utilisation des résidus et récupérer pour l'industrie des bois uniquement utilisés comme bois de feu.

Les forêts européennes pourront-elles fournir le bois industriel à des conditions rentables et en quantité voulue ? Si la présente étude ne répond pas à cette question, elle souligne qu'en partie, au moins, le supplément de production déjà envisagé dans les programmes et les politiques actuels ne pourra être obtenu qu'au prix d'un relèvement des coûts unitaires et elle attire l'attention sur la pénurie de plus en plus marquée de main-d'œuvre forestière, dans la plus grande partie de l'Europe. Elle fait par ailleurs observer qu'il est encore possible de comprimer les coûts grâce à la rationalisation et à la mécanisation des travaux forestiers. Le manque d'études systématiques des coûts dans les forêts et :les industries forestières européennes est tout particulièrement déploré: en fait, les données qui permettraient d'étayer les appréciations sur une base solide font fâcheusement défaut.

D'autre part, il est d'autant plus difficile de répondre de façon pertinente à cette question que dans les autres régions, bien des pays, notamment des pays en voie de développement, auraient les ressources voulues pour fournir les produits forestiers dont l'Europe a besoin. Certains sont même beaucoup mieux placés que l'Europe (en ce qui concerne tant les disponibilités en terres que le sol ou le climat) pour produire du bois dans des conditions rentables. Plusieurs ont déjà des industries forestières en plein essor; d'autres possèdent certainement des richesses forestières qui restent à mettre en valeur. D'où cette troisième question: est-il politiquement souhaitable que l'Europe s'efforce de réduire sa dépendance à l'égard des approvisionnements extérieurs en produits forestiers?

Certains lecteurs s'étonneront peut-être que des décisions concernant l'expansion de l'industrie forestière et l'économie des produits forestiers européens impliquent des choix de caractère essentiellement politique. Pourtant, le lien apparaît clairement si nous replaçons les conclusions de la présente étude dans un contexte plus large.

Personne aujourd'hui ne peut ignorer le problème que pose le fossé de plus en plus large qui se creuse entre les nations et qui résulte de l'impossibilité dans laquelle se trouvent les pays en voie de développement à revenus peu élevés d'atteindre un rythme de croissance économique comparable à celui des pays avancés et industrialisés. Les Etats Membres des :Nations Unies ont approuvé avec enthousiasme l'initiative du Secrétaire général déclarant que la présente décennie sera a La Décennie des Nations Unies pour le développement» et que, d'ici 1970, les pays sous-équipés devront atteindre par eux-mêmes un taux annuel de croissance économique de 5 pour cent. Les gouvernements européens ont, avec d'autres, unanimement promis d'apporter leur concours et d'aider à la réalisation de ces objectifs.

Il est aujourd'hui couramment admis que les efforts déployés par les pays en voie de développement pour accélérer leur croissance économique seront sérieusement entravés, et risquent même d'échouer, si ces pays ne parviennent pas à diversifier leur production et leurs exportations et à trouver des débouchés pour une gamme de plus en plus large de produits manufacturés. Les nations industrialisées ont à cet égard un devoir moral à remplir et il leur appartient d'ouvrir leurs marchés à ces partenaires. Ce sera là d'ailleurs l'un des principaux thèmes de discussion de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, qui doit avoir lieu cette année.

Dans ces conditions, une question vient naturellement à l'esprit: ne conviendrait-il pas que l'Europe, lorsqu'elle cherche comment elle pourra le mieux satisfaire ses besoins croissants en bois, se tourne vers des pays moins développés pour que ceux-ci couvrent sa demande supplémentaire, dans des proportions qui d'ailleurs pourraient bien s'accroître au cours des dernières décennies de ce siècle?

C'est là peut- être, de toutes les questions soulevées dans cette étude, la plus importante pour les gouvernements européens. Au cas où ils y répondraient affirmativement, ce qui semblerait raisonnable et logique, deux considérations importantes devront entrer en ligne de compte.

Tout d'abord, cette réponse affirmative n'implique nullement qu'il faille renoncer à poursuivre énergiquement les efforts faits en vue d'améliorer et de développer la foresterie européenne et d'accroître la production régionale de bois industriel. Il est peu probable que l'ensemble des besoins supplémentaires de l'Europe puisse être couvert par les autres régions d'ici 1975. Un effort courageux et persévérant sera donc nécessaire pour accroître l'offre européenne de bois.

En second lieu, les pays en voie de développement ne seront pas immédiatement en mesure d'expédier vers l'Europe des quantités croissantes de produits de bois manufacturés. Il faudra les aider en leur fournissant des machines et l'équipement voulus, des conseils dans le domaine technique et administratif, des moyens financiers et des crédits. Bien des pays européens sont particulièrement aptes à leur prêter un concours de ce genre sous forme d'aide au développement ou d'entreprises communes.

Politiques forestières nationales

La Commission a souligné la nécessité de tirer parti au maximum des ressources forestières existantes pour satisfaire les besoins en bois. Il semble que la production de la forêt européenne puisse être largement augmentée avant d'atteindre son plafond. Cette augmentation de la production implique, toutefois, une sylviculture intensive avec toutes les interventions sylvicoles et autres que cela comporte pour valoriser les produits, le développement et la revision, dans certains cas, des aménagements en cours qui pourraient être simplifiés pour être moins coûteux; elle postule aussi que l'on se départisse d'une attitude trop rigide en ce qui concerne la notion du capital sur pied optimum et que l'on rationalise les opérations d'abattage, de débardage et de transport, notamment par l'amélioration de l'accessibilité des forêts et par la mécanisation.

Toutefois, il est bien évident que l'aménagement de la forêt au niveau de l'unité de gestion ne permet pas une adaptation satisfaisante de la production aux besoins des industries utilisatrices et la formule des aménagements forestiers régionaux (déjà en vigueur dans certains pays, ou à l'étude dans d'autres) a été préconisée. Ces aménagements régionaux, qui présentent quel quefois des difficultés quand il s'agit de définir la «région», pourraient être établis en liaison avec les complexes industriels qu'ils doivent ravitailler. De tels complexes industriels permettent d'augmenter le pourcentage d'utilisation finale et de valoriser les produits obtenus à partir de la matière première.

La nature de la propriété foncière ne constitue pas un obstacle à la création de ces grandes unités forestières puisqu'un exemple a été donné où les plans de gestion des forêts privées seront établis sur la base d'orientation régionale; mais des recherches restent encore à faire pour intégrer les plans à appliquer aux petites forêts à la planification nationale

Des formules coopératives permettant le développement d'une sylviculture intensive dans les petites forêts ont été également évoquées. Des aides techniques et financières pour permettre la mise en valeur de ces petites forêts quand le propriétaire ne peut être tenu pour responsable de la faible productivité de sa forêt ont été également suggérées.

L'abandon des terres marginales, conséquence de l'exode rural qui continue dans certains pays avec une importance accrue, ouvre des perspectives nouvelles pour le boisement, mais ces boisements doivent se faire dans le cadre d'un plan d'ensemble pour aboutir à une meilleure utilisation des terres. Par ailleurs, la nécessité d'assurer une rémunération équitable aux producteurs et de maintenir le bois à un prix compétitif doit inciter à concentrer les opérations de boisement ou de plantation sur les terres les meilleures et les plus groupées.

Le danger de voir les utilisations extensives telles que le parcours libre se substituer à l'utilisation agricole intensive a été signalé en raison, d'une part, des effets que ce changement peut avoir sur la conservation des sols et des eaux et, d'autre part, des difficultés accrues d'une intervention ultérieure. Il ne faut donc pas attendre pour agir et il a été souligné que si la forêt ne fournit pas toujours elle-même les emplois espérés, elle crée d'autres possibilités d'emploi, notamment pour le tourisme.

Enfin, l'importance des cultures d'arbres spécialisées, telles que la populiculture, pour assurer les approvisionnements futurs a été soulignée. De telles plantations qui sont déjà fort en honneur dans certains pays s'intègrent facilement à l'exploitation agricole dont elles favorisent le plein emploi de la main-d'œuvre et du capital. En raison du montant élevé des investissements nécessaires, l'extension de ces plantations à haute productivité doit cependant être limitée aux terrains sur lesquels toutes les conditions d'une culture intensive se trouvent réunies.

La Commission a recommandé que chaque pays européen entreprenne sans délai un examen exhaustif de sa politique forestière, notamment des méthodes d'aménagement forestier actuellement en vigueur et de ses objectifs de production forestière. Les résultats de ces nouveaux examens seront communiqués à la FAO pour être groupés et analysés de façon qu'ils puissent être soumis à la prochaine session de la Commission.

Cinquième conférence de la FAO sur la technologie du bois

Deux conférences internationales de spécialistes des produits forestiers se sont tenues du 11 au 27 septembre 1963 au United States Forest Products Laboratory Madison, Wisconsin: il s'agit d'une session de trois jours de la Section des produits forestiers de l'Union internationale des instituts de recherche forestière (IUFRO) [Section 41 élargie] et de la cinquième Conférence de la FAO sur la technologie du bois qui a duré deux semaines et a réuni des participants de 32 pays.

M. EDWARD G. LOCKE, Directeur du United States Forest Products Laboratory, après avoir dirigé les débats de La réunion de l'IUFRO en sa qualité de président de la Section 41, a été élu. président de la Conférence M. J. M. YAVORSKY faisant fonction de secrétaire pour la FAO. Les vice-présidents étaient MM. JEAN COLLARDET, Directeur du Centre technique du bois de Paris, et EUGENIO DE LA CRUZ, Directeur de l'Institut de recherche forestière des Philippines, récemment admis à faire valoir ses droits à la retraite. M. L. J. MARKWARDT, ancien Directeur adjoint du United States Forest Products Laboratory qui a longtemps et activement collaboré aux travaux de la FAO dans ce domaine, a été élu président honoraire de la Conférence.

Les huit groupes de travail, créés par la quatrième Conférence de Madrid en 1958, ont examiné les progrès réalisés dans les domaines suivants recherches sur les méthodes d'essai au feu, préservation des bois, classement des bois de construction, propriétés mécaniques des bois d'œuvre, placages et contre-plaqués, panneaux de fibre et panneaux de particules, sciage et usinage, propriétés physiques du bois. Voici les principales recommandations formulées par ces groupes de travail:

1. Mise au point de nouvelles méthodes d'essai au feu au moyen de structures grandeur nature, en vue de recueillir des données appropriées sur les divers effets de la combustion ainsi que sur le dégagement de fumée et de gaz.

2. Mise au point de méthodes d'essai destinées à déterminer la résistance et autres propriétés mécaniques des poteaux en bois utilisés comme éléments de charpente dans les constructions en bois.

3. Mise en train d'un programme visant à rassembler dans le monde entier des données sur le séchage, le taux d'humidité et l'équipement nécessaire au séchage des bois d'œuvre et autres matériaux à base de bois.

4. Adoption de mesures visant à encourager la mise au point de machines qui permettent le classement automatique des bois d'œuvre à la scierie par des méthodes d'essai non destructives.

5. Renforcement dans les pays exportateurs et les pays importateurs, des mesures phytosanitaires tendant à empêcher la propagation des insectes xylophages dans les régions encore indemnes.

6. Propagande contre les préjugés (crainte des risques d'incendie) qui empêchent l'utilisation du bois dans la construction.

C'est M. F. KOLLMANN (Rép. féd. d'Allemagne) qui a présenté les propositions concernant les nouvelles méthodes d'essai au feu. Le professeur Kollmann a fait observer que la turbulence engendrée par la chaleur et les gaz qui se dégagent ordinairement dans une pièce incendiée ne se produisait pas au cours des essais classiques à échelle réduite destinés à déterminer la vitesse de propagation de la flamme, le point d'inflammation, la hausse de température et les autres caractéristiques de la combustion. Il faudrait donc mettre au point des «paramètres universels» qui permettent d'évaluer les effets de la turbulence et autres phénomènes survenant au cours des incendies. M. Collardet (France) a rappelé qu'en général les méthodes d'essai actuellement homologuées risquent de faire obstacle à l'emploi du bois, notamment comme matériel de construction. Certains traitements et certaines méthodes de construction offrent cependant de grandes garanties de sécurité contre l'incendie. Il a donc été proposé dé reviser la liste des méthodes d'essai au feu recommandées dans le rapport de la troisième Conférence de la FAO sur la technologie du bois, qui s'est tenue à Paris en 1954. Les recommandations formulées en cette matière par la FAO sont largement suivies par les Etats Membres.

L'utilisation accrue des poteaux de bois dans la construction des bâtiments de ferme, des entrepôts et autres structures importantes exige l'adoption de nouvelles méthodes d'essai correspondant aux charges actuellement imposées, les contraintes étant d'un autre ordre dans le cas des poteaux ordinaires.

Informée des caractéristiques de deux machines construites aux Etats-Unis et d'une autre machine fabriquée au Royaume-Uni, la Conférence a reconnu que le classement mécanique des bois de construction est une technique qui ouvre d'intéressantes perspectives.

Les débats de la Conférence sur les panneaux de fibre et les panneaux de particules ont revêtu un grand intérêt du fait de l'expansion rapide de la production et des utilisations de plus en plus variées de ces panneaux. Quatre méthodes types d'essai ont été adoptées pour déterminer les propriétés des panneaux de fibre et des panneaux de particules utilisés dans la, construction.

L'une des recommandations concernant le sciage et l'usinage préconise l'établissement d'un glossaire anglais, allemand, français et espagnol des termes techniques.

M. H. E. DADSWELL (Australie) a insisté pour que des mesures phytosanitaires plus rigoureuses soient appliquées au bois en grumes; les mesures d'inspection et de lutte sont très coûteuses dans son pays et des insectes peuvent toujours se cacher dans le bois, qu'il s'agisse de grumes, de caisses d'emballage, de meubles, de maisons préfabriquées ou d'instruments de musique.

La tâche de simplifier les méthodes d'essai de résistance des contre-plaqués était confiée au Groupe de travail sur les propriétés du contre-plaqué, présidé par M. F. H. ARMSTRONG (Royaume-Uni). Ce Groupe a choisi deux méthodes d'essai de dureté pour remplacer celle qui figure actuellement sur la liste des méthodes d'essai recommandées par la FAO pour déterminer les propriétés des contre-plaqués et autres éléments de placage collés. Il a constaté en outre qu'il est indispensable de mettre au point une méthode satisfaisante d'essai de résistance à l'effort de cisaillement dit rolling shear et des recherches seront entreprises à ce sujet. Il conviendrait aussi d'encourager l'étude des problèmes que posent les essais sur les contreplaqués de grandes dimensions.

Au cours des échanges de vues et dans les réunions techniques, les experts ont prêté une grande attention à la forme que devra revêtir la collaboration internationale dans le domaine des recherches et du développement de la technologie du bois. La Conférence s'est félicitée du renforcement de la Section 41 de l'IUFRO (produits forestiers) et a suggéré de confier désormais à cet organisme l'étude de certains secteurs relevant jusqu'ici des groupes de travail de la FAO; d'autre part, des réunions conjointes FAO/IUFRO pourraient être organisées à l'avenir pour étudier des problèmes techniques déterminés. Les vues exprimées à la cinquième Conférence sur la technologie du bois ont été par la suite transmises à la Conférence de la FAO, dont les conclusions ont été exposées dans les pages précédentes.

En attendant que soient définitivement fixées les procédures à suivre et les dispositions à prendre, compte tenu en particulier de l'intérêt croissant que prête la FAO aux problèmes de logement et de construction, la cinquième Conférence de la technologie du bois a décidé de créer un comité permanent qui aura pour président M. H. E. DADSWELL (Australie) et pour vice-président M. ALAN D. FREAS (Etats-Unis) et qui continuera, avec la collaboration du Secrétariat de la FAO, de suivre de près et de coordonner les recherches patronnées par l'Organisation dans divers domaines depuis plus de 15 ans.

Consultation mondiale sur la génétique forestière et l'amélioration des arbres

Faisant suite à une recommandation du cinquième Congrès forestier mondial, une Consultation mondiale sur la génétique forestière et l'amélioration des arbres a eu lieu à Stockholm du 23 au 30 août 1963. Quelque 180 spécialistes représentant 38 pays assistaient à cette réunion organisée sur l'aimable invitation du gouvernement de la Suède avec la collaboration de l'Union internationale des instituts de recherche forestière (IUFRO).

L'objet de cette réunion, dont le secrétariat était assuré par MM. A. MÉTRO, O. FUGALLI et G. SIRÉN, était de promouvoir et coordonner les techniques d'amélioration des arbres, la production massive de semences et de plants de haute qualité, ainsi que l'adaptation de ces techniques et matériels aux programmes de reboisement et de régénération des massifs forestiers à partir de bases rationnelles d'ordre scientifique et économique.

Les réunions techniques avaient été précédées d'un voyage d'études de trois jours dans le sud, le centre et le nord de la Suède. C'est M. W. PLYM FORSHELL, Président du Comité suédois d'organisation, qui a ouvert la session. Après l'élection de M. ERIK LUNDH (Suède) comme président de la Consultation et de M. J. DE AMARAL GURGEL (Brésil), comme vice-président, M. ERIC HOLMQUIST, Ministre suédois de l'agriculture, a souhaité la bienvenue aux participants et M. N. A. OSARA, Directeur de la Division des forêts et des produits forestiers de la FAO, a souligné combien il pourrait être intéressant de trouver les moyens d'appliquer aux opérations forestières le résultat des recherches actuellement en cours dans le domaine de la génétique forestière et de l'amélioration des arbres. «Les progrès remarquables accomplis dans l'agriculture sont dus en très grande partie à l'application de méthodes scientifiques de sélection, d'élevage et de culture; or, la même transformation spectaculaire peut être réalisée dans le domaine de la sylviculture, a-t-il déclaré.»

Des exposés présentant les divers sujets inscrits à l'ordre du jour, et qui devaient constituer par la suite les chapitres du rapport complet destiné à être publié, ont servi de point de départ aux échanges de vues. Chaque exposé avait été préparé par un rapporteur désigné avant la réunion et par un spécialiste de compétence mondiale et a fait l'objet d'un examen et de discussions approfondies; de plus, tous les participants avaient eu la faculté d'envoyer des communications, outre les documents du Secrétariat, 110 études ont été ainsi présentées à l'occasion de la Consultation.

Voici comment se répartissaient les sujets traités et comment se composaient les bureaux des sections chargées de les examiner:

I. GÉNÉTIQUE DES ARBRES ET CYTOLOGIE

Président:

K. Sax

Etats-Unis

Rapporteur:

A. Gustafsson

Suède

Secrétaire:

M. Mergen

Etats-Unis

II. MÉTHODES D'AMÉLIORATION DES ARBRES

A. Génétique des populations, hérédité, potentialités et tests de descendance

Président:

A. de Philippis

Italie

Rapporteur:

K. Stern

Allemagne

Secrétaire:

L. Strand

Biometrics Society

B. Hybridation

Président:

C. C. Heimburger

Canada

Rapporteur:

J. W. Wright

Etats-Unis

Secrétaire:

E. W. Jones

Royaume-Uni

III. RECHERCHES CONCERNANT LES PROVENANCES

Président:

P. Bouvarel

France

Rapporteur:

R. Z. Callaham

Etats-Unis

Secrétaire:

J. F. Lacaze

France

IV. GÉNÉTIQUE ET AMÉLIORATION DES ESSENCES EXOTIQUES

Président:

J. M. Fielding

Australie

Rapporteur:

R. Morandini

Italie

Secrétaire:

R. Faulkner

Royaume-Uni

V. PHYSIOLOGIE DES ARBRES SES RAPPORTS AVEC LA GÉNÊTIQUE ET AMÉLIORATION

Président:

H. A. Fowells

Etats-Unis

Rapporteur:

P. F. Wareing

Royaume-Uni

Secrétaire:

T. Ingestad

Suède

VI. AMÉLIORATION DES ARBRES EN VUE DE LEUR RÉSISTANCE

A. Aux maladies

Président:

E. T. Schreiner

Etats-Unis

Rapporteur:

E. Björkman

Suède

Secrétaire:

R. T. Bingham

Etats-Unis

B. Aux attaques des insectes

Président:

E. J. Schreiner

Etats-Unis

Rapporteur:

E. Søegaad

Danemark

Secrétaire:

H. D. Gerhold

Etats-Unis

VII. AMÉLIORATION DES ARBRES EN VITE DES QUALITÉS DU BOIS

Président:

E.W.J. Phillips

Royaume-Uni

Rapporteur:

B. Zobel

Etats-Unis

Secrétaire:

P. R. Larson

Etats-Unis

VIII. PRODUCTION DE GRAINES ET CERTIFICATION

Président:

H. B. Kriebel

Etats-Unis

Rapporteur:

J. D. Matthews

Royaume-Uni

Secrétaire:

H. Barner

Danemark

IX. APLLICATIONS PRATIQUES DE LA GÉNÉTIQUE FORESTIÈRE EN SUÈDE

Président:

C. Syrach Larsen

Danemark

Rapporteur:

W. Plym Forshell

Suède

Secrétaire:

T. Arnborg

Suède

C'est à M. J. D. MATTHEWS (Royaume-Uni), Directeur de la section 22 de l'IUFRO et Rapporteur général, qu'est échue la tâche de tirer les conclusions des débats, lors de la séance de clôture. Enfin, les participants à la Consultation ont exprimé le vœu qu'une autre réunion de ce genre (qui pourrait avoir lieu aux Etats-Unis), soit organisée avant la fin de la présente décennie.


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