Page précédente Table des matières Page suivante


6. Recommandations

Améliorer l’information des consommateurs

Un SADA efficace est celui qui s’adapte à la demande dans sa diversité et spécificité. Le consommateur urbain africain exprime des besoins qu’il serait dangereux de tenter de standardiser en recherchant des comportements «moyens» qui n’existent pas dans la réalité. Cette réalité change assez vite compte tenu des mutations sociales et technologiques. Il est donc important de disposer en temps réel des informations nécessaires pour ajuster les politiques et aider les acteurs à imaginer des solutions et à affiner des stratégies en leur fournissant les indications adéquates. Le niveau actuel de connaissance des consommateurs urbains est très faible. Il est donc urgent de multiplier les études de cas et de mettre en place un observatoire à l’échelle de la sous région pour comprendre tous les paramètres d’évolution de la consommation.

Renforcer les unions des consommateurs

L’émergence fulgurante des associations de consommateurs et leurs évolutions récentes prouvent qu’elles correspondent à un demande sociale réelle. Les fonctions de régulation du marché et de contrôle de la qualité qu’elles sont entrain de jouer sont des éléments à prendre en compte dans les stratégies d’amélioration des SADA qui correspondent au mieux aux besoins des consommateurs. On doit également se rendre compte que la frontière entre les fonctions de consommation et celles d’approvisionnement qui confinerait les consommateurs dans la revendication et le lobbying n’est pas opérationnel dans le contexte africain d’insécurité et de règles imparfaites. Il faut donc accompagner le mouvement des associations de consommateurs en appuyant les projets de centrales d’achats pour créer des contre-pouvoirs économiques.

Des programmes d’éducation sanitaire et nutritionnelle adaptés pour les consommateurs et les commerçants

Le déficit d’information et de connaissances des populations sur les problèmes sanitaires et nutritionnels constitue un handicap sérieux. Ainsi les modes de stockage, de manutention et de préparation intègrent très peu des préoccupations sanitaires et nutritionnelles, malgré l’existence d’activités d’informations dans ces domaines.

Il faut donc évaluer les faiblesses de ces programmes et engager un programme d’envergure dans ces aspects. Les associations de consommateurs et de commerçants doivent être les partenaires et les maîtres d’oeuvre de ces programmes. Les restaurateurs et en particulier les restaurateurs de rue doivent recevoir un appui sur le plan organisationnel. Un diagnostic approfondi de leurs contraintes et besoins doit être fait et des programmes d’appui développés à leur intention.. C’est seulement à travers des programmes concrets d’appui qu’on peut les sensibiliser et les éduquer sur les problèmes sanitaires et nutritionnels.

Des services de contrôle de la qualité

La libéralisation constitue la principale menace pour le consommateur qui ne dispose d’aucun moyen de contrôle de la qualité des produits. Ce rôle reste celui de l’état, qui doit recentrer son intervention dans ce secteur. Les services de contrôle actuels de la qualité des aliments sont démunis et il semble que l’administration a du mal à assumer ces fonctions techniques. L’Etat doit donc sous-traiter cette fonction avec les structures privées et les universités en collaboration étroite avec les associations de consommateurs.


Page précédente Début de page Page suivante