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2.5. Participation des populations

La participation des populations et des éleveurs à la gestion des forêts, a été souhaitée par l'Etat à travers une dynamique de décentralisation de la gestion des ressources naturelles Dans le cas de la forêt classée du Nazinon, cette participation s'effectue à travers une organisation dont les principales instances, structures et fonctions sont présentées dans l'encadré n° 34

2.6. Financement de la gestion forestière et répartition des recettes

La gestion de la forêt est financée par les ressources propres qu'elle permet de générer, en l'occurrence via le Fonds d'aménagement forestier créé à cet effet (encadré n° 35) Ce dernier est utilisé pour la mise en oeuvre des activités suivantes: lutte contre les feux de brousse, reboisement par semis direct, rémunération de la Direction Technique, entretien des pistes, fonctionnement La répartition des recettes provenant de l'exploitation forestière doit veiller à rémunérer pleinement le travail des membres des GGF, assurer le financement de la gestion forestière, mais aussi assurer un minimum de service public au bénéfice des villages associés. Au Nazinon, le prix de vente du stère de bois, qui est fixé à 1 610 F CFA (avant la dévaluation du FCFA de janvier 1994) est réparti ainsi en 1995:

rémunération individuelle des membres des G.G.F.

610 F CFA (38%)

fonds d'aménagement forestier

500 F CFA (31%)

fonds d'investissement villageois

200 F CFA (12%)

taxe forestière

300 F CFA (19%)

total par stère de bois de feu

1 610 F CFA ( 100 %)

2.7. Questions prioritaires à régler au cours de la troisième phase

La troisième phase de ce projet a été signée en septembre 1994 et se terminera en 1998. On peut d'ores et déjà signaler les principales questions prioritaires à régler sans tarder au cours des prochaines années:

2.7.1. Meilleure intégration des pasteurs et des éleveurs

Malgré diverses tentatives, l'intégration des pasteurs et des éleveurs ne se réalise pas dans le sens souhaité par le projet La capacité de charge estimée n'est absolument pas respectée. Et si dans un premier temps, les éleveurs semblent s'y conformer, ils introduisent ensuite progressivement les troupeaux qui avaient été précédemment maintenus hors forêt L'ajustement des effectifs par rapport au potentiel fourrager ligneux est une opération de longue haleine, basée sur une parfaite connaissance du milieu (productivité en fonction des saisons, type d'éleveurs, importance et composition des troupeaux, etc.). De plus, l'exploitation forestière des parcelles n'est pas effectuée de proche en proche, par coupons contigus, mais selon un dispositif en damier, qui rend quasiment impossible le contrôle de la mise en défens après une coupe sélective Les bergers, très jeunes, quand ils sont présents se contentent de suivre le troupeau et non de le conduire

Une remise en question du contrôle du parcours et spécialement du respect de la capacité de charge est indispensable dans le cadre d'accords négociés avec l'ensemble des éleveurs (transhumants, agro-pasteurs et Peuhls en voie de sédentarisation) et de tous les autres acteurs économiques concernés

La coopération entre administrations (de l'élevage, des forêts, s'avère plus difficile que prévue initialement Le manque d'eau en saison sèche, hormis dans certaines parties du fleuve Nazinon, concentre les troupeaux aux abords de la forêt ripicole, qui se régénère mal. Les brigades vertes chargées théoriquement de veiller au respect du cahier des charges, n'assurent pas un réel contrôle. Le fauchage et le stockage du foin n'ont pas donné de résultats encourageants

2.7.2. Contrôle des feux de brousse

La lutte contre les feux est prônée officiellement depuis 1985 et une technique de mise à feu séquentielle a été adoptée dans la forêt de Nazinon depuis 1988 Cependant, l'ouverture de pare-feu et cette mise à feu coïncident avec la fin des travaux agricoles, ce qui se ressent sur la disponibilité des agriculteurs. Des retards d'exécution entraînent donc encore des feux de brousse plus rares, mais toujours présents

2.7.3. Praticabilité des pistes en toutes saisons

Durant la saison des pluies, certains sites de dépôt de bois sont inaccessibles à la suite principalement de l'absence de ponts Les sites de production les plus éloignés des grands axes routiers éprouvent de grandes difficultés à vendre leurs stères Un réel problème de commercialisation existe, ce qui risque d'induire à la longue un désintérêt des populations

2.7.4. Formation des équipes

Les responsables locaux des Groupements de Gestion Forestière ne sont pas toujours suffisamment alphabétisés (qu'il s'agisse de délivrance de bons, de contrôle, etc.) Une alphabétisation et des formations spécifiques encore plus nombreuses sont souhaitables.

2.7.5. Enquête relative à la filière bois

Une première enquête a eu lieu bien avant la dévaluation du F CFA de janvier 1994. Le prix d'un stère au dépôt était fixé à 1 610 F CFA et le prix (fixé) de vente en ville était de 3 675 F CFA12. Après la dévaluation, le prix de production n'a pas été revu à la hausse, mais le prix de vente à Ouagadougou a augmenté, quasiment sans contrôle (jusqu'à 8 000 F CFA selon certaines sources) De plus, au bord de la route nationale 6, en mars 1995, des producteurs isolés vendent des stères "bord de route". Les commerçants-transporteurs pourraient ainsi - après le chargement légal autorisé dans une unité d'aménagement préalablement imposée par le commis de commercialisation au poste de contrôle - compléter le chargement à prix réduit. Cette dérive n'est pas souhaitable et une enquête très fine de la filière, suivie d'un réajustement des prix, est éminemment souhaitable. Faute de quoi, il est à craindre un découragement d'une partie des producteurs et une généralisation des points de vente isolés.

12 Depuis juin 1995, la commercialisation de la vente du bois de feu est entièrement libéralisée dans tout le pays.

2.7.6. Variabilité importante des revenus annuels au niveau des G.G.F.

Les unités d'aménagement sont divisées en parcelles dont le nombre correspond à la révolution (20 ans). La production annuelle a été rapidement et assez sommairement escomptée Le sondage horizontal par points sans connaître la répartition par classes de diamètre est en inadéquation avec la coupe sélective: en effet, il n'a pas été possible d'évaluer la quantité de bois sur pied concernée par la coupe sélective (qui porte sur les diamètres - à hauteur de poitrine - compris dans l'intervalle de 10 à 25 cm) De plus, le sondage horizontal ne donne aucune information relative à la composition floristique. La plus grande prudence s'impose Cette estimation entraîne une production annuelle variable d'une année à l'autre, et donc des revenus fluctuants Toute l'exploitation repose sur le martelage réalisé par le moniteur, qui est le seul homme de terrain (le directeur de chantier n'étant présent sur le terrain que de manière discontinue). Comment le moniteur, dont la formation est courte, peut-il estimer le volume de bois martelé à l'ha ? Les contrôles éventuels, a posteriori, ne peuvent empêcher certaines sur-exploitations, d'autant plus que le moniteur est choisi parmi les villageois (et qu'il peut donc parfois être soumis à une pression des siens) Le service forestier conseille d'éviter l'exploitation dans des parcelles contiguës Certains moniteurs ont tendance à choisir, années après années, des coupons non contigus, car ils ont tendance à sélectionner les parcelles les plus riches, ce qui risque de poser un problème sérieux dans quelques années. Un des objectifs de la recherche forestière pourrait être la mise au point d'une méthode fiable, rapide et peu onéreuse, d'estimation du potentiel exploitable, afin de délimiter un nouveau parcellaire basé sur un volume constant d'une année à l'autre La stabilité des revenus pourrait jouer un rôle considérable sur la pérennité de cette forêt en "sécurisant" les groupements de gestion forestière

2.7.7. La capacité de régénération par semis direct est manifestement surévaluée

Il est très difficile de comptabiliser en les différenciant les semis naturels, des semis directs ou des jeunes drageons broutés, etc. La méthode de comptage utilisée doit être revue La régénération par semis direct n'est sans doute guère efficace dans les conditions actuelles (surpâturage). Ces considérations, si elles étaient prises en compte, pourraient à l'avenir conduire à une diminution des semis directs et par conséquent à une réduction des revenus des villageois (récoltes de graines forestières moins abondantes ou moins fréquentes).

3. Leçons acquises et perspectives

3.1. Nouvelle stratégie de développement forestier
3.2. Liens entre l'aménagement des forêts naturelles et la gestion des terroirs.
3.3. Privatisation
3.4. Formation
3.5. Rôle des femmes
3.6. Recherche forestière


L'aménagement des forêts s'est accompagné d'un certain nombre de dispositions politiques, stratégiques et légales

Le code forestier, en projet, a pour souci de favoriser les conditions de décentralisation de la gestion des ressources forestières par la légalisation du fonds d'aménagement forestier, la création et la gestion des forêts villageoises et les modalités de mise en place de mesures incitatives propres à favoriser les structures organisées pour la gestion forestière décentralisée.

L'élaboration du code forestier est précédée par la reformulation de la politique forestière nationale (dont les principes fondamentaux sont la participation des populations rurales et la décentralisation de la gestion des ressources forestières) et par la rédaction d'un avant-projet de loi relative aux forêts. Celui-ci, amendé, sera prochainement soumis pour adoption au Parlement Cette future loi fera corps avec les lois relatives à la faune et aux ressources halieutiques pour donner naissance au code forestier En outre, les textes portant Réorganisation Agraire et Foncière au Burkina Faso ont été revus pour en faire des textes de portée plus générale, d'où émaneront les différentes lois relatives au foncier et aux autres ressources naturelles.

3.1. Nouvelle stratégie de développement forestier

La Politique d'Aménagement des "Forêts Classées", formulée en 1981, a été élargie pour prendre en compte les "forêts protégées" (non classées) Cette situation permet non seulement d'étendre la notion d'aménagement à des forêts qui ne sont pas classées, mais surtout de donner la possibilité à des populations qui disposent de ressources forestières de les mettre en valeur en toute impunité

Par ailleurs, et dans l'esprit de transformations profondes du développement forestier, le ministère chargé des forêts a adopté en 1990 quatre nouvelles approches, qui sont:

- l'approche par zones socio-écologiques: elle consiste à prendre en compte les caractéristiques socio-économiques et écologiques dominantes dans une région donnée de manière à distinguer des zones homogènes et à adapter les interventions aux conditions spécifiques du milieu;

- l'approche programme: c'est un outil de planification qui définit les modes d'intervention et de gestion des différentes institutions avec des acteurs et des objectifs précis dans un système global et cohérent de développement;

- l'approche participative: elle traduit la confirmation de la place prépondérante et du rôle déterminant des populations rurales dans la réalisation de leurs aspirations individuelles et collectives;

- l'approche gestion des terroirs: elle justifie le fait que les activités forestières ne peuvent être dissociées des activités agricoles et pastorales menées par les mêmes acteurs d'un terroir donné. Le concept de gestion des terroirs est défini à travers l'organisation spatiale du terroir, la gestion dynamique des ressources naturelles du terroir, la responsabilisation collective et individuelle des villageois.

En conclusion, les quatre approches offrent des possibilités d'un dialogue opérationnel avec les communautés de base en vue de l'identification, de la mise en oeuvre de véritables programmes de développement qui prennent en compte les conditions de vie, l'environnement socio-économique et culturel ainsi que les aspirations légitimes des populations. Dans cette logique, l'Etat intervient désormais en tant que partenaire des communautés et en tant que catalyseur dans la mobilisation des ressources.

3.2. Liens entre l'aménagement des forêts naturelles et la gestion des terroirs.

L'objectif de la Gestion des Terroirs (GT) au Burkina est d'amener les populations utilisant un espace fini, le terroir, à gérer au mieux, dans un cadre de sécurité foncière, les ressources naturelles de cet espace afin d'assurer leur durabilité et d'accroître leur valorisation (encadré n° 37). L'approche terroir, qui est une méthode intégrée et décentralisée, implique l'intégration de toutes les activités liées à l'agriculture, l'élevage. la foresterie, la pêche et autres ressources naturelles en un seul système.

Encadré n° 37: Programme National de Gestion des Terroirs (PNGT)

Au Burkina Faso la gestion des terroirs (GT) associe intimement les actions d'aménagement du terroir les activités de production agro-sylvo-pastorale et la création d'infrastructures socio-économiques dans la perspective d'un développement durable au niveau local. Elle a été adoptée dans le cadre de la recherche de solutions aux problèmes de pression foncière et de maintien du capital de production dont les ressources naturelles renouvelables (sol eau végétation).

Les différents objectifs peuvent être résumés comme suit:

- responsabiliser pleinement les communautés rurales face à leur devenir;

- restaurer préserver et améliorer le potentiel des ressources naturelles;

- parvenir à une meilleure utilisation de l'espace par une gestion rationnelle des ressources du terroir;

- assurer la sécurité foncière nécessaire aux producteurs pour le développement de leur exploitations;

- intégrer les activités liées à l'agriculture, à l'élevage à la foresterie et les autres activités en seul système.

L'approche terroir est basée SUI la participation et la responsabilisation des populations rurales considérées comme les principaux acteurs du développement de leurs terroirs. Elle se veut globale et multi-sectorielle c'est-à-dire qu'elle prend en compte tous les secteurs de la vie économique et sociale des communautés rurales. Elle est pluridisciplinaire: il s'agit de constituer sur le terroir une capacité d'analyse et de propositions pluridisciplinaires de bon niveau travaillant directement avec les paysans. Elle est enfin ascendante et décentralisée au niveau villageois (elle doit créer à l'échelon local une certaine capacité des communautés rurales à prendre en charge leur propre développement), concertée en vue de limiter les incohérences entre les différents acteurs et surtout itérative.

Le premier projet du PNGT a démarré en 1992 pour une durée de cinq ans dans les provinces de la Gnagna du Kourittenga et du Kénédougou.

3.3. Privatisation

La privatisation de la gestion des ressources naturelles ne s'envisage qu'à long terme en ce qui concerne les ressources forestières. Le mode de gestion participative des forêts adopté par le Projet fait intervenir l'Etat dans les fonctions essentielles de contrôle et d'agence-conseil. La production et la commercialisation sont respectivement assurées par les Unions précoopératives de groupements de gestion forestière et les grossistes-transporteurs (commerçants privés organisés en groupement d'intérêt économique).

La privatisation au sens strict du terme, c'est-à-dire la cession totale à court terme des forêts aménagées aux organisations paysannes, se heurte actuellement à des craintes exprimées par le Service Forestier. Cependant, les modifications en cours des dispositions de la Réorganisation Agraire et Foncière au Burkina Faso prévoient deux ouvertures importantes qui sont la reconnaissance du rôle des pouvoirs coutumiers dans la gestion des ressources naturelles et la légalisation de la propriété foncière privée.

3.4. Formation

Plusieurs modules de formation ont été identifiés dans le souci d'outiller techniquement les GGF pour la gestion forestière, ce qui est une condition pour la responsabilisation des populations à la gestion durable des ressources forestières. L'expérience du Nazinon en la matière a conduit à la création du centre de formation de Nabilpaga-Yargo.

3.5. Rôle des femmes

Le Gouvernement du Burkina Faso a décidé de privilégier et de valoriser le rôle des femmes dans le processus de développement. Cette décision s'est traduite par la mise en oeuvre de projets spécifiquement orientés vers les femmes: la gestion forestière, l'apiculture, l'extraction du beurre de karité et la production laitière. Au Nazinon, elles pratiquent l'apiculture améliorée, activité initiée en 1988 pour l'amélioration de l'alimentation et la création de revenus monétaires. Ce qui les initie au crédit d'épargne villageois. Cinquante pour cent des recettes servent à rembourser le prêt, et le reste est versé dans la caisse de chaque groupement et utilisé pour satisfaire les besoins collectifs des adhérentes ou des villages dont elles sont ressortissantes (participation à la construction d'écoles ou de maternités, par exemple).

Le rôle des femmes dans la production du bois-énergie dans les forêts aménagées est également très important. A titre d'exemple, le chantier de Cassou compte 26 Groupements de Gestion Forestière constitués de 1 260 adhérents, dont 400 femmes.

3.6. Recherche forestière

L'une des contraintes majeures à la maîtrise de la gestion durable des forêts naturelles demeure le faible niveau actuel des connaissances des espèces ligneuses locales. En 1989, neuf programmes de recherche ont été identifiés et concernent le suivi écologique, l'agroforesterie, les formations naturelles, les produits forestiers non ligneux, le bois, l'amélioration génétique, la biotechnologie, la faune, les ressources halieutiques et la malacologie.

Dans le cadre de la mise en oeuvre du "Programme Aménagement des Formations Naturelles", une nouvelle série d'études plus intégrées sur la dynamique des formations naturelles par rapport au pâturage, aux feux précoces, à la coupe et au semis direct des semences forestières locales a été entreprise à partir de 1992, dont l'objectif essentiel est l'utilisation durable des différentes ressources végétales.

4. Conclusions

L'aménagement des forêts naturelles prend de plus en plus de l'ampleur au Burkina Faso. Il concerne avant tout la production de bois-énergie pour l'approvisionnement des centres urbains. Aussi, les autres utilisations des forêts, en dehors de l'apiculture, ne reçoivent pas toute l'attention qui leur est due. C'est la tâche à laquelle les aménagistes doivent dorénavant s'atteler pour donner tout son sens à la gestion (à buts multiples) des forêts naturelles.

Etude de cas réalisée à partir des documents suivants: Kaboré et Ouedraogo (1995); Adama et Taieb (1994); Ouedraogo et Soto Flandez (1995); Soto Flandez et Dilema (1990).

Etude de cas n° 2 - La forêt classée de Badénou (cote d'Ivoire)

1. Introduction
2. Milieu naturel
3. Formations végétales
4. Analyse socio-économique
5. Aménagement de la forêt classée de Badénou
6. Mesures concernant l'association des populations riveraines
7. Commentaires sur la situation de la foret de Badénou en mars 1995


1. Introduction

Située à 40 km au nord de Korhogo (nord de la Côte d'Ivoire), la forêt de Badénou couvre 26 980 ha en massif continu. Elle est rattachée aux Sous-Préfectures de M'Bengué et Diawala. Elle est classée depuis 1937. Les études d'aménagement ont débuté en mars 1992. L'aménagement est prévu de 1993 à 2012, avec une révision éventuelle après dix ans.

2. Milieu naturel

Il est caractérisé par:

- un climat soudano-guinéen à deux saisons. La saison pluvieuse dure de mai à novembre avec une hauteur d'eau moyenne annuelle proche de 1 200 mm; l'essentiel des précipitations se concentre sur la période juillet - août - septembre;

- une température moyenne mensuelle voisine de 27° C;

- une évapotranspiration intense en saison sèche (170 mm en février, 174 mm en mars), avec un degré hygrométrique faible (40% environ);

- un relief relativement plat;

- un réseau hydrographique très dense, comprenant:

• trois cours d'eau permanents qui connaissent l'étiage en saison sèche (décembre à avril): le Bandama et ses affluents: le Badénou et le Badéni;

• plusieurs cours d'eau temporaires;

- des sols ferrugineux reposant soit sur du granite (ce sont généralement des sols médiocres surtout lorsque la cuirasse latéritique est affleurante), soit sur du schiste (ce sont les meilleurs sols);

- six formations végétales (voir ci-après) où les savanes sont omniprésentes, alors que la forêt dense sèche ne couvre que 1% de la superficie totale;

- des risques naturels: les feux de brousse, l'érosion hydrique (dès que la pente atteint 5%).

3. Formations végétales

* Les forêts denses sèches: Les principales essences de ces forêts denses sont Anogeissus leiocarpus, Afzelia africana, Cola cordifolia, Diospyros mespiliformis, Isoberlinia doka, Terminalia laxiflora, Pterocarpus erinaceus.

* Les forêts galeries: Situées sur les rives des cours d'eau permanents, elles peuvent atteindre cent mètres de large. On retrouve quasiment le même cortège d'espèces que ci-dessus.

* Les forêts claires et les savanes boisées: distinction entre ces deux formations n'est pas évidente; elles sont sensiblement identiques à la seule différence que les cimes des arbres sont plus jointives en forêt claire qu'en savane boisée. Les principales essences rencontrées sont Isoberlinia doka, Terminalia laxiflora, Uapaca togoensis, Pericopsis laxiflora, Diospyros mespiliformis, Detarium microcarpum, Butyrospermum paradoxum, Khaya senegalensis, Daniellia oliveri, Lophira lanceolata.

* La savane arborée: Ses arbres et arbustes sont disséminés. Les principaux représentants sont Daniellia oliveri, Lophira lanceolata, Terminalia laxiflora, Isoberlinia doka, Terminalia glaucescens, Butyrospermum paradoxum. Ces essences sont remarquables par la dominance parfois exclusive de l'une d'entre elles (peuplements purs d'Isoberlinia).

* La savane arbustive: Dans cette formation, les arbres disparaissent. C'est la formation typique des zones de cultures après quelques années de jachère. Les principaux représentants sont: Detarium microcarpum, Terminalia laxiflora, Pericopsis laxiflora, Terminalia glaucescens, etc.

* La savane herbeuse: La savane caractérise le sommet tabulaire des plateaux cuirassés dénudés (bowé), parfois très étendus.

Tableau n° 23: Superficie, localisation et type de formations végétales (F.C. Badénou).

Type de formations végétales

Superficie

Localisation


ha

%

Par rapport du type de sol

Par rapport aux habitations

Forêts denses sèches et forêts galeries

202

1

Tous types de sol (forêt denses sèches) le long des cours d'eau forêts, galeries)

Les forêts denses sèches sont toujours éloignées des villages

Savane boisée

12 553

47

Tous types de sol

Eloignées

Savane arborée

5 037

19

Tous types de sol

Eloignées

Savane arbustive

5 500

20

Tous types de sol

A moins de 2 km


1 663

6


A plus de 2 km

Savane herbeuse ou prairie

925

3

Bowal sur cuirasse et bas fonds inondables


Cultures et jachères

1 100

4

Bon sol

Proches

TOTAL

26 980

100




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