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Nouvelles du monde

Les articles qui paraissent ici sont des résumés de nouvelles choisies parmi celles qui peuvent intéresser les lecteurs de UNASYLVA. Ils sont classés par pays, suivant l'ordre alphabétique, sous les rubriques utilisées par la Division des Forêts. La FAO n'accepte aucune responsabilité pour les articles reçus en toute bonne foi de ses collaborateurs de l'extérieur.

Généralités
Science pure
Sylviculture
Exploitation et travaux
Agents destructeurs et protection des forêts
Dendrométrie et inventaires
Aménagement forestier
Industrie et commerce
Produits forestiers et leur utilisation
Politique forestière
Vulgarisation forestière en Haïti

Généralités

CORÉE

· Plus de 5.500.000 board feet (25.000 m3) de bois ont été achetés au Canada par l'Agence des Nations Unies pour le relèvement de la Corée afin d'aider à la reconstruction de Pusan, ravagé par un incendie l'année passée.

ETATS-UNIS D'AMERIQUE

· Il y a 40 ans, l'American Bankers Association - organisation commerciale pour les banques du pays - a établi une Commission agricole parmi les nombreuses subdivisions de l'Association, son but étant essentiellement de se tenir au courant des problèmes agricoles et d'aider les banques affiliées à répondre aux demandes de crédit des cultivateurs.

Bien que, depuis quelques années, beaucoup de banques se soient déjà associées aux efforts faits pour encourager la foresterie, ce n'est qu'en 1949 qu'un sous - comité forestier a été créé au sein de la Commission agricole. Le premier effort de ce groupe fut d'attirer l'attention des associations de banques des différents états sur l'intérêt que présentaient les programmes forestiers. Un manuel de foresterie à l'usage des banques a été rédigé, indiquant quelques - unes des manières dont une banque peut s'initier aux travaux nécessaires pour assurer la protection des régions boisées et les mettre en valeur, afin qu'elles puissent donner leur plein bénéfice. On peut se procurer ce manuel, intitulé Trees and Bank Accounts (Les arbres et les comptes en banque), à l'Agricultural Commission, American Bankers Association, 12 East 36 Street, New York, N.Y.

La Commission se rend parfaitement compte du rôle important que peut jouer le crédit pour la mise en valeur des bois appartenant à des fermes, afin de leur faire atteindre leur capacité maxima de production. Toutefois, les banques nationales ne peuvent, jusqu'à présent, consentir de prêts sur des terrains boisés. Le fait de lever cette restriction auriat un effet psychologique puissant en faveur de la foresterie, et sur l'intérêt que portent les banques à la forêt.

· Le Service forestier des Etats-Unis a récemment publié une liste mise à jour de toutes les publications pouvant servir à l'enseignement de la conservation des forêts dans les écoles primaires et dans les écoles secondaires du premier et du second degré elle est intitulée Materials to Help Teach Forest Conservation (K - 28, révisé en avril 1953), et peut être obtenue du U. S. Forest Service, Department of Agriculture, Washington 25, D.C. Cette liste comporte les éléments permettant d'établir un programme d'enseignement: éléments auxiliaires, auditifs et visuels, tels que transcriptions, films, affiches en couleur, graphiques et cartes en couleur bulletins, signets; planches descriptives d'arbres; résumés de programmes d'enseignement et brochures abrégées.

INDONÉSIE

· L'Union des forestiers a commencé, en août 1952, la publication d'une revue forestière, Rimba Indonesia. Paraissant en hollandais, avec un bref résumé en anglais de la plupart des articles, chaque numéro comporte un ou deux articles originaux, ils ont traité, par exemple, de la foresterie et de la production alimentaire à Java - y compris la méthode taungya qui y est pratiquée; la rapide et dangereuse aggravation de l'érosion à Java, causée en partie par la destruction des forêts pendant la guerre les possibilités d'exploitation des forêts de la région de Samarinda, qui pourraient produire un minimum de 2 mètres cubes par hectare et par an sur une superficie de 875.000 hectares, ce qui contribuerait pour beaucoup à réduire l'écart actuel entre la consommation de Java, 7.500.000 mètres cubes par an, et la production indigène de 2 millions de mètres cubes et les possibilités d'exploiter sur une grande échelle les forêts d'Agathis de Bornéo.

L'utilisation de la terre à Java est beaucoup plus intensive qu'elle ne l'est dans les autres îles d'Indonésie, et l'occupation et les coupes illégales pendant le régime japonais ont rendu très difficile l'application des programmes de reboisement. En 1952, une superficie de 43.000 hectares fut mise en culture sous le régime taungya, dont 27.500 hectares furent plantés en teck. L'émigration organisée se poursuit, dans le but d'alléger le fardeau de la surpopulation à Java et une commission agraire a été créée pour rédiger des lois attribuant des terres aux émigrants qui vont s'installer dans d'autres îles.

MALAISIE

· Le Malayan Forester a été mis en circulation parmi les enfants des écoles et leurs professeurs, afin d'enseigner à la jeune génération les principes et les méthodes de la production aménagée et de leur faire connaître les objectifs et le travail du Service forestier. Tenant compte du nouveau publie de cette revue essentiellement professionnelle, des chefs de service ont rédigé d'excellents articles sur ces deux aspects vitaux du problème qui se pose au forestier. Ce pas décisif dans le domaine de l'éducation du publie sera suivi avec intérêt, car bien que la mise en réserve officielle des forêts de Malaisie soit très avancée, le conflit éternel entre le besoin toujours croissant de terres agricoles et la mise en réserve permanente des forêts existe néanmoins.

RHODÉSIE DU SUD

· La Rhodésie du Sud, qui fait partie de la Fédération centrale africaine, est un territoire de 150.333 square miles (42.900.000 ha) situé à peu près entre les 25 et 33èmes méridiens de longitude est et les 15 et 22èmes parallèles de latitude sud, et se trouve ainsi entièrement dans les tropiques.

Région relativement élevée, entourée de tous côtés par une région plus basse, on a calculé que 21 pour cent au moins de sa superficie totale se trouve à plus de 4.000 feet (1.200 m) au-dessus du niveau de la mer: le point le plus bas est à 660 feet (200 m) et le plus élevé, dans les monts Inyanga, dépasse 8.500 feet (2.600 m). On rencontre encore beaucoup d'autres chaînes, parmi lesquelles les monts Chimanimani sur la frontière orientale, dépassant 7.000 feet (2.100 m), et - trait caractéristique du pays - de nombreux eiselbergen, grands dômes de granit surgissant au milieu d'une région assez plate.

Les précipitations sont presque entièrement limitées à la saison d'été d'octobre à avril, et varient entre un minimum de 11 inches (280 mm) sur la frontière méridionale à un maximum de plus de 100 inches (2.500 mm) à l'est dans les monts Inyanga. En général, le pays jouit de journées brillamment ensoleillées et de nuits claires, avec des écarts de température considérables entre le jour et la nuit. Pendant la saison froide, (minima moyens allant de 53° à 66° F - 11° à 19° C) les journées sont généralement chaudes et ensoleillées, et pendant la saison chaude (maxima moyens 65° à 84° F 18,5° à 29° C) les nuits sont généralement d'une agréable fraîcheur. Des afflux d'air froid et sec venant du sud produisent des gelées blanches.

Le pays est relativement bien boisé, environ 58,9 pour cent de la superficie étant plus ou moins couverts d'arbres et d'arbustes. La végétation consiste, pour la plus grande part, de bois ou d'herbages, les premiers représentés par deux types principaux, forêt dense et forêt ouverte ou veld boisé.

La forêt dense est d'étendue limitée et ne se rencontre que dans les régions à fortes précipitations ou le long des cours d'eau, dans la première région, les principales essences sont Khaya nyasica, Lovoa swynnertonii et Trichilia chirindensis. Les essences des forêts galeries varient beaucoup suivant l'altitude et comprennent Syzygium spp, Acacia spp., Trichilia emetica, Adina microcephala.

Afin de classer les veld, l'altitude, qui est le facteur dominant, a été prise comme repère des différentes zones, lorsque certaines essences sont plus nombreuses et caractéristiques. Les huit associations ou types principaux sont: (i) Farinari mobola (ii) Terminalia sericea, (iii) Acacia spp., (iv) Uapaca kirkiana, (v) Brachystegia spiciformis, (vi) Baikiaea plurijuga, (vii) Brachystegia boehmii (viii) Colophospermum mopane. Les Nos (i) et (vi) peuvent être considérés comme veld supérieur, (vii) veld moyen et (viii) veld inférieur.

Sur l'ensemble de la superficie boisée, comprenant 88.602 square miles (23 millions d'ha), 4.795 square miles (1.040.000 ha), sont constitués par des forêts domaniales mises en réserve - réserve qui doit prochainement être encore augmentée d'environ 3.400 square miles (881.000 ha). Il y a environ 18.422 square miles (4.800.000 ha) de forêts communales, et 30.535 square miles (8 millions d'ha) consistent en forêts domaniales non mises en réserve, et qui sont, pour la plupart, impossibles à exploiter tandis que 31.450 square miles (8.100.000 ha) sont propriété particulière et font partie d'exploitations agricoles ou de fermes d'élevage.

Jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale, les activités forestières consistaient principalement à contrôler l'exploitation des forêts indigènes quoiqu'il existât déjà deux réserves consacrées au boisement en conifères exotiques et en eucalyptus. Depuis la guerre, à la suite des expériences réalisées dans l'une de ces réserves, le boisement à l'aide de conifères exotiques a pris une grande extension, et il existe actuellement dix réserves dans lesquelles les opérations de boisement sont activement poursuivies. Les pins mexicains sont la principale essence employée, et pour ceux qui sont accoutumés aux taux de croissance de l'hémisphère septentrional, l'accroissement est remarquable, un accroissement courant annuel de plus de 700 cubic feet par acre (49 m3 par ha) n'étant pas rare, avec un accroissement moyen annuel d'environ 250 cubic feet par acre (18 m3 par ha).

Pour soutenir le rythme de ce vaste programme de boisement, le personnel a été triplé pendant les six dernières années et comprend maintenant plus de 50 ingénieurs. On s'attend à des progrès encore plus rapides à partir de 1954, lorsque les fonctions du Service forestier seront reprises par une commission spécialement créée à cet effet. Une des premières tâches de la commission doit être un inventaire général des ressources actuelles en bois, et une propagande concernant l'utilisation d'essences autres que les trois essences couramment exploitées, à savoir Baikiaea plurijuga, Pterocarpus angolensis et Guibortia colophosperma.

Des entreprises privées investissent également des capitaux considérables dans ces programmes de boisement; ainsi une grande compagnie a entrepris de planter Acacia mollissima, et plusieurs compagnies de moindre importance plantent des pins ou des acacias, ou les deux. De nombreux fermiers plantent également des eucalyptus et autres essences pour subvenir à leurs propres besoins en pieux et en bois de chauffage.

SUÈDE

· Des crédits plus importants votés par le Parlement ont permis une formation technique plus complète des propriétaires et des ouvriers forestiers avec à la fois un programme plus vaste et un but mieux défini. Le gouvernement accorde des subventions à différents types de cours professionnels organisés par les services forestiers locaux et couvre tous les frais d'enseignement et de pension des étudiants, ainsi que les trois quarts des autres dépenses. Le surplus est recueilli localement. Les étudiants ont la gratuité de l'enseignement et une indemnité d'entretien de 4 couronnes par jour. De plus, les travailleurs forestiers qui suivent des cours de plus longue durée sont remboursés de tous leurs frais de voyage et reçoivent, en compensation de leur manque à gagner, une indemnité de 5 à 11 couronnes par jour.

Il existe deux formes d'enseignement dans ce domaine, à savoir, la formation de base des jeunes et des cours de perfectionnement pour ceux qui ont déjà un emploi. Dans le cadre d'une nouvelle réforme scolaire, déjà approuvée en principe par le Parlement, la dernière année d'école primaire peut également être consacrée à une formation professionnelle préparatoire. Dans les zones rurales, cet enseignement prendra ordinairement la forme d'enseignement pratique agricole et forestier. La plupart des écoles d'agriculture donnent des cours forestiers, quelques - unes y consacrant jusqu'à 150 à 400 heures et insistent tout particulièrement sur l'enseignement pratique. Des cours combinant l'enseignement par correspondance et l'enseignement oral constituent une innovation comparativement récente. Un enseignement théorique destiné à environ 1.500 étudiants chaque année est donné par correspondance, avec cours du - soir, par un expert forestier. L'enseignement pratique est donné par intervalles pendant toute la période des classes et à un cours pratique final.

Les cours de perfectionnement sont en règle générale, d'une durée d'environ une semaine chacun. Ils sont donnés aux propriétaires et aux ouvriers forestiers et ne comportent qu'un seul sujet. Des cours plus complets sur les techniques du travail forestier sont également organisés, quoique, jusqu'à présent, sur une petite échelle. D'une durée de trois à quatre semaines, ils sont destinés à former les travailleurs forestiers en vue d'un travail plus indépendant et comportant plus de responsabilité. Les services forestiers organisent des cours d'une plus longue durée pour les propriétaires ou futurs propriétaires de fermes forestières.

Science pure

UNION DES REPUBLIQUES SOCIALISTES SOVIÉTIQUES

· Un des facteurs biologiques qui agit sur le développement des peuplements forestiers est la masse et la superficie totale de leurs feuilles vertes. Depuis 1946, l'Institut forestier de la Volga poursuit des études sur la quantité de feuillage (en poids et en surface) existant dans des peuplements de différentes classes d'âge de cinq essences, à savoir: frêne chêne, pin, bouleau et tilleul. Les peuplements choisis pour cette étude étaient purs, équiennes, issus de régénération naturelle, et n'avaient jamais auparavant été soumis à des opérations culturales. Des parcellestémoins furent choisies dans des peuplements âgés de 5 à100 ans pour le frêne, de 5 à 250 ans pour le chêne, de 12 à 150 ans pour le pin, de 5 à 85 ans pour le bouleau, et de 10 à 80 ans pour le tilleul. Environ 500 arbres, de classes d'âge et d'essences différentes, furent abattus, et on mesura le poids et la surface de leur feuillage (vert et sec à l'air) le tout rapporté à l'hectare.

Bien que les différentes essences possèdent en propre certaines caractéristique spéciales, un trait était commun à toutes: la quantité de feuillage, tant en poids qu'en superficie augmente naturellement avec rapidité du stade du semis à celui du gaulis, puis atteint un point culminant à un certain âge, dans le cas du frêne entre 15 et 20 ans, de 20 à 25 pour le bouleau, de 20 à 40 pour le chêne, de 20 à30 pour le tilleul et à 30 ans pour le pin. A mesure que le peuplement franchit le stade du gaulis, le volume du feuillage diminue brusquement par suite de l'éclaircie naturelle rapide et du dépérissement de beaucoup d'arbres. Toutefois, après quelques années, cette décroissance s'atténue et disparaît, et le rythme de production du feuillage reste stationnaire en dépit de la disparition constante de nombreux arbres. Cet état de chose persiste jusqu'à ce que le peuplement soit très vieux - de 100 à 200 ans suivant les essences - la production du feuillage baisse alors sensiblement, quoique la mortalité des arbres du peuplement soit faible. Par suite, le couvert devient plus léger, laisse pénétrer plus de lumière sol, créant ainsi des conditions favorables à la régénération naturelle.

La connaissance de la relation qui existe entre le développement des peuplements et leur feuillage peut servir de guide pour beaucoup d'opérations culturales, telles que l'époque et l'intensité des éclaircies, les coupes intermédiaires, et les coupes préparatoires à la régénération naturelle.

Sylviculture

ETATS-UNIS D'AMERIQUE ET CANADA

· Aux Etats-Unis, ces dernières années, de nouvelles méthodes ont dû être mises au point pour coordonner les travaux de recherche entrepris ou projetés, sur les principaux problèmes, par beaucoup de personnalités, d'instituts et d'entreprises commerciales, car, chacun d'eux suivant son propre programme, il se produit inévitablement, dans l'ensemble, des répétitions et des lacunes qui pourraient être évitées.

Un problème semblable existe manifestement en ce qui concerne le Canada et les Etats-Unis, et plusieurs initiatives récentes cherchent à mettre en contact les techniciens de ces deux pays pour l'étude des questions d'intérêt commun. Ces initiatives ont certaines caractéristiques communes:

1. Le grand nombre de personnalités employées par l'industrie, les universités et différents organismes de comté, d'état ou du gouvernement fédéral, dont chacune étudie un fragment ou un aspect du même problème.

2. La bonne volonté, l'empressement même, des chercheurs à entrer en contact, et à exposer leur propre travail, en cours ou en projet, et à discuter les problèmes cruciaux envisagés de leur propre point de vue.

3. L'intérêt qu'il y a à discuter des directions les plus avantageuses et riches d'avenir et vers lesquelles il faut orienter les futurs travaux.

4. La participation active des cadres supérieurs des différents instituts et entreprises.

5. La tendance générale à créer des comités spéciaux, formés de nombreux membres, pour poursuivre et coordonner les futurs travaux.

6. L'occasion pour tous les chercheurs de se tenir complètement au courant de tous les travaux en cours ou en projet, de discuter directement entre eux des objectifs, des techniques et des résultats possibles ou probables des recherches.

Parmi les tentatives de ce type, et dont chacune revêt une grande signification internationale et interrégionale, citons: (a) Lake States Forestry Clinic on Using Chemical Controls in Forest Management (Session de clinique forestière des états des Lacs sur l'utilisation des moyens de lutte chimiques dans l'aménagement forestier); (b) Lake States Forest Genetics Conference (Conférence de génétique forestière des états des Lacs); (c) Central International Forest Insect and Diseuse Conference (Conférence centrale internationale sur les insectes et les maladies des forêts) et (d) Forest Soils Symposium (Entretiens de pédologie forestière).

La Session de clinique forestière des états des Lacs sur l'utilisation des moyens de lutte chimique, bien que composée de ressortissants des Etats-Unis, a traité de problèmes présentant un intérêt international immédiat, et elle s'est signalée par l'importance qu'elle a attaché à l'écologie - et à la physiologie des végétaux ligneux envahissants; des spécialistes travaillant pour une importante usine de produits chimiques ont également apporté une précieuse contribution 'à ses travaux. Elle a souligné les avantages d'études graduées pour résoudre les problèmes d'organisation, et a défini le champ d'action et les méthodes de plans faisant appel à la coopération des institutions publiques, des écoles et universités, ainsi que des industries.

La Conférence de génétique forestière des états des Lacs, qui comprenait des représentants du Canada s'est consacrée à la fois aux travaux en cours et en projets des différents organismes de la région, et a reçu des communications sur les travaux en cours dans d'autres régions forestières. Le Lake States Forest Tree Improvement Committee (Comité d'amélioration des arbres forestiers des états des Lacs) est issu de cette conférence, et il est à présumer que les chercheurs canadiens continueront à collaborer avec ce dernier organisme

A la Conférence centrale internationale sur les insectes et les maladies des forêts participait une représentation bien équilibrée de chercheurs et d'autorités en entomologie et en pathologie forestières, venus du Canada et des Etats-Unis; la Conférence s'est transformée en une organisation permanente avec une déclaration résumée de ses objectifs. Un trait saillant de beaucoup de rapports fut l'importance accordée à la lutte par des moyens culturaux et des méthodes autres que la lutte directe en même temps qu'une analyse et un exposé approfondis des problèmes et de l'état d'avancement des recherches en cours.

Les Entretiens de pédologie forestière, quoique portant essentiellement sur la région du sapin de Douglas dans les états de Washington et d'Oregon, seront également importants pour la région contiguë du sapin de Douglas du Canada occidental. Bien que les travaux sur les sols forestiers ne se poursuivent dans cette région que depuis cinq ans, de grands progrès ont été réalisés, et la portée et la complexité du problème se sont accrues à mesure que les études progressaient. Les problèmes comprenaient le rôle possible de la photo graphie aérienne dans l'inventaire des sols forestiers, la relation des sols forestiers avec la productivité, la régénération et le traitement cultural des forêts.

UNION DES REPUBLIQUES SOCIALISTES SOVIÉTIQUES

· La couverture vivante des forêts, qu'elle soit herbacée ou muscinale joue un rôle important dans la vie do la forêt - spécialement en ce qui concerne sa croissance et la régénération naturelle. Certaines graminées, ou même certaines mousses, si elles ne couvrent qu'une partie du sol, ou forment une couverture lâche, ne font aucun mal à la forêt, et peuvent même parfois être bienfaisantes. Mais dans beaucoup de cas, des mousses, particulièrement les Sphagnum et quelques espèces du genre Polytrichum (Polytrichum commune) forment sur le sol une couverture compacte. Elles interceptent et absorbent les précipitations, empêchent l'eau de pénétrer dans le sol, contrarient les échanges gazeux entre le sol et l'atmosphère, modifient le régime do l'eau du sol et créent des conditions défavorables pour la végétation arborescente. Dans ce cas, elles diminuent la productivité de la forêt et si elles se développent sur le parterre d'une coupe à blanc, elles empêchent le développement des jeunes sujets. La destruction de la couverture de mousse devient, dans de tels cas, une mesure culturale essentielle.

Des expériences d'extirpation des mousses viennent d'être effectuées dans la forêt de Lisinsky, dans la province de Leningrad. C'est un fait généralement admis que les Sphagnum ne tolèrent pas la chaux, et meurent lorsqu'ils sont arrosés avec une solution de carbonate de calcium. On suppose que ce n'est pas le calcium qui les fait périr, mais que la réaction de l'eau acide devient alcaline et tue les cellules. La chaux éteinte commerciale ordinaire en poudre a donc été choisie pour ces expériences sur la destruction des mousses. Les doses allaient de 10 à 250 grammes par mètre carré. Les résultats figurent dans le tableau suivant:

RESULTATS DES APPLICATIONS DE CHAUX ÉTEINTE SUR DES MOUSSES

Grammes par m2

Effets obtenus

10-26

Tiges des Sphagnum légèrement endommagées (30%)

50

30-50 % détruites et 40% endommagées

100

Destruction de tous les Sphagnum

Jusqu'à 250

Destruction de toutes les espèces de mousses

Les effets furent les mêmes dans toutes les conditions, aucun dommage ne fut observé sur d'autres plantes. L'application doit être faite d'en haut sur la tige de Sphagnum en voie de croissance. C'est le contact des particules de chaux avec les points végétatifs des mousses qui cause leur mort.

URUGUAY

· Un fonctionnaire de l'Assistance technique de la FAO, conseiller nique de boisement en Uruguay, rapporte que jusqu'à présent, la grande masse des plantations est composée d'Eucalyptus globulus, et quoique cette essence ait produit du bois de chauffage et autres produits de petites dimensions en une courte révolution, on a constaté que dans un certain nombre de cas les peuplements ont commencé à dépérir vers l'âge de 30 ans. Eucalyptus globulus se trouve à l'état spontané entre 40° et 43° de latitude sud. C'est une espèce provenant des régions plus fraîches d'Australie, qui jouissent de bonnes précipitations hivernales, de températures estivales modérées, et d'une absence de vents chauds et secs. Il atteint son meilleur développement sur les sols plutôt lourds ou sur les argiles de bonne qualité dans les vallées de montagne abritées. Il semble donc que cette essence ne convient pas à l'Uruguay, et comme il existe d'autres espèces d'eucalyptus mieux adaptées, il est recommandé de cesser la plantation d'Eucalyptus globulus.

De vastes régions de dunes de sable en bordure des côtes ont été plantées de Pinus pinaster, qui a très bien réussi, même sur les sables des jeunes dunes et il est recommandé de continuer à l'utiliser dans cebut. L'utilisation du type Leira du P. pinaster devrait être étudiée. Des plantations de Pinus radiata ont été observées sur des types de sol variés, et il est évident que cette essence devrait être plus largement employée dans les futurs programmes de plantation.

L'emploi d'aucune espèce d'Araucaria n'est recommandé pour des plantations d'envergure, mais leur utilisation en parcelles d'essai est certainement recommandée. Il est intéressant de noter que les espèces suivantes d'Araucaria se trouvent dans les pares et jardins de Montevideo: Araucaria angustifolia, A. excelsa A. cookii, A. cunninghamii, A. bidwillii et A. araucana. Parmi ceux - ci A. excelsa, A. cunninghamii et A. bidwillii méritent de nouveaux essais. D'autres arbres, remarqués pour leur bonne croissance en Uruguay, sont: Agathis australis, Cedrus deodara et C. atlantica, Cupressus torulosa, différentes espèces de Casuarina, Salix Populus, Platanus, Ulmus, Fraxinus, Quercus et Abies.

Pour un programme de plantation destiné à créer des forêts de rapport il est recommandé de se limiter aux essences suivantes: Pinus pinaster P. radiata, P. caribbaea et P. patula Eucalyptus saligna, E. botryoides, E. maculata, E. paniculata, E. teretecornis E. camadulensis, E. diversicolor et E. siderophloia.

Un bon travail a déjà été réalisé pour le drainage et la plantation des régions marécageuses avec Salix et Populus et autres essences à feuilles caduques. La technique du drainage et l'installation et l'aménagement dé ces plantations, ont été portés à un haut degré de perfection. Il est souhaitable de voir continuer ce type de plantation.

Exploitation et travaux

UNION DES REPUBLIQUES SOCIALISTES SOVIÉTIQUES

· Le Ministère des forêts insiste particulièrement sur la mécanisation de tous les travaux forestiers, et tout spécialement de ceux qui exigent un dur effort manuel. La mécanisation des travaux de débardage a fait des progrès considérables pendant ces 10 à 12 dernières années et, suivant des rapports officiels, le Ministère dispose maintenant d'un matériel suffisant pour effectuer mécaniquement 91 pour cent de l'abattage, 60 pour cent du débardage, et 88 pour cent des opérations de vidange. Toutefois, en sylviculture, la mécanisation n'a sérieusement débuté qu'en 1949, après l'adoption du plan de «rénovation de la nature», pendant l'automne 1948.

Bien que l'on dispose actuellement de toutes sortes de machines pour préparer le sol, pour semer et planter, pour les façons culturales, etc., en plus de nombreux tracteurs, crocheteuses, bulldozers et niveleuses, seule me partie relativement insignifiante de tous les travaux de culture a été mécanisée dans l'ensemble du pays. Le principal progrès a été réalisé dans la préparation du terrain en vue du semis et de la plantation des arbres, en particulier dans les régions de prairie et semi-prairie. Dans ces dernières, plus de 92 pour cent du terrain à boiser par semis ou plantation, sont actuellement labourés et hersés à l'aide de tracteurs; toutefois dans les régions boisées, un peu plus de la moitié seulement (56 pour cent) sont travaillés à l'aide de tracteurs.

Le travail de semis et de plantation n'est mécanisé qu'à un bien moindre degré, dans la proportion de 39 pour cent environ dans les régions de prairie et semi-prairie, et d'environ 23 pour cent pour l'ensemble du pays. Bien moins mécanisé encore est le travail d'entretien des plantations. 12 pour cent seulement de ces façons culturales sont effectuées à l'aide de machines dans l'ensemble du pays et seulement un peu plus - 17 pour cent - dans les régions de prairie et de semi-prairie - prairie, tandis que le travail de récolte des graines se fait encore entièrement à la main.

Il n'était que trop naturel que la mécanisation des travaux de culture ait progressé plus rapidement dans les prairies où le terrain découvert et plat se prête au même traitement que les terres agricoles pour lesquelles le matériel mécanique s'est déjà beaucoup développé. Dans les régions boisées, les terrains à reboiser devaient très souvent être dessouchés, opération pour laquelle des outils et des machines spéciaux étaient indispensables, pour faciliter la régénération naturelle, des charrues spéciales à disques étaient nécessaires, et c'était également le cas pour les machines à creuser les fossés de drainage des terres marécageuses. De nombreuses recherches sont actuellement en cours pour répondre à ces besoins particuliers, mais la complexité des conditions rend les progrès très lents. Il existe, par exemple 60 types de machines à planter les arbres, dont très peu seulement travaillent de manière satisfaisante. Toutefois, le dessein du Ministère des forêts est de mécaniser pratiquement tous les travaux de sylviculture.

Agents destructeurs et protection des forêts

CANADA

· Une étude a été faite dans la ré

Sion d'Algoma (Ontario) sur le taux de mortalité du sapin baumier causé par le ver des bourgeons de l'épicéa, pendant et après l'apparition de ce ver.

L'échantillonnage a été réalisé par la méthode des bandes continues à intervalles irréguliers, en changeant la marque chaque fois que se produisait un changement dans le type du peuplement forestier. Le peuplement forestier était classé par pourcentage d'essences entrant dans sa composition, basé sur la surface terrière, et l'on constata que la surface terrière du sapin et de l'épicéa exprimait mieux la quantité de feuillage ou de matières servant d'aliment aux insectes, que ne l'exprimait le volume total des tiges. Le principal travail a porté sur des stations où la mortalité du sapin était de 75 pour cent.

Dans ces régions et dans la plupart des associations forestières, le pourcentage de mortalité du sapin croissait avec la surface terrière du sapin par acre, et croissait généralement avec la hauteur relative du sapin dans le peuplement. En général, le taux le plus élevé de mortalité du sapin se manifestait dans les associations dont les éléments résineux étaient en majorité un mélange d'épicéas ou de pins, et était faible là où les éléments étaient en majorité des cupressinées ou un mélange d'essences. Là où le sapin était dans une classe de hauteur intermédiaire, le taux de mortalité décroissait en raison inverse de la proportion de feuillus; là où le sapin était en sous - étage la mortalité augmentait avec la proportion de feuillus; là où le sapin était co-dominant, la proportion de feuillus n'affectait pas la mortalité. Une épidémie peut se produire lorsque la quantité de sapin est réduite à trois cords par acre (18,5 m3 par ha) et la vulnérabilité à densité faible peut faire naître de grandes difficultés d'aménagement.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Dans le sud - est des Etats-Unis, des charrues pour lignes pare - feux remorquées par des tracteurs spéciaux sont depuis longtemps en usage pour la lutte contre les incendies et, en 1952, elles étaient employées dans environ 45 pour cent des incendies de forêt dans cette région de forêts domaniales. Trois modèles différents sont utilisés: une charrue à disques légère tirée par un tracteur à chenilles de 20 chevaux à la barre, et des charrues à disques moyennes et lourdes tirées par des tracteurs à chenilles d'environ 38 chevaux à la barre. L'expérience montre qu'une charrue manœuvrée par trois hommes remplace de 12 à 20 hommes travaillant à l'aide d'outils à main. La superficie moyenne des incendies a été réduite de 82,5 pour cent par comparaison avec le travail effectué à la main et la moyenne des frais de 48 pour cent.

Des études sur le terrain effectuées dans d'autres régions forestières des Etats-Unis d'Amérique indiquent qu'il-exitste plusieurs autres régions notamment une partie de l'Arizona et du Nouveau - Mexique, ainsi que des états du Middle West et la Californie, dans lesquelles la charrue pour parefeux peut être employée efficacement. La vitesse de travail de cet engin est élevée et atteint en moyenne trois miles (4,8 km) de pare - feux terminé à l'heure en pays plat ou légèrement ondulé, et 1 ½ miles (2,4 km) à l'heure en terrain montagneux. Cet engin n'a pas été prévu pour une topographie très accidentée, des sols rocheux ou un couvert végétal très dense.

· L'efficacité des pulvérisations d'herbicides pour lutter contre les plantes gênantes dans les pâturages dépend de la répartition du liquide pulvérisé, à laquelle peuvent être imputées des discordances apparentes dans les résultats d'expériences différentes. Il est donc nécessaire de trouver une méthode satisfaisante permettant d'évaluer les variations qui peuvent se produire dans la superficie couverte par la pulvérisation. Une de ces méthodes, récemment mise au point en Californie, comporte l'usage de papier préalablement trempé dans une solution d'acide tannique qui est très sensible aux pulvérisations d'une émulsion aqueuse contenant une petite quantité de chlorure ferrique et sur lequel la répartition du liquide pulvérisé se révèle rapidement. Cette méthode permet de déterminer la largeur de passe, de comparer les dimensions relatives des gouttelettes et la répartition du liquide pulvérisé suivant les différents types de matériel, et de déterminer la quantité de 2,4 - D réellement déposée sur les végétaux.

· Les premières pertes réellement sévères infligées à de jeunes peuplements de sugarpine (Pinus lambertiana) et P. ponderosa par Dentroctonus monticolae viennent de se produire récemment dans la Sierra Nevada, en Californie. Les jeunes peuplements s'étaient développés sous un peuplement résiduel de vieux arbres, réservés après une première coupe, et étaient âgés de 40 à 70 ans. Les plus fortes pertes se sont produites dans les endroits où l'indice de densité du peuplement était élevé et les pourcentages de pertes les plus élevés furent constatés chez les pins intermédiaires et trop serrés, par contraste avec les arbres dominants et co-dominants; toutefois, à mesure que cette épidémie se propageait, les arbres plus vigoureux de l'étage dominant succombaient également à l'attaque.

Les deux méthodes préventives possibles de ces attaques sont:

1. Une éclaircie diminuant les arbres en sous - étage et plus sensibles dans les peuplements trop denses mesure qui est actuellement déficitaire au point de vue économique par suite de l'absence de débouché pour ce genre de produits.

2. Enlèvement d'une partie importante de l'étage dominant, réduisant ainsi la destruction par étouffement des arbres plus jeunes, opération économiquement possible.

On ne sait pas encore jusqu'à quel point de semblables attaques peuvent se produire par ailleurs, mais ce premier cas est reconnu comme une menace en puissance extrêmement grave, particulièrement si l'on veut maintenir Pinus lambertiana dans beaucoup de forêts californiennes.

Dendrométrie et inventaires

SUÈDE

· Le troisième inventaire national des forêts a été commencé en 1953 d'après une nouvelle méthode. Le premier et le second inventaires nationaux furent dressés en 1923 - 29 et 1938 - 52, le premier sous forme d'inventaire linéaire, et le second sous forme d'inventaire combiné par ligne et par parcelle; les provinces furent inventoriées une par une, un nouvel inventaire ayant lieu après un intervalle de 15 à 20 ans.

Pour l'inventaire de 1953, les résultats doivent être publiés année par année pour l'ensemble du pays, qui est divisé en cinq régions, et doivent être exprimés en mètres cubes d'arbres sur pied (m3sk. = «mètres cubes de forêt») pour les peuplements sur pied, l'accroissement et les coupes. La principale raison de ce nouveau type d'inventaire est la nécessité d'une méthode statistique sûre permettant d'estimer le volume des coupes annuelles (en récolant les souches du dernier exercice).

L'inventaire sera pratiqué par le système «d'inventaire par canton», qui peut être brièvement décrit comme suit: l'ensemble du pays est divisé en 10.000 cantons environ. Un dixième de ces cantons régulièrement espacés sera inventorié chaque année en parcourant une ligne brisée d'environ 5 à 9 kilomètres. Cette ligne est tracée sur la carte et forme les quatre côtés d'un carré. Chaque année, environ 1.000 cantons seront ainsi inventoriés, ainsi qu'environ 9.000 parcelles - échantillons en forêt. La longueur totale des lignes inventoriées sera à peu près la même que dans le second inventaire national, dont les lignes serviront de base pour le nouveau système, les carrés étant placés le long des lignes précédentes; le comptage détaillé sera fait à peu près de la même manière que dans le second inventaire.

Aménagement forestier

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· La concurrence entre les cerfs et les moutons pour le pacage dans les terrains de parcours forestiers préoccupe les forestiers, les fermiers et les amis de la nature. Le rapport d'une étude de quatre ans sur ce problème dans le centre de l'Utah, a paru dans le Journal of Wildlife Management. La plus grande partie des 10.000 acres (4.000 ha) observés avait été soumise à un pacage excessif dans le passé et se trouvait dans un état d'appauvrissement plus ou moins prononce.

Les cerfs pâturaient dans toute la région, excepté sur les falaises et les affleurements rocheux; les moutons ne parcouraient que 80 pour cent environ de la superficie totale. Dans les pâturages d'été, les forbs procuratien 71 pour cent de la nourriture des cerfs, les jeunes pousses 2 pour cent et les graminées et les cypéracées 7 pour cent; le fourrage d'été des moutons consistait en 37 pour cent de forbs, 28 pour cent de jeunes pousses, et 35 pour cent de graminées et de cypéracées. Sur les pâturages de printemps, les graminées, quoique peu abondantes, composaient la plus grande partie de la nourriture des cerfs et des moutons, les jeunes pousses et les graminées fournissent ensemble 88 pour cent du fourrage et les espèces choisies par les animaux sont à peu près les mêmes.

Au cours de leur pacage d'automne, les moutons choisissent les mêmes espèces d'herbes fourragères que celles choisies ensuite par les cerfs au cours de leur pacage d'hiver. Là où le pâturage d'hiver était utilisé en commun par les cerfs et les moutons, on constata à nouveau que leurs régimes étaient à peu près semblables.

La similitude des régimes des cerfs et des moutons entraîne des difficultés d'aménagement dans les régions où les espèces recherchées sont en quantité insuffisante pour satisfaire aux besoins des deux espèces d'animaux. Même dans les régions où le fourrage est suffisamment abondant les fermiers insistent sur le fait que leurs troupeaux de moutons pourraient être accrus si une partie de la population des cerfs était éliminée et les forestiers défendent la théorie contraire. Le conflit porte moins sur les pâturages de printemps, qui sont utilisés à différentes époques et à différents stades de croissance de la végétation, que sur les pâturages d'été, qui sont utilisés en même temps et pour une période plus longue.

JAPON

· Au Japon, 98,5 pour cent des propriétaires forestiers sont de petits exploitants qui possèdent moins de 20 hectares, et la plupart d'entre - eux sont souvent forcés battre des peuplements trop jeunes, afin de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Pour limiter les abattages de peuplements avant qu'ils n'aient atteint la maturité, les propriétaires forestiers les plus pauvres ont besoin de crédits sur les fonds nationaux. Dans le cadre de la loi autorisant les prêts pour l'agriculture, les forêts et la pêche, des mesures sont prises pour accorder aux propriétaires forestiers, par le canal de leurs associations, des crédits garantis par les forêts soumises à certaines restrictions. La durée maxima des crédits est de 25 ans, et le taux d'intérêt 5 pour cent par an. De plus, une commission de 0,5 à 1 pour cent doit être versée à l'Association des propriétaires forestiers, et une prime de 0,1 à 0,3 pour cent pour une assurance contre les incendies de forêts.

Industrie et commerce

ANTILLES BRITANNIQUES

· Les sciages sont les plus précieuses marchandises d'exportation de Bahama. Les autres îles des Antilles britanniques et Cuba en sont les principaux acheteurs, et le Royaume-Uni le principal acheteur de bois de mines. Les principales sources de sciages sont Abaco et Grand Bahama, mais cette dernière est de loin la source la plus importante.

CHILI

· Le prêt de 20 millions de dollars des Etats-Unis accordé par la Banque internationale pour la reconstruction et le développement à la Cia. Manufacturera de Papeles y Cartones, garanti par une hypothèque et par la Corporation chilienne pour le développement représente la somme la plus importante qui ait jamais été souscrite à Santiago.

La compagnie investira ces fonds dans l'installation d'une fabrique de papier journal à Conception et d'une usine de cellulose à Bio-Bio. La Mission forestière de la FAO s'est occupée de très près de certains aspects de cette affaire.

FINLANDE

Un comité, nommé par le gouvernement finlandais en 1953, pour étudier les prix de revient de l'industrie du bois, a exposé que le prix de revient du papier journal était de 28.291 marks finlandais par tonne, alors que le prix d'exportation était de 27.000 marks f.o.b. et le prix intérieur 23.500 marks par tonne. Le prix de revient du papier kraft était de 39.604 marks par tonne, non compris les frais de transport jusqu'au port alors que le prix d'exportation était de 33.250 marks f.o.b. Le prix de la pâte de kraft n'est que de 19.081 marks finlandais en Suède, contre 24.862 marks en Finlande, et le prix de revient total à la production du papier kraft en Suède n'atteignait que 29.643 marks finlandais. Le Comité n'a pas analysé les causes de cette situation.

Le prix moyen payé pour les sciages au cours de la campagne d'abattage de 1949/50 a été de 77,1 marks finlandais par cubic foot (2.722 marks par m3) contre 135 marks (4.767 marks par m3) en 1953. En face de cette augmentation de plus de 70 pour cent, les salaires ont augmenté de plus de 60 pour cent depuis le premier semestre de 1950.

L'Association centrale des producteurs agricoles a déjà fait ressortir que le prix du bois sur pied au cours de la campagne d'exploitation de 1952/53 n'a été que 11 fois celui de 1937/38, tandis que les salaires étaient 20 fois plus élevés. L'Association prétendait qu'un fermier de la Finlande centrale devait vendre 42,4 mètres cubes de bois papetier d'épicéa pour acheter une faucheuse qui valait seulement l'équivalent de 32,4 mètres cubes de bois en 1938; il avait à payer l'équivalent de 195,8 mètres cubes pour une batteuse, contre 116,2 mètres cubes en 1938.

L'Association fit également ressortir que le prix moyen payé pour le bois sur pied était de 75 marks finlandais par cubic foot (2.648 par m3), ce qui ne représentait que 17.700 marks ou 38 pour cent des frais de production totaux actuels de 46.553 marks par standard (4,6 m3) de sciages; en 1937/38, le bois sur pied représentait 65 pour cent du prix global. En ce qui concerne la pâte au bisulfite, le bois sur pied ne représentait que 16,5 pour cent du prix de revient, contre 37 pour cent en 1937/38. D'un autre côté, les salaires représentaient 44 pour cent du prix des sciages, et 53 pour cent de la pâte au bisulfite. Les usines de pâte ont prétendu que même si le bois sur pied ne leur coûtait rien, leurs pertes n en seraient pas compensées.

ROYAUME-UNI

Relativement à la décision du gouvernement d'abolir les restrictions sur le bois, les déclarations suivantes ont été faites par le président de la Timber Development Association:

«La décision du gouvernement, longtemps attendue, de supprimer toute restriction sur les résineux feuillus, contre-plaqués et bois dé placage sera bien accueillie de tous les consommateurs de bois.

«Maintenant, pour la première fois depuis 1939, le bois et le contre-plaqué peuvent entrer en libre concurrence, sur un pied d'égalité, avec les autres matériaux, et le consommateur a une fois de plus la liberté du choix - seule assurance sérieuse que nous puissions avoir que les matériaux seront utilisés pour les usages auxquels ils conviennent le mieux.

«Des progrès techniques considérables, concernant l'utilisation du bois, ont été accomplis ces dernières années, et la décision du gouvernement fournit maintenant à l'industrie l'occasion d'utiliser au maximum les travaux de recherche et d'amélioration entrepris. Il n'y a aucun doute que ces perfectionnements aboutiront à une plus grande efficience, une réduction des prix et une productivité accrue.»

Produits forestiers et leur utilisation

ETATS-UNIS D'AMERIQUE

. Une scierie démontable, utilisant une soie à ruban pour le banc d'entrée, a été mise au point et mise en service dans l'état de Washington, par une compagnie d'exploitation forestière, pour améliorer l'utilisation de peuplements régénérés de sapins de Douglas, âgés de 100 ans, mesurant en moyenne 24 inches (61 cm) à1,30 mètres du sol et cubant 58 M board feet par acre (650 m3 à l'ha). L'exploitation et le sciage sont entièrement coordonnés. Cette méthode a permis d'obtenir un volume de bois supérieur d'environ 6 pour cent au volume obtenu par d'autres méthodes et, par comparaison avec la moyenne générale de la région pour des peuplements semblables, ces nouvelles méthodes ont réduit les déchets d'exploitation de 70 pour cent. La scierie peut utilement transformer des branches et des cimes de 5 inches (12,7 cm) de diamètre au fin bout, qui fournissent des chevrons de 4 × 4 inches (10 × 10 cm) et de 8 feet (2,4 m) de long. Le montant total des capitaux investis dans cette usine est d'environ 86.000 dollars et la production exige 4,4 homme - heure par M board feet (4,53 m3) de sciages classés.

FRANCE

· Un nouveau produit polyvalent insecticide, fongicide et antifente pour le traitement des grumes, particulièrement dans les régions tropicales, et commercialisé sous le nom de Cryptogil DC 6, a été mis au point en France, et essayé en grand en Afrique. Ce produit peut être appliqué à la brosse ou pulvérisé à raison de 300 grammes par mètre carré sur la surface des grumes, immédiatement ou très rapidement après l'abattage et le tronçonnage. Toutes les grumes, à l'exception de celles dont l'écorce est très fine très lisse et très adhérente, doivent être écorcées avant le traitement et il est important que la grume soit entièrement traitée. On assure que l'effet du traitement persiste même pendant les périodes prolongées de fortes pluies, et qu'il peut être appliqué par pluie légère; les grumes ainsi traitées peuvent également être flottées.

ROYAUME-UNI

· L'amélioration des aménagements intérieurs exigée pour les bateaux de pêche a conduit à l'introduction d'un certain nombre de matériaux nouveaux, dans tous les locaux destinés à l'équipage, ainsi que dans l'ameublement et la tapisserie. Les qualités fondamentales exigées de ces matériaux sont qu'ils soient capables de supporter de dures conditions de service et de résister à l'atmosphère marine. Ils doivent être incombustibles, ou suffisamment résistants au feu et résister également aux attaques de la vermine.

Les cloisons des cabines et le mobilier sont fabriqués en matériaux synthétiques dérivés d'un mélange de fibres de bois et de résine synthétique tels que le Weyroc ou Holoplast, ce dernier existant sous forme de panneaux creux. Ces matières sont réputées résister à l'eau, à l'huile et aux acides, et d'être à peu près incombustibles. Ils résistent également aux attaques de la vermine. Un des avantages de ces matériaux est qu'ils peuvent être fournis en différentes couleurs. Ils sont faciles à découper et à mettre en forme, et dans le cas des panneaux creux, assurent une bonne isolation sonique et thermique.

Dans tous les grands ports de pêche modernes de Grande - Bretagne, le bois pour les cageots et les caisses, baquets et tous récipients servant à la manutention, est remplacé par de l'aluminium. Le poisson est déchargé à terre dans des cageots ou des baquets de construction spéciale, puis transporté dans des caisses à couvercle ou des cageots à claire - voie doublés intérieurement jusqu'au marché de gros et au revendeur. Les caisses et baquets sont entièrement en aluminium, tandis que les cageots consistent en un cageot de voliges de bois dans lequel se trouve une doublure amovible emboutie en aluminium, le couvercle étant revêtu du même métal.

Politique forestière

FINLANDE

· Des lois contre les exploitations abusives des forêts sont depuis longtemps en vigueur en Finlande. La loi forestière de 1886, par exemple, comportait quelques dispositions clairement définies destinées à prévenir les abattages dévastateurs, mais qui n'étaient, toutefois, pas très efficaces dans la pratique, surtout parce qu'elles n'étaient pas appliquées d'une manière satisfaisante. Ce n'est que lorsque la loi actuelle sur les forêts privées, promulguée en 1928, et les règlements d'administration publique qui l'accompagnent, furent mis en vigueur, qu'il y eut une grande amélioration dans la protection des forêts et dans la foresterie privée.

Cette loi, quoiqu'elle constitue une base saine pour l'aménagement et l'utilisation des plus importantes forêts de la Finlande, est maintenant en retard sur les progrès de la foresterie et n'est pas suffisamment souple. C'est pourquoi le gouvernement a nommé un comité qui doit formuler des propositions pour la révision de la législation concernant les forêts privées.

INDE

· Dans le cadre de la nouvelle politique forestière formulée par le gouvernement de l'Inde le 12 mai 1952 et des recommandations faites par la commission d'organisation à cette époque, les progrès se pour - suivent dans la coordination des activités des services forestiers des différents états avec le but d'une mise en valeur générale. Certaines des mesures prises par les gouvernements des états pour appliquer cette politique nationale sont indiquées ci-après:

1. Efforts constants pour éclairer l'opinion publique sur les richesses représentées par les forêts, principalement par le Vana Mahotsava (Campagne pour l'extension des plantation) et Vana Premi Sangh (Association des amis de la forêt).

2. Des mesures ont été prises par quelques gouvernements d'état, notamment Uttar Pradesh, Bihar et Bhopal, pour contrôler l'aménagement des forêts privées, bien que celles - ci passent, pour la plupart, dans le domaine public, à la suite de la réforme terrienne.

3. Certains états ont fixé le pourcentage de terres qui doivent rester boisées; dans le cas d'Orissa, 35 pour cent de la superficie totale des terres, et pour Bihar, 20 pour cent.

4. Le gouvernement d'Orissa a créé un office pour l'utilisation des terres et l'état de Bihar a initié des mesures pour l'établissement d'un inventaire détaillé de toutes les terres vacantes, en vue de leur utilisation rationnelle.

5. Certains états ont introduit dans le cadre de leur législation des mesures pour protéger la faune, après qu'ait été passée la résolution d'avril 1952 établissant un office central pour la protection de la faune.

D'autres projets, actuellement en cours d'exécution, dans le cadre de la nouvelle politique forestière, sont:

1. Boisement pour arrêter l'ex tension du désert de Rajasthan, des périmètres ont été reconnus par des fonctionnaires du gouvernement central, des propositions constructives émises en vue de résoudre le problème et une station expérimentale établie à Jodhpur. La question de l'entretien à donner aux plantations a été l'objet d'une attention particulière, et la suspension des pouvoirs législatifs résiduels a été examinée afin d'obliger les populations locales à subordonner les intérêts individuels à l'en semble du programme. Ces méthodes ont également été appliquées à des régions reboisées semblables dans l'état de Madras, le long des rives de l'Hagari.

2. Exploitation des forêts des îles Andaman du Nord: ce projet, mis en exécution en 1951, a progressé d'une manière satisfaisante et l'on prévoit qu'à mesure que se poursuivra l'extraction de bois feuillus et résineux, la pénurie actuelle de bois de toutes essences qui sévit dans l'Inde même, sera beaucoup atténue.

3. Une expédition aux îles du Grand Nicobar a révélé que sur la base d'une production aménagée à la révolution de 100 ans, ces îles peuvent produire environ 30.000 tonnes de bois d'œuvre par an, soit un quart de la production des îles Andaman Nord et Sud. Comme l'eau douce s'y trouve en abondance, ces îles se prêtent mieux à la colonisation que les îles Andaman.

4. Les travaux de l'Institut de recherches forestières de Dehra Dun ont principalement été dirigés vers l'utilisation des produits considérés, jusqu'à maintenant, comme inutilisables ou d'une valeur économique inférieure, et des résultats positifs sont signalés en ce qui concerne les produits suivants: peinture de Friol, santonine, huile de vétiver. Un certain nombre d'essences feuillues et de graminées ont été soumises à des essais pour la production de pâte chimique destinée à la fabrication de papier à lettre, papier d'imprimerie et papier journal, et certaines d'entre - elles ont été jugées propres à ces fabrications. (On peut noter qu'une édition entière du journal The Statesman a été imprimée avec succès sur du papier fabriqué dans l'Inde avec 70 pour cent de pâte de bagasse et 30 pour cent de pâte de bambou.)

Dernièrement, dans le but de coordonner la politique forestière telle qu'elle est appliquée dans les différents états, le gouvernement de l'Inde a créé un Office central forestier, dont le Ministre de l'alimentation et de l'agriculture est président; cet Office composé des ministres des forêts des différents états, se réunira au moins une fois tous les deux ans, et a le pouvoir de nommer des comités techniques pour examiner des questions communes aux différents états, telles que la formation des fonctionnaires, la normalisation du bois, et les mesures de lutte contre les inondations et l'érosion.

ITALIE

Une loi promulguée le 25 juillet 1952 esquisse un programme général pour le progrès technique économique et social de toutes les régions montagneuses et remplace toute la législation précédente, qui était insuffisante pour résoudre les problèmes pressants de l'économie montagnarde italienne considérée dans son ensemble. La nouvelle loi prévoit des prêts et des subventions aux entreprises privées et permet une action combinée gouvernementale et privée là où les intérêts sont liés.

Les différents champs d'action envisagés par la loi sont: foresterie, production agricole et élevage, et enfin, mais non les derniers en importance, les travaux publies, y compris les ouvrages hydrauliques, les stations électriques de transformation, les câbles transporteurs, les réseaux téléphoniques, les routes, etc. Toutes ces activités doivent être coordonnées par le Service forestier d'État, qui dépend de la Direction générale des forêts et de l'économie montagnarde.

Des programmes de restauration sont en cours de préparation pour les 61 périmètres reclassés de bassins de réception; trois d'entre eux sont déjà achevés. Plus de 41 millions de lires ont déjà été alloués aux services forestiers locaux pour l'application de programmes, qui, d'après les prévisions, doivent être rapidement terminés, et une autre tranche de 500 millions de lires est actuellement répartie entre tous les périmètres reclassés afin de commencer les travaux permettant d'assurer la conservation du sol.

Vulgarisation forestière en Haïti

Un délégué forestier de la FAO est à l'œuvre depuis 1951 pour contribuer à améliorer l'organisation du service forestier et aider le Ministère de l'agriculture dans la préparation du programme de reboisement et de conservation des sols. Les 650.000 hectares de forêts de Haïti couvrent environ un quart de sa superficie totale. La pression démographique et l'absence de compréhension des effets du déboisement ont provoqué une disparition rapide des forets.

Vulgarisation forestière en Haïti

L'une des taches principales du délégué de la FAO a été de contribuer à enseigner aux communes agricoles montagnardes les avantages de la conservation des forêts et de la plantation d'arbres comme moyens d'arrêter l'érosion et de régulariser le régime des eaux. Des plants d'essences précieuses ont été distribués avec succès dans diverses localités. Agissant par l'intermédiaire des écoles et des troupes d'Eclaireurs, gagnant l'appui des associations religieuses, le service forestier a pu susciter une prise de conscience appréciable de l'importance des forêts. Enseignement et démonstration sont adaptés à la mentalité et à la conception de l'existence des campagnards eux-mémes. Des livres scolaires et des brochures ont été rédigés pour développer la fierté innée de la population locale à l'égard de sa terre et le dessin à la plume reproduit ici a été exécuté par un artiste haïtien, M. Alix Roy pour illustrer la couverture d'une brochure simple mais convaincante sur la plantation d'arbres.


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