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Le travail de la FAO


Problèmes forestiers des pays méditerranéens
Comité mixte FAO /IUFRO de bibliographie
Croupe d'experts de l'enseignement sylvicole
Institut latino-américain de recherche forestière et de formation professionnelle
Notes sur l'assistance technique

Problèmes forestiers des pays méditerranéens

La cinquième de la Sous-Commission CEF/CFPO de coordination des questions forestières méditerranéennes, à laquelle ont participé 35 délégués représentant 12 Etats Membres, s'est tenue à Nice (France) du 27 au 29 mai 1956 (CET = Commission européenne des forêts, CFPO = Commission des forêts pour le Proche-Orient). La tournée d'étude de Nice à Nîmes effectuée après la clôture de la session a permis aux participants d'examiner de visu quelques-uns des travaux entrepris par le gouvernment pour mettre en valeur le sud de la France.

La Sous-Commission dont le secrétaire est M. R. G. Fontaine de la FAO a examiné et adopté les rapports du Groupe de travail de l'eucalyptus et du Groupe de travail du chêne-liège, et formulé des recommandations précises sur l'établissement de cartes écologiques, elle a également étudié et adopté aux fins de publication un rapport détaillé, préparé par le secrétariat, sur les produits secondaires des forêts méditerranéennes.

Pour donner suite à la recommandation du Groupe d'experts pour le développement économique de l'Europe méridionale constitué par la Commission économique pour l'Europe (CEE), il a été décidé de prier le Secrétaire exécutif de la CEE et le Directeur général de la FAO d'entreprendre une étude de base sur la contribution que la forêt peut apporter au progrès économique et social de tous les pays baignés par la Méditerranée. A cette fin, le Directeur adjoint de la Division des forêts de la FAO, M. E. Glesinger, et M. Fontaine se sont réunis à Genève avec le Secrétaire exécutif et d'autres membres du personnel de la CEE en vue d'examiner sur quelles bases pourrait s'effectuer une telle étude et les moyens de la mener à bonne fin. Il a été décidé de donner à cette étude toute l'ampleur possible, d'examiner à fond le problème général de l'utilisation des terres et de soumettre aux gouvernements intéressés des propositions concrètes pour l'exécution d'un programme de travail dynamique dans le domaine forestier.

La réunion de la Sous-Commission méditerranéenne a été précédée de la deuxième réunion du Groupe de travail de l'eucalyptus qui a examiné d'une manière approfondie la question de l'amélioration du matériel de plantation par la sélection, ainsi que l'effet des plantations d'eucalyptus sur la structure du sol. Les résultats des premières expériences qui ont été effectuées semblent indiquer que pendant plusieurs dizaines d'années tout au moins on ne risque pas de voir le sol se dégrader. La culture de l'eucalyptus suscite un intérêt croissant dans les pays méditerranéens et l'on est en train de mettre au point des méthodes adaptées aux conditions écologiques locales.

Comité mixte FAO /IUFRO de bibliographie

La neuvième réunion du Comité mixte FAO/IUFRO de bibliographie s'est tenue à Oxford du 3 au 6 juillet 1956, immédiatement avant le douzième Congrès de l'Union internationale des instituts de recherches forestières. Des délégués de langue anglaise, française, allemande et, pour la première fois, de langue espagnole, étaient présents.

Le Comité a noté avec satisfaction que des progrès considérables avaient été réalisés dans la diffusion du système décimal de classification forestière dit Système d'Oxford préparé sur les directives du Comité: en effet, on a signalé que 26 pays avaient adopté ce système à différents échelons et que 5 autres envisageaient d'en faire autant. On s'attend à ce que d'autres pays suivent cet exemple dès la publication de ce système dans des langues autres que l'anglais. La traduction allemande est prête et sera publiée au début de 1957; la version française paraîtra quelques mois plus tard. A la suite de la nomination d'un membre de langue espagnole au Comité, des dispositions ont été prises pour mettre au point la version espagnole. Une édition hollandaise et turque, ainsi qu'une version abrégée finnoise ont été préparées, les deux premières à titre provisoire en attendant que le Comité approuvé le texte.

Certaines modifications au texte anglais - dont certaines l'amplifient - ont été soumises à l'approbation du Comité et celui-ci a examiné et adopté une procédure qui servira à l'avenir pour soumettre des modifications et faire connaître celles qui ont été adoptées. (Les détails seront communiqués dans un prochain numéro d'Unasylva.)

On s'est mis d'accord, en principe sur l'incorporation du système décimal de classification «Oxford a au Système décimal universel de classification et seules quelques questions de détail restent à régler.

On a signalé au Comité l'existence de 42 centres nationaux et régionaux de bibliographie forestière et celui-ci a examiné la question de la coopération entre ces centres et les trois centres internationaux de documentation d'Oxford, de Reinhek et de Washington. Le texte des recommandations qui ont été adoptées et une note succincte soulignant d'une part les questions auxquelles s'intéresse le Comité mixte, et fournissant d'autre part des indications sur la manière dont les centres nationaux devraient établir leurs répertoires, seront communiquées sous forme d'un tirage à part d'un article qui paraîtra dans un prochain numéro d'Unasylva.

De nouveaux termes fondamentaux en anglais seront prêts à être incorporés à la terminologie forestière multilingue de la FAO vers la fin de 1956, et on prévoit qu'au début de 1957 des jeux de fiches seront disponibles pour les comités nationaux. L'existence de 34 comités nationaux ou régionaux de terminologie a été signalée à l'attention du Comité qui a examiné les moyens de maintenir des rapports étroits avec ces comités ou tous autres organismes du même type.

Le Comité a examiné les moyens de refondre la Forestry Abstracts Coverage List de la FAO de manière à publier une liste complète de toutes les collections et de tous les périodiques importants sur les questions forestières qui sont publiés dans chaque pays, et de donner les indications fournies par les différents centres internationaux sur les sujets traités dans les divers ouvrages cités. En outre, chaque titre pourrait être suivi de ou des abréviations utilisées comme références par l'un ou l'autre des centres internationaux et le cas échéant de celles établies par l'UNESCO dans la World List of Scientific Periodicals.

Sur l'invitation du Président du Comité, le Professeur E. Saari (Finlande), il a été décidé de tenir la dixième réunion à Helsinki en 1957.

Croupe d'experts de l'enseignement sylvicole

Comme l'a demandé le quatrième Congrès forestier mondial, le Directeur général de la FAO a constitué un groupe d'experts de l'enseignement sylvicole composé de personnalités venant de pays où l'enseignement sylvicole est très poussé et représentant les différents types d'enseignement. Les membres du groupe se sont réunis pour la première fois à Oxford, le 13 juillet 1956, et le professeur H.L Shirley, doyen de la Faculté de sylviculture de l'Université de Syracuse (New York), a été nommé Président. L'Allemagne, l'Inde, le Royaume-Uni et les Etats-Unis avaient envoyé des délégués ou leurs suppléants et un nombre considérable de représentants des principales écoles forestières sur le plan mondial ont également participé à la réunion, y compris Sir Harry Champion qui, en sa qualité de professeur de sylviculture à Oxford, a été conseiller de la FAO en matière d'enseignement sylvicole lorsque celle-ci était encore dans la phase initiale de ses travaux.

Les objectifs, le domaine d'étude et l'organisation du Groupe d'experts ont été examinés, et il a été décidé que le Groupe devrait porter principalement son attention sur le problème que pose la formation, à l'échelon universitaire, de jeunes éléments destinés aux services gouvernementaux, à l'industrie et à la recherche.

Le Groupe d'experts s'occupera également des programmes d'études des écoles de sous-officiers forestiers, des types de programmes de formation pour les techniciens et de l'éducation du public. La nécessité de former un nombre limité de spécialistes pour effectuer des travaux sur la sylviculture mondiale retiendra particulièrement l'attention. Le Groupe d'experts préparera à l'intention de réunions internationales sur les forêts un programme de discussion sur les questions d'éducation et entreprendra sur l'enseignement sylvicole les études que la FAO ou les membres du Groupe d'experts pourront juger utiles.

Le Groupe a été saisi d'un certain nombre de questions sur lesquelles la FAO sollicitait ses directives et a examiné notamment l'édition revisée du Répertoire des écoles forestières´ de la FAO et le questionnaire sur le «Personnel forestier» qui vient d'être communiqué aux Etats Membres de l'Organisation afin de déterminer les progrès réalisés dans le recrutement de personnel forestier depuis 1947, année de la première enquête.

On a également sollicité l'aide du Groupe d'experts pour déterminer les conditions minimums, à l'échelon national ou régional, qu'un candidat boursier (par exemple au titre du Programme d'assistance technique de la FAO) doit réunir pour être admis dans une école de sylviculture. De même, on a consulté le Groupe d'experts pour mettre au point, par régions, un programme minimum d'études dont on recommandera l'adoption aux écoles de sous-officiers forestiers.

Les membres du Groupe ont été saisis du nouveau programme de bourses de perfectionnement établi par la FAO dans le cadre de ses activités ordinaires et destiné à des chercheurs ayant de l'expérience. Ce programme devrait permettre aux universités et aux institutions de mettre en œuvre de nouveaux projets de recherche à un échelon élevé intéressant à la fois ces établissements et la FAO.

Le Président a exposé à grands traits la portée d'une étude comparative d'ensemble qui doit être entreprise par l'Ecole supérieure de sylviculture de l'Université de Syracuse, sur les types d'organisation et d'administration et sur les objectifs des écoles forestières et leurs rapports avec les organismes qu'elles desservent. En clôturant la réunion, le Président a souligné le rôle important que le Groupe d'experts avait à jouer dans le resserrement de la collaboration entre les écoles forestières des différents pays et entre ces dernières et la FAO.

Institut latino-américain de recherche forestière et de formation professionnelle

On vient d'annoncer la nomination de titulaires aux postes de Président et de Conseiller technique de l'Institut latino-américain de recherche forestière et de formation professionnelle situé à Mérida (Venezuela).

Le Président, M. Antonio J. Uscategui, était au moment de sa nomination doyen de la Faculté du génie forestier de l'Université de Los Andes. Le nouveau Conseiller technique M. E.J. Schreuder, a reçu une formation de base aux Pays-Bas et a fait des études supérieures spécialisées en Allemagne avant de partir pour les Indes orientales où il a séjourné 15 ans, durant ce séjour, il s'est familiarisé avec l'aménagement des forêts tropicales, l'organisation des industries forestières - notamment en effectuant des études sur la pâte et le papier - et enfin avec la direction des travaux de plantation et les opérations d'abattage, d'évacuation et d'usinage des feuillus dans les régions tropicales de l'Extrême-Orient. En outre, M. Schreuder vient de passer quatre ans en Amérique centrale où il a notamment fourni des conseils techniques d'ordre général, aidé à organiser des travaux d'aménagement forestier au Honduras, et participé à des activités éducatives à Turrialba et à Porto Rico.

Dans l'immédiat, la tâche du Conseiller technique sera d'organiser et d'étoffer l'Institut. Par exemple, il lui faudra tout d'abord aider le Directeur à recruter le personnel, mettre sur pied l'organisation financière et administrative, mettre en route le programme de recherche en exerçant un contrôle d'ordre général sur ce dernier et prendre les dispositions nécessaires pour collaborer avec l'Université, il devra également s'assurer la coopération, et notamment une aide financière, des autres pays de la région qui se sont déclarés prêts à fournir une telle aide et à associer les stations nationales de recherche aux travaux de l'Institut. Une fois prises à Mérida les premières décisions nécessaires pour mettre en route les travaux de l'Institut, le Conseiller technique visitera les autres pays intéressés de la région et s'efforcera d'obtenir de ces derniers, en échange d'une aide. la documentation et le matériel dont l'Institut a besoin respectivement pour ses travaux de recherche et ses études coopératives et notamment des échantillons de bois, du matériel botanique, des renseignements sur les programmes de recherche en cours, etc.

Notes sur l'assistance technique

BRÉSIL. Très jeune peuplement de pin de Paraná, issu d'un semis fait en 1951 dans le Campo Limpo, sa hauteur moyenne est de 3,60 mètres.

BRÉSIL. Peuplement artificiel de pin de Paraná, réalisé en mai 1954 par semis associé À une culture de maïs.

BRÉSIL. Au début de 1956, le technicien régional de la FAO pour l'Amérique latine (S. von der Recke) a visité les états de Santa Catarina et du Paraná, à la demande du Directeur de la recherche du Ministère fédéral de l'agriculture du Brésil. Il s'agissait de déterminer dans quelle mesure il y aurait lieu de maintenir ou de réduire les exportations de bois de pin de Paranà.

Le technicien régional a aussi visité, à la suite d'une demande, l'état de São Paulo pour déterminer dans quelle mesure les réserves forestières de l'état, jusqu'ici improductives, pourraient être livrées à l'exploitation.

Le gouverneur de l'état de São Paulo vient d'instituer un Fonds forestier en vue de financer le reboise" ment des réserves forestières.

CHILI. Le yareta à 3 500-4000 mètres d'altitude. (Photo Dirección de Bosques, Chili)

CHILI. Dans un rapport au gouvernement sur la remise en valeur de la zone aride du Chili septentrional par le boisement et le reboisement A. Y. Goor décrit le «yareta» et là bande de pâturages des Andes. Sur les pentes supérieures des Andes, entre 3500 et 5000 mètres d'altitude, avec une pluviosité estivale de 200-300 mm et un enneigement durant un certain temps, il existe une bande de pâturages recouverte d'un tapis de végétation, vivante ou morte, même durant la saison sèche. Cette région constitue, dans le nord, le terrain de parcours des troupeaux de lamas et d'alpagas et, plus au sud, celui des chèvres et des moutons. C'est dans cette bande de pâturages que pousse le yareta (Laretia compacta), un arbuste dont les branches contiennent de la résine et sont utilisées comme bois de chauffage. Ces arbustes ont sans doute, à un moment donné, constitué une forêt de type exotique, actuellement on les coupe à une cadence extrêmement rapide.

PÉROU. Un fonctionnaire de la FAO a envoyé cetté photo d'une plantation expérimentale de bambous (Cuadua angustifolia) située a Tingo Maria. Cette espèce croit à l'état naturel en Colombie, au Venezuela et au Brésil elle est en Colombie l'unique matériau de construction d'un grand nombre de maisons.

ÉTHIOPIE. Souches troncs morts étendant leurs bras squelettiques, arbres isolés plus ou moins mutilés, voilà tout ce qui reste de l'avancée récente de la forêt.

ÉTHIOPIE. De vastes forêts de Juniperus procera (appellé localement «tend») couvraient autrefois, entre 2 500 et 3 000 mètres d'altitude, les hautes terres du centre de l'Ethiopie. Il n'en reste aujourd'hui que de petits îlots ça et là et dont les limites reculent peu à peu, grignotées sans arrêt par les défrichements, les feux et les troupeaux. D'après un rapport d'un expert de la FAO la conservation des superficies boisées dans ce pays implique donc, avant tout, la stabilisation de leurs lisières.

HONDURAS. Dans le cadre du Central American Integration Scheme (plan de collaboration économique entre les pays de l'isthme de Panama), un projet important, auquel on donne une grande attention au Honduras, a trait au développement de l'industrie de la pâte et du papier en fonction de l'approvisionnement en matière première que constitue la forêt de pins, assez étendue dans ce pays. Les incendies de forêts constituent l'un des principaux obstacles à l'application d'un aménagement rationnel des forêts, une protection efficace contre l'incendie conditionne tout développement industriel basé sur l'utilisation du bois.

HONDURAS. L'aspect des forêts de pins de la région située entre Tegucigalpa et Yoro. Photographie prise au cours d'une des reconnaissances aériennes effectuées par la Mission de la FAO.

JORDANIE. Forêt de Pinus halepensis servant aussi bien au parcours du bétail qu'à la production de bois. Un expert en écologie forestière de la FAO effectue actuellement une étude écologique de ces régions pour évaluer, préalablement à l'établissement de plans d'aménagement leur valeur forestière et pastorale.

HONDURAS. Forêt de pin (Pinus pseudostrobus) à Santa Cruz, à 17 kilomètres de Tegucigalpa sur la route menant à Comayagua. Cette forêt d'environ 1000 hectares est un exemple de ce qu'une protection convenable contre l'incendie permet d'obtenir au Honduras. La régénération naturelle y est satisfaisante.


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