Directeur général QU Dongyu

Conférence régionale de la FAO pour l’Amérique latine et les Caraïbes: Le Directeur général exhorte à intensifier la lutte contre la faim et à renforcer la protection des PEID

©FAO/Asafo Jones

21/03/2024

Georgetown (Guyana) – Dans le cadre de plusieurs manifestations de haut niveau organisées en marge de la réunion ministérielle de la 38e session de la Conférence régionale de la FAO pour l’Amérique latine et les Caraïbes, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, a lancé un appel urgent à l’action pour lutter contre la faim dans le monde. Il a mis en avant les solutions existantes et les outils disponibles et a préconisé d’accélérer les efforts, étant donné qu’il ne reste plus que six ans pour attendre les objectifs de développement durable.

Lors d’une manifestation spéciale de haut niveau sur les facteurs moteurs et déclencheurs en jeu dans la région, M. Qu a souligné l’importance des exercices de prospective de la FAO. Ces exercices servent à anticiper et à analyser les tendances, risques et possibilités à venir et permettent ainsi à l’Organisation d’aider les responsables politiques à adopter une approche à long terme des enjeux du secteur agroalimentaire. Ils aident également à repérer les difficultés éventuelles tout en promouvant une action anticipée pour renforcer la résilience et rendre les systèmes agroalimentaires durables.

«Les situations de crise sont devenues notre normalité. Nous ne pourrons répondre au besoin urgent de transformer les systèmes agroalimentaires pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables si nous n’anticipons pas comme il se doit les risques, les chocs et les crises et ne nous préparons pas à y faire face efficacement», a dit le Directeur général.

«Nous devons prendre les devants, et non nous contenter de réagir», a-t-il ajouté, en rappelant les chiffres alarmants figurant dans la dernière édition du rapport L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, qui indiquent que depuis l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, 150 millions de personnes supplémentaires ont sombré dans la faim.

Durant la manifestation, à laquelle ont assisté d’éminents délégués, experts et parties prenantes, M. Qu a souligné que, ces dernières années, la FAO avait intensifié ses travaux visant à analyser les tendances, les difficultés et les scénarios qui se profilaient, comme le montrent le Cadre stratégique de la FAO 2022-2031 et le Plan à moyen terme, ainsi que des programmes et initiatives clés qui profitent des travaux de prospective stratégique.

«La FAO est déterminée à approfondir ses exercices de simulation stratégique afin d’aider tous les membres à concrétiser les quatre améliorations: amélioration de la production, amélioration de la nutrition, amélioration de l’environnement et amélioration des conditions de vie, en ne laissant personne de côté», a fait savoir M. Qu.

Protéger les petits États insulaires en développement

Plus tôt dans la semaine, le Directeur général a ouvert une réunion ministérielle extraordinaire qui portait sur la transformation des systèmes agroalimentaires dans les petits États insulaires en développement (PEID) d’Amérique latine et des Caraïbes.

Dans son allocution de bienvenue, il a insisté sur l’importance critique de remédier aux difficultés propres à ces régions, notamment l’éloignement géographique, la vulnérabilité face aux catastrophes naturelles et les incidences néfastes de la crise climatique.

M. Qu a mis en avant l’abondance des ressources naturelles présentes dans les PEID (océans, rivières, terres, biodiversité, etc.) et le potentiel inexploité de celles-ci, qui pourrait apporter la prospérité à ces régions. Toutefois, il a également évoqué les obstacles à la transformation complète de ces dernières, comme le manque d’accès aux ressources, la vulnérabilité aux chocs extérieurs, les effets en cascade de la pandémie de covid-19 et la récession économique mondiale.

«Afin de renforcer l’appui prêté aux membres s’agissant de remédier à ces vulnérabilités et de créer des possibilités et des partenariats, j’ai mis en place à la FAO le Bureau des petits États insulaires en développement, des pays les moins avancés et des pays en développement sans littoral dès mon entrée en fonction en 2019, de façon à répondre aux besoins de ce groupe important de membres de l’Organisation», a dit M. Qu.

Il a également mentionné l’initiative Main dans la main, un projet phare entrepris en 2019 qui repose sur des interventions ciblées et fondées sur des données factuelles pour lutter contre l’insécurité alimentaire, la malnutrition, les inégalités et la vulnérabilité face à la crise climatique.

Le Directeur général a pris note de la participation croissante des pays des Caraïbes aux initiatives de la FAO et a notamment évoqué la réussite des précédentes manifestations ministérielles et la création de la Plateforme de solutions pour les PEID.

«La Plateforme de solutions pour les PEID facilite l’échange de connaissances au sein du groupe des PEID et entre les PEID, les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et d’autres pays, afin d’encourager et d’introduire des innovations et des investissements dans les systèmes agroalimentaires, et de doter ces derniers d’une plus grande résilience», a fait savoir M. Qu.

Le Directeur général a également souligné l’importance de la coopération Sud-Sud et triangulaire pour accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires dans les PEID des Caraïbes. Il a fait remarquer que la FAO avait intensifié ses efforts de mobilisation de ressources dans la région et a répété que l’Organisation était déterminée à collaborer avec des donateurs traditionnels et non traditionnels pour opérer la transformation nécessaire.

La réunion de haut niveau rassemblait notamment des ministres des Bahamas, de Cuba, de la Grenade, d’Haïti, de Saint-Kitts-et-Nevis, du Suriname et de la Trinité-et-Tobago, qui se sont penchés sur les questions prioritaires au niveau régional pour ce qui est d’accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires dans leurs pays, et ont partagé leurs réussites et les enseignements qu’ils ont tirés de l’expérience.