Directeur général QU Dongyu

Soixante-quinzième session du Comité des produits Discours d’ouverture

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

13/07/2022

Soixante-quinzième session du Comité des produits

Discours d’ouverture

de

M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

Rome (Italie)

le 13 juillet 2022

 

Mesdames et Messieurs,

Chers collègues,

 

1.         La dernière en date des sessions du Comité des produits s’est tenue en mars 2021. Aujourd’hui, alors que nous nous réunissons pour la soixante-quinzième session, la pandémie est toujours présente, mais grâce à la vaccination et à une gestion efficace, la situation s’est beaucoup améliorée.

2.         Mais le monde est confronté à des défis supplémentaires en raison des conflits en cours, notamment la guerre en Ukraine, et de la persistance de conditions climatiques extrêmes.

3.         La sécurité alimentaire est menacée de diverses manières, qui souvent se chevauchent.

4.         Les conflits et la guerre en cours sont cause de hausses des prix des produits alimentaires, de l’alimentation animale, des carburants et des engrais.

5.         L’Indice FAO des prix des produits alimentaires a atteint un niveau record en mars 2022 en s’établissant à 160 points, et son relevé le plus récent, effectué le 8 juillet, montre qu’il n’a baissé que légèrement depuis lors.

6.         Les prix des céréales et des produits animaux poursuivent leur hausse, parallèle à celle du taux d’incidence de la faim dans le monde.

7.         L’édition 2022 du rapport sur L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, publiée le 6 juillet, montre que près de 828 millions de personnes ont souffert de faim chronique en 2021, ce qui représente une augmentation de 150 millions depuis le début de la pandémie.

Chers collègues,

8.         La transparence des marchés et la coordination sont décisives pour dissiper les incertitudes dans les marchés agroalimentaires mondiaux.

9.         La FAO continue d’apporter son aide précieuse consistant à éclairer et guider les décisions de politique générale.

10.       Pour ce faire, elle fournit des informations objectives et à jour sur les marchés, assure une veille sur l’élaboration des politiques, promeut le dialogue et avance des recommandations en matière d’action publique.

11.       Nos notes d’information sur la guerre en Ukraine et les risques que ce conflit fait peser sur les marchés et la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale sont une référence mondiale,

12.       De même que sont précieuses la veille sur les marchés que nous assurons, et l’évaluation et les perspectives à court terme que nous émettons régulièrement dans ce domaine.

13.       Le Système d’information sur les marchés agricoles (AMIS) du G20, hébergé par la FAO, continue d’assurer son rôle indispensable.

14.       Le 29 juin, nous avons présenté officiellement l’édition 2022 du rapport Perspectives agricoles établi conjointement par l’OCDE et la FAO.

15.       Cette édition est centrée sur l’évaluation des perspectives à moyen terme des marchés des produits agricoles pour la prochaine décennie, de 2022 à 2031.

16.       On y trouve également une évaluation à court terme des répercussions négatives que la guerre en Ukraine, ainsi que d’autres conflits en cours, peuvent avoir sur les marchés agricoles et la sécurité alimentaire.

17.       Nous devons susciter un surcroît d’investissements publics et privés dans l’innovation, la technologie et les infrastructures, ainsi que dans le capital humain, à la recherche d’une productivité agricole supérieure et plus durable.

18.       Le travail de la FAO va au-delà de la veille sur les marchés et l’émission de perspectives, pour s’étendre à l’analyse des politiques commerciales et à l’évaluation des liens entre le commerce agroalimentaire et le développement durable.

19.       À cet égard, je me félicite des résultats de la récente Conférence ministérielle de l’OMC, qui a mis en évidence le fait qu’un système commercial mondial inclusif, équilibré et équitable était propice à l’élimination de la faim et de la malnutrition.

20.       La Déclaration ministérielle sur la réponse urgente à l’insécurité alimentaire souligne la volonté de l’OMC à prendre des mesures concrètes pour faciliter le commerce, et le rôle de ce dernier dans l’amélioration de la sécurité alimentaire mondiale.

21.       Le rôle de la FAO en matière de commerce est complémentaire à celui de l’OMC, sachant que l’Organisation fournit l’analyse technique et la recherche nécessaires sur les questions ayant trait à ce domaine.

22.       La hausse des prix internationaux des produits alimentaires alourdit la facture des importations alimentaires et exerce une pression fiscale supplémentaire, notamment sur les budgets des pays en développement.

23.       La facture mondiale des importations alimentaires est en passe d’atteindre un nouveau record de 1 800 milliards d’USD en 2022, sous l’effet de la hausse des prix et des coûts de transport et non par l’augmentation des volumes.

24.       Face à ce phénomène, la FAO a proposé d’instaurer le Mécanisme de financement des importations alimentaires en soutien à la balance des paiements des pays qui en pâtissent le plus fortement.

25.       Les échanges commerciaux sont vitaux pour la réalisation du Programme 2030 et la concrétisation des objectifs de développement durable,

26.       Et cela est mentionné explicitement le Cadre stratégique 2022-2031 de la FAO.

27.       Le commerce favorise la sécurité alimentaire et la nutrition en reliant les régions qui jouissent d’un excédent alimentaire à celles qui souffrent d’un déficit dans ce domaine.

28.       Ce principe est au cœur de l’Initiative Main dans la main.

29.       Il est essentiel que les pays cessent de recourir à des mesures de restriction au commerce, qui concourent à la hausse des prix et à leur extrême volatilité, et portent préjudice à ceux dont la sécurité alimentaire est tributaire des marchés mondiaux.

30.       L’édition 2022 récemment publiée du rapport sur La Situation des marchés des produits agricoles examine plus particulièrement les changements structurels qui se font jour dans les marchés agroalimentaires mondiaux ainsi que le rôle du commerce dans la lutte contre les impacts environnementaux.

31.       Contrairement à la tendance actuelle qui consiste à opérer les échanges commerciaux principalement à l’intérieur des régions, le commerce multilatéral demeure la manière la plus efficace de promouvoir l’accès aux marchés et la croissance économique dans l’intérêt de tous.

32.       Et seule une collaboration multilatérale est à même de relever les défis environnementaux mondiaux, dont le changement climatique, en obtenant des résultats.

33.       J’attends avec impatience les suggestions du Comité des produits sur ce que nous pouvons mieux faire, grâce à notre collaboration, pour améliorer l’efficacité, l’inclusivité, la résilience et la durabilité des systèmes agroalimentaires.

34.       En vue d’améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie, en ne laissant personne de côté.

Chers collègues,

35.       En 2022, le Comité célèbre son 75e anniversaire, ayant été le premier Comité technique institué par la FAO.

36.       Il concentre une longue histoire d’enceinte intergouvernementale mondiale exceptionnelle pour le débat, le dialogue ouvert et les échanges sur les aspects économiques des marchés et du commerce des produits agricoles, et les questions de sécurité alimentaire.

37.       Poursuivons notre collaboration de manière efficace, effective et cohérente, afin d’accroître encore la portée des travaux du Comité des produits.

38.       Je vous souhaite une réunion concluante et fructueuse, et j’attends avec intérêt les résultats de vos délibérations.

39.       Je vous remercie de votre attention.