Transcription des observations personnelles du Directeur général lors de la clôture de la troisième réunion du Comité directeur de l’Action mondiale de la FAO contre la légionnaire d’automne
de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO
21/12/2020
Transcription des observations personnelles du Directeur général
lors de la clôture de la troisième réunion du Comité directeur de
l’Action mondiale de la FAO contre la légionnaire d’automne
Vendredi 21 décembre 2020, de 13 heures à 15 heures
Réunion à distance
Bonjour,
Avant de vous laisser la parole pour conclure la réunion, je souhaiterais simplement vous faire part de mes observations personnelles.
Je tiens à vous dire, mesdames et messieurs les vice-présidents et membres du Comité directeur, ainsi qu’à tous les invités présents, combien je vous suis reconnaissant de l’appui que vous apportez à notre Action mondiale contre la légionnaire d’automne.
J’ai pris soin de bien vous écouter, car ma formation de scientifique m’a appris qu’il fallait toujours se montrer attentif aux différents points de vue qui sont exprimés. Et sachez que je suis entièrement d’accord avec vous.
J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec l’Ambassadeur Kip E. Tom. Ce sont les Nations Unies. Il s’agit d’une organisation des Nations Unies, alors il faut un consensus et, comme toujours au sein du système des Nations Unies, on parvient à un consensus, mais l’action ne suit pas. Pour commencer, il nous faut donc trouver un terrain d’entente. C’est vrai qu’il est parfois important de se mettre tous d’accord, mais il arrive que la recherche d’un consensus prenne du temps et se fasse au détriment de l’efficacité. Le système des Nations Unies est ainsi fait.
Ensuite, une fois le consensus atteint, il faut agir sans perdre de temps. En commençant par les huit pays de démonstration et les 53 pays pilotes, puis en étendant notre action à tous les autres – à l’ensemble des 80 ou 90 Membres. On ne peut pas intervenir au compte-gouttes, un pays après l’autre. Je vous encourage vivement à jouer au piano: il est possible de tout faire en même temps. C’est de cette façon que l’on peut gagner en efficacité. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’utilise toujours autant de systèmes à la fois.
Pendant mon enfance en Chine, les gens utilisaient le pesticide DDT pour tuer les insectes. C’était un produit très toxique. C’était il y a plus de 50 ans, mais ce pesticide est aujourd’hui beaucoup moins dangereux. Malgré tout, je sais que certains s’opposent haut et fort à son utilisation. Mais, dans un premier temps, nous devons contrôler la maladie et l’insecte qui en est responsable, en veillant bien évidemment à limiter la pollution et les effets secondaires. C’est une approche fondée sur la science.
Par ailleurs, il ne faut pas nous limiter à un ou deux outils seulement. J’ai toujours affirmé qu’il fallait recourir à un grand nombre d’outils différents. Aujourd’hui, nous utilisons des variétés résistantes et nous cherchons aussi à mettre au point des variétés transgéniques parfaitement résistantes. Nous faisons même appel à des technologies d’un nouveau genre, comme l’édition génomique ou l’hybridation. Et la cybridation. Nous produisons désormais des cybrides, qui représentent un réel progrès par rapport aux hybrides.
Unissons nos efforts et agissons concrètement sur le terrain, tout de suite, et nous pourrons nous fixer des objectifs plus ambitieux et à plus longue échéance par la suite. C’est toujours de cette façon qu’il faut procéder, sans quoi nous plongeons les agriculteurs dans l’attente. On discute encore et encore; une année passe, puis une autre et, pendant ce temps, les maladies et les ravageurs continuent de gagner du terrain. Comme l’a fait remarquer M. Wu, ces insectes peuvent facilement parcourir un millier de kilomètres. En fait, du sud au nord de la Chine, il y a plus de 3 000 kilomètres, alors nous devons intervenir rapidement. Je ne relâcherai pas la pression, ni sur le Comité directeur, ni sur le Comité technique.
M. Robert Bertram, j’ai beaucoup d’admiration pour vous. Je sais que votre tâche est loin d’être facile puisque vous dirigez à la fois les experts scientifiques et les experts techniques. On dit souvent en Chine que «dix personnes auront vingt points de vue différents». Il y a plus d’opinions que d’interlocuteurs, donc l’objectif est de parvenir à dégager cinq ou trois avis, puis à obtenir le feu vert. C’est le défi qui vous attend.
Je vous remercie. Beth, maintenant que vous faites partie de l’équipe, je vais pouvoir me consacrer à d’autres dossiers. Et ce n’est pas ce qui manque à la FAO.
Merci de votre attention.
Je vous cède la place pour l’allocution de clôture. Tout le monde sera à l’écoute de vos indications. Mon intervention ne visait qu’à apporter mes observations personnelles.