Peste des petits ruminants

Cadre du Programme

Peste des petits ruminants FAO
COMPOSANTE 1: Promotion d’un environnement favorable et renforcement des capacités vétérinaires

Un environnement propice à la mise en œuvre du Programme mondial d’éradication de la PPR requiert l’élaboration d’un cadre d’action logique et structuré, l’appui et la pleine participation des agriculteurs et des éleveurs, un cadre juridique adapté et des services vétérinaires renforcés. 

L’élaboration d’un cadre d’action logique et structuré, l’appui et la pleine participation des agriculteurs et des éleveurs, un cadre juridique adapté et des services vétérinaires renforcés sont essentiels à l’instauration d’un environnement propice à la mise en œuvre du Programme mondial d’éradication de la PPR.

SOUS-COMPOSANTE 1.1: Stratégie et plans techniques relatifs à la PPR
Les pays qui adhèrent à l’approche par étapes d’éradication de la peste des petits ruminants devront élaborer un plan stratégique national, complété par des plans techniques pertinents, à savoir: plan national d’évaluation (pour les pays qui arrivent au stade 1); plan national de contrôle (pour les pays qui arrivent au stade 2); et plan national d’éradication (pour les pays qui arrivent au stade 3). Ces plans seront intégrés à l’évaluation épidémiologique décrite à la Composante 2. Les Communautés économiques régionales (CER) recevront elles aussi un appui afin de concevoir des stratégies régionales adaptées à la Stratégie mondiale pour le contrôle et l’éradication de la PPR.

SOUS-COMPOSANTE 1.2: Sensibilisation et engagement des parties prenantes
Il est essentiel de sensibiliser les divers intervenants de la chaîne de valeur des petits ruminants sur le dossier de la PPR afin qu’ils s’engagent de manière efficace dans le Programme. Les organisations de parties prenantes et leurs activités seront recensées à l’échelle nationale, et des stratégies et des supports de sensibilisation et de communication seront élaborés et diffusés. On encouragera les partenariats actifs entre les services vétérinaires et des organisations non gouvernementales (ONG), des entités du secteur privé et des organisations de la société civile. Une formation appropriée d’agents vétérinaires communautaires, qui opèrent sous la supervision de vétérinaires, sera promue là où c’est nécessaire.

SOUS-COMPOSANTE 1.3: Cadre juridique
Un cadre juridique approprié est la pierre angulaire qui confère aux autorités nationales et locales, en particulier aux services vétérinaires, l’autorité et les capacités requises en vue de la mise en œuvre des mesures d’éradication de la PPR. À cette fin, le Programme d’appui à la législation vétérinaire de l’OIE et l’unité juridique de la FAO aideront les pays à actualiser comme il convient leurs cadres juridiques. En concertation avec les CER, le Programme mondial d’éradication de la PPR facilitera l’organisation de séminaires régionaux en vue d’harmoniser les stratégies vétérinaires.

SOUS-COMPOSANTE 1.4: Renforcement des services vétérinaires
Dans les pays où une évaluation des performances des services vétérinaires a déjà été effectuée par l’OIE, les conclusions et les recommandations seront examinées par les autorités concernées et les décideurs dans le contexte du Programme mondial d’éradication de la PPR. Les pays dans lesquels l’évaluation des performances des services vétérinaires date de plus de cinq ans seront invités à demander une mission de suivi de l’évaluation ou une analyse des écarts de performances (si ce n’est pas déjà fait). Les rapports des missions d’évaluation des performances des services vétérinaires et d’analyse des écarts de ces performances seront analysés par les représentations régionales et sous-régionales de l’OIE, en coordination avec les CER concernées, afin de mieux définir les besoins.

COMPOSANTE 2: Appui aux systèmes de diagnostic et de surveillance

Le Programme mondial d’éradication de la PPR soutiendra les efforts visant à mieux comprendre la présence (ou éventuellement l’absence) de la maladie dans un pays ou une région, sa distribution entre les différents systèmes agricoles et enfin son incidence sur ces systèmes. Ces efforts reposeront sur une évaluation de la situation épidémiologique et sur la mise en place d’un système de surveillance fonctionnel. Le Programme permettra aux réseaux régionaux de laboratoires et d’épidémiologie d’assurer une meilleure coordination et d’échanger leurs informations. 

Le Programme mondial d’éradication de la PPR soutiendra les efforts visant à mieux comprendre la présence (ou éventuellement l’absence) de la maladie dans un pays ou une région, sa distribution entre les différents systèmes agricoles et enfin son incidence sur ces systèmes. Ces efforts reposeront sur une évaluation de la situation épidémiologique et sur la mise en place d’un système de surveillance fonctionnel. Le Programme permettra aux réseaux régionaux de laboratoires et d’épidémiologie d’assurer une meilleure coordination et d’échanger leurs informations. 

SOUS-COMPOSANTE 2.1. Évaluation de la situation épidémiologique
À l’échelon national, le statut relatif à la PPR sera mis à jour chaque année à l’aide de l’outil de suivi et d’évaluation de la PPR. Les pays formuleront un plan national d’évaluation et entreprendront des visites sur le terrain afin d’identifier les principaux points névralgiques et les voies de transmission de la maladie, en utilisant les principes de l’analyse des risques appliqués aux systèmes épidémiologiques et aux chaînes de valeur. Des évaluations seront réalisées à l’échelon régional, afin de permettre à certains pays de maintenir leur statut de pays indemne de PPR, le cas échéant. 

SOUS-COMPOSANTE 2.2. Renforcement des systèmes de surveillance et des capacités des laboratoires
Au lancement du Programme, la surveillance aura pour objet de fournir des informations utiles en vue d’élaborer la stratégie et de permettre l’éradication de la maladie. L’objectif est d’identifier les populations qui jouent un rôle critique dans le maintien du virus, puis d’élaborer des stratégies de vaccination appropriées. Le Programme assurera une série de stages de formation aux enquêtes sur les foyers, à l’épidémiologie participative et à la surveillance participative des maladies – y compris les approches syndromiques, l’épidémiologie et l’évaluation des risques. Dans le cadre de la lutte contre la PPR, il soutiendra aussi l’élaboration du Programme de formation de vétérinaires en épidémiologie de terrain, piloté par la FAO. Les capacités en matière de diagnostics et de tests en laboratoire, de diagnostic différentiel de la PPR et de caractérisation d’isolats de virus sur le terrain seront renforcées. Au niveau régional, on identifiera au moins neuf laboratoires directeurs régionaux qui recevront une assistance en vue de développer une expertise certifiée, de façon à garantir la qualité des tests diagnostiques et à soutenir les laboratoires nationaux. Des essais d’aptitude seront réalisés au niveau international ou régional. 

SOUS-COMPOSANTE 2.3. Réseaux régionaux d’épidémiologie et de laboratoires
Le Programme établira ou renforcera les réseaux régionaux d’épidémiologie et de laboratoires, et facilitera la désignation d’un laboratoire régional principal et d’un centre régional principal d’épidémiologie dans chacune des neuf régions ou sous-régions. Des réunions des réseaux régionaux faciliteront les échanges de personnel de ces laboratoires et de ces centres nationaux dans chaque région.

COMPOSANTE 3: Mesures à l’appui de l’éradication de la PPR

Comme l’énonce la Stratégie mondiale pour le contrôle et l’éradication de la PPR, les mesures en faveur de l’éradication de la maladie comprennent la vaccination, l’amélioration de la biosécurité, l’identification des animaux, le contrôle des déplacements, les quarantaines et les abattages sanitaires. Ces divers outils sont susceptibles d’être appliqués à différents niveaux d’intensité à mesure que le pays se débarrasse du virus. 

Comme l’énonce la Stratégie mondiale pour le contrôle et l’éradication de la PPR, les mesures en faveur de l’éradication de la maladie comprennent la vaccination, l’amélioration de la biosécurité, l’identification des animaux, le contrôle des déplacements, les quarantaines et les abattages sanitaires. Ces divers outils sont susceptibles d’être appliqués à différents niveaux d’intensité à mesure que le pays se débarrasse du virus. 

SOUS-COMPOSANTE 3.1. Vaccination et autres mesures de prévention et de contrôle de la PPR
Les vaccins actuellement disponibles (formes vivantes atténuées du virus de la PPR) sont très efficaces et fournissent une protection de longue durée. Des vaccins thermostables contre la PPR devraient être mis sur le marché d’ici peu. Le Programme mondial d’éradication de la PPR soutiendra la mise en œuvre de normes de qualité relatives à la production et à la livraison des vaccins contre la maladie (pratiques optimales de stockage, d’expédition et de manutention). Certains pays ont entrepris de vacciner les animaux alors qu’ils n’ont pas mené à leur terme des enquêtes épidémiologiques complètes sur la PPR (stade 1). Des consultations se tiendront avec ces pays afin d’examiner leurs méthodes de vaccination et de s’assurer que les campagnes sont correctement planifiées et financées, avec la participation des communautés concernées. En fonction des résultats des activités d’évaluation et de surveillance, les campagnes de vaccination devraient être limitées dans le temps et avoir une couverture élevée (en visant un taux de 100 pour cent afin d’atteindre le niveau d’immunité nécessaire dans les troupeaux des zones à haut risque) aux fins de l’éradication de la PPR. L’objectif est d’éviter ou d’abandonner les campagnes annuelles à faible taux de couverture souvent signalées. Le protocole s’étale sur deux années consécutives, suivies par la vaccination des jeunes animaux (âgés de quatre mois à un an) durant encore un ou deux ans. Au total, au cours de la mise en œuvre du Programme, 1,5 milliard d’animaux seront vaccinés. Après chaque cycle de vaccination, les pays seront invités à réaliser une évaluation post-vaccination et à en communiquer les résultats au Secrétariat FAO-OIE. 

SOUS-COMPOSANTE 3.2. Démonstration du statut indemne de PPR
Environ 79 pays qui n’ont jamais été touchés par la PPR peuvent, s’ils le souhaitent, recevoir une assistance afin de préparer leur dossier en vue d’obtenir de l’OIE la reconnaissance officielle de leur statut indemne de PPR sur la base de leur historique. Les pays qui passent au stade 4, quant à eux, doivent avoir un système de surveillance capable de démontrer l’absence d’infection par le virus de la PPR et de produire les données nécessaires à la soumission de cette demande à l’OIE. 

SOUS-COMPOSANTE 3.3. Contrôle d’autres maladies des petits ruminants à l’appui de l’éradication de la PPR
La Stratégie mondiale pour le contrôle et l’éradication de la PPR préconise, dans un souci d’utilisation rationnelle des ressources, de combiner les stratégies de contrôle de la maladie avec les efforts de lutte contre d’autres maladies importantes des petits ruminants. Là où des données épidémiologiques adéquates sont disponibles, les pays recevront un appui à la formulation et à la mise en œuvre de plans de contrôle des maladies des petits ruminants qu’ils considèrent comme prioritaires. Combiner ou non la PPR avec d’autres maladies des petits ruminants dépendra de la disponibilité de ces données.

COMPOSANTE 4: Coordination et gestion

Afin d’assurer la réussite du Programme mondial d’éradication de la PPR, il faut des mécanismes de coordination efficaces sur les plans mondial, régional et national.

La réussite du Programme mondial d’éradication de la PPR repose sur des mécanismes de coordination efficaces aux plans mondial, régional et national. 

SOUS-COMPOSANTE 4.1. Niveau mondial
Au niveau mondial, le Secrétariat pour la PPR – placé sous l’autorité de la FAO et de l’OIE – est chargé de la supervision et des activités de facilitation, de recherche de consensus, de gestion et de mise en œuvre du Programme, ainsi que de son évaluation, de son amélioration, de son perfectionnement et de l’établissement des rapports connexes. Il travaillera en liaison étroite avec les organisations régionales, les laboratoires ou centres de référence et les institutions techniques et de recherche, et favorisera des partenariats élargis avec d’autres organisations concernées. Un comité consultatif pour la PPR a été établi afin de conseiller le Secrétariat sur la pertinence actuelle du Programme et ses réalisations. Un Réseau mondial de recherche et d’expertise sur la PPR a été constitué afin de servir de cadre de consultations, de débats et de discussions scientifiques et techniques sur la PPR, ce qui encouragera l’innovation. 

SOUS-COMPOSANTE 4.2. Niveau régional
Le Secrétariat pour la PPR travaillera en partenariat avec des organisations continentales et régionales, telles que le Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (BIRA-UA) et les Communautés économiques régionales (CER) africaines, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), l’organisation communautaire sous-régionale à visée économique (ECO) pour l’Asie centrale, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) et l’Association sud-asiatique de coopération régionale (ASACR), ainsi que d’autres organisations concernées et les bureaux régionaux, sous-régionaux et nationaux de la FAO et de l’OIE, afin de soutenir les efforts d’éradication de la PPR. Chaque région désignera un groupe consultatif régional afin de superviser la mise en œuvre des activités de contrôle de la PPR. Ce groupe sera constitué de trois chefs des services vétérinaires et de coordonnateurs du réseau régional d’épidémiologie et du réseau régional de laboratoires. Le Secrétariat pour la PPR, deux représentants des bureaux régionaux et sous-régionaux de la FAO et de l’OIE et un représentant d’une organisation régionale et sous-régionale participeront en qualité d’observateurs.

SOUS-COMPOSANTE 4.3. Niveau national
Le Programme aidera les pays à établir, au sein du ministère responsable de l’élevage, un comité national pour la PPR chargé de faciliter les consultations et de promouvoir l’engagement des parties prenantes. Un coordonnateur national pour la PPR sera nommé par le ministère compétent afin de superviser la mise en œuvre du Programme. On encouragera la collaboration entre pays voisins en vue d’élaborer et de mettre en œuvre une approche harmonisée par épizone transfrontière en vue de l’éradication de la PPR. 

Faits saillants

Les moutons et les chèvres sont deux des principales espèces élevées et gérées par les populations les plus pauvres de la planète.

La PPR menace 80 pour cent environ de la population mondiale de petits ruminants, soit près de deux milliards d'animaux.

La maladie a été décrite pour la première fois en 1942 en Côte d'Ivoire.

Sa présence a depuis été confirmée dans plus de 70 pays tant en Asie qu'au Moyen-Orient et en Afrique, et elle s'étend aujourd'hui à de nouveaux territoires.