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Rapport (continuer)

Annexe 6
BIOLOGIE DES PECHES DU SAHEL

par

J. Daget
Office de la Recherche Scientifique et Technique
d'Outre-Mer (ORSTOM)
24 rue Bayard, Paris 8e, France

Pour comprendre comment la sécheresse qui vient d'affecter les régions sahéliennes a influencé les stocks de poissons et le rendement de la pêche, il convient de rappeler d'abord les deux principes suivants:

  1. la capture des poissons est d'autant plus facile et les prises par unité d'effort d'autant plus élévées que la densité des peuplements est plus forte. Par conséquent, la diminution du volume des eaux due à la sécheresse s'est d'abord traduite par une production (tonnage capture) accrue, surtout dans les milieux qui étaient auparavant insuffisamment exploités

  2. la reproduction et la croissance des jeunes, pour beaucoup d'espèces, se faisant normalement dans les zones inondées aux hautes eaux, toute diminution de la surface de ces zones et de la durée de leur ennoiement s'est traduite, à partir de l'année suivante par une diminution de la biomasse (tonnage existant) un recrutement plus faible, des poissons de plus petite taille, une raréfaction de certaines espèces.

La situation actuelle doit être analysée secteur par secteur.

A. BASSIN TCHADIEN

Les effets de la sécheresse dans le lac Tchad ont été étudiés par les chercheurs du Centre ORSTOM de Ndjamena qui suivent l'évolution des stocks et de la pêche depuis 1964 et par le Service Fédéral des Pêches du Nigeria qui contrôle depuis 1969 les tonnages commercialisés transitant par Maiduguri. De 1963 à 1969–70, la production totale du lac serait passée de 21 000 à 38 000 tonnes. Mais depuis 1969–70 et surtout à la suite de la diminution du volume des eaux en 1972 et 1973, la production a rapidement augmenté passant à 135 000 tonnes en 1973–74. Cette augmentation a été surtout notable dans la partie nord du lac, isolée depuis avril–mai 1973 et dont le niveau n'a cessé de baisser. En cinq ans, elle a été multipliée par 4 alors que pour la même période la production de la partie sud n'a été multipliée que par 2,6.

Ces chiffres sont indicatifs de l'évolution générale de la pêche mais sont certainement sous-estimés en valeur absolue. En effet ils sont évalués en tonnes de poisson frais en admettant un coefficient de conversion moyen de 3 (3 tonnes de frais pour 1 tonne de banda ou de salanga) quelque peu inférieur au coefficient réel et en négligeant l'auto-consommation toujours difficile à chiffrer. Or celle-ci a augmenté car le nombre de pêcheurs sur le lac s'est considérablement accru surtout dans la partie nord.

Au contraire, dans le réseau fluvial et notamment le delta du Chari, les Yaérés n'ayant été inondés ni en 1972 ni en 1973, la production a considérablement baissé. Sur un secteur de 12 km de long, entre Ndjamena et le lac, la production contrôlée des filets maillants dérivants à grandes mailles pendant le dernier trimestre de l'année est passée de 916 tonnes en 1971 à 404 tonnes en 1972 et 70 tonnes en 1973, soit 13 fois moins, presque tous les pêcheurs ayant migré vers le lac.

Les quatre états riverains du lac ont été très différemment affectés par ces variations rapides de production. Dans la zone camerounaise, les rendements ont considérablement baissé, dans les zones nigérienne et nigeriane ils ont considérablement augmenté et dans la zone tchadienne qui comprend une partie lacustre et une partie fluviale ils ont, semble-t-il, assez notablement baissé. Toutefois, si l'on considère le bassin conventionnel dans son ensemble, on ne peut pas dire que la sécheresse ait eu des conséquences catastrophiques pour la pêche qui n'avait jamais atteint auparavant les chiffres de production actuels. Ceci est dû au fait qu'il existait dans le lac d'importants stocks, et que l'exploitation intense de ces stocks a été rendue non seulement possible mais nécessaire par la baisse de niveau du lac. En effet tous les poissons isolés dans la cuvette nord, qui a produit en 1973–74 plus de 100 000 tonnes étaient voués à disparaître par mortalité naturelle s'ils n'avaient pas été capturés. Des mortalités massives risquent en effet de se produire dans les eaux peu profondes lorsque des coups de vents remettent en suspension les sédiments du fond et libèrent des produits toxiques ou réducteurs qui s'y trouvaient mêlés. De grosses quantités de Tilapia ont ainsi été perdues. Il n'y a donc pas eu exploitation abusive car, étant donné la pénurie de protéines animales dans ces régions, il aurait été déplorable de ne pas utiliser toutes celles qui étaient recupérables et de les laisser disparaître en pure perte, ce qui n'aurait pas manqué de se produire si la pêche dans la cuvette nord n'avait pas été intensifiée comme elle l'a été.

En ce qui concerne l'avenir de la pêche dans le bassin tchadien, il convient de faire les remarques suivantes. La crue 1974, sans atteindre la moyenne calculée sur la période 1932–1966 aura été suffisante pour inonder une grande partie des Yaérés et permettre une reproduction sensiblement normale des diverses espèces du fleuve. Le niveau de la cuvette sud du lac remonte rapidement, l'archipel sud-est sera remis en eau et l'on peut prévoir que les migrations reprendront. Il est vraisemblable qu'un certain volume d'eau franchira la grande barrière et alimentera la cuvette nord mais que ce volume ne sera pas suffisant pour empêcher le niveau général de cette cuvette de baisser encore en 1975. Il conviendra donc de continuer à exploiter les stocks confinés dans cette cuvette par tous les moyens dont disposent actuellement les pêcheurs. Dans le réseau fluvial du delta et le sud du lac où les pêcheurs sont actuellement peu nombreux, les stocks auront cette année la possibilité de se reconstituer partiellement et de réalimenter dès l'année suivante la pêche dans les secteurs actuellement délaissés. Naturellement le devenir de ces stocks dépendra de ce que sera la crue 1975 et les crues suivantes dont on ne peut, actuellement, prédire l'importance. On doit cependant envisager l'avenir avec un certain optimisme en faisant état des trois remarques suivantes.

  1. Le lac Tchad a déjà subi des périodes d'assèchement partiel comme celle qu'il vient de traverser. Aucune espèce existant dans le bassin tchadien n'est menacée de disparaître à la suite de ces phénomènes cycliques.

  2. Toutes les espèces d'importance économique sont à forte résilience, c'est-à-dire susceptibles de recoloniser rapidement tous les milieux au fur et à mesure de leur remise en eau et du rétablissement de leur productivité normale.

  3. L'exemple du lac Chilwa montre que dans les pays tropicaux, les stocks de poissons se reconstituent très vite. En 1965 et 1966 la production de ce lac avait été de 9 800 et 8 000 tonnes. En deux ans elle est tombée à presque rien, le lac s'étant totalement asséché ou presque: 3 600 tonnes en 1967 et 100 tonnes en 1968. En 1969, juste après la remise en eau, on capturait déjà 3 200 tonnes. C'est probablement à une évolution comparable que l'on assistera dans la cuvette nord, où il est à prévoir que la production baissera rapidement en 1975 pour remonter tout aussi rapidement dès que cette cuvette sera de nouveau normalement alimentée.

B. BASSIN DES VOLTAS

En Haute-Volta, nous connaissons les arrivages de poisson frais contrôlés à Ouagadougou (marché du matin seulement) à Banfora et à Diebougou pour les années 1971 à 1973.

 1971
(kg)
1972
(kg)
1973
(kg)
Ouagadougou86 08887 56788 267
Banfora22 39622 84625 465
Diebougou19 063 (+4 680)13 409  7 642 (+ 600)

Pour Diebougou, les chiffres entre parenthèses correspondent à des quantités acheminées sur Bobo-Diolasso et le total 1971 de 19 063 kg correspond seulement à 11 mois, les arrivages n'ayant pas été contrôlés en octobre. Dans l'ensemble, le ravitaillement de Ouagadougou comme celui de Banfora n'avait pas été affecté par la sécheresse jusqu'en fin 1973. A Diebougou cependant, les quantités mises sur le marché en provenance de la Bougouri-Ba, ont diminué dans la proportion de 3 à 1 en 2 ans (moyennes mensuelles 2 140 kg en 1971 contre 687 kg en 1973).

C. BASSIN DU NIGER

Dans le bassin du Niger, certaines statistiques montrent que les effets de la sécheresse ont été très différents suivant le taux d'exploitation antérieur. Dans un secteur intensément pêché comme celui qui ravitaille Mopti en poisson frais, la diminution a été brutale en 1973. Alors que la moyenne depuis 1966 était de 1 254 tonnes et qu'en 1972 on enregistrait encore 1 103 tonnes, la production est tombée en 1973 à 289 tonnes en 10 mois soit 28 tonnes par mois en 1973 contre 90 en 1972 et 104 tonnes en moyenne pour les années antérieures. La diminution a donc été dans la proportion de 3,5 à 1. A Niamey, secteur moins intensément pêché, la moyenne était de l'ordre de 500 tonnes, en 1972 la production en poisson frais contrôlée sur le marché atteignait 602 tonnes soit 50 tonnes par mois en 1973; de janvier à juillet la production mensuelle se maintenait à 50 tonnes et c'est seulement en 1974, de mai à septembre que l'on notait un léger fléchissement à 37 tonnes par mois.

Le commerce du poisson séché ou fumé, en provenance de l'ensemble du Moyen Niger, d'après les chiffres fournis par Mopti, accusait déjà une baisse sensible en 1971 et 1972 qui n'était pas due à la sécheresse. De 1972 à 1973, les tonnages commercialisés ont diminué dans la proportion de 1,3 à 1 seulement pour le marché intérieur et de 1,9 à 1 pour le marché extérieur. On prévoit pour 1974 un tonnage commercialisé d'environ la moitié de celui de 1973, mais en 1975 la production devrait remonter.

Tonnage total (séché et fumé) expédié à partir de Mopti (en tonnes)

 1970197119721973
Marché intérieur  6 048  4 975  5 005  3 819
Marché extérieur  5 148  3 868  2 850  1 514
Total11 196  8 843  7 855  5 333
Equivalent frais33 58826 52923 56516 000

D. BASSIN DU SENEGAL

Pour le bassin du Sénégal, les évaluations faites par le Service des Pêches et le CTFT permettent de chiffrer les effets de la sécheresse sur la production. Par exemple, les statistiques de commercialisation à Richard Toll et Dagana, font état de 1 031 tonnes en 1973 contre 2 700 tonnes en 1972 et 2 900 en 1973. Ces chiffres comprennent le poisson frais et le poisson séché en équivalent frais avec un coefficient de conversion de 3 mais néglige l'auto-consommation des pêcheurs. La diminution de 1972 à 1973 est donc de l'ordre de 2,6 à 1, comparable à celle notée pour les autres bassins. Toutefois, pour l'ensemble du bassin du Sénégal, la production est tombée à peu de chose du fait que depuis 1969 les stocks avaient subi une surexploitation manifeste. Celle-ci était due à l'emploi abusif des grandes sennes à petites mailles et elle avait motivé la mise en application d'une réglementation destinée à limiter les effets destructeurs de ces sennes. Soit que cette réglementation n'ait pas pu être appliquée avec la rigueur nécessaire, soit que la sécheresse soit venue en contrecarrer les effets, le Service des Pêches estimait la production totale en 1973 à 12 000 tonnes. Or un rapport de l'OERS, établit qu'en 1968 la production sur les deux rives du cours moyen et du cours inférieur du fleuve aurait atteint 30 000 tonnes. Ces chiffres paraissent acceptables et correspondent en 5 ans à une diminution de 2,5 à 1. De 1972 à 1973, la production du seul lac de Guiers serait tombée de 912 tonnes à 343 tonnes et celle du Haut Delta de 6 341 tonnes à 3 687 tonnes soit pour l'ensemble de ces deux secteurs une diminution globale de 7 373 à 4 030 tonnes, dans la proportion de 1,8 à 1.

La crue 1974 et le rehaussement du niveau du lac de Guiers sont des facteurs favorables à la reconstitution des stocks exploitables. Cependant, étant donné leur appauvrissement depuis plusieurs années et les difficultés de faire respecter la réglementation préconisée à la fois par les Services compétents sénégalais et mauritanien, il est à craindre que la reconstitution des stocks soit plus longue et plus difficile dans le bassin du Sénégal que dans les autres bassins de la zone sahélienne touchés par la sécheresse.

E. REMARQUES GENERALES ET CONCLUSIONS

Les effets de la sécheresse sur les stocks do poissons varient, comme on l'a vu, suivant les secteurs géographiques et le niveau d'exploitation antérieur. Le bassin du Sénégal dans son ensemble a été le plus touché. Les bassins du Niger et de la Volta l'ont été moins sévèrement, alors que le bassin du Tchad a vu sa production augmenter largement. Toutefois, dans les régions sahéliennes, l'avenir de la pêche n'est pas menacé car on peut escompter une reconstitution rapide des stocks dès que les conditions écologiques le permettront. L'hydraulicité de 1974, voisine de la moyenne a permis un ennoiement des zones inondables et une reproduction à peu près normale. Des indices d'un rétablissement de la situation, qui aurait rapidement empiré si une troisième année exceptionnellement sèche avait suivi celles de 1972 et 1973, sont déjà sensibles notamment dans la régione de Mopti où de gros poissons sont réapparus.

En conséquence, l'opinion de l'expert est que rien ne justifie la création dans les régions sahéliennes d'établissements de pisciculture pour le repeuplement des eaux naturelles. Ces régions se prêtent en effet très mal à l'implantation de stations d'alevinage, qui ne pourraient être régulièrement alimentées en eau sans des installations de pompage toujours très onéreuses. Les investissements et les frais d'exploitation seraient très élevés et les résultats plus que douteux, les déversements d'alevins dans des eaux abritant déjà un peuplement diversifié et naturellement équilibré n'entraînant pas obligatoirement un relèvement de la production en relation avec les frais engagés.

Cependant, le réempoissonnement s'impose dans les eaux closes dont la sécheresse aurait fait totalement disparaître le peuplement piscicole, ainsi que dans les retenues d'eau naturellement dépourvues d'espèces intéressantes pour la pêche. La solution la plus rationnelle et la moins coûteuse consisterait alors à s'adresser à des stations de pisciculture implantées dans des régions plus humides (Côte-d'Ivoire, Sud Nigeria ou Sud Cameroun) et qui sont déjà susceptibles de fournir des alevins d'espèces adaptées aux conditions sahéliennes, telles que Tilapia nilotica, Heterotis niloticus, Lates niloticus, Clarias lazera. Les transports à longue distance par camions ou, au besoin, par avions et helicoptères, déversant directement leur chargement dans les plans d'eau à empoissonner, ne posent aucun problème technique.

Pour le biologiste, les effets les plus nets de la sécheresse auront été de démontrer l'importance de certains stocks restés longtemps sous-exploités. Le problème qui demeure actuellement préoccupant est de savoir jusqu'ou l'on pourrait pousser l'exploitation de ces stocks sans compromettre leur reconstitution et en fonction de l'hydraulicité très variable d'une année à l'autre dans les zones sahéliennes. La solution de ce problème nécessite des enquêtes et des recherches à deux niveaux.

  1. Au niveau des statistiques de production, plus complètes et plus précises que celles dont on dispose actuellement et qui ne concernent que certains centres de commercialisation. Ces statistiques de production peuvent être établies par des cadres moyens comme il en existe déjà dans certains pays. Dans les pays qui n'en possèdent pas encore ou en nombre insuffisant leur formation ou leur recyclage ne semble pas présenter de grosses difficultés.

  2. Au niveau de la dynamique des stocks exploitables, les recherches qui risquent d'être longues et difficiles ne peuvent être entreprises que par des chercheurs ou des cadres de niveau supérieur ayant reçu une formation universitaire adéquate et travaillant en relation avec des Centres ou des Instituts de Recherche déjà existants ou à créer. Un tel Centre existe à Ndjamena, pour le bassin tchadien. Il est actuellement financé par l'aide bilatérale française. Son infrastructure est suffisante, mais il conviendrait d'étendre et de soutenir son activité dans les domaines intéressant directement l'étude des stocks exploitables. Un Centre analogue serait souhaitable pour couvrir le bassin du Niger et ses plaines inondables. Il pourrait s'appuyer sur l'infrastructure existant au Mali et probablement aussi, pour la formation des cadres supérieurs locaux sur l'Université d'Abidjan et une université nigeriane où une orientation des enseignements sur l'écologie aquatique et la biologie appliquée aux pêches continentales pourrait être envisagée.

La production de poisson dans les régions sahéliennes pourrait être accrue par une exploitation plus rationnelle et mieux contrôlée des stocks existants. Elle pourrait l'être également par un aménagement de certaines dépressions naturelles ou de certains réservoirs artificiels. L'expert en biologie souhaite qu'une cartographie précise des surfaces inondables soit réalisée et que la relation entre ces surfaces, la courbe de crue des fleuves et la production de poissons soit étudiée de façon aussi rigoureuse que possible. Il souhaite également que dans tout projet d'aménagement hydro-agricole, un expert en biologie des poissons soit consulté en vue de prévoir les aménagements permettant de réserver pour la production de poissons toutes les zones inondables impropres à la culture.

Annexe 7
TRAITEMENT ET COMMERCIALISATION DU POISSON

par

D. Charbonnier
Fonctionnaire des pêches, FAO

Le traitement et la commercialisation des produits de la pêche dans la zone sahélienne d'Afrique sont conditionnés par les facteurs essentiels suivants:

A. AU NIVEAU DU TRAITEMENT DU POISSON

  1. Le climat sahélien est chaud et presque toujours sec, ce qui permet d'utiliser pendant pratiquement toute l'année la technique de conservation par séchage.

  2. Ces conditions climatiques profitent également à la technique du fumage puisqu'elles créent un obstacle à la réhydratation du produit.

  3. Par contre, le climat sahélien est néfaste à la conservation du poisson en ce qu'il favorise la pullulation d'insectes qui attaquent le produit préparé. Ce fait crée, pour cette industrie en région tropicale, des difficultés aiguës (les pertes par le fait des insectes peuvent atteindre des pourcentages très élevés) que ne connaissent pas les producteurs de “stock-fish” de certaines régions froides du nord de l'Europe ou de l'Amérique.

  4. Le fumage du poisson est cependant handicapé, dans de nombreuses régions de la zone sahélienne, par la rareté du combustible.

  5. Le traitement du poisson, effectué sur une base familiale, ne coûte pratiquement rien, la main-d'oeuvre étant fournie par les divers membres de la famille. Les seuls frais à envisager sont, parfois, celui de l'achat du bois destiné au fumage et, dans certains cas, de sel.

  6. Les méthodes de traitement plus sophistiquées que celles généralement utilisées imposent des investissements dont les frais doivent être compensés par une plusvalue du produit, ou par une diminution des pertes, ce qui se traduit également par un gain supérieur. On ne peut guère envisager de telles installations qu'au niveau des grands centres de rassemblement du poisson.

B. AU NIVEAU DE LA COMMERCIALISATION DU POISSON

  1. Les lieux de débarquement du poisson sont extrêment dispersés et mobiles, ce qui rend difficile son rassemblement.

  2. Ils se trouvent, en particulier quand il s'agit de pêche dans des zones inondables, loin des centres de commercialisation importants. Outre ceci, l'infrastructure routière reliant les lieux de débarquement à ceux de consommation est généralement très pauvre, sinon inexistante. Ceci se traduit par l'obligation pour les pêcheurs de conserver dans leurs campements, pendant de longues périodes, le poisson traité, ce qui favorise sa dégradation par les insectes.

  3. Les méthodes de distribution en frais ou en congelé sont étroitement tributaires des conditions indiquées en (vii) et (viii). Ces dernieères précisent les limitations strictes de ce type de commercialisation.

  4. Il est enfin nécessaire de souligner qu'une partie notable du poisson capturé dans la zone sahélienne est exportée vers les pays à haute hygrométrie situés au sud de cette zone. Ceci implique que le poisson traité puisse résister à la réhydratation et qu'il ait une longue durée de conservation.

    C'est dans le cadre défini et délimité par ces divers facteurs que peuvent être envisagées des mesures pour valoriser l'industrie du poisson, portant à la fois sur l'amélioration du produit et l'accroissement des tonnages mis à la disposition des circuits commerciaux. Dans la majorité des cas, ces mesures devraient s'appliquer:

A la lumière de ces considérations générales, nous résumons ci-après les observations qu'a pu faire la mission lors de ses séjours dans les divers pays sahéliens. Le premier paragraphe sera consacré au Mali qui constitute, à lui seul, une illustration des problèmes auxquels est confrontée l'industrie sahélienne de la pêche.

MALI

La pêche constitue une des principales activités de l'économie malienne, avec une production qui était d'environ 100 000 tonnes par an (poids frais) avant la période de sécheresse. La plus grande partie de la production est exportée, sous forme séchée ou fumée, en direction de la Côte-d'Ivoire, du Ghana et, dans une certain mesure, de la Haute-Volta.

Le Gouvernement malien a créé, pour favoriser l'expansion de ce domaine d'activité, un organisme dénommé “Opération Pêche” qui a autorité sur l'ensemble de l'industrie du poisson.

En outre, un projet de trois ans financé par le Fonds européen de développement (FED), intitulé “Développement de la pêche au Mali” est en cours d'exécution depuis 1971. Le programme (1 181 000 francs maliens sont payés par le FED) comporte les interventions suivantes:

  1. vulgarisation sur les campements de pêcheurs de techniques plus rationnelles de séchage et de fumage, de désinsectisation et de stockage

  2. entretien des moteurs des embarcations

  3. recherche sur les problèmes posés par une exploitation plus intensive des eaux du Niger, et expérimentation sur la diversification des formes de production et de commercialisation (poisson frais, filets, de poisson fumé, conserverie, etc.)

  4. amélioration, agrandissement ou construction d'installations dans le centre principal de commercialisation de Mopti et secondaires de Dioro, de Gao et de Diré

  5. vulgarisation et formation professionnelle du personnel d'encadrement de l'Opération Pêche.

Parallèlement à ces actions, un projet PNUD/FAO d'une durée de six ans, intitulé “Développement des pêches” (MLI/68/005-PNUD) est en cours d'achèvement. Son but était d'aider le gouvernement à améliorer les conditions d'entreposage du poisson séché non salé afin de diminuer les pertes subies par infestation d'insectes, améliorer le fumage du poisson et l'empaquetage du poisson traité.

Enfin, une étude de trois mois sur la possibilité de fabriquer et de commercialiser au Mali un concentré protéique provenant de poisson frais est prévue en 1975 sous les auspices d'un programme coopératif FAO/NORAD (Agence norvégienne de Développement). Elle sera accompagnée d'essais d'acceptabilité du concentré protéique.

LAC TCHAD

La quasi totalité du poisson pêché dans le bassin du lac Tchad est commercialisée sous forme séchée ou fumée. Les exportations, à partir des pays riverains du lac, se font vers la République Centrafricaine et surtout la Nigeria.

Une étude financée par le Fonds d'Aide et de Coopération de la République française a été réalisée par le Centre technique forestier tropical (CTFT) en vue du développement de la pêche sur le lac Tchad entre 1962 et 1973. La partie “technologie du poisson” de cette étude a porté sur la préparation d'un produit salé et séché; le combustible qui pourrait être utilisé pour le fumage est en effet rare dans la région du lac, et les populations côtières de la Nigeria sont déjà habituées à la consommation du poisson salé-séché qu'elles achètent sous la dénomination générale de “stockfish”.

Il semble que l'expérimentation ait été couronnée de succès: le poisson, salé pendant 24 à 36 heures (10 pour cent de son poids en sel), puis suspendu pour un séchage de cinq à six jours après rinçage rapide, se conserve parfaitement, sec et indemne d'infestation, pendant de longues périodes. Il semble aussi avoir reçu un excellent accueil de la part des consommateurs; la Commission du Bassin du lac Tchad a reconnu l'intérêt de cette préparation et a fait des efforts pour sa propagation dans les pays membres. Nous manquons cependant de recul pour savoir si cette présentation recevra le succès escompté et si l'impact du prix du sel, particulièrement élevé en zone sahélienne, n'aura pas une influence négative sur le prix du produit fini.

Il semble cependant que de gros efforts devraient être entrepris pour la production du poisson salé-séché qui joint à des qualités gustatives souvent appréciées, une capacité remarquable de conservation et de résistance aux insectes.

NIGER - DAHOMEY

Les problèmes de ces deux pays qui exploitent le cours moyen du Niger, sont similaires: le poisson est commercialisé en frais dans toute la mesure du possible, et celui qui ne peut être vendu de la sorte est fumé.

Un projet PNUD/FAO de développement des pêches d'une durée de 18 mois (RAF/71/273-PNUD) est en cours d'exécution dans la partie nigérienne du lac Tchad. Il prévoit la participation de spécialistes de la conservation et du traitement du poisson, ainsi que de la construction de bateaux et des techniques de pêche.

NIGERIA

Un projet "Développement des pêches (Etat du Nord-Est) de deux ans et demi PNUD/FAO est en cours d'achèvement (NIR/68/016-PNUD). Un de ses buts était d'aider les pêcheurs et les professionnels du traitement à améliorer les méthodes de manutention et de traitement du poisson; le projet devait en outre pourvoir à la formation pratique en matière de construction d'embarcations, d'utilisation et de réparation des engins de pêche ainsi qu'au fonctionnement et à l'entretien des moteurs hors-bord et des bateaux.

Un deuxième projet (NIR/74/001-PNUD), d'une durée de quatre ans, vient d'être approuvé par le PNUD. Il est intitulé “Amélioration du traitement du poisson et des moyens de transport sur le lac Tchad” et vise essentiellement à réduire au maximum le taux de détérioration actuelle du poisson par l'amélioration de son traitement et par celle de sa manipulation et de son transport sur le lac.

HAUTE VOLTA

Un projet “Développement des ressources forestières, de la faune sauvage et de la pêche”, d'une durée de trois ans, vient d'être élaboré, pour soumission au PNUD.

Pour ce qui est de la partie “technologie du poisson”, le projet envisage l'étude de l'amélioration du traitement des produits de la pêche et l'organisation de la commercialisation de poisson frais et traité. Le processus qui a cours actuellement en Haute-Volta consiste à vendre en frais le poisson capturé à proximité des centres, le reste étant simplement grillé et fumé.

SENEGAL - MAURITANIE

Les problèmes rencontrés par ces deux pays pour la conservation et la commercialisation du poisson pêché dans le fleuve Sénégal et le réseau hydrologique qui s'y rattache sont de même ordre: dispersion des lieux de pêche et difficultés de préparer un produit de bonne conservation. Le produit qui ne peut être vendu en frais est simplement séché.

Il ne semble pas cependant qu'il existe actuellement de projet visant à pallier ces difficultés.

SOUDAN

Un projet PNUD de cinq ans intitulé “Formation et développement en matière de pêche, Province du Haut-Nil, région méridionale” (TF/SUD/19-DEN) devrait démarrer en 1975. Il visera à améliorer la production de poisson au moyen de la formation et de méthodes perfectionnées de pêche et de traitement du poisson.

Annexe 8
PROGRAMME D'ASSISTANCE AU DEVELOPPEMENT DES PECHES DE LA ZONE SAHELIENNE

1. En résultat de la mission des experts de la FAO dans 8 pays de la zone sahélienne et des discussions qui se sont déroulées à Bamako en novembre 1974, il a été suggéré un programme d'action qui consiste en la création dans le delta central du Niger, à Mopti, d'un Centre de développement des pêches. Ce Centre aura pour objectifs:

  1. la formation de fonctionnaires des pêches aux niveaux moyen et supérieur, y compris la formation sur le terrain de chercheurs halieutiques

  2. entreprendre des recherches et des travaux d'application sur la biologie des pêches, la limnologie, les plaines d'inondation et autres domaines scientifiques en relation avec la supervision des pêches, en vue de leur développement

  3. mettre en application les programmes de recherche et de développement dans le domaine de la technologie de la pêche, du traitement et de la commercialisation du poisson

  4. apporter l'assistance de conseils dans l'organisation du développement, la programmation et la gestion des pêcheries

  5. mettre en route un programme de repeuplement de plans d'eau existants par la création en Haute-Volta d'une station d'élevage de poisson.

Selon les besoins, de petites sous-stations du projet seraient créées dans les pays ayant le plus besoin de recherches et d'assistance.

En plus de la station de pisciculture de la Haute-Volta, il est proposé de créer une sous-station du projet à Niamey au Niger et à Richard Toll au Sénégal.

En tout cas les services centraux du projet à Mopti auront un rôle essentiellement régional et une partie des activités des experts sera consacrée à la visite des autres pays de la zone sahélienne.

2. Un projet régional d'une durée de 4 ans est en préparation pour une valeur d'environ 5 millions de dollars.

Le projet comporterait environ 430 mois/homme d'experts et l'apport financier nécessaire pour la construction des locaux (maisons pour les experts, école, laboratoires, sous-stations), l'achat d'équipement (véhicules, équipement du laboratoire, fournitures, bateaux, etc.), le fonctionnement et l'entretien de l'équipement du projet, les bourses attribuées aux étudiants pour aller suivre les cours à l'école de Mopti et les déplacements intensifs des experts.

Il est proposé que l'école puisse recevoir de 30 à 40 étudiants à la fois.

3. Etant donné que le projet doit être préparé avec soin, à savoir:

  1. élaborer le programme de construction de l'école, des laboratoires, des sousstations et des maisons

  2. préparer le programme de travail

  3. définir les attributions des experts

  4. établir le programme d'enseignement de l'école, et

  5. déterminer le nombre d'étudiants des différents pays à admettre à l'école,

une phase préparatoire d'un an sera nécessaire à partir du début de 1975 et coûtera environ 250.000 dollars E.-U. Cette première phase comportera 48 mois/homme d'experts et fonotionnera à partir de Mopti au Mali.

2. Au cours des discussions tenues le 19 novembre 1974, il a été suggéré d'apporter l'attention nécessaire à l'importance de maintenir l'école de pêche à Bouaké et la possibilité de l'utiliser et de l'adapter au programme de formation professionnelle des pêches devant être établi pour la zone sahélienne.

Il a aussi été recommandé de déterminer la possibilité de développer des plans de pisciculture intensive et d'étudier les voies et les moyens pour assurer une meilleure distribution du poisson provenant des zones de production par exemple par la construction de routes.

Il a été convenu que le Centre régional proposé de développement des pêches à Mopti accorde l'assistance aux pêcheries des différents pays de la zone sur de larges bases selon les besoins et que le projet préparatoire ne dépasse pas la durée d'un an.

5. Compte tenu de ces commentaires et suggestions, la réunion a approuvé le programme d'action sus-mentionné proposé par les experts et a recommandé que tout soit mis en oeuvre pour que le projet préparatoire soit mis en application au plus tard en juillet 1975.

La réunion a aussi approuvé les grandes lignes d'un projet de grande envergure pour la période 1977–80.

Annexe 9
PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT

Projet des Gouvernements:

du Cameroun, du Tchad, du Dahomey, de l'Ethiopie, de la Côte-d'Ivoire, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal, du Soudan, de la Haute-Volta

Titre:Projet régional pour l'étude des problèmes des pêches de la zone sahélienne
Numéro:RAF/74/055/A/01/12Durée: quatre mois
Secteur:Agriculture, Forêts, Pêches, Météorologie (05)
Sous-secteur: Pêches (0530)
Agence coopérante:Agence d'exécution:
 Comité permanent inter-états de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), et Commission du Bassin du Fleuve Niger Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture par l'entremise de son Comité des pêches continentales pour l'Afrique (CPCA)
Date de soumission: 12 juillet 1974Date de début: 1er août 1974
Contribution gouvernementale: pas applicableContribution du PNUD:$75 000 
  dollars E.-U. 



Soumis pour compte de l'Agence d'exécution:
 


                                                                                                           
Date:                                                                                                    
(signature) 
  
Approuvé pour compte du PNUD: 


                                                                                                           
Date:                                                                                                    
(signature) 

I. HISTORIQUE ET INFORMATIONS DE BASE

A. Justification de projet

1. Une étude faite par le Fonctionnaire régional des pêches de la FAO pour l'Afrique, qui a visité le Tchad, le Mali, le Niger et le Sénégal en avril et mai 1974, suivie de délibérations avec des Représentants de la FAO dans les pays, de passage à Rome et avec des experts de la zone, indiqua la gravité des problèmes des pêches dans cette zone et provoqua une requête pressante au PNUD et la mise en route de ce projet.

2. Le 12 juillet 1974, la FAO a soumis au PNUD une requête d'aide d'urgence au moyen d'un Projet régional pour l'étude des problèmes des pêches dans la zone sahélienne. Par câble du 18 juillet 1974 le PNUD donna son accord à la requête de la FAO et l'autorisa à recruter et à prendre les mesures préparatoires pour l'exécution d'une mission sur le terrain, pendant qu'il finalisait le document du projet. Ce document définit les deux phases de ce projet: une mission pêches dans la zone sahélienne et une réunion de synthèse intergouvernementale dans la zone, subséquente à la mission.

3. Le but de ce projet est d'évaluer l'ampleur des dommages causés aux pêches par la sécheresse sahélienne, et de préparer un plan d'action d'ensemble pour la protection et le développement à long terme des pêches dans la zone. Ceci sera accompli, d'abord par une mission sur le terrain qui visitera les plus importants centres de production de poisson affectés par la sécheresse dans la zone sahélienne et ensuite, par l'organisation d'une réunion intergouvernementale dans la zone, pour examiner le rapport de la mission et formuler un plan d'action pour la protection des pêches et le développement à long terme des prises, traitement et commercialisation du poisson tant en temps de sécheresse continue que de pluies normales. Les conflits concernant l'utilisation de l'eau pour autant qu'ils affectent les pêches seront aussi examinés avec soin.

B. Cadre institutionnel

1. La FAO par l'entremise de son Comité des pêches continentales pour l'Afrique (CPCA) fera fonction d'Agence d'exécution. Ce Comité a été établi en 1971 par la FAO pour fournir un instrument intergouvernemental, en particulier, pour renforcer la coopération régionale pour le développement, l'utilisation et la conservation des ressources des pêches continentales de l'Afrique. Ses trente pays membres africains comprennent tous ceux de la zone sahélienne. Le Comité permanent inter-états de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) et la Commission du Bassin du Fleuve Niger feront fonction d'Agences coopérantes.

2. Le secteur de responsabilité du projet sera constitué par les pays de la zone sahélienne où les pêches sont affectées par la sécheresse.

3. Eu égard à la gravité des conditions sévissant dans la zone, la présente requête d'assistance d'urgence a été soumise au PNUD en vue de débuter les activités du projet à partir du 1er août 1974, et d'envoyer la mission sur le terrain au début d'octobre 1974.

C. Assistance ultérieure du PNUD

Outre à aider à formuler une politique de pêches, la mission et la réunion de synthèse identifieront les secteurs où d'autres études, expertises et projets de développement s'avèrent nécessaires et pour lesquels une assistance ultérieure pourra être requise.

II. OBJECTIFS DU PROJET

A. Objectifs à long terme

Les objectifs à long terme sont les suivants:

  1. empêcher la baisse de consommation de protéines dans les pays de la zone sahélienne

  2. augmenter la disponibilité de protéines de poisson pour les pays de la région parallèlement à leurs plans de développement.

B. Objectifs à court terme

Les objectifs à court terme sont les suivants:

  1. évaluer l'étendue des dommages causés par la sécheresse sahélienne

  2. recommander des mesures pour minimiser ou enrayer les dommages causés aux pêcheries

  3. recommander des mesures pour le développement des pêcheries de la zone

  4. préparer un rapport sur les résultats de la mission concernant les points (1) et (2) ci-dessus

  5. formuler un programme d'action résultant des discussions de la réunion intergouvernementale faisant suite à la mission.

III. PLAN DE TRAVAIL

 LieuDate de début d'activité et durée envisagée
123
A.  Description des activités du projet  
Activités préparatoires  
Le projet sera basé au siège de la FAO durant la phase préparatoire, afin de bénéficier du soutien des divisions techniques du Département des pêches pour le travail préparatoire consistant en: documentation pour la mission, élaboration de l'itinéraire de la mission en consultation avec les agences coopérantes, et mise au courant de la mission.Siège de la FAO, Rome Italiejuillet, août et septembre 1974
B.  Description des apports du PNUD  
1.  Préparation de la mission et de la réunion: la documentation de base décrite sous la rubrique Activités préparatoires sera préparée par des experts-conseil.Romeaoût et septembre 1974
2.  Réunion de l'équipe pour la mission: des experts-conseil (économiste, biologiste, technologiste et administrateur) sous la conduite du CPCA, visiteront les pays ayant des pêches continentales importantes dans la zone sahélienne, c'est-à-dire les bassins du Sénégal, du Niger et du Tchad, en particulier. La mission devra mener à bonne fin les tâches suivantes:Zone sahélienne6 octobre au 12 novembre 1974
(i)visiter les principaux centres de reproduction, production, traitement et commercialisation du poisson affectés par la sécheresse  
(ii)évaluer les dommages causés aux pêches  
(iii)identifier le potentiel de développement des pêches ultérieur dans des conditions de sécheresse continue  
(iv)identifier les mesures possibles dans les domaines de l'utilisation et de la commercialisation du poisson pouvant mener à une meilleure utilisation des produits du poisson dans des conditions de sécheresse continue  
(v)identifier les mesures possibles en vue de réadapter les pêches des lacs, fleuves et plaine d'inondation de la zone dans des conditions de cycle hydrologique normal  
(vi)évaluer les possibilités de pisciculture dans les étangs de barrage des plaines d'inondation.  
3.  Rapport: Examen et finalisation du rapport de la mission afin de formuler un plan d'action approprié.Bamakomi-novembre 1974
4.  Voyages: Frètement d'un avion afin depermettre aux experts-conseil, spécialistes et représentants des gouvernements de survoler tout secteur d'intérêt pour la mission dans le Sahel.Zone sahélienneoctobre et novembre 1974
5.  Réunion intergouvernementale: Les experts-conseil (équipe de la mission et autres spécialistes) pour préparer la documentation à présenter à la réunion intergouvernementale en vue de l'examen du rapport de la mission et de la formulation d'un plan d'action pour le développement à court et long termes de production de protéines de poisson dans la zone, tant dans des conditions de sécheresse que dans des conditions hydrologiques normales, et pour coordonner les programmes de protection et de développement des pêches avec les autres groupes d'activités économiques exploitant les eaux de la zone sahélienne.Bamako13 à 21 novembre 1974

BUDGET D'ASSISTANCE COUVERT PAR LE PNUD
(en dollars E.-U.)

Région:Afrique
Numéro:RAF/74/055/A/01/12
Titre:Projet régional pour l'étude de problèmes des pêches de la zone sahélienne
Numéro du codePERSONNEL DU PROJETTotal1974
h/m$ E.-U.h/m$ E.-U.
10. PERSONNEL DU PROJET    
 11.Spécialistes, Equipe de la mission (Experts-conseil)    
 11.01Expert-conseil économiste des pêches  2  5 000  2  5 000
      02Expert-conseil biologiste des pêches  2  5 000  2  5 000
      03Expert-conseil biologiste des pêches  2  5 000  2  5 000
      04Expert-conseil technologiste des pêches  2  5 000  2  5 000
 13.Assistance administrative   4 000   4 000
 16.12Spécialistes, Réunion de synthèse (Experts de l'Agence d'exécution dans les domaines de l'économie, biologie et technologie)  410 000  410 000
 16.32Personnel du PNUD  1  3 000  1  3 000
 19.Total pour l'élément1337 0001337 000
50. DIVERS    
 53.Frais divers1 38 000 38 000
 59.Total pour l'élément 38 000 38 000
 99.TOTAL GENERAL 75 000 75 000

1 Composé de: Voyage (des représentants des gouvernements et des experts-conseil pour la réunion intergouvernementale subséquente à la mission) ($E.-U.20 000), montant des salaires et voyages de quatre interprètes, plus le technicien responsable de l'équipement d'interprétation simultanée et location dudit équipement ($E.-U.9 000), rapports ad hoc et documentation, traduction et impression ($E.-U.4 000), ainsi que les frais généraux opérationnels ($E.-U.5 000)

Annexe 10
MISSION SUR LES PROBLEMES DES PECHES DE LA ZONE SAHELIENNE (RAF/74/055)

1.COMPOSITION DE LA MISSION
GAUDET, J.-L.
Chef de Mission
Secrétaire
Comité des pêches continentales pour l'Afrique (CPCA) de la FAO
FAO, Rome, Italie
DAGET, J., Biologiste
Inspecteur Général de Recherches
ORSTOM
46, rue d'Ulm
75005 Paris, France
CHARBONNIER, D.
Fonctionnaire des pêches
FAO, Rome, Italie
PROULX, A.
Expert-conseil ACDI
Economiste, Environnement Canada
Fontaine Bldg
Ottawa, Canada

2.ITINERAIRE (6 octobre–22 novembre 1974)
Rome6/10 
Paris6/10 
Niamey7/10 
Cotonou10/10 
Porto Novo11/10 
Cotonou11/10 
Douala12/10 
NDjamena13/10 
Yaoundé18/10 
Lagos21/10 
Abidjan22/10 
Ouagadougou23/10 
Bamako26/10 
Mopti29/10 
Ouagadougou (Gaudet, J.-L.)3–5/11 
Bamako3/11 
Dakar4/11- Gaudet rejoint mission 5/11
Richard-Toll5/11 
Rosso6/11 
Dakar7/11 
Bamako - Gaudet 8/11, others12/11 
Rome22/11(Daget termine à Paris le 25/11)

3.PERSONNES CONTACTEES
Niger (7–10 octobre 1974)
M. A. Rotival
Représentant résident du PNUD, Niamey
M. Annou Mahamane
Secrétaire d'Etat
Ministère de l'Economie Rurale, Climat et Aide aux Populations, Niamey
M. Adamou Souleymane
Chef, Secteur Pêche, Niamey
M. Geffrey Povonny
Peace Corps, Niamey
M. Jules Bolduc
ACDI, Elnasa Bldg, Niamey
M. Michel Hoepffner
Service Hydrologique ORSTOM
Elnasa Bldg, Niamey
M. Bagassoli
Conseiller technique
Ministère de l'Economie Rurale, Climat et Aide aux Populations, Niamey
M. Ibrahim Najada
Directeur, Eaux, Forêts et Chasses
Niamey
Dahomey (10–13 octobre 1974)
S.E. Capitaine Djibil Moriba
Ministre du Développement Rural et de l'Action Coopérative, Porto Novo
M. Harold T. Loko
Directeur des Pêches, Cotonou
M. A.M. Gbaguidi
Ingénieur
Directeur de l'Hydrologie, Cotonou
M. H. Dade
Technologiste des pêches, Cotonou
M. Liamidé Akambi
Adjoint aux Pêches, Cotonou
M. Abel Afouda
Ingénieur hydrologique, Cotonou
Tchad (14–18 octobre 1974)
M. F. Bonnevie
Représentant résident du PNUD, N'Djamena
M. Bocar Ly
Représentant de la FAO dans le pays, N'Djamena
M. L. Lemoalle
Service de l'Hydrologie ORSTOM, N'Djamena
M. Malik
Directeur-Adjoint
Ministère du Plan, N'Djamena
M. Moita
Ministère du Plan, N'Djamena
M. Malik Sow
Directeur, Eaux et Forêts, N'Djamena
M. Hoinathy Honimadji
Service Forestier, N'Djamena
M. Lassou Courdima
Service Forestier, N'Djamena
M. Tran.Hoang-Anh
Conseiller technique, Eaux et Forêts
N'Djamena
Cameroun (18–21 octobre 1974)
M. Robert J.G. Gallien
Représentant de la FAO dans le Pays, Yaoundé
M. Gustave Gamon Mbeng
Directeur
Eaux et Forêts, Yaoundé
M. Victor Balinga
Chef, Service de la Faune et de l'Environnement Forestier, Yaoundé
M. Evambane
Ingénieur, Eaux et Forêts, Yaoundé
M. Jean Marox
Directeur-Adjoint, Service de la Faune et de l'Environnement Forestier, Yaoundé
M. Luc Calvin Ebale
Chef, Pêches Continentales et Pisciculture
Yaoundé
S.E. le Vice-Ministre de l'Agriculture
Yaoundé
Nigeria (21–22 octobre 1974)
M. I.F. Dada
Chief Planning Officer
Federal Department of Fisheries, Lagos
M. John G. Tabor
Principal Research Officer
Federal Department of Fisheries, Lagos
Côte d'Ivoire (22–23 octobre 1974)
M. A.R. Vieyra
Directeur
Service de la Pisciculture et des Pêches Continentales
Abidjan
Haute-Volta (23–25 octobre 1974)
M. J. Hogel
Représentant résident du PNUD
Ouagadougou
M. K.A. Mariko, Chef ONG
Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS)
Ouagadougou
M. Nizet
Expert associé, CILSS, Ouagadougou
M. Barry
Directeur, Service des Forêts, de
l'Environnement et de la Protection de la Nature, Ouagadougou
M. Turkoz
Directeur de Projet, Forêts
c/o PNUD, Ouagadougou
M. J. Piot, Expert
Centre Technique Forestier Tropical
Ouagadougou
Mlle Brenda McSweeney
Assistant du Représentant résident du PNUD, Ouagadougou
M. Courtant
Conseiller technique
Administration des Vallées de la Volta
Ouagadougou
M. Sorgo
Directeur
Administration des Vallées de la Volta
Ouagadougou
Dr. B. Roman, Biologiste, Ouagadougou
M. G. Magdi, Directeur
Bureau des Nations Unies pour le Sahel (UNSO)
Ouagadougou
M. Guincarey Banakoye
Directeur du Contrat Financier
Commission Economique de l'Afrique de l'Ouest (CEAO), Ouagadougou
M. Abdoulaye Sow
Chef du Bureau Communautaire des produits de la pêche de la CEAO, Ouagadougou
M. Keita Bakuary
Directeur de Cabinet de la CEAO, Ouagadougou
M. I. Konate (Gaudet, 4 novembre 1974)
Secrétaire exécutif du CILSS, Ouagadougou
Mali (26 octobre–2 novembre 1974)
M. J.P. Schellenberg
Représentant résident du PNUD, Bamako
M. R. Fanfant
Représentant de la FAO dans le pays, Bamako
M. Mesnil
Adjoint du Représentant résident du PNUD
Bamako
M. A. Szabo
Expert pêches, Opération Pêche, Mopti
M. J. Keita
Directeur
Eaux et Forêts, Bamako
S.E. Sidi Coulibaly, Ministre de la Production, Bamako
M. Bertrand
Représentant du Fonds Européen de Développement (FED), Bamako
M. A. Konaré
Chef, Opération Pêche, Mopti
M. P. Raimondo (PROPESCA)
Opération Pêche, Mopti
Sénégal (4–6 novembre 1974)
M. El Hadji Sène
Directeur, Eaux, Forêts et Chasses
Dakar
Mr. A.O. Fall
Ingénieur, Service Pêches, Dakar
M. Giffard, Directeur
Centre Technique Forestier Tropical
Richard-Toll
Mauritanie (6 novembre 1974)
M. Thiam Guède
Directeur
Pêches artisanales et industrielles
Rosso
12–20 novembre 1974, Bamako, Mali
voir Liste des Participants (Annexe 1)

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