FAO au Burundi

La promotion de l’approche CEP et l’Agriculture Intelligente face au Climat à l’actif de la FAO

Démonstration dans un champ d’expérimentation
12/02/2024

La FAO Burundi déploie des moyens colossaux pour promouvoir les bonnes pratiques agricoles à travers les groupes Champ Ecole des Producteurs (CEP) et lutter contre les effets du changement climatique.

Le 9 février 2024, c’était le couronnement de 60 facilitateurs et 7 maîtres formateurs des CEP après un périple de 33 jours de formation théorique et pratique  subdivisés en 5 sessions sur la mise en œuvre de l’approche « Champ Ecole des Producteurs » et une Agriculture Intelligente face au Climat dans le cadre de la mise en œuvre du « Projet  de Réhabilitation des paysages naturels et Adaptation au Changement Climatique dans les Provinces de Bujumbura et Bujumbura Mairie à travers l'approche champs- Ecoles des producteurs ».  

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’élevage leur ont décerné des certificats de participation comme signe indélébile des connaissances et compétences acquises leurs permettant d’être directement opérationnels sur terrain.

Leurs compétences, somme toute indéniables, ont été démontrées dans un champ d’expérimentation de près de 7ha situé sur la colline Musinzira de la commune et province Gitega, appartenant à la Faculté d’Agronomie et Bio ingénierie (FABI) mis à la disposition de la FAO par l’Université du Burundi (UB). Le Champ a été exploité d’une façon moderne et a fait objet de journée porte ouverte pour exhiber les résultats tangibles de la formation.

Tiko Hema, expert international CEP de la FAO,  précise que cette formation portait essentiellement sur les pratiques et technologies d’agriculture intelligente face au changement climatique. « Elle consistait à leur donner des outils pédagogiques pour pouvoir accompagner les agri éleveurs qu’ils encadrent dans leurs CEP », a-t-il expliqué. C’est suite aux diagnostics menés qui ont révélé que la majorité des agri éleveurs ne savent pas identifier quelles pratiques agricoles à mettre en œuvre pour s’adapter au changement climatique.

Et parmi les pratiques agricoles dispensées, le consultant international a surtout insisté sur la technique d’analyse de l’Agro Ecosystème (AESA). Une approche agro écologique permettant aux agri éleveurs de faire le suivi et d’analyser les éléments de l’écosystème de leurs champs. « L’objectif principal de cette analyse est de renforcer les capacités des agro éleveurs à une meilleure gestion rationnelle de leurs exploitations et une lutte/ gestion intégrée des insectes ennemis de leurs cultures », a par la suite énoncé cet expert international CEP de la FAO. Et de compléter « Le fait que le producteur soit formé, c’est pour lui permettre de savoir quand intervenir notamment en matière de gestion des insectes ennemis des cultures et d’entretenir les insectes amis des cultures ».

Il est attendu que les facilitateurs formés puissent transmettre les notions apprises aux agriculteurs encadrés dans leurs CEP et de les accompagner dans la gestion de leurs exploitations et adoption de bonnes pratiques résilientes face au changement climatique. La finalité, c’est qu’il y ait des changements en termes d’amélioration de leur production agricole et l’amélioration de l’environnement par la réhabilitation des terres dégradées par, entre autres, le reboisement », a -t-il souligné.

Des facilitateurs aguerris, désormais engagés à accomplir leurs missions

Jean Frédéric Haruna et Laurence Irakoze, font partie de ces 60 facilitateurs des CEP formés par la FAO.

« Avant la formation, on ne savait pas comment faire des semis en ligne ou reconnaître que le sol est très acidique dès l’apparition des mauvais herbes », témoigne Laurence Irakoze. Elle affirme que ces formations sont d’une grande utilité tant pour les facilitateurs que pour les agri éleveurs encadrés dans leurs CEP. « Ma mission est de transmettre les leçons apprises aux membres de mon CEP et dans le voisinage », s’est-elle engagée.

Autant que Mme Irakoze, M. Jean Frédéric Haruna, facilitateur d’un CEP au quartier Kibenga situé dans la zone urbaine de Muha se réjouit des compétences acquises.  « Au cours de la formation, nous avions un champ d’expérimentation où nous avons fait la pratique sur deux variétés de la culture de maïs », témoigne-t-il. M. Haruna indique que sur le registre de bonnes pratiques apprises, figure, entre autres, l’utilisation des bio pesticides, du fumier, la manière de cultiver sur les terres en pentes, l’élevage des lapins et des porcs.  

Le facilitateur du CEP de Kibenga se sent investi d’une mission de vulgariser les pratiques apprises aux agri éleveurs qu’il encadre et ceux de sa localité d’origine.

Les cérémonies de clôture grandeur nature

Qui commence bien finit bien. La clôture de ladite formation a été marquée par la remise des certificats à la fin d’une journée porte ouverte qui a été organisée sur le champ d’expérimentation où les bénéficiaires ont mis en pratique les leçons théoriques apprises, sur une diversité de cultures. L’expérimentation a été plus marquée pour la culture de maïs.

Invité de marque dans ces dans ces cérémonies, l’Assistant du Ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, M. Emmanuel Ndorimana, a loué les résultats atteints par la mise en œuvre de l’approche Champ école des Producteurs.

« L’impact des CEP est réel. Je ne doute pas qu’une fois ces méthodes seront vulgarisées et appliquées, que les résultats seront meilleurs », a-t-il rassuré. Il en a appelé à la FAO à continuer à appuyer le Ministère dans la formation pour avoir beaucoup de facilitateurs formés aux bonnes pratiques agricoles. Il se dit sûr que l’extension des bonnes pratiques culturales développées dans les CEP dans d’autres zones non couvertes par le projet servirait la politique du pays visant l’amélioration et augmentation de la production.

De son côté,  l’envoyé de la FAO, Apollinaire Masuguru, Assistant du Représentant de la FAO chargé du programme, a remercié le Gouvernement du Burundi qui lui a permis d’apporter son expertise, pour contribuer, aux côtés des autres partenaires, à l’introduction et la diffusion de l’approche «Champ-Ecole-Producteur», en appui à l’amélioration de la production, de l’environnement, de la nutrition, et partant, l’amélioration des conditions de vie  des producteurs, ce qui rime bien avec le cadre stratégique de la FAO.

Au nom du Représentant de la FAO, M. Masuguru a réaffirmé l’engagement de l’organisation, à toujours rester aux côtés du Gouvernement pour apporter sa contribution dans les domaines de l’amélioration de la production, de la nutrition, de l’environnement et des conditions de vies de la population burundaise.