FAO au Burundi

Zéro perte agricole, un objectif dans le viseur de la FAO

Les participants dans l'atelier
19/02/2024

Les premiers jalons sont déjà posés. Un atelier de formation sur la construction des indicateurs de pertes agricoles post récoltes (PPR) et présentation des résultats d’une enquête pilote a été organisé par la Direction des statistiques de la FAO, du 12 au 16 février à Ngozi, à l’endroit de 10 cadres du Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (MINEAGRIE) et de l’Institut National des Statistiques du Burundi (INSBu).

Cofinancé par la commission de l’Union Européenne et la Fondation Melinda and Bill Gates, cette formation visait renforcer les capacités des techniciens Burundais, directement impliqués dans le domaine de récolte des données statistiques pour jouer, au moment venu, le rôle de premier plan dans la construction d’indicateurs sur les pertes agricoles (pertes relatives et absolues, agrégées et par opération).

« Les pertes post récoltes ne sont autres que la production perdue au moment de la récolte, le transport, le séchage, le stockage et la transformation », indique Désiré Nkezabahizi, Expert de la division des statistiques de la FAO. Ces pertes concernent aussi bien la quantité que la qualité, souligne-t-il.

Le renforcement des capacités des gestionnaires des données statistiques vise relever le défi du Burundi, autant que dans la plupart des pays africains, asiatiques et latino-américains, les données statistiques sur les pertes agricoles sont quasiment inexistantes. Sur le continent africain, le Ghana reste précurseur dans ce domaine. Il a déjà organisé une collecte de données fiables sur les pertes agricoles.

La formation a permis aux participants de se familiariser avec la formulation des indicateurs de collecte de données sur les pertes agricoles. Elle a également permis de présenter et d’analyser les données de l’enquête pilote réalisée dans deux provinces du pays (Gitega et Cibitoke) sur les 17 que compte le pays. « Ils ont appris comment quantifier les pertes agricoles et les stratégies qu’il faut adopter pour collecter des données de qualité », indique Désire Nkezabahizi, formateur.

En effet, les participants ont réalisé eux-mêmes les calculs à l’aide du logiciel SPSS qui leur était familier. Des analyses de résultats permettant de construire les indicateurs de pertes ont été réalisées. Les principaux indicateurs calculés sont les pertes en valeur relative (en %) et en valeur absolue (en quantité, exprimées en kg ou tonnes, par exemple), pour chaque opération agricole (récolte, battage, stockage, etc.) et pour chaque culture ainsi que les pertes agrégées.

« Nous avons travaillé sur des résultats de l’enquête pilote qui ne reflète pas totalement la réalité du pays car il y a des produits sur lesquels nous n’avons pas travaillé car cultivés dans d’autres provinces. Il est important que nous ayons des données d’envergure nationale car jusqu’à aujourd’hui dans le calcul des bilans alimentaires, nous utilisons des coefficients tirés ailleurs », souligne Thiery Ntagahoraho, Statisticien à l’Institut National des statistiques du Burundi. Il demande aux partenaires financiers de financer aussi une enquête nationale de récolte des données sur les pertes agricoles.  

Selon M. NTAGAHORAHO, les données fiables récoltées au niveau national serviraient de références au pays et au MINEAGRIE et pourront être utilisées dans d’autres documents produits par le Ministère et l’Institut National des Statistiques.

« Dès que le Burundi aura les données fiables sur les pertes agricoles, le Gouvernement pourra adopter des stratégies pour minimiser ces pertes et ainsi améliorer la production et assurer la sécurité alimentaire », renchérie l’Expert de la division des statistiques de la FAO.

Des satisfactions tous azimuts

Des participants au formateur, tous se réjouissent de la formation dispensée. « Nous avons appris comment élaborer des indicateurs de pertes agricoles à différentes périodes : la période pré récolte, la période de récolte et la période post récolte », se réjouit Mme Rumina Pascasie, Conseillère à la Direction des statistiques et information agricole, environnementale et d’élevage au MINEAGRIE. Elle souligne que les connaissances acquises permettront à ceux qui ont pris part dans la formation de bien réaliser l’enquête nationale sur les pertes agricoles au moment venu.

« Nous remercions tous les bailleurs qui ont sponsorisé cette activité notamment la FAO avec laquelle nous travaillons en étroite collaboration et tous les bailleurs qui ont soutenu cette activité », a tenu de le dire Mme la Conseillère à la Direction des statistiques et information agricole, environnementale et d’élevage au MINEAGRIE.

Autant que les participants, le formateur se félicite des résultats de la formation.  « Je tiens à remercier les participants car ils étaient très actifs mais aussi les partenaires financiers notamment la fondation Melinda et Bill Gates, l’Union Européenne, et la FAO qui ont sponsorisé cette activité », accentue M. Désiré Nkezabahizi.  Un autre appui de leur part pouvant permettre la collecte des données sur l’ensemble du Burundi servirait le pays, a-t-il souhaité.