FAO au Burundi

La FAO et la Banque Mondiale offrent 750 tonnes de semences de haricot aux populations vulnérables

Les bénéficiaires des intrants agricoles en commune Mutimbuzi
25/03/2024

Avec le financement de la Banque Mondiale, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) apporte un appui en intrants agricoles dont 750 tonnes de semences de haricot, pour la saison 2024B, à 50 milles ménages affectés par les effets néfastes liés aux changements climatiques dans 34 communes réparties en 6 provinces du pays en l’occurrence la province de Bujumbura, Rumonge, Bubanza, Cibitoke, Kirundo et Ngozi.

En date du 7 mars, c’était le tour de la commune Mutimbuzi. Une joie immense transparaissait sur les visages des vulnérables qui venaient, chacun, de recevoir 15kg de semences de haricots. Pour cette seule commune, la FAO a mis à disposition de 1678 ménages, 25 tonnes de semences.

La distribution de ces intrants à Mutimbuzi a mobilisé un monde dont le Gouverneur de la province Bujumbura, le Directeur du Bureau provincial de l’Environnement, de l’Agriculture et l’Elevage (BPEAE), l’administrateur de la commune, le Représentant de la FAO et les populations vulnérables qui étaient venues recevoir les semences.

Joséphine Habonimana, âgée de 70 ans, est l’une des personnes vulnérables bénéficiaires de cet appui. Veuve et vivant avec ses petits-enfants, elle a témoigné que cette assistance est venue à point nommé. « Nous avions des difficultés pour nourrir nos enfants, parce que nous n'avions pas de semences », a-t-elle affirmé.

« Maintenant, je vais semer et avoir une bonne récolte dont une partie sera consommée et une autre gardée comme semence », s’est réjouie Joséphine Habonimana. Elle espère voir aussi une bonne récolte grâce aux fertilisants distribués, peu avant par la même organisation.

Autant que Mme Habonimana, Michel Nzohuwumpa, originaire de la zone Tenga, présage une augmentation de la production : « Avant, j’avais des difficultés d’avoir de l’engrais et des semences et cela causait une mauvaise production ». Ce septuagénaire espère qu’avec l’appui en semences et fertilisants reçus, la récolte sera meilleure. En effet, la commune Mutimbuzi avait déjà bénéficiée d’un appui de plus de 104 tonnes d’engrais à être utilisé pour la saison 2024B. Chaque ménage avait reçu un sac de 50 kilos de DAP et 12.5 kilos de KCL.

Le Gouverneur de la province de Bujumbura, M. Désiré Nsengiyumva, présent lors de la distribution des semences, a salué les appuis de la FAO et de la Banque Mondiale pour les communautés vulnérables de sa province. Selon lui, l’assistance aura un impact positif, à coup sûr, sur la production ainsi que sur les conditions de vies des ménages appuyés.

 « On avait l’habitude de voir des aides consommables directement, mais la FAO vient de donner des semences pour motiver les vulnérables à vaquer aux activités de production », a-t-il précisé.   Cette autorité apprécie la collaboration qui a caractérisé la FAO et l’administration dans l’identification des bénéficiaires.

Le Représentant de la FAO a précisé que cet appui vient aider les ménages vulnérables à récupérer au-delà de la période du choc et à pouvoir couvrir la période des éventuels chocs à venir. « Comme nous entrons dans la période culturale, la FAO vise, par la distribution des engrais et semences, leur apprendre plutôt à produire que de leur donner à manger » a avisé, M. PissangTchangai Dadémanao.

En effet, au mois de février 2024, le bureau de la FAO a distribué plus 3000 tonnes d’engrais aux mêmes bénéficiaires des semences de haricot identifiés dans les 6 provinces.

Le Bureau Provincial de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (BPEAE) de Bujumbura, affirme que ce soutien est une valeur ajoutée pour la province. « Nous sommes très contents de l’appui car il va contribuer dans l’augmentation de la production », a confié Daniel Mazarahisha, Directeur du BPEAE Bujumbura. Il a aussi révélé que les mêmes bénéficiaires n’étaient pas capables d’adhérer au programme national de subvention des engrais. 

La distribution de ces intrants agricoles contribue à l’atteinte des objectifs de la FAO en ce sens qu’elle permettra de renforcer la résilience des agro pasteurs face aux effets néfastes des changements climatiques à travers l’augmentation de productions agricoles.

Nécessité de plus d’engagement et de fermeté pour faire le suivi

Satisfait de l’appui, le Gouverneur de Bujumbura a interpellé les ménages bénéficiaires d’intrants d’en faire bon usage. Il a mis en garde tout bénéficiaire qui serait tenté de consommer ou de vendre les semences reçues que des sanctions sont envisagées.

« Nous demandons à la FAO et les structures techniques et administratives de faire le suivi pour s’assurer que la population a bien utilisé les intrants et voir si les résultats escomptés ont été atteints », a exhorté le Gouverneur de la province de Bujumbura.  

Autant que la FAO, la Direction du Bureau Provincial de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage promet d’impliquer les services techniques collinaires, zonaux et communaux pour faire l’accompagnent et un suivi de proximité depuis le semi jusqu’à la récolte pour s’assurer que tout se passe bien.

L’appui apporté aux victimes des aléas climatiques et autres chocs est une initiative de la Banque Mondiale mise en œuvre par la FAO pour ce qui est des intrants et accompagnement agricole avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM) au Burundi chargé des transferts monétaires aux mêmes bénéficiaires.