Dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action 2019 de la CLCPRO, et conformément à son approche globale de la lutte antiacridienne incluant notamment la protection de l’environnement par le développement de méthodes de lutte plus respectueuses de l’environnement, la CLCPRO a organisé du 26 au 28 novembre 2019, à Rabat, Maroc, un atelier intitulé « Utilisation des produits à base de Metarhizium dans la lutte biologique contre le Criquet pèlerin : Etat des lieux et perspectives », regroupant les directeurs des Unités nationales de lutte antiacridienne (UNLA) des pays membres de la Commission. L’atelier a connu également la participation du Directeur exécutif de l’Organisation pour la protection des végétaux au Proche-Orient et d’un représentant du Centre régional AGRHYMET.

Pour rappel, des décennies de recherche ont permis d’isoler une souche virulente contre les acridiens du champignon entomopathogène, Metarhizium acridum et expérimentations ont démontré son efficacité en conditions naturelles et sa spécificité et ne présente aucun danger sur l’homme et la faune non cibles.

L’objectif de cet atelier était de faire le point sur les actions entreprises à ce jour pour la promotion de son utilisation dans les campagnes de lutte et les contraintes rencontrées  par les pays membres de la CLCPRO et d’élaborer  un plan d’action opérationnel, tout en y incluant les activités déjà identifiées dans le projet régional de recherche (2019-2022) soumis au financement de l’agence française de Développement.

Durant cet atelier, les discussions ont porté sur : i) le mode de conservation du produit en milieu réel lors des opérations de lutte; ii) la nécessité de poursuite les efforts pour l’homologation du Novacrid (formulation commerciale du Metarhizium acridum, qui a reçu une autorisation de ventre dans les 6  pays sahéliens membres de la CLCPRO par le comité sahélien de pesticides) dans tous les pays de la région; iv) l’importance de contrôler les équipements de traitement régulièrement pour une meilleure application du champignon; v) le renforcement de la communication itérative entre les unités opérationnels de la lutte antiacridienne, les décideurs et les communautés rurales bénéficiaires; et vi) la nécessité de poursuivre les recherche d’efficacité, d’éco-toxicologie et de type d’application du champignon pour réduire la dose utilisée et par conséquent le prix d’achat.

A la fin des travaux de l’atelier, les participants ont élaboré un plan d’action de quatre ans (2020-2023 et ont formulé plusieurs recommandations, appelant, entre autres, à :

-          Favoriser l’utilisation de Metarhizium acridum dans les dispositifs de lutte nationaux contre les premiers regroupements significatifs du criquet pèlerin lorsque les conditions s’y prêtent ;

-          Sensibiliser les services de la protection des végétaux sur l’utilisation du Metarhizium dans la lutte contre les autres fléaux acridiens ;

-          Encourager les chercheurs nationaux à proposer des projets communs de recherche d’intérêt régional ;

-          Veiller à créer une équipe verte dans chacun des pays, qui se chargera de la promotion de l’utilisation du champignon.

-          Poursuivre le plaidoyer pour l’intégration progressive de l’utilisation de Metarhizium acridum dans les dispositifs nationaux de lutte contre le Criquet pèlerin.