Forum global sur la sécurité alimentaire et la nutrition (Forum FSN)

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Chers collègues,

Je vous remercie pour tout ce que vous faites pour la réduction de la faim dans le monde en général.

La protection sociale pourrait être définie très rapidement comme l’ensemble des mesures publiques mises en œuvre pour assurer au monde rural l’accès à certains services publics qui participent à sortir de la précarité et de la pauvreté. Dans le domaine de la sécurité alimentaire et de la nutrition, elle se traduit d’une part, par l’ensemble des programmes mis en œuvre dans la production agricole pour une production en qualité et en quantité suffisante pour tous. Elle se traduit d’autre part, par les différentes prestations assurées par les services publics (accès facile aux intrants, à la sécurité sociale, à l’assurance agricole, garantie d’accès aux crédits…) pour faciliter la production et l’accès à la nourriture suffisante à toutes les catégories sociales dans un pays.

Au Bénin, comme dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest, les gouvernements avec l’appui des Partenaires Techniques Financiers  ont élaboré plusieurs programmes en direction du monde rural en vue de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. 

Les produits de grande consommation sont les plus concernés par cela. Il s’agit, au Bénin, du maïs, du riz, du haricot (Niébé), de la tomate etc… Les programmes mis en place à cet effet sont pour la plupart élaborés pour être exécutés sur de courtes durées (2 à 5 ans). Une fois le projet à terme, la pérennité des actions conduites n’est plus assurée. En tout cas, c’est à des cycles de projets à n’en point finir qu’on assiste. Un projet fini, un autre commence et ainsi de suite.   

Le grand constat est que les producteurs « bénéficiaires » des projets n’arrivent pas à continuer dans la même direction, puisque n’avaient pas été préparés à une autonomisation brusque et précipitée.

Il serait alors judicieux que les gouvernements et leurs Partenaires Techniques Financiers,  dans la formulation des projets et programmes puissent:

  • - prévoir leur durabilité par un montage associant sécurité sanitaire, sécurité sociale  et sécurité alimentaire et nutritionnelle,
  • - Protéger le pouvoir d’achat des ménages par la création de filets sociaux de proximité ainsi que des systèmes de garantie pour l’accès aux crédits bancaires à taux relativement acceptable,
  • - Associer les organisations paysannes dans la définition des produits d’assurance agricole et apporter une subvention à ceux-ci sur quelques années pour susciter et encourager leur adhésion massive à cette forme de sécurisation d’eux-mêmes mais aussi de leurs produits et exploitations.

Ces quelques éléments pourraient, à coup sûr, donner un coup de fouet au système de protection sociale et influencer très significativement la sécurité alimentaire.

 Edith HOUHA (ACFM/BENIN)

Dear Colleagues,

Thank you for all that you do to reduce global hunger.

Social protection could be quickly defined as the public measures implemented to ensure rural people to access to public services that contribute to get out of insecurity and poverty. In the area of food security and nutrition, social protection is expressed by (i) all programs implemented for a qualitative agricultural production sufficient for all; (ii) and by the various facilities provided by public services (easy access to inputs, social security, agricultural insurance, and guaranteed access to credit ...) that facilitate the production and supports the access to food to all.

In Benin, as in other West African countries, the governments supported by Financial and Technical Partners have developed several programmes for food and nutrition security in the rural areas.

Consumer products are most concerned with them. In Benin, it includes maize, rice, beans (cowpea), tomato etc. ... These programmes are mostly implemented to be run on a short period (2-5 years). After that, the sustainability of the actions carried out is no longer assured. In any case, it is cycle of projects that never ends. Once a project is over, another one starts and so on.

The major finding is that the producers that are 'beneficiaries' of these projects are unable to continue in the same direction, as they had not been prepared for a sudden and precipitous autonomy.

It would be wise for governments and Financial and Technical Partners take that into account this when designing the project. They should foresee:

- The sustainability through a package including health and safety, social security and food and nutrition security;

- Protect the purchasing power of households by creating local safety nets and guarantee schemes for access to bank loans with acceptable rates;

- Involve farmers' organizations in the definition of agricultural insurance products and provide them with a grant for promoting and encouraging their support for this scheme.

These few elements could certainly give a boost to social protection systems and could significantly influence food security.

 Edith Houha ( MFDA / BENIN )