Forum global sur la sécurité alimentaire et la nutrition (Forum FSN)

Amadou Mactar Konate

ARAA
Togo

>> English translation below <<

Réaliser le potentiel du commerce intra-régional pour la sécurité alimentaire et la nutrition en Afrique de l’Ouest

Contribution de M. Amadou Mactar Konate, Coordonnateur du programme d’Appui à la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’Ouest –ARAA/CEDEAO.

1) Quels produits agricoles de l’Afrique de l’Ouest sont exportés hors du continent pendant que leur demande intérieure dans la région n’est pas couverte, et pourquoi ?

L’Afrique de l’Ouest exporte beaucoup de produits agricoles vers l’Europe et l’Asie à l’état brut notamment le sésame, les noix d’acajou, le cacao et le café. Ces produits sont vendus à l’état brut, ensuite  pour être revendus en Afrique sous forme de produits transformés. Ils n’existent pas d’usine de transformation industrielle dans la région. Les Etats doivent s’organiser pour trouver un pool de transformateurs dans un pays de la région où le produit est excédentaire. Cela nécessite également d’impliquer les organisations faîtières dans la transformation des produits, mais également les structures bancaires.

D’autres produits tels que la banane, les mangues, les haricots et les melons font l’objet d’exportation vers d’autres continents (Europe, Amérique). Les céréales (mil, sorgho, maïs, riz) constituent les principaux produits d’échanges dans la région ouest africaine. Les tubercules et racines sont sur la voie de devenir des produits stratégiques de la région à cause de leur valeur ajoutée.

2) Quels produits agricoles sont mal distribués, déficitaires dans certains pays et perdus ou gaspillés dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, et pourquoi ?

Dans la région, nous avons des pays excédentaires et des pays déficitaires. Par exemple, la production de maïs est souvent excédentaire au Togo et au Benin, mais déficitaire au Sahel (Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger). Le commerce céréalier est tributaire des restrictions des Etats. Les lois et règlements communautaires sur la libre circulation des personnes et des produits, le développement des voies de communication (routes, aérien) et l’utilisation de plus en plus importante des TIC constituent, entre autres, d’importants leviers sur lesquels la région ouest africaine peut s’appuyer pour réaliser le développement du commerce.

3) Quels sont les obstacles matériels à la mise en œuvre des dispositions réglementaires régionales sur le commerce des produits agricoles en Afrique de l’Ouest ?

Le non-respect des engagements pris par les Etats sur les dispositions réglementaires, les tracasseries routières et l’absence d’infrastructures (routes, magasins de stockage, etc.) constitue un sérieux obstacle permanent au commerce régional des produits agricoles. Il en est de même des limitations sur les exportations de produits agricoles prises régulièrement, alors que les Etats de la CEDEAO sont mutuellement engagés dans des accords de libres échanges.

4) Comment améliorer la fluidité des échanges de produits agricoles dans la région, surtout avec le Nigeria, le plus grand marché de consommation en Afrique de l’Ouest ?

La fluidité des échanges demande d’agir sur plusieurs fronts notamment a) l’adaptation des politiques et réglementations, b) le respect des normes sanitaires et phytosanitaires, c) l’harmonisation des politiques bancaires notamment les taux d’échanges entre le Naira (Nigeria)  et le Cédi (Ghana) et le FCFA (8 pays membres).

1) Which of West Africa´s agricultural products are exported out of the continent while regional internal demand is not being met? And why?

West Africa exports many unprocessed agricultural products to Europe and Asia, particularly sesame, cashew, cocoa and coffee. These products are sold in their natural state, to be resold back to Africa as transformed products. No factory for their industrial transformation exists within the region. The States should organize themselves to identify a group of transformation managers in a country within the region where the product is in surplus. This necessarily involves not only the umbrella organizations in the transformation of products, but also the banking systems

Other products such as bananas, mangoes, beans and melons are exported to other continents (Europe and America). Cereals (millet, sorghum, maize and rice) are the main products traded in the West African region. Tubers and roots are on the way to becoming regional strategic products due to their added value.

2) Which agricultural products are poorly distributed, in short supply in some countries and wasted or thrown away in other countries in West Africa? And why?

In the region, we have countries with surplus and countries with shortage. For example, the maize production is often surplus in Togo and Benin, but in short supply in the Sahel (Senegal, Mali, Burkina Faso and Niger). The trade in cereals is subject to restrictions by the states. The community’s laws and rules on free movement of people and products, the development of communication channels (roads, air) and the more and more important use of ICT provide, among other things, important levers which the West African region can rely on in order to achieve the development of trade.

3) What are the physical obstacles to the implementation of regional regulatory provisions on trade of agricultural products in West Africa?

The non-observance of undertakings entered into by the States on regulatory provisions, road harassments and lack of infrastructure (roads, storage warehouses, etc.) constitutes a permanent serious obstacle to the regional trade in agricultural products. The same applies to limits on the export of agricultural products regularly imposed, even though the ECOWAS countries are mutually bound by free trade agreements.

4) How can the fluidity of agricultural products exchanges in the region be improved, especially with Nigeria, the largest consumer market in West Africa?

The fluidity of trade requires action on several fronts, particularly a) the revision of policies and rules, b) observance of sanitary and phytosanitary rules, c) harmonization of banking policies, in particular the rates of exchange between the Naira (Nigeria) and the Cedi (Ghana) and the FCFA (8 member countries).