Forum global sur la sécurité alimentaire et la nutrition (Forum FSN)

Consultations

Promouvoir la participation et l’emploi des jeunes dans le secteur agricole et les systèmes alimentaires - Consultation électronique du HLPE sur la portée du rapport

Lors de sa 46e session plénière (14-18 octobre 2019), le Comité des Nations Unies sur la sécurité alimentaire mondiale (CSA) a demandé à son groupe d'experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition (GrEHN ou HLPE) de produire un rapport intitulé «Promouvoir la participation et l’emploi des jeunes dans le secteur agricole et les systèmes alimentaires», à présenter en 2021 (la demande est reproduite ci-dessous) [1].

Le rapport, qui formulera un ensemble de recommandations pour l’axe de travail éponyme du CSA:

  • Présentera les possibilités et les facteurs contraignants en matière de participation et d’emploi des jeunes dans les systèmes agricoles et alimentaires, y compris l’accès des jeunes aux éléments suivants:
    1. connaissances, informations et éducation;
    2. terres, ressources naturelles et intrants servant à la production;
    3. outils de production, vulgarisation, services consultatifs et financiers;
    4. programme de formation, d’éducation et de mentorat;
    5. innovation et nouvelles technologies;
    6. marchés;
    7. processus d’élaboration de politiques.
  • Examinera les aspects concernant l’emploi, les salaires et les conditions de travail;
  • Recensera les règles, la réglementation et les approches en matière de politiques, y compris les approches territoriales, qui doivent permettre de faire face à la complexité des transformations structurelles, économiques, culturelles, sociales et spatiales qui s’opèrent actuellement dans le monde entier;
  • Montrera comment les systèmes alimentaires et des liens renforcés entre zones rurales et zones urbaines peuvent contribuer à accroître le nombre et la qualité des emplois pour les jeunes et les femmes. Examine aspects related to employment, salaries, and working conditions.

Pour mettre en œuvre cette demande du CSA, le GrEHN/HLPE lance une consultation électronique ouverte afin de recueillir des points de vue et observations sur la portée et les éléments constitutifs du rapport, décrits ci-dessous.

 

Veuillez prendre note du fait que, parallèlement à cette consultation visant à établir la portée du rapport, le HLPE invite les experts intéressés à poser leur candidature pour faire partie de l’équipe du projet chargée d’élaborer ce rapport. L'Appel à candidature restera ouvert jusqu'au 21 janvier 2020. Cliquez ici pour plus de détails (en anglais).

Avant-projet relatif à la portée du rapport du HLPE sur le thème: «Promouvoir la participation et l’emploi des jeunes dans le secteur agricole et les systèmes alimentaires» proposé par le Comité directeur du HLPE

La participation des jeunes (femmes et hommes) est essentielle pour assurer la transition vers une agriculture et des systèmes alimentaires durables et sains. On estime que plus de 2 milliards d'enfants naîtront dans le monde entre 2015 et 2030 (ONU, 2015 [2]). La majorité de ces enfants se trouvera en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, où l'agriculture et les systèmes alimentaires constituent le plus gros employeur et où les besoins en termes de disponibilité, d'accès et de qualité des aliments et de la nutrition sont les plus grands. Il existe un important réservoir inexploité d'emplois dans le secteur agroalimentaire, qui est de plus en plus limité par d'importantes contraintes de main-d'œuvre dans de nombreuses régions du monde. Cependant, en raison de l'accès limité à la terre, aux ressources naturelles, aux infrastructures, aux finances, à la technologie, aux marchés, aux connaissances et aux mauvaises conditions de travail, le secteur ne peut être considéré comme attractif et durable pour les jeunes. Il y a une forte incidence d'informalité, de travail occasionnel, de sous-emploi, de travail des enfants, de travail forcé, de pauvreté au travail et parmi les taux les plus faibles d'accès à la protection sociale et à la syndicalisation dans le secteur agricole. Très souvent, les jeunes femmes, une fois mariées, sont principalement engagées dans l'agriculture, souvent pour leur subsistance, tandis que les jeunes hommes quittent le secteur à la recherche d'autres opportunités de revenus et d'une plus grande autonomie. Les normes traditionnelles et culturelles discriminatoires défavorisent les femmes en ce qui concerne l'accès aux ressources productives, limitant leur capacité à innover dans leurs exploitations. Il est donc important de mieux comprendre les aspirations des jeunes, différenciées selon le sexe, la classe sociale, l’appartenance ethnique et autres formes de différence, afin de permettre la mise en place de systèmes alimentaires durables.

Alors que la moyenne d'âge mondiale de ces agriculteurs approche les 60 ans, il est essentiel de concevoir des systèmes, des politiques et des programmes qui attirent davantage les jeunes vers l’agriculture, les systèmes alimentaires et les métiers connexes, notamment la recherche et l'innovation. Celles-ci devraient fournir des espaces et des mécanismes de participation, ainsi que des possibilités d’entreprenariat. L'agriculture de subsistance traditionnelle n'est pas attrayante pour les jeunes et il est essentiel de transformer l'agriculture et les systèmes alimentaires d'une manière qui présente un défi intellectuel et qui soit économiquement rentable. Pour que les jeunes restent dans l'agriculture, il faut également améliorer le niveau de vie et la qualité des services dans les zones rurales et les villes de taille moyenne.

La participation et le leadership des jeunes femmes et hommes dans l'agriculture et les systèmes alimentaires sont essentiels car les jeunes doivent être reconnus en tant qu'agents de changement et non seulement en tant que bénéficiaires d'aides et de mesures de soutien. La participation des jeunes à la prise de décisions concernant l'agriculture et les systèmes alimentaires nécessite de créer un environnement propice, grâce à la mise en place de mécanismes spécifiques permettant aux jeunes de faire entendre leurs voix; et la reconnaissance du statut social, économique, culturel et politique de la jeunesse pour lui permettre de participer pleinement. L’environnement législatif et institutionnel influe sur le respect des droits des jeunes, sur leurs conditions de travail et d’emploi, ainsi que sur leur participation effective. La cohérence entre les politiques et les législations sectorielles et de l'emploi doit être encouragée afin de garantir qu'il n'y ait pas d'objectifs contradictoires dans les différentes politiques et que les politiques se renforcent mutuellement.

Les objectifs de ce rapport sont de mieux comprendre les raisons différenciées selon le sexe de la participation limitée des jeunes dans l’agriculture et les systèmes alimentaires, de définir de nouvelles opportunités pour les jeunes d’améliorer leur efficacité et leur durabilité, et de formuler des recommandations pour faciliter leur engagement actif et leur emploi. Ces recommandations seront conformes aux objectifs de développement durable (ODD), en particulier aux objectifs 2, 3 et 5, ainsi qu’à d’autres accords conclus aux niveaux mondial et régional.

Au cours de cette consultation électronique, le comité de direction du GrEHN/HLPE sera heureux de recevoir vos commentaires. En particulier, vous êtes invités à:

  • Exprimer vos commentaires sur les objectifs et le contenu de ce rapport, comme il est indiqué ci-dessus;
  • Partager des bonnes pratiques et expériences réussies pour améliorer la participation des jeunes à la gouvernance de l'agriculture et des systèmes alimentaires, s'attaquer aux obstacles qui empêchent les jeunes de s'engager en tant qu'entrepreneurs et créer des opportunités de travail décent pour les jeunes dans l'agriculture et les systèmes alimentaires, à différentes échelles (du local au global) et pour différents acteurs (publics, privés ou de la société civile), y compris en ce qui concerne les aspects législatifs et de création d’environnements propices;
  • Partager les références les plus récentes à prendre en compte dans ce rapport;
  • Fournir des informations en retour sur les questions suivantes, en identifiant les problèmes de genre, afin de guider l'élaboration du rapport:
    1. Pourquoi est-il nécessaire de promouvoir la participation et l'emploi des jeunes dans l'agriculture et les systèmes alimentaires? 

      Quels sont les principaux problèmes et opportunités?
    2. Comment l'évolution et les transitions de l'agriculture, des systèmes alimentaires et de la nutrition affectent-elles la participation et l'emploi des jeunes?      

      Comment l’emploi dans l’agriculture et les systèmes alimentaires peut-il devenir plus attrayant pour les jeunes, compte tenu en particulier du continuum rural-urbain?     

      Que faudrait-il pour améliorer les niveaux de vie et les services dans les zones rurales et les villes moyennes, afin de retenir les jeunes et les jeunes familles?
    3. Quelles transformations de la gouvernance sont nécessaires pour permettre et encourager la participation des jeunes d l'agriculture et aux systèmes alimentaires, et quelles actions sont nécessaires pour doter les jeunes des compétences et de la confiance nécessaires pour participer pleinement à ces processus décisionnels?
    4. Quelles sont les voies les plus prometteuses pour transformer les systèmes agricoles et alimentaires actuels dans les pays en développement afin de les rendre plus attrayants pour les jeunes?
    5. Quelles sont les meilleures stratégies pour engager pleinement les jeunes, en particulier les jeunes femmes, dans les opportunités d’acquérir les compétences adéquates et les opportunités d’apprentissage pour développer davantage leurs connaissances et leur permettre d’être des leaders dans l’agriculture innovante et la transformation des systèmes alimentaires?
    6. Quelles sont les politiques les plus appropriées pour lever les obstacles qui empêchent les jeunes d’entreprendre et / ou de développer des activités dans l’agriculture et les services connexes, la chaîne alimentaire, l’agroécologie et l’environnement alimentaire, ainsi que dans les domaines de la nutrition et de l’innovation, en fonction de leurs compétences, aspirations, atouts et contextes?
    7. Quelles sont les politiques et les initiatives les plus appropriées pour faciliter la transition de l’éducation au marché du travail et le recrutement et le maintien des jeunes dans les activités liées à l’agriculture et aux systèmes alimentaires? Quels sont les nœuds et activités dans les chaînes d'approvisionnement qui présentent le potentiel le plus élevé pour générer des emplois décents pour les jeunes? Quels nouveaux types de formations sont nécessaires pour favoriser davantage d'approches agroécologiques de l'agriculture?
    8. Quelle est l'ampleur des écarts de salaires en défaveur des jeunes, et en particulier des jeunes femmes, dans l'agriculture et les systèmes alimentaires, et quelles sont les expériences réussies en matière de suppression de ces écarts de salaire?
    9. Quelles données sont nécessaires pour soutenir l'élaboration de politiques visant à renforcer la participation et l'emploi des jeunes et à sensibiliser aux besoins, vulnérabilités et opportunités spécifiques des jeunes défavorisés?
 

[1] La demande du CSA relative au 16e rapport du HLPE est extraite du «Programme de travail pluriannuel 2020-2023 du CSA» (réf: CFS 2019/46/7), disponible à l'adresse : http://www.fao.org/3//na703fr/na703fr.pdf

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I think that one area of importance in the proposed youth engagement project in agriculture is on how to distinguish "actual youths with genuine interest in agriculture engagement and politically motivated and media youth farmers as well as criteria to determine youth selection for participation in youth training/incubation programmes. Also, there is need to look at factors that contributed to successful youth urban and rural  agrepreneurs as lesson and guide.

FAO Publications

Empowering young agri-entrepreneurs

Youth are the future of food security. With an agricultural sector characterized by an ageing labour force, involving youth in agriculture is a pressing challenge. Yet, few young people see a place for themselves in agriculture due to challenges such as inadequate access to land, credit and markets. In addition, they are affected by high unemployment rates and often migrate from rural areas looking for better opportunities.

FAO works with different stakeholders to empower youth to engage in responsible investment in agriculture, following the CFS Principles for Responsible Investment in Agriculture and Food Systems. This is done by creating institutional, policy and incentive frameworks that account for the needs of youth, as well as equipping young agri-entrepreneurs with the skills they need to make their businesses thrive.

The following publications have been designed to facilitate this process.

Empowering youth to engage in responsible investment in agriculture and food systems: Rapid capacity assessment tool

This tool helps practitioners, such as government agencies, youth organizations, or development partners, to carry out multi-stakeholder assessments of existing and needed capacities to engage and empower youth to engage in responsible investment in agriculture and food systems.

Empowering youth to engage in responsible investment in agriculture and food systems: Guidance for organizers and facilitators of the rapid capacity assessment tool

This document provides guidance to support the utilization of the Rapid Capacity Assessment Tool. It includes relevant information on how to plan, design and conduct the capacity assessment, and suggestions on how to prepare and facilitate multi-stakeholder discussions

Empowering youth to engage in responsible investment in agriculture and food systems: Challenges, opportunities and lessons learned from six African countries (Côte d’Ivoire, Malawi, Mozambique, Namibia, South Africa and Uganda)

This report aims to enhance understanding on the main challenges and opportunities to engage youth in responsible agricultural investment by giving voice to those most concerned. It summarizes key findings from a series of multi-stakeholder capacity assessment workshops with participants from six African countries.

Empowering Youth to Engage in Responsible Investments in Agriculture and Food Systems

The capacity assessment tool explained in a nutshell.

Further reading

Responsible Investment in Agriculture and Food Systems: Why it matters

The FAO Umbrella Programme “Supporting Responsible Investments in Agriculture and Food Systems”

The CFS principles for responsible investment in agriculture and food systems fact sheet

Thank you for the opportunity to share and shape the future of farming.

First of all, I would recommend that youths are engaged in policly formulation. and in program design to develop the content and make young people own the process by engaging them in the consultation and dialogue process.

There is a rising young population, and it is a valuabel wealth of resources in skills, strenght, and ability to help in Agricultural production. Young people are still tender and can be shaped into what is required especially with great interest. Interest can be generated once farming is made more inviting and more engaging for the youths. 

Growing up, my parents made farming so interesting and enjoyable, that we were looking forward to going to the farm, despite the peasant nature of production. Farming for us was a learning process and a way of life. You enjoy the fruits of your labour. We produced from backyard garderns for vegetables, to major crops in the farms, there is this excitment when its harvest season as we bring home the food crops, or have meats from the animals we keep. 

Engaging the youth in the Agricultural value chain has the potential to increase the qunatity and quality of Agricultral produce. Young people have the strenght to manage food processing until it reaches the final consumers. They are often neglected and used for political reasons or to push the agendas of local politicians, by uing youths for political assignments. But when it comes to farming, fewer youths are engaged because also, they seem to enjoy the luxury of local politics.

People in rural communities should be provided basic social services that people in urban areas have, and going to urban cities would be less inviting for young people. The challenge with engaging youths in Agricultural production in rural places is the lack of skills to convert local production to wealth, and also the lack of market to make good returns from their produce. I would strongly recommend capacity building initiatives that is designed specifically for youths in rural places, and empower youths with tools and resources needed to improve production, which has the great potential to increase production, put more money in their pockects and  make them more employable.

I supervised two PhD dissertations: 1. Determinants of rural youth participation in farming (2014), 2. Participation of young women in agriculture: an analytical study of their involvement, attitude and aspirations (2018). Also, I conducted a Rural Youth Mentoring programme in 2017, wherein, 105 youths were mentored to attract them to take up agriculture. We found that youths perceive agriculture as one of the most unattractive profession to pursue. They feel so mainly due to hardships their parents suffer in agriculture, due to risks and uncertainties involved, slow rate of returns and pace of life. With growing influence of media especially the Social Media channels, youth aspirations have gone further up, they increasingly find agriculture lacking in glamour. At the same time a new class of farmers is emerging, that is highly educated, having experienced high profile jobs, mostly without previous experience of farming. Such new generation farmers could be the role models of rural youths, because they are bringing in some glamour in the farming by engaging in modern practices, value addition and innovative marketing of farm products. In our mentoring programme, we invited innovative farmers for delivering lectures and also organized the visits of youth to their farming ventures. Such mentoring activities may help in changing the attitudes of youth towards agriculture. We need young and innovative farmers engaged in farming, doing it a bit differently and earning more profits than merely focusing on more production which the conventional old generation farmers usually do. We would be able to attract farmers, if we could promote, market driven agriculture from production driven farming as more production often doesn’t ensure profits. Youth need various kinds of support viz technical, financial including handholding, which quite often is not available to them.

Mentoring youth is the key:

https://ypard.net/testimonials/mentoring-rural-youth-make-agriculture-attractive

https://ypard.net/testimonials/extension-and-advisory-services-eas-shouldn%E2%80%99t-ignore-youth-anymore

https://ypard.net/news/mentoring-changes-lives

https://ypard.net/mentoring

 

The youth are more likely to embrace new technological advancement in agriculture ( digital farming, digital marketing etc,) but they have one disadvantage, that is lack of space and captail to make real investments. this forum has the opptunity to adress policy issues and social economic barriers that hinder youth engagement in agriculture.  To me this is the opportunity to understand the youth dynamics and challenges and how they are approaching these obstacles

Commentaires sur le rapport 

L'avant projet met bien évidence l'importance de mieux comprendre les aspirations des jeunes, différenciées selon le sexe, la classe sociale, l’appartenance ethnique et autres formes de différence, afin de permettre la mise en place de systèmes alimentaires durables. C'est pertinent parce que dans toutes les initiatives visant à promouvoir la participation et l'engagement des jeunes dans les systèmes agro-alimentaires, leurs aspirations à eux-mêmes ne sont presque jamais considérées.

 

Références les plus récentes à prendre en compte

Mabiso, A., and Benfica, R. (2019) The narrative on rural youth and economic opportunities in Africa: Facts, myths and gaps. IFAD, Rural Development Report, Background Papers 21.

 

Informations en retour

1. Il est nécessaire de promouvoir la participation et l'emploi des jeunes dans l'agriculture et les systèmes alimentaires car l'agriculture est avant tout le secteur qui fournit les matières premières à l'alimentation des peuples, et face à une population mondiale vieillissante, il y a un besoin impératif pour tous les pays de renouveller la classe des acteurs agricoles. En Afrique où le secteur emploie 65% de la population, c'est d'autant plus important de revisiter le travail des jeunes dans le secteur face aux taux de sous-emploi visible et invisible très élevés. Les principaux problèmes qui amenuisent les efforts de participation des jeunes dans le secteur sont le manque d'appui technique continu, les efforts limités de profilage, et le financement. Plusieurs opportunités existent et dans tous les secteurs de la société pour intéresser les jeunes à l'agriculture : les arts et loisirs relatifs à l'agro-tourisme ; l'agro-entrepreneuriat, la finance agricole, les technologies et services agricoles et agroalimentaires ; les foires culturelles et agricoles ; les médias axés sur l'agriculture ; l'éducation, la formation et la recherche en agriculture ; l'alimentation, la santé et la nutrition des famille ; et les politiques agricoles, législations foncières, et l'administration en général.

 

2. En réalité de nombreux jeunes s'engagent déjà dans l'agriculture et les systèmes alimentaires, soit parce qu'ils sont intéressés par le secteur, soit parce qu'ils n'ont pas d'autre alternative. Cependant, nous faisons face au défi du maintien des jeunes dans le secteur parce que dans de nombreuses régions du monde, le secteur a bénéficié de plusieurs décennies de sous-investissement qui en ont fait un secteur fournissant l'alimentation de la population mondiale mais créant plusieurs pauvres et travailleurs avec des revenus non décents. Il serait compliqué d'encourager un jeune à se créer un avenir dans un secteur où il voit peu d'avenir pour lui et sa famille ou trop de difficultés pour se faire une place.

 

4. Les voies les plus prometteuses pour rendre les systèmes agricoles et alimentaires plus attrayants pour les jeunes sont dans les services (fourniture diverses, médias), la production, l'agroalimentaire, les technologies, la finance, l'éducation et formation, et l'élaboration de politiques.

 

5. Il faut des stratégies axées sur un meilleur profilage des jeunes afin d'identifier les impératifs de capacités par profil de jeune dans les systèmes agricoles et alimentaires. Un rapport récent ACED-Bénin (2017). Analyse des profils des jeunes dans le secteur agricole au Bénin : les impératifs de capacités illustre bien le besoin de ce type de stratégies primordiales à toute initiative visant à engager pleinement et de manière durable les jeunes dans les systèmes agro-alimentaires.

 

6. Parallèlement, et notamment dans les pays africains, nous avons un réel besoin de revoir les programmes et curricula d'éducation et de formation en agriculture et y intégrer des outils prouvés d'évaluation professionnelle et d'orientation de carrière afin de mieux accompagner les jeunes formés dans les centres d'entrepreneuriat agricole, ainsi que les jeunes sortis des universités, dans leur projet professionnel et plan de carrière. Par exemple, encourager les jeunes à se positionner dans la seule sphère de l’agro-business est un premier pas et peut faire d’eux les champions économiques de demain s’ils se positionnent sur différents maillons avec des moyens mis à leur disposition. Mais en plus, il faut en orienter et en équiper d’autres pour façonner des politiques agricoles plus inclusives, améliorer l’environnement des activités et affaires agricoles, produire des données agricoles, repenser la nutrition et la santé des familles, valoriser l’agriculture et l’alimentation par les médias, financer les acteurs du secteur agricole, etc. Et les jeunes ne peuvent pas se positionner s'ils ne connaissent pas mieux leurs compétences actuelles et ce qui les intéresse dans les système agricole et alimentaire.

 

Ariel Djomakon, Spécialiste en finance agricole et en développement rural