Forum global sur la sécurité alimentaire et la nutrition (Forum FSN)

Pourquoi la resilience?

Nous sommes de plus en plus fréquemment confrontés à des catastrophes et à des crises, à la fois naturelles et provoquées par l’homme, dans le monde entier.

Les catastrophes naturelles peuvent détruire des vies et gommer des années de développement en quelques heures, voire quelques secondes. Dans le monde entier, des populations sont de plus en plus exposées à des dangers naturels (sécheresses, inondations, ouragans, séismes, épidémies de maladies, etc.), à des crises provoquées par l’homme (chocs socio-économiques, conflits, etc.) et à des crises prolongées (des urgences complexes et prolongées conjuguant deux ou plusieurs aspects des crises antérieures) .

Les hommes et femmes qui dépendent de l’agriculture pour assurer leurs moyens d’existence sont souvent les plus sérieusement touchés en cas de crise ou de catastrophe, ce qui constitue une grave menace pour leur sécurité alimentaire et nutritionnelle. C’est pourquoi la FAO a mis au point un programme stratégique visant à renforcer la résilience qu’elle définit comme suit :

« La capacité de prévenir les catastrophes et les crises, ainsi que d’anticiper, d’absorber, de s'adapter à ou de se remettre de ces crises et ces catastrophes, de manière opportune, efficace et durable. Ces mesures impliquent la protection, la réhabilitation et l'amélioration des systèmes de moyens d’existence face aux menaces qui compromettent l’agriculture, la nutrition, la sécurité alimentaire, ainsi que la sûreté des aliments.

En d’autres termes, la résilience et la capacité des populations, des communautés ou des systèmes confrontés à des catastrophes ou à des crises de supporter les dommages causés et de se rétablir rapidement.

Étant donné le caractère multisectoriel des chocs et des facteurs de stress, de même que leurs effets sur les moyens d’existence, les solutions à appliquer pour renforcer la résilience doivent également être multisectorielles. Ces solutions doivent intégrer  différentes activités qui jusqu’à présent fonctionnent de manière cloisonnée: réduction des risques de catastrophe, gestion des risques agricoles, alerte rapide, aspects liés à l’humanitaire et au développement, liés au secteur de la sécurité alimentaire et de la nutrition. En résumé, le domaine de la résilience est encore très fragmenté et il est indispensable de mettre en place une coordination et une cohérence intersectorielles afin de parvenir à un concept commun de la résilience, de la façon de la mesurer et de l’analyser, de la superviser et de fournir les recommandations appropriées de politiques aux décideurs.

 

Pourquoi aujourd’hui ?

Le concept de résilience fait actuellement l’objet d’une attention croissante et sans précédent dans le monde entier. De nombreux cadres et programmes rendent compte de l’importance accordée à la résilience :

  • Le Cadre de réduction des risques de catastrophes de Sendai
  • La COP 21
  • Le Sommet humanitaire mondial 2016 (SHM 2016)
  • Les ODD - le nouveau cadre de suivi et d’évaluation inclut la résilience
  • Le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) - Cadre d’action

     

Quel est le rôle de l’échange de connaissances en matière de résilience ?

Le partage de connaissances a un rôle fondamental à jouer dans le renforcement de la résilience. Beaucoup d'efforts sont déployés autour de la résilience, tous les secteurs gagnent énormément en expérience, les progrès vont dans la bonne direction et des solutions individuelles sont apportées aux erreurs commises. Toutefois, si ces connaissances accumulées ne sont pas partagées, nous risquons de commettre les mêmes erreurs, de ne pas reproduire ni mettre à échelle les bonnes pratiques, et de perdre les occasions d’informer les politiques. Dans le même temps, l'abondance d'outils pour la sécurité alimentaire, la nutrition et la résilience met en évidence les besoins d'une plus grande harmonisation.

En conséquence, il est de plus en plus important d'améliorer les outils, de créer des synergies autour de la résilience et de faire face au danger évident de duplication des initiatives et de manque d’apprentissage.

Il est temps de réunir tous les intéressés et de créer ensemble une plate-forme sur la résilience comme lieu de rencontre aussi bien physique que virtuelle pour les nombreuses communautés qui s’impliquent dans le travail en faveur de la résilience, par exemple les communautés concernées par la réduction des risques de catastrophe, le changement climatique, la construction de la paix, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, le travail humanitaire et en faveur du développement, et bien d’autres.

Il est également temps de regrouper les différentes compétences en un même endroit : fournisseurs de données et d’informations, analystes et utilisateurs de données, spécialistes en suivi et évaluation, experts en gestion de l’information et des connaissances, gestionnaires de projets et de programmes, consultants politiques et décideurs.INFORMED

C’est en faisant face à ces défis de façon adéquate que des interventions plus efficaces pour la résilience pourront être réalisées et que des preuves convaincantes seront fournies aux décideurs pour conception de politiques plus adéquates. C’est précisément ce que le programme stratégique de la FAO sur la résilience a l'intention d’atteindre en créant une plate-forme de partage des connaissances et d'apprentissage sur la résilience, avec l’appui du programme INFORMED, soutenu financièrement par l’Union européenne.

A ce titre, nous organisons cette consultation en ligne autour de 3 grandes discussions auprès de la communauté de la résilience, ainsi que de la gestion de l’information et des connaissances afin de garantir que la plate-forme d’échanges de connaissances réponde aux besoins réels de la communauté de la résilience ; qu’elle favorise des synergies et une intégration efficaces avec des initiatives existantes ; et que la technologie, l’infrastructure, les produits et services offerts par cette plate-forme fassent une réelle différence vis-à-vis de la résilience des moyens d’existence et des politiques.

 

>>  Retourner à la page de la discussion