Initiative Pêches Côtières

Une initiative de réhabilitation des mangroves redonne espoir aux populations du delta du Saloum au Sénégal

L'IPC renforce le développement durable dans des zones riches en espèces

09/04/2021

9 avril 2021, Dakar, Sénégal – Au Sénégal, l'Initiative Pêches Côtières (IPC) vise à protéger les communautés tributaires de la pêche dans le delta du Siné Saloum et ses environs. 175 hectares d'écosystèmes de mangrove ont été gérés de manière durable en 2020 et une superficie équivalente a été reboisée en Côte d'Ivoire. L'Initiative investit dans les plantations de mangroves dégradées pour qu'elles redeviennent productives, mais aussi pour économiser ou reconstituer l'eau, enrayer l'érosion côtière et protéger les moyens de subsistance des populations. Les ostréicultrices du delta font partie de ce groupe: « Mon travail consiste à récolter des huîtres et des arches. Nous cherchons des huîtres dans les mangroves pour nourrir nos familles et les commercialiser. C'est comme ça que je gagne ma vie », a déclaré la présidente du groupe des femmes transformatrices de Diamniadio, Fatou Sarr.
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@FAO/Yacine Cissé
Les entrepreneurs comme Fatou Sarr participent activement à la protection des habitats naturels, qui sont le lieu de reproduction des espèces de poissons dont dépendent les communautés locales. « Si je travaille pendant deux ou trois jours, je peux gagner de l'argent pour couvrir mes dépenses. Nous trouvons un grand nombre de variétés de poissons dans les mangroves. La communauté Niominka connaît l'importance des mangroves, c'est pourquoi nous ne les détruisons pas », a déclaré Mme Sarr à propos de sa communauté locale de pêcheurs. L'IPC est un effort conjoint qui réunit des organismes internationaux de conservation ainsi que des organisations des Nations Unies telles que le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et la FAO, en vue de promouvoir des activités respectueuses du climat, tout en renforçant les chaînes de valeur de la pêche. La surpêche, une menace pour les mangroves Les sols des mangroves ont de multiples fonctions. Ils agissent comme des puits de carbone efficaces, retenant de grandes quantités de carbone et l'empêchant de pénétrer dans l'atmosphère. Le coordinateur de projet de la convention PNUE/Abidjan, Yacoub Issola, en est persuadé: « L'une des fonctions des mangroves est de stabiliser le sol ». « Si nous ne reboisons pas les mangroves aujourd'hui, les pluies et les différentes activités vont éroder les bases du sol. Or, une fois que ses bases auront disparu, il deviendra stérile, et rien ne pourra y pousser. Deuxièmement, tout le carbone piégé par les mangroves sera remobilisé et relâché dans l'atmosphère », a ajouté M. Issola. La Convention d'Abidjan fournit un cadre important permettant aux décideurs nationaux et aux gestionnaires de ressources de mettre en œuvre des mesures de contrôle pour la protection et le développement du milieu marin et des zones côtières de la région d'Afrique de l'Ouest et du Centre (WACAF). La magie des mangroves ne s'arrête pas là: elles servent aussi de zones de reproduction pour les poissons, de barrières contre les tempêtes et de sources de bois pour la construction et la cuisine. L'action de l'IPC pour éviter leur disparition passe par la sensibilisation des populations locales à l'importance d'entretenir un paysage propice à la biodiversité. Promouvoir une économie marine solide Le département de Foundiougne est un pôle principal du fleuve Siné Saloum dans la région de Fatick, plus au sud dans le Delta. Birama Diouf y vit et y travaille: « De nuit, je pêche la crevette, de jour, je pêche d'autres sortes de poissons. La pêche à la crevette fonctionne bien, surtout en cette période de l'année où les crevettes sont particulièrement abondantes », explique-t-il.
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@FAO/Yacine Cissé
« Les poissons trouvent toujours un abri dans les mangroves. Les crevettes s'y réfugient également et se nourrissent de l'écorce et des feuilles de la mangrove », ajoute-t-il. Les pêcheurs comme Diouf ne sont pas les seuls à défendre la pêche durable dans cette zone. Fatou Ndong Sarr préside la Fédération locale des groupements d'intérêt économique, qui aide à récolter les poissons dans la zone de mangrove, à préparer les stocks pour la consommation et à valoriser les sous-produits comme le miel. « Nous disposons d'une unité de transformation des produits conchylicoles. Nous gérons ici l'ensemble du processus de production, de la réception des matières premières à la transformation et au conditionnement, et une vingtaine de femmes travaillent avec nous », a-t-elle déclaré. La Fédération, qui a son siège à Niodior – une île du delta du Saloum –, investit pour que les femmes soient en mesure de gagner durablement leur vie grâce aux mangroves et aux poissons présents dans leurs écosystèmes. « Le Sénégal est un pays de pêche, mais des difficultés se posent en termes de gestion et de planification. Nos ressources nationales justifient des partenariats solides. Les étapes suivantes consistent essentiellement à aider les acteurs de la pêche à tirer le meilleur parti de leur potentiel de commercialisation », a déclaré le coordinateur national de l'IPC au Sénégal, Mamadou Seye, qui est également un représentant du ministère en charge du secteur de la pêche du pays. Alors que la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes (2021-2030) se met en place, l'IPC et ses partenaires avancent à grands pas pour améliorer la santé des écosystèmes des mangroves et leurs capacités de production.