FISH4ACP

Valoriser le potentiel
de la pêche et de l'aquaculture
en Afrique, dans le Caraïbes et le Pacifique

Au Guyana, des perspectives se dessinent pour renforcer la productivité et la durabilité des pêcheries de crevette seabob

L'évaluation de la chaîne de valeur de FISH4ACP fournit des recommandations sur les moyens d'accroître la durabilité de la pêche de la crevette seabob atlantique au Guyana.



18 août 2021 – Des représentants des secteurs privé et public, tels que des pêcheurs artisanaux et des transformateurs industriels, des prestataires de services, des ONG de protection de la nature et des fonctionnaires du gouvernement, se sont rencontrés dans le cadre d'un atelier de validation en ligne pour faire part de leurs commentaires sur l'analyse de la chaîne de valeur de la crevette seabob atlantique au Guyana, et identifier les moyens d'accroitre la durabilité de ce secteur clé.  

Avec une capture annuelle de 20 000 tonnes pour une valeur estimée à 50 millions de dollars, le Guyana est le plus grand producteur mondial de crevette seabob atlantique, la grande majorité des prises étant destinées aux marchés d'exportation. En effet, actuellement, seuls 5 % environ sont destinés à la consommation locale, bien que la demande ait progressivement augmenté ces dernières années.  

« La participation du Guyana au projet FISH4ACP vise directement à assurer le développement de l'ensemble de la chaîne de valeur, afin d'améliorer la productivité et la compétitivité de notre pêcherie de crevette seabob atlantique », a déclaré M. Zulfikar Mustapha, Ministre de l'agriculture du Guyana. Il a en outre souligné que ce travail sera réalisé avec le concours du Ministère guyanais de l'agriculture en général et du Département de la pêche en particulier. 

« Cette analyse de la chaîne de valeur est cruciale pour définir une vision sur les moyens d'accroître la productivité et la compétitivité de cette chaîne de valeur, tout en exploitant au mieux les opportunités existantes pour un aménagement durable et efficace des pêches », a déclaré Mme Gillian Smith, représentante de la FAO au Guyana. 

Les principaux résultats de l'analyse révèlent la présence marquée d'opérations de pêche de crevette seabob, tant industrielles qu'artisanales, et montrent que les États-Unis restent le principal marché d'exportation de la crevette seabob guyanaise, 65 % des exportations étant destinées à ce pays.  Cependant, l'analyse fait également apparaître que ces exportations ont considérablement diminué depuis 2017 en raison de facteurs tels que la diminution des captures, la forte présence d'algues sargasses, les perturbations potentielles liées à l'exploration pétrolière et gazière, la concurrence accrue sur le marché et les restrictions causées par la pandémie de COVID-19. 

En termes d'emploi, le segment industriel reste le plus grand employeur dans le secteur de la pêche à la crevette seabob. D'après l'analyse, plus de 1 000 emplois à temps plein sont recensés dans la chaîne de valeur de la crevette seabob. Néanmoins, les résultats montrent que la durabilité sociale de la chaîne de valeur est menacée par des problématiques liées au droit du travail et au pouvoir de négociation. Il est à noter que de nombreux emplois, notamment dans la filière artisanale, sont saisonniers en fonction de la disponibilité de la crevette seabob. Dans le secteur de la pêche artisanale, les entreprises sont pour la plupart détenues et financées par des familles, et il n'existe pratiquement aucune collaboration formelle. 

Fernando Ponz Cantó, ambassadeur de l'Union Européenne (UE) au Guyana, a reconnu l'importance de cette initiative pour le Guyana. « La nature inclusive de ce projet majeur s'aligne très bien sur les priorités de l'UE qui consistent à soutenir les moyens de subsistance et l'égalité pour tous. Cela revêt une importance particulière dans une chaîne de valeur où 40 % des femmes sont impliquées », a déclaré l'ambassadeur.    

À l'occasion de l'atelier, organisé par la FAO en partenariat avec le Ministère guyanais de l'agriculture, les participants ont examiné les résultats, identifié les défis et formulé des recommandations sur les moyens de renforcer la résilience et l'inclusion de la pêche tout en fournissant des produits de qualité à des marchés diversifiés et fiables. Les pêcheurs artisanaux ont exprimé le souhait de voir leur pêcherie gérée de manière durable et organisée comme la pêcherie industrielle. 

L'analyse de la chaîne de valeur a été menée par FISH4ACP en collaboration avec des partenaires régionaux, à partir d'un processus de collecte de données qui a impliqué des voyages sur les sites de débarquement, les marchés de poissons et les vendeurs, ainsi que des entretiens avec des experts et des parties prenantes de différents secteurs. « La première phase analytique du projet étant terminée, nous avons maintenant une feuille de route pour la mise en œuvre des futures activités », a déclaré Dawn Maison, coordinatrice du projet FISH4ACP au Guyana. « FISH4ACP travaillera de concert avec le Ministère de l'agriculture et ses partenaires au Guyana pour relever les défis actuels et créer une valeur économique, sociale et environnementale durable pour les générations futures », a-t-elle conclu.