FAO au Sénégal

L’eau fait renaître l’espoir: Au Sénégal, les citernes à eau offrent de nouvelles perspectives aux agricultrices

Membres de l'association paysanne Diapo Ande Ligueye (S'unir pour travailler). (c)FAO/Benedicte Kurzen/NOOR pour la FAO
12/10/2018

Comme beaucoup d'agriculrices du Sénégal, Guilé Mané avait bien du mal durant la saison sèche. Ici, les pluies peuvent être très faibles et très irrégulières, même pendant la saison des pluies. 

“Avant, nous travaillions dans les champs à la saison des pluies mais nous ne pouvions rien faire durant la saison sèche,” raconte Guilé, 39 ans, qui dirige une association paysanne baptisée Diapo Ande Ligueye (United to Work) dans son village de Keur Bara Tambédou. 

Le manque d'eau se traduisait par des pénuries de cultures et de nourriture, par des maladies plus fréquentes et par des recettes insuffisantes du peu que les agricultrices parvenaient à faire pousser et à vendre. 

“Parfois, les parents ne pouvaient même pas payer les frais de scolarité de leurs enfants tous les mois.” 

Guilé et les autres femmes devaient parcourir de longues distances pour aller chercher de l'eau pure et consacraient une grande partie de leurs revenus aux factures d'eau. 

Maintenant, se réjouit Guilé, sa vie a changé, grâce à un nouveau système de récolte et de stockage de l'eau mis en place dans le cadre du programme de la FAO “1 million de citernes pour le Sahel” qui cible les communautés rurales vulnérables dans les régions arides et semi-arides de cinq pays victimes de chocs climatiques. 

S'inspirant d'un projet mis en œuvre au Brésil dans le cadre du programme “Fome Zero” (Faim Zéro), cette initiative donne à des millions de personnes dans tout le Sahel accès à une eau potable. L'idée est d'améliorer les conditions de vie des familles en les aidant à accroître leur production pour se nourrir et en tirer des revenus, en améliorant leur santé, et enfin, en renforçant leur résilience, en particulier des femmes. 

“Nous avons commencé à cultiver pendant la saison sèche il y a à peine deux ans. Et maintenant, nous produisons même des légumes pour la vente – salades, oignons, piments, aubergines, menthe et ocra, etc.”

Les femmes, leurs familles et les maçons locaux ont été formés à la construction de citernes  propres à stocker de l'eau toute l'année. Les citernes emmagasinent l'eau récoltée du toit d'un hangar ou d'une remise. Les bénéficiaires et les maçons ont reçu une rémunération pour leur travail et les agricultrices ont reçu une formation en pratiques agricoles « intelligentes face au climat ». 

Guilé explique qu'elle et les agricultrices ont appris un tas de nouvelles choses de la FAO et de ses partenaires,  comment, par exemple, planifier les cultures dans un potager, créer une pépinière et garder le sol et les plantes en bonne santé. “Maintenant, nous pouvons tout faire toutes seules.” 

Guilé a remarqué que les familles locales sont en meilleure santé, en partie parce qu'elles consomment des aliments de meilleure qualité produits sur place toute l'année, grâce à des techniques naturelles et durables.

Le programme a également octroyé une autonomie financière aux femmes. Dans le cadre de l'association, les femmes ont créé un fonds avec les recettes de leurs ventes au marché. Chacune peut prélever de l'argent pour pourvoir aux dépenses de son ménage ou à ses dépenses personnelles, en le remboursant à la fin du mois. Ce qui permet aussi de ne pas déscolariser les enfants. 

“Certaines femmes ne pouvaient même pas s'occuper de leurs enfants quand ils tombaient malades. Le fonds de l'association a résolu ce problème. Il nous permet de nous entraider.” 

Les agricultrices envisagent désormais l'avenir en regroupant leurs bénéfices pour étendre leurs superficies cultivées, ce qui aurait été impensable sans eau. 

En donnant accès à une eau salubre et en investissant dans les moyens d'existence des populations rurales, la FAO leur donne le pouvoir de passer à l'action et de participer à l'objectif mondial « Faim Zéro ».

 

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