16.  SUIVI, TENUE DE REGISTRE, COMPATIBILIT� ET COMMERCIALISATION

16.0   Introduction

1. Une gestion ad�quate comporte un suivi r�gulier de vos �tangs, la tenue de relev�s pr�cis et la planification des op�rations de votre exploitation. Dans ces conditions, vous �tes en mesure, par exemple, de d�cider du moment opportun de la fertilisation des �tangs (voir chapitre 6) et de la quantit� d'aliments � distribuer aux poissons (voir chapitre 10). Vous pouvez en outre appr�cier la bonne utilisation de ces aliments de compl�ment et la vitesse de croissance des poissons, et planifier par ailleurs les op�rations d'empoissonnement, de transfert et de r�colte. Enfin et surtout, vous disposez d'informations pr�cises sur le montant des d�penses et des recettes li�es � votre exploitation piscicole.

Divers types de besoins en mati�re de suivi et de tenue de registre

2. L'importance des t�ches requises de suivi et de tenue de registre d�pend de plusieurs facteurs tels que:

3. Il est essentiel de d�finir l'approche la mieux adapt�e � votre contexte. En r�gle g�n�rale, plus l'exploitation est importante et de type commercial et plus le personnel est techniquement qualifi�, plus le syst�me de gestion sera d�taill�. Il importe particuli�rement que le syst�me de gestion soit bien adapt� � votre ferme piscicole et qu'il soit bien appliqu�. Il ne sert � rien de mettre au point un syst�me �labor�, si celui-ci est ensuite mal appliqu� ou appliqu� de fa�on incompl�te.

4. Comme vous l'avez vu dans un pr�c�dent manuel (voir Les �tangs et leurs ouvrages, section 1.8), la taille de la ferme piscicole, son niveau de production et le syst�me d'�levage mis en place peuvent varier consid�rablement. L'objet essentiel du pr�sent manuel, � savoir une exploitation piscicole � petite �chelle, peut inclure par exemple:

5. Les pisciculteurs de subsistance assurent g�n�ralement une production de poissons � temps partiel, tout en poursuivant plusieurs autres activit�s agricoles �galement � temps partiel. Leur objectif essentiel consiste � produire des aliments prot�iniques destin�s � leur famille. Toute production exc�dentaire de poissons pourra �tre �chang�e avec des voisins ou vendue sur un march� local afin d'obtenir un revenu en esp�ces.

6. Les pisciculteurs commerciaux consid�rent leur exploitation piscicole comme une petite entreprise commerciale. Ils ont pour principal objectif de gagner de l'argent en vendant du poisson et en r�alisant un b�n�fice.

7. D'autres pisciculteurs exploitent une ferme piscicole pour produire des aliments prot�iniques destin�s � leur famille et obtenir conjointement un revenu en esp�ces leur permettant d'acheter diff�rents produits. La production de poisson � titre lucratif reste g�n�ralement leur objectif de base, mais � une �chelle r�duite par comparaison aux pisciculteurs strictement commerciaux. Aux fins du pr�sent manuel, ils seront qualifi�s de pisciculteurs semi-commerciaux.

8. Les caract�ristiques types de ces trois grandes cat�gories de pisciculteurs artisanaux et leurs activit�s en mati�re d'�levage piscicole sont r�capitul�es au tableau 41.

En fonction de la cat�gorie qui vous int�resse, consultez les sections suivantes du manuel:

TABLEAU 41
Caract�ristiques g�n�rales des pisciculteurs artisanaux et de leurs activit�s piscicoles

Stocks piscicoles et indices utiles pour leur suivi

9. En tant qu'exploitant d'un �tablissement commercial de pisciculture, vous souhaiterez suivre de pr�s l'�tat de vos stocks de poissons. A cet eff et, il vous faut tout d'abord conna�tre les diff�rents indices ou param�tres commun�ment employ�s pour mesurer el comparer les r�sultats caract�risant les diff�rents stocks de fermes piscicoles, tels que leur croissance, leur niveau de production et leur taux de survie.

10. Les donn�es suivantes sont utilis�es pour d�crire la taille d'un stock piscicole

(a) Stock initial: un certain nombre et un certain poids de poissons sont stock�s dans l'�tang au d�but du cycle de production. On peut d�s lors d�finir les deux param�tres suivants:

(b) Stock pr�sent pendant le cycle de production: un certain nombre et un certain poids de poissons sont pr�sents dans l'�tang o� lis s'y d�veloppent. Toutefois, quelques-uns disparaissent parce qu'ils se sont �chapp�s ou parce qu'ils sont morts. Un param�tre important est alors:

(c) Stock final: de mani�re analogue, � la fin du cycle de production on a:

11. En ce qui concerne les modifications d'un stock piscicole au moment de la r�colte ou au cours d'une p�riode de temps donn�e:

(a) La r�colte d'un �tang est le poids total des poissons r�colt�s dans l'�tang.

(b) La production est l'augmentation du poids total observ�e au cours d'une p�riode d�termin�e. Il s'agit de la diff�rence entre la biomasse mesur�e � la fin et la biomasse mesur�e au d�but de la p�riode. Par exemple: 75 kg - 55 kg = 20 kg pour la p�riode allant du 4 juin au 4 juillet 1989 (30 jours).

(c) Le rendement est cette production rapport�e � l'unit� de surface. Par exemple, si la production d'un bassin de 500 m2 a atteint 20 kg, le rendement pendant cette p�riode a �t� de 20 kg � 500 m� =  0,040 kg/m�= 4 kg/100 m� ou 400 kg/ha.

(d) Le taux de production est la production exprim�e par unit� de temps jour, mois, ann�e, etc. Par exemple, une production de 20 kg en 30 jours correspond � un taux de production de 20 kg � 30 jours = 0,66 kg/jour

(e) Le taux de production �quivalent est le rendement exprim� par unit� de temps, g�n�ralement par jour ou par ann�e = 365 jours. Il vous permet de comparer la production obtenue au cours de diff�rentes p�riodes. Par exemple, un rendement de 400 kg/ha obtenu en 30 jours �quivaut � (400 x 365) � 30 = 4 866,7 kg/ha/an. Il peut �tre parfois int�ressant de calculer la moyenne journali�re du taux de production qui, dans ce cas, est �gale � 4 866,7 � 365 = 13,3 kg/ha/jour ou 1,33 g/m�/jour.

(f ) Le taux de survie est le pourcentage de poissons encore pr�sents dans l'�tang � la fin d'une certaine p�riode de temps; il doit �tre aussi proche que possible de 100 pour cent. Par exemple, si le nombre de poissons �tait de 1 200 au d�but de la p�riode consid�r�e et de 1 175 � la fin, le taux de survie au cours de cette p�riode a �t� de [(1 175 x 100) � 1200] = 97,9 pour cent; le taux de mortalit� a �t� de 100 - 97,9 = 2,1 pour cent

Note: Dans le cas d'un �levage en �tang, il est g�n�ralement impossible de calculer le taux de survie d'un stock de poissons pendant le cycle de production. Il vous faudra par cons�quent estimer ce taux et choisir une valeur ad�quate d'apr�s l'exp�rience recueillie, en tenant compte de l'esp�ce consid�r�e, de la qualit� de l'eau et des pertes dues aux pr�dateurs ou aux braconniers.

Exemple

Votre �tang (312 m�) a �t� empoissonn� avec 680 poissons et une biomasse initiale de 5,6 kg. A la fin du cycle d'exploitation (149 jours), la r�colte a �t� de 43,8 kg = 450 poissons. Vous pouvez alors calculer les donn�es suivantes:

12. Un stock de poisson est constitu� d'individus pour lesquels les param�tres suivants sont g�n�ralement estim�s:

(a) Le poids moyen (en g) obtenu en divisant la biomasse (en g) par le nombre total de poissons pr�sents.
(b) La croissance moyenne (en poids), c'est-�-dire l'augmentation du poids moyen au cours d'une p�riode de temps donn�e. Il s'agit de la diff�rence entre le poids moyen au d�but et � la fin de la p�riode.
(c) Le taux de croissance moyen, c'est-�-dire la croissance (en poids) exprim�e par unit� de temps, g�n�ralement un jour. On parle alors de taux de croissance journalier, obtenu en divisant la croissance pendant une p�riode donn�e par la dur�e de cette p�riode en jours. Il est calcul� soit pour une p�riode d�termin�e au cours du cycle d'exploitation, soit pour la totalit� de ce cycle.

Exemple

D'apr�s l'exemple ci-dessus, le poids moyen initial des poissons �tait de 5600 g � 680 poissons = 8,2 g, et le poids moyen final de 43 800 g � 450 poissons = 97,3 g. On a donc:

16.1   Activit�s de suivi pour des pisciculteurs de subsistance

Activit�s quotidiennes

1. Au moins une fois par jour, le pisciculteur doit visiter les �tangs et v�rifier que:

2. Le meilleur moment de la journ�e pour cette visite se situe de bonne heure le matin, lorsque les teneurs en oxyg�ne dissous risquent de devenir insuffisantes (voir section 2.5) et que le pisciculteur peut contribuer � pr�server le bon �tat de sant� des poissons. Une liste compl�te des points � v�rifier figure au tableau 42.

3. Si possible, une deuxi�me visite des �tangs devrait avoir lieu vers la fin de l'apr�s-midi, en particulier au cours des p�riodes critiques, lorsque des mesures peuvent �tre prises pour veiller � ce que les poissons restent en bonne sant� pendant la nuit.

Activit�s hebdomadaires ou � plus longs intervalles

4. Des contr�les plus d�taill�s doivent �tre faits une fois par semaine et de mani�re p�riodique (voir tableau 42) sur:

5. D�s que les �tangs sont vidang�s, v�rifiez soigneusement et remettez en �tat tous les ouvrages de r�gulation. Eliminez la v�g�tation et, dans la mesure du possible, les diff�rents organismes nuisibles. D�barrassez les �tangs de la vase exc�dentaire et utilisez-la pour fertiliser vos jardins.

6. En toutes circonstances, efforcez-vous de maintenir sous contr�le le d�veloppement de la v�g�tation terrestre et utilisez-la pour le compostage (voir section 6.4); prot�gez vos �tangs contre le braconnage (voir section 4.8).

TABLEAU 42
Activit�s de suivi pour pisciculteurs de subsistance

16.2   Activit�s de suivi pour des pisciculteurs commerciaux et semi-commerciaux

1. A ce niveau, les activit�s de suivi deviennent plus importantes. Plus le syst�me d'�levage devient complexe, plus le niveau de gestion s'intensifie et plus le suivi se complique. Le tableau 43 donne une liste des points importants � contr�ler, mais vous devez adapter ces indications � vos propres besoins.

Activit�s quotidiennes

2. Faites le tour de votre exploitation piscicole au moins une fois par jour et v�rifiez soigneusement les points suivants.

(a) L'arriv�e d'eau principale, les canaux d'alimentation en eau et les points d'arriv�e d'eau des �tangs assurent � tous vos poissons un approvisionnement en eau ad�quat, en particulier dans les �tangs de stabulation et dans l'�closerie.

(b) Tous les ouvrages des �tangs fonctionnent correctement.

(c) La qualit� de l'eau dans tous les �tangs est satisfaisante. Appr�ciez cela sur la base de votre exp�rience:

(d) L'utilisation des aliments de compl�ment est bonne. Modifiez en cons�quence la ration alimentaire (voir section 10.3). Observez le comportement des poissons en cas d'alimentation directe.

(e) La v�g�tation (dans les �tangs et autour), les animaux nuisibles (notamment le b�tail qui divague) et le braconnage sont bien maintenus sous contr�le.

3. Pr�voyez cette visite de la ferme piscicole t�t le matin, surtout quand la teneur en oxyg�ne dissous risque de devenir insuffisante (voir section 2.5). En pareilles circonstances, une deuxi�me visite (vers la fin de l'apr�s-midi) doit �galement �tre effectu�e pour pr�parer les �tangs pour la nuit.

Activit�s hebdomadaires ou � plus longs intervalles

4. Une fois par semaine, de pr�f�rence toujours le m�me jour de la semaine, proc�dez � des v�rifications plus compl�tes des ouvrages de r�gulation et organisez les travaux plus importants de remise en �tat. Si vous fertilisez ou chaulez r�guli�rement vos �tangs, prenez soin en outre de v�rifier la qualit� de l'eau en contr�lant la temp�rature, la transparence au disque de Secchi et, si possible, la teneur en oxyg�ne dissous, le pH et l'alcalinit� totale. Mesurez le plancton et contr�lez sa composition g�n�rale. Cette v�rification rev�t une importance particuli�re dans les �tangs d'alevinage. Si vous avez en magasin des stocks d'aliments, d'engrais, de produits de chaulage, etc., v�rifiez r�guli�rement les quantit�s disponibles et pr�parez les commandes des produits dont la quantit� est insuffisante.

5. A la suite de la vidange compl�te d'un �tang ou avant de le remplir � nouveau, v�rifiez soigneusement l'�tat des digues et des autres ouvrages pour d�celer la pr�sence de fuites et de dommages et r�parez-les correctement. Limitez soigneusement l'envasement, restreignez le d�veloppement des v�g�taux aquatiques et �liminez les organismes nuisibles, selon le cas. Si votre propri�t� comporte des zones accident�es, prot�gez les pentes contre l'�rosion (voir section 4.1).

TABLEAU 43
Activit�s de suivi pour pisciculteurs commerciaux et semi-commerciaux

1Le laps de temps entre deux successives est d'autant plus court que les d�penses d'alimentation sont �lev�es
Legende: (x) uniquement pendant les p�riodes criitiques (F)  uniquement en cas de fertilisation (C)  en cas de chaulage (xx) contr�le plus complet ou grosse r�paration (EV) �tang vidang� uniquement

Suivi des stocks piscicoles

6. Vous devez v�rifier r�guli�rement la croissance et l'�tat de sant� de vos poissons. En cas d'utilisation d'intrants peu co�teux et/ou occasionnels, tels que engrais ou aliments de compl�ment, cela peut �tre effectu� tous les mois. Par contre, si vos d�penses pour l'alimentation des poissons sont importantes, il est pr�f�rable de contr�ler vos stocks piscicoles plus souvent, par exemple toutes les deux semaines.

7. Vous devez surveiller r�guli�rement vos poissons pour plusieurs raisons:

8. Pour v�rifier l'�tat du stock piscicole pr�sent dans un �tang, il convient tout d'abord d'en obtenir un �chantillon fiable qui aura �t� p�ch� par exemple � la seine, � l'�pervier, au carrelet ou � la nasse (voir sections 8.2 et 8.3). En r�gle g�n�rale, cette p�che se fait de pr�f�rence en un point d'alimentation, de 15 � 30 minutes apr�s la distribution d'un peu d'aliments destin�s � attirer et � concentrer les poissons dans une zone relativement peu profonde de l'�tang.

9. N'oubliez pas qu'un bon �chantillon doit contenir:

10. A toutes fins pratiques, cela signifie que vous devez p�cher au moins 1 � 2 pour cent du nombre total de poissons pr�sents. A titre indicatif, vous pouvez �galement consulter le tableau ci-dessous qui donne le poids total minimal de l'�chantillon � pr�lever en fonction de la longueur totale moyenne des poissons pr�sents dans l'�tang.


11. Apr�s avoir recueilli un bon �chantillon de poissons, proc�dez comme suit:

(a) D�terminez et notez le poids total de l'�chantillon (voir section 8.6).

(b) Comptez les poissons et notez leur nombre total.

(c) Examinez soigneusement 10 � 15 poissons pour d�celer les signes �ventuels de maladies ou de pr�sence de parasites. Si n�cessaire, emportez-en quelques-uns dans votre local de travail pour les soumettre � un examen plus pouss� au microscope (voir section 15.3).

(d) Replacez le plus t�t possible les poissons vivants dans l'�tang.

12. Si l'�tang est peupl� d'une population mixte, vous devez non seulement recueillir un �chantillon plus important, mais aussi proc�der par �tapes.

(a) Si la population compte plusieurs cat�gories de tailles, par exemple petits et grands alevins et poissons de consommation, il faut tout d'abord trier votre �chantillon par taille (voir chapitre 12). Faites ensuite s�par�ment les mesures concernant chaque cat�gorie.

(b) Si votre �tang contient plusieurs esp�ces, par exemple des carpes communes et des tilapias, triez tout d'abord l'�chantillon par esp�ce (voir section 12.1). Proc�dez ensuite s�par�ment aux mesures concernant chaque esp�ce.

13. Introduisez ces donn�es dans vos registres/fiches d'�tang (voir section 16.6). Vous pouvez alors calculer diff�rents param�tres (voir section 16.0) qui vous permettront d'�valuer les r�sultats de la gestion de l'�tang depuis le dernier contr�le, par exemple:

14. D'apr�s votre exp�rience ant�rieure, dans votre propre ferme ou dans une ferme piscicole voisine, ces param�tres devraient vous permettre, si possible:

16.3   Notions d'�conomie � l'usage des pisciculteurs commerciaux

Facteurs de production

1. La motivation essentielle d'un pisciculteur commercial ou semi-commercial est de tirer un revenu de la production et de la vente du poisson. L'importance des revenus ainsi obtenus, � savoir le b�n�fice r�alis�, peut �tre associ�e � deux grandes cat�gories de facteurs de production.

(a) Les facteurs de production fixes d�signent les principaux actifs ou biens d'�quipement dont la taille ne varie pas d'un jour � l'autre et dont la dur�e de vie est plusieurs fois sup�rieure � celle de chaque cycle d'exploitation. Il s'agit par exemple du terrain et des ressources en eau (ou de l'acc�s � leur utilisation), des �tangs de pisciculture et de leurs ouvrages, des b�timents d'exploitation et des �quipements tels que v�hicules, pompes, m�langeurs d'aliments, doseurs d'oxyg�ne, outils et sennes .

(b) Les facteurs de production variables qui correspondent aux principaux articles de fonctionnement ou d'exploitation n�cessaires en quantit�s variables en fonction du niveau de la production piscicole. Il s'agit par exemple des juv�niles d'empoissonnement, des engrais, des aliments de compl�ment, du combustible, des pi�ces de rechange pour les v�hicules et diff�rents �quipements. La main-d'ceuvre - qu'il s'agisse du pisciculteur lui-m�me ou d'autres personnes - est �galement un facteur de production variable.

Diff�rents types de co�ts de production

2. Avant de r�aliser un b�n�fice, un exploitant de ferme piscicole commerciale doit tout d'abord payer les facteurs de production susmentionn�s. Toute d�pense consacr�e � l'exploitation de la ferme piscicole fait partie des co�ts de ce type, appel�s g�n�ralement co�ts d'exploitation. Ils sont donc qualifi�s de:

3. Les co�ts d'exploitation fixes restent les m�mes, quel que soit le niveau de la production piscicole d'une exploitation donn�e. Ils sont li�s aux facteurs de production fixes. Les plus importants concernent les d�penses d'amortissement et les co�ts financiers li�s aux investissements r�alis�s, ainsi que les co�ts li�s au droit annuel d'usage de l'eau, aux droits de location et d'exploitation, et � diff�rents frais fixes tels que le paiement des int�r�ts des emprunts.

4. Les co�ts d'exploitation variables, ou co�ts de fonctionnement, correspondent aux co�ts directement li�s � la production de la ferme piscicole et donc aux d�penses consacr�es aux facteurs de production variables d�crits ci-dessus

Note: On utilise parfois une cat�gorie suppl�mentaire - celle des co�ts d'exploitation semi-variables - c'est-�-dire des co�ts qui varient dans une certaine mesure en fonction du niveau de la production, mais sans toutefois y �tre directement li�s. Cette cat�gorie englobe parfois les frais de gestion, les d�penses consacr�es � des �quipements plus petits dont la dur�e de vie d�pend essentiellement de l'utilisation qui en est faite, ainsi que les d�penses administratives.

5. L' importance relative de ces co�ts varie en fonction du syst�me d'�levage et de la cat�gorie d'exploitation piscicole

(a) Hormis le co�t fixe de construction de l'�tang (souvent construit par le pisciculteur lui-m�me), les co�ts sont tr�s faibles et pratiquement n�gligeables dans le cas de pisciculteurs de subsistance.

(b) Ils sont l�g�rement plus importants dans le cas de pisciculteurs semi-commerciaux.

(c) Ils augmentent rapidement dans le cas de pisciculteurs commerciaux, au fur et � mesure de l'intensification du syst�me d'�levage et de l'augmentation du niveau de production. Il faut alors les prendre en compte de fa�on syst�matique et les g�rer

6. Dans tous les cas, cependant, il importe d'identifier les co�ts de mani�re aussi r�aliste que possible, pour �viter de consacrer inutilement du temps, de l'argent ou d'autres ressources � des op�rations inefficaces ou non rentables.

Les facteurs de production fixes se caract�risent par une dur�e de vie utile

7. Les facteurs de production de longue dur�e tels que �tangs, b�timents, �quipements et v�hicules subissent progressivement une usure.

8. A court terme, ils sont maintenus en �tat de fonctionnement gr�ce aux activit�s d'entretien qui impliquent l'achat de mat�riel et de pi�ces de rechange, ainsi que la main-d'ceuvre n�cessaire aux r�parations.

9. Apr�s un certain nombre d'ann�es, il faut toutefois les remplacer ou les r�nover Cette p�riode, appel�e vie utile, est plus ou moins importante, comme il apparait au tableau 44. Certains facteurs de production comme les b�timents et les �tangs ont une vie utile tr�s longue, tandis que d'autres comme les brouettes et les filets peuvent �tre compl�tement usag�s au bout de quelques ann�es.

TABLEAU 44
Dur�e de vie utile des ouvrages et des �quipements des fermes piscicoles
(en ann�es, en supposant une utilisation normale)

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10. Rappelez-vous qu'un usage soigneux et un entretien particuli�rement attentif permettront d'allonger d'au moins 50 pour cent la vie utile de la plupart des facteurs de production, En revanche, une utilisation n�gligente et un entretien inad�quat risquent de la r�duire fortement .

Les co�ts d'amortissement

11. Lorsque les facteurs de production durables viennent au terme de leur vie utile, ils sont normalement remplac�s. A ce stade, si le facteur de production consid�r� peut �tre vendu ou s'il conserve une certaine valeur, il aura une valeur r�siduelle. Afin de pouvoir le remplacer, l'exploitant piscicole devra disposer d'une somme �gale au montant du co�t de remplacement, d�duction faite de cette valeur r�siduelle.

12. La somme d'argent que l'exploitant piscicole doit mettre de c�t� chaque ann�e pour remplacer un �quipement particulier est appel�e co�t d'amortissement. Lorsque ce montant est mis de c�t� sous forme de sommes identiques retenues chaque ann�e de la vie utile de l'�quipement, il s'agit alors du co�t d'amortissement annuel. Les co�ts de ce type jouent un r�le particuli�rement important pour un exploitant piscicole commercial qui a engag� des sommes d'argent importantes pour construire des �tangs et pour acheter diff�rents types d'�quipements durables,

13. Puisque chaque �quipement s'use progressivement, sa valeur diminue. Chaque ann�e, le co�t de remplacement d'un �quipement particulier par un �quipement neuf est r�duit de son co�t d'amortissement annuel, suivant une r�gle que vous apprendrez � utiliser ult�rieurement pour proc�der � l'inventaire de votre ferme piscicole (voir section 16.7).

14. Pour calculer le co�t d'amortissement annuel simple d'un �quipement quelconque, il suffit de diviser le co�t de remplacement, diminu� de la valeur r�siduelle �ventuelle, par la dur�e de vie utile, Par exemple, si un b�timent de remplacement devait co�ter 5 000 $US et si le b�timent ancien vaut 1 000 $US en mat�riel, en ferrailles de r�cup�ration, etc., et si sa dur�e de vie utile probable doit �tre de 20 ans :

Co�ts financiers

15. Si l'exploitant utilise ses �conomies pour payer les facteurs de production fixes (co�ts d'investissement), il perd les int�r�ts potentiels relatifs � cette somme qu'il aurait pu obtenir aupr�s d'une banque si cet argent y avait �t� plac� au lieu d'�tre d�pens�. Sinon, lorsque la somme d'argent a �t� emprunt�e � une banque ou � quelqu'un d'autre, il faut verser des int�r�ts pour l'utilisation du montant d'argent consid�r�. Il s'agit en l'occurrence des int�r�ts sur investissement.

16. Si le pisciculteur doit utiliser ou emprunter un montant d'argent pour couvrir les co�ts d'exploitation avant de recueillir les revenus tir�s de ses ventes (les sommes en question constituant le fonds de roulement), cette op�ration comportera �galement des co�ts financiers.

17. G�n�ralement n�gligeables dans le cas des petits pisciculteurs, les co�ts financiers doivent �tre pris en compte lors du calcul des co�ts d'exploitation dans le cas de fermes piscicoles semi-commerciales ou commerciales de quelque importance.

Calcul du b�n�fice

18. L'argent recueilli par un pisciculteur gr�ce � la vente de son poisson constitue un revenu. En supposant que les prix restent inchang�s, ce revenu augmente lorsque les quantit�s vendues - output de la ferme - augmentent (voir diagramme 1, section 16.7, paras 18-21).

19. Toutefois, pour assurer une production de poisson, un pisciculteur commercial doit avoir acc�s � des facteurs de production et les utiliser, ce qui comporte des co�ts. Les co�ts totaux de production augmentent donc en fonction de l'output de la ferme.

20. Le b�n�fice r�alis� par un pisciculteur est �gal � la diff�rence entre les revenus des ventes et les co�ts totaux de production (voir diagramme 2,section 16.7, paras 18-21).

(a) Dans le cas de pisciculteurs semi-commerciaux ayant consacr� des investissements relativement r�duits � des facteurs de production fixes et dont les besoins en fonds de roulement sont limit�s, les co�ts d'amortissement et les co�ts financiers peuvent �tre n�glig�s. En outre, si vous omettez de tenir compte du co�t pour le temps consacr� � ce travail par vous ou votre famille, le b�n�fice sera �gal aux recettes obtenues.

(b) Dans le cas de pisciculteurs commerciaux qui ont davantage investi dans les facteurs de production fixes, deux types de b�n�fices doivent �tre envisag�s:

21. Lorsque les revenus sont sup�rieurs aux co�ts totaux, l'exploitation piscicole d�gage un b�n�fice r�el. Si cela n'est pas le cas, l'exploitation enregistre une perte et il faut prendre des mesures pour rem�dier � cette situation (voir section 16.7), .

22. Les indications des sections 16.5 et 16.6 vous apprendront � tenir une comptabilit� pr�cise de votre exploitation piscicole, de fa�on � pouvoir p�riodiquement d�terminer le revenu total de vos ventes de poissons, les co�ts d'exploitation correspondants et, si n�cessaire, les co�ts d'amortissement. Sur la base de ces donn�es, les pisciculteurs commerciaux �tabliront une estimation des b�n�fices bruts et nets. Ils seront alors en mesure d'�valuer plus pr�cis�ment leurs r�sultats en tant qu'exploitants piscicoles commerciaux et d'am�liorer ces r�sultats par l'adoption de pratiques de gestion appropri�es (voir section 16.7).

16.4   Tenue de registres et comptabilit� � l'usage de pisciculteurs de subsistance

1. Les pisciculteurs de subsistance n'ont besoin de tenir que des registres simples, qui doivent leur permettre de conna�tre mois par mois:

2. A la fin de l'ann�e, les registres ci-dessus fourniront des informations sur les points suivants:

Tenue rationnelle de fiches journali�res

3. Il est possible d'utiliser chaque jour une simple fiche pour enregistrer pendant un mois toutes les activit�s de pisciculture, le montant de toutes les d�penses effectu�es et les donn�es d�taill�es concernant la production piscicole. Cette fiche s'appelle fiche journali�re. Vous pouvez mettre au point une fiche semblable � l'exemple reproduit ci-apr�s dans un petit cahier d'�colier en utilisant une double page par fiche. Utilisez de pr�f�rence du papier quadrill�. Il vous faudra 12 fiches pour �tablir les relev�s correspondant � une ann�e enti�re.

4. Toute activit�, par exemple le travail effectu� � la ferme piscicole et les �quipements achet�s pour son fonctionnement, doit �tre imm�diatement not�e avec les donn�es pertinentes correspondantes, telles que le montant des d�penses effectu�es, Ie nombre de poissons r�colt�s et le nombre de poissons donn�s ou vendus. Il est important de noter ces d�tails sit�t qu'ils sont connus. Ne remettez jamais cette t�che au lendemain ou � une dite ult�rieure parce qu'il en r�sulterait des erreurs et des relev�s erron�s.

5. Le mieux est d'avoir toujours avec soi un petit carnet de poche ainsi qu'un crayon ou un stylo de fa�on � pouvoir noter � tout moment et sur place tout ce que vous souhaitez relever. Une fois rentr� chez vous et de pr�f�rence le m�me jour, transcrivez ces notes au brouillon sur votre fiche journali�re. Ensuite, rayez de votre carnet de poche les donn�es transcrites, de fa�on � �viter toute transcription en double, ce qui r�sulterait aussi en erreurs et relev�s d�fectueux.

6. Chaque fiche est utilis�e pendant un mois. A la fin du mois, additionnez les diff�rentes colonnes pour obtenir les totaux du mois.

Exemple

Vous exploitez deux petits �tangs de pisciculture (150 m� et 195 m�) dont la production de tilapias du Nil vous permet de r�pondre aux besoins de votre famille et parfois d'�changer ou de vendre des poissons sur place. L'alimentation de vos poissons est assur�e essentiellement par la nourriture naturelle produite par compostage de d�chets agricoles. Vous n'utilisez des travailleurs journaliers que pour des travaux importants et vous les payez en nature, g�n�ralement avec des poissons de vos �tangs. Pour le mois de janvier 1989, votre fiche journali�re (huit colonnes) se pr�sente comme indiqu� sur la fiche A.

FICHE  A
Fiche journali�re � l'usage de pisciculteurs de subsistance

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Notez les points suivants.

(a) Colonne 2: indications br�ves mais pr�cises sur les activit�s. Par exemple, le 3 janvier r�colte de quelques poissons � consommer et enl�vement de quelques poissons morts; pr�cisez l'�tang de provenance. Le 8 janvier, notez le nom de la personne qui a travaill�. Le 28 janvier, notez qui a re�u un certain nombre de poissons. Si possible, notez le temps consacr� � la pisciculture par vous-m�me et votre famille.

(b) Colonne 3: notez le montant pay� en esp�ces en monnaie locale pour les articles � acheter.

(c) Colonne 4: notez le nombre de poissons r�colt�s et mentionnez entre parenth�ses le nombre de poissons morts.

(d) Colonne 7: lors de la vente de poissons effectu�e le 10 janvier, notez le nombre (n) de poissons vendus, mais aussi, dans la mesure du possible, le poids total (en kg). Cela vous aidera � d�terminer ensuite la poids moyen de chaque poisson.

(e) Colonne 8: notez le montant en monnaie locale de vos ventes. Il s'agit de votre revenu, en esp�ces.

(f ) A la fin du mois, faites le total des chiffres inscrits dans les colonnes 3 � 8. En janvier 1989, vos d�penses se sont �lev�es � 2 750 FCFA. Vous avez r�colt� 165 poissons dont 19 ont �t� donn�s � des travailleurs occasionnels et 21 ont �t� conserv�s pour votre famille. Vous avez vendu le reste (125 poissons d'un poids total de 22,8 kg) � vos voisins pour un montant total en esp�ces de 14 788 FCFA.

(g) V�rifiez vos calculs: additionnez le nombre total de poissons des colonnes 5, 6 et 7. Le chiffre obtenu doit �tre �gal au total de la colonne 4, soit dans ce cas: 19 + 21 + 125 = 165 poissons.

Contr�le de la gestion piscicole en fin d'ann�e

7. Pr�parez une fiche simple sur laquelle vous transcrivez � la fin de chaque mois les totaux �tablis au bas de chaque colonne de la fiche journali�re. Il est alors tr�s facile � la fin de l'ann�e d'additionner ces totaux de fa�on � pouvoir appr�cier la plus ou moins bonne gestion de votre activit� piscicole. Cette fiche simple s'appelle bilan annuel (fiche B). Elle fournit une r�capitulation sur une ann�e enti�re de l'ensemble des co�ts et des revenus li�s � la pisciculture.

8. Le mieux est de pr�parer un bilan annuel de ce type (voir exemple ci-apr�s) � la fin du m�me cahier d' �colier dont l'utilisation �tait sugg�r�e pour �tablir les 12 fiches journali�res. En proc�dant de cette fa�on, toutes les fiches concernant votre pisciculture pour une ann�e donn�e sont regroup�es dans un seul et m�me document.

Exemple

En suivant l'exemple ci-dessus concernant le mois de janvier 1989, transcrivez les totaux obtenus au d�but du mois de f�vrier dans votre bilan annuel pour 1989 (fiche B). Transcrivez chaque mois les chiffres obtenus. Remplissez la colonne 6 en ajoutant le contenu des colonnes 4 et 5, de fa�on � obtenir le nombre total de poissons donn�s chaque mois. Puis, au d�but de l'ann�e 1990 proc�dez comme suit:

(a) Additionnez les donn�es de chacune des colonnes 2 � 8 s�par�ment, de fa�on � obtenir les totaux relatifs � 1989.

(b) Calculez le poids moyen des poissons r�colt�s d'apr�s les indications de la colonne 7, en divisant le poids total par le nombre total. Rappelez-vous que 1 kg = 1 000 g.

(c) Calculez le prix moyen de 1 kg de poisson en 1989. Divisez le revenu total des ventes de poissons (colonne 8) par leur poids total (colonne 7).

(d) Pour obtenir le poids total des poissons donn�s, multipliez leur poids moyen (voir b) ci-dessus) par le nombre total de poissons donn�s (colonne 6).

(e) D�terminez la valeur totale des poissons donn�s. Multipliez le prix moyen (voir c) ci-dessus) par le poids total des poissons donn�s (voir d) ci-dessus).

(f) D�terminez la valeur totale des poissons r�colt�s en 1989. Ajoutez la valeur totale des poissons donn�s (voir e) ci-dessus) au revenu total des ventes de poissons (colonne 8).  

(g) Evaluez la qualit� (ou les probl�mes) de la gestion piscicole pendant l'ann�e. D�duisez de la valeur totale des poissons r�colt�s (voir f) ci-dessus) les d�penses totales consacr�es � la pisciculture (colonne 2).

(h) Si le r�sultat est positif, vous avez retir� un profit de la pisciculture. Estimez si possible (d'apr�s les indications consign�es dans les fiches journali�res) le temps pass� par vous et votre famille correspondant aux gains r�alis�s.

(i) Si le r�sultat est trop faible ou n�gatif, vous devez alors r�examiner soigneusement vos fiches journali�res pour d�terminer par exemple:

FICHE B
Bilan annuel � l'usage de pisciculteurs de subsistance
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Poids moyen du poisson r�colt� = (colonne 7) = 22,8 kg ou 222 800 g � 906 = 246 g
Poids total du poisson donn� = (6) x poids moyen = 341 x 246 g = 83 886 g, soit 83,9 kg
Prix moyen du poisson/kg = (8) � poids (7) = 134 188 FCFA � 222,8 kg = 602 FCFA/Kg
Valeur totale du poisson donn� = poids total x prix moyen = 84 kg x 602 FCFA/kg = 50 568 FCFA
Valeur totale du poisson r�colt� = 50 568 FCFA + 134 188 FCFA = 184 756 FCFA
Revenu net de la pisciculture = 184 756 FCFA - 14 300 FCFA = 170 456 FCFA
Taux de mortalit� (observ�) = (23 � 1 247) x 100 = 1,8 pour cent

16.5   Tenue de registres et comptabilit� � l'usage de pisciculteurs semi- commerciaux

1. Les pisciculteurs semi-commerc�aux doivent tenir des relev�s semblables mais plus d�taill�s de leurs d�penses et de leur production. Par exemple:

2. Si le fermier obtient un revenu relativement important de la pisciculture, il doit s'efforcer d'adopter au moins certaines des suggestions formul�es plus loin, � l'intention des pisciculteurs commerciaux (voir section 16.6).

Tenue de fiches journali�res

3. Il est sugg�r� dans l'exemple ci-apr�s d'utiliser une simple fiche (fiche C) pour consigner chaque mois tous les chiffres concernant les activit�s, les d�penses et la production de poissons de la ferme piscicole. Il s'agit d'une fiche journali�re pr�sentant les caract�ristiques suivantes, comme indiqu� dans l'exemple:

4. Adaptez votre fiche journali�re � vos propres besoins. Vous pouvez par exemple pr�voir un nombre diff�rent d'�tangs ou vouloir comptabiliser le nombre d'heures de travail pass�es. Pr�parez ce type de fiches de pr�f�rence dans un cahier d'�colier quadrill�, en utilisant une double page par fiche, Il faudra 12 fiches par ann�e.

5. Notez imm�diatement, si possible sur place, toutes les activit�s et les informations correspondantes. Le fait de remettre � plus tard sera une cause d'erreurs et se traduira par des relev�s inexacts. Conservez sur vous un petit carnet de poche ainsi qu'un crayon ou un stylo, pour pouvoir prendre des notes au brouillon. Une fois rentr� chez vous, transcrivez d�s que possible ces notes sur votre fiche journali�re. Ensuite, rayez de votre carnet les donn�es transcrites, de fa�on � �viter toute transcription en double, source d'erreurs suppl�mentaires.

6. A la fin de chaque mois, additionnez les colonnes 3 � 13 pour obtenir les totaux mensuels

Exemple

Votre exploitation piscicole se compose de quatre petits �tangs (environ 200 m2 chacun) dans lesquels vous produisez des carpes communes. Une partie de la r�colte est conserv�e pour les besoins de votre famille ou donn�e � des travailleurs occasionnels. Compostage et fumure sont utilis�s pour accroitre la production de nourriture naturelle. Une certaine quantit� d'aliments de compl�ment � bon march� est distribu�e de temps � autre. Les journaliers embauch�s pour les travaux importants sont pay�s en nature avec le poisson r�colt�. La fiche C est la fiche journali�re (13 colonnes) d'avril 1989.

FICHE C
Fiche journali�re � l'usage de pisciculteurs semi-commerciaux

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Notez les points suivants :

(a) Colonne 2: relev� succinct mais pr�cis des activit�s. Certains jours (par exemple le 6 avril), plusieurs activit�s peuvent �tre not�es. Certaines d'entre elles ne sont associ�es ni � une d�pense ni � une r�colte de poissons (fertilisation les 3, 15, 20 et 28 avril), mais il est alors indiqu� de noter le temps consacr� � chacune d'elles.

(b) Colonnes 3 � 5: Inscrivez le montant des d�penses en monnaie locale (ici en francs CFA), r�gl�es en esp�ces pour les achats effectu�s.

(c) Colonnes 6 � 9: inscrivez �galement (entre parenth�ses) le nombre de poissons morts constat�.

(d) Colonne 12: lors d'une vente de poissons (10 avril), inscrivez le nombre total (n) et le poids total (en kg).

(e) Colonne 13: notez le montant en monnaie locale des recettes des ventes de poissons. Il s'agit de votre revenu en esp�ces.

(f ) A la fin du mois, additionnez les chiffres des colonnes 3 � 13 pour obtenir les totaux relatifs au mois d'avril 1989.

(g) V�rifiez vos calculs :

Contr�le de la gestion piscicole en fin d'ann�e

7. Pr�parez un bilan annuel (fiche D) semblable � celui de l'exemple ci-apr�s mais adapt� aux donn�es consign�es dans vos fiches journali�res. Le plus simple consiste � �tablir ce bilan � la fin du cahier d'�colier contenant les fiches, afin de regrouper tous les documents relatifs � une ann�e,

8. Au d�but de chaque mois, transf�rez les totaux obtenus � la fin du mois pr�c�dent au bas des colonnes de la fiche journali�re. Compl�tez les colonnes 5, 10 et 13 indiquant le montant total des d�penses engag�es, ainsi que les nombres de poissons r�colt�s et donn�s pendant le mois.

9. A la fin de l'ann�e, faites les totaux de toutes les colonnes (sauf les colonnes 11 et 12), afin d'obtenir les chiffres de d�penses totales, de production totale et de revenus totaux pendant l'ann�e en question. A partir de ces donn�es, �valuez le b�n�fice net (ou la perte nette) tir� de la pisciculture. Ce chiffre vous donne une mesure quantitative de l'efficacit� (ou de l'inefficacit�) de la gestion de votre ferme piscicole pendant cette ann�e

(a) Un profit �lev� refl�te une bonne gestion. Tachez d'accro�tre ce b�n�fice d'ann�e en ann�e en am�liorant votre gestion.

(b) Si le b�n�fice obtenu est trop faible ou si vous enregistrez une perte, �tudiez soigneusement vos fiches journali�res pour en trouver les causes probables. Posez-vous notamment les questions suivantes:

Exemple

D'apr�s les donn�es de l'exemple cl-dessus relatif au mois d'avril 1989, un bilan annuel complet est �tabli au d�but de l'ann�e 1990, apr�s qu'ont �t� transcrits pour chaque mois les totaux des relev�s quotidiens (fiche D). Les colonnes 5, 10 et 13 ont �t� remplies chaque mois. Proc�dez ensuite de la fa�on suivante:

(a) Additionnez les donn�es inscrites dans chacune des colonnes 2 � 15, � l'exception des colonnes 11 et 12, de fa�on � calculer les totaux pour 1989.

(b) Calculez successivement, comme indiqu�:

(c) Estimez le b�n�fice net (ou la perte) de votre exploitation piscicole en 1989, en d�duisant les d�penses totales (colonne 5) de la valeur totale du poisson r�colt�. Il s'�l�ve � 162 324 FCFA.

(d) Comparez ce b�n�fice � ceux obtenus les ann�es pr�c�dentes et � ceux observ�s dans des conditions similaires dans les fermes piscicoles voisines.

(e) Tirez-en les conclusions quant � l'efficacit� de votre gestion en 1989. Tachez de d�terminer les dispositions � prendre pour obtenir de meilleurs r�sultats en 1990 en �tudiant bien tous les relev�s �tablis.

FICHE D
Bilan annuel � l'usage de pisciculteurs semi-commerciaux

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Poids moyen du poisson r�colt� = (colonne 14) = 226,9 kg ou 226 900 g � 1 013 = 224 g
Poids total du poisson donn� = (13) x poids moyen = 456 x 224 g = 102 144 g soit 102,1 kg
Prix moyen du poisson/kg = (15) � poids (14) = 159 846 FCFA � 226,9 kg = 704 FCFA/kg
Valeur totale du poisson donn� = poids total x prix moyen = 102,1 kg x 704 FCFA/kg = 71 878 FCFA
Valeur totale du poisson r�colt� =  71 878 FCFA + 130 846 FCFA = 202 724 FCFA
Revenu net de la pisciculture = 202 724 FCFA - 40 400 FCFA = 162 324 FCFA

16.6   Tenue de registres � l'usage de pisciculteurs commerciaux

1. Lorsqu'une exploitation piscicole artisanale devient une entreprise � caract�re plus commercial, la tenue de relev�s pr�cis et d�taill�s devient une t�che importante que le responsable de l'exploitation piscicole doit accomplir r�guli�rement pour diff�rentes raisons.

(a) Les relev�s de gestion d'�tang serviront � analyser la production de chaque �tang et � d�terminer l'origine des bons ou des mauvais r�sultats obtenus.

(b) Les relev�s financiers de toutes les transactions, aussi bien en nature qu'en esp�ces, permettront au responsable de l'exploitation de rester parfaitement inform� du montant des d�penses et des recettes. Ces relev�s lui permettront de v�rifier le caract�re satisfaisant des r�sultats de l'exploitation piscicole en tant qu'entreprise commerciale.

(c) Les relev�s de bonne qualit� permettront une d�finition rigoureuse des pratiques de gestion futures et autoriseront leur planification et leur financement d�taill� suffisamment longtemps � l'avance

Diff�rents types de registres � tenir

2. Il existe plusieurs types de registres susceptibles d'�tre utilis�s dans le cadre de la gestion d'une entreprise de ce genre; ils concernent les aspects suivants:

3. Le tableau 45 donne une description succincte des registres �ventuellement utilisables; ces documents sont par ailleurs pass�s en revue dans les sections suivantes. Etudiez-les et retenez ceux qui pr�sentent le plus d'int�r�t pour votre entreprise. Il est pr�f�rable de se procurer une machine � calculer pour garantir l'exactitude des calculs. La possibilit� d'imprimer les r�sultats facilite la r�alisation de contr�les plus rigoureux.

TABLEAU 45
Registres et fiches utiles pour les pisciculteurs commerciaux

Comment relever les donn�es relatives � des stocks piscicoles commerciaux

4. La fiche s�par�e qui doit �tre �tablie pour chaque �tang comprend trois parties distinctes (fiche 1).

5. La section relative aux donn�es d'empoissonnement (colonnes 1 � 6) mentionne les dates, les esp�ces (sous forme d'abr�viations telles que TN pour Tilapia nilotica et CG pour Clarias gariepinus), le nombre de poissons, leur poids total (en kg) et leur poids individuel moyen (en g). L'origine des poissons, leur prix, leur �tat, etc., peuvent �tre inscrits sous la rubrique Remarques. Le poids total du stock (biomasse initiale) figure au bas de la colonne 4.

6. La section relative aux r�coltes (colonnes 7 � 11) mentionne les dates, les esp�ces (avec les abr�viations utilis�es plus haut), le nombre de poissons, leur poids total (en kg) et leur poids moyen (en g). D'apr�s ces indications, les param�tres ci-apr�s sont calcul�s, puis report�s dans la section Suivi (voir �galement section 16.0).

(a) La production de poisson (en kg, colonne 12) relative � chaque esp�ce et � chaque cat�gorie de poids (lorsque certaines esp�ces se sont reproduites dans l'�tang, comme dans le cas pr�sent T. nilotica). Cette production est �gale � la r�colte, sauf lors de la r�colte finale des poissons qui ont servi initialement � empoissonner l'�tang. La production est alors �gale � la r�colte diminu�e du poids du stock initial. Par exemple, consid�rons une r�colte de 368,9 kg de tilapias du Nil de taille importante r�alis�e le 15 novembre. Leur production est de 368,9 kg - 122,5 kg = 246,4 kg.

(b) La dur�e du cycle de production (exprim�e en jours, colonne 13).

(c) Les taux de production moyens (en kg/100 m�/an colonne 14) sont obtenus pour chaque esp�ce et pour chaque cat�gorie de poids par la formule [(production totale en kg x 365) � (superficie de l'�tang exprim�e en 100 m� x n jours)]; par exemple, pour de grands tilapias, le taux de production sur une p�riode de 166 jours a �t� de [(246,4 kg x 365) � (31,21 x 166 jours)] = 17,36 kg/1 00 m�/an

(d) Le taux moyen de production par �tang concernant l'ensemble des peuplements et pour la p�riode consid�r�e (exprim� en kg/100 m�/an) est obtenu de mani�re analogue � la derni�re ligne de la colonne 14 � partir de la production totale = r�colte totale - poids total initial; par exemple, 601,5 kg  - 149,8 kg = 451,7 kg et (451,7 kg x 365) � (31,21 x 166 jours) = 31,8 kg/100 m�/an.

(e) Les taux moyens de croissance des poissons (en g/jour, colonne 15) sont estim�s par [(poids moyen � la r�colte - poids moyen � l'empo�ssonnement) � n jours)]. Par exemple, pour des tilapias ce taux a �t� de [(122,7 g - 20 g) � 166 jours)] = 0,62 g/jour.

(f ) Les taux de survie (en pourcentage, colonne 16) sont obtenus en rapportant pour chaque esp�ce le nombre total de poissons stock�s (NS) au nombre total de poissons r�colt�s (NR), soit: [(NR x 100) � NS)]; par exemple, pour des tilapias avec NR = 150 + 3 007 = 3 157, le taux de survie a �t� de [(3 157 x 100) � 6 125] = 51,5 pour cent; ce taux peut �tre v�rifi� � partir du nombre de d�c�s effectivement observ�s.

(g) Sous la rubrique Remarques (colonne 17), notez d'autres informations telles que prix de vente des poissons, destination apr�s r�colte, �tat des poissons, etc.

7. La section relative aux contr�les p�riodiques des stocks piscicoles (colonnes 18 � 30) contient toutes les donn�es recueillies sur �chantillons, notamment: date d'�chantillonnage, esp�ce, effectif de l'�chantillon, poids total (en kg) et poids moyen (en g). Ces donn�es permettent de calculer les param�tres suivants (voir �galement la fin de la section 16.0).

(a) Dur�e de la p�riode consid�r�e (n jours depuis le dernier �chantillonnage, colonne 23)

(b) Croissance individuelle moyenne des poissons au cours de la p�riode (en g, colonne 24), calcul�e d'apr�s la colonne 22 comme �gale � la diff�rence entre les poids moyens actuels et pr�c�dents.

(c) Taux moyen de croissance des poissons (en g/jour, colonne 25). Divisez la croissance moyenne (colonne 24) par le nombre de jours (colonne 23).

(d) Taux de survie estim� (en pourcentage, colonne 26). Valeur arbitraire choisie d'apr�s l'exp�rience ant�rieure et les relev�s �tablis, et en fonction de l'historique du lot particulier de poissons peuplant l'�tang.

(e) Nombre total estim� de poissons pr�sents dans l'�tang (colonne 27). Multipliez le nombre de poissons pr�sents au d�but de la p�riode consid�r�e (colonne 27, une ligne au-dessus) par le taux de survie estim� (colonne 26). Par exemple, � la date du 19 juin, ce nombre est estim� � (6 125 poissons x 0,90) = 5 512 poissons.

(f) Biomasse estim�e des poissons pr�sents (en kg, colonne 28). Multipliez le poids moyen (colonne 22) par le nombre de poissons pr�sents (colonne 27).

(g) Production estim�e des poissons pendant la p�riode (en kg, colonne 29). D�duisez la biomasse de poisson au d�but de la p�riode (colonne 28, une ligne au-dessus) de la biomasse pr�sente � ce jour.

(h) Sous la rubrique Remarques (colonne 30), notez toute information utile propre � am�liorer la connaissance des conditions en pr�sence dans l'�tang, notamment les caract�ristiques d�taill�es de la proc�dure d'�chantillonnage, l'apparition d'une nouvelle cat�gorie de poids imputable � la reproduction sur place de certaines esp�ces, etc

Note: Pour �viter des erreurs, inscrivez sur cette fiche certaines des donn�es d'empoissonnement, comme not� sur la fiche 1 pour le 1er juin (empoissonnement de tilapias) et le 20 juillet (empoissonnement de Clarias).

FICHE 1
Suivi des stocks piscicoles des �tangs de fermes commerciales
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Contr�les p�riodiques des stocks piscicoles
293b.GIF (40791 byte)

Relev� des donn�es relatives � l'alimentation et au chaulage/fertilisation des �tangs

8. La fiche 2 permet d'effectuer un relev� simple correspondant � chaque �tang; elle est utilis�e avec la fiche 1 d�crite plus haut. Les donn�es recueillies portent sur les deux aspects suivants:

9. Les donn�es relatives � la distribution d'aliments (colonnes 31 � 40) comprennent:

(a) P�riode pendant laquelle l'alimentation n'a pas �t� modifi�e. Cette p�riode correspond g�n�ralement au laps de temps �coul� entre deux �chantillonnages successifs des stocks � des fins de suivi (voir ci-dessus).

(b) Dur�e de cette p�riode (en jours, colonne 32).

(c) Biomasse estim�e des poissons pr�sents dans l'�tang (en kg, colonne 33). Obtenez cette valeur pour le premier jour de la p�riode consid�r�e (fiche 1, colonne 28).

(d) Type d'aliment (colonne 34), par exemple dr�che de brasserie (DB), son de riz (SR), tourteau de graines de coton (TC). L'alimentation peut �galement se composer d'un m�lange plus complexe de diff�rents ingr�dients que l'on peut d�signer par un code, par exemple 154, 823, etc., dont la d�finition est indiqu�e s�par�ment.

(e) Taux journalier d'alimentation (TJA, en pourcentage de la biomasse des poissons et par jour, colonne 35). Cette valeur est choisie en fonction des conditions locales (voir section 10.3).

(f) Ration journali�re � distribuer r�guli�rement pendant la p�riode consid�r�e (en kg/jour, colonne 36). Multipliez la biomasse de poissons (colonne 33) par le taux journalier d'alimentation (colonne 35). Par exemple, pour la p�riode allant du 19 juin au 3 juillet 1989, distribuez 158 kg x 0,33 = 52 kg de dr�che de brasserie par jour.

(g) Nombre de jours de distribution d'aliments (colonne 37). Comme les poissons ne sont g�n�ralement pas nourris tous les jours de la semaine, indiquez � la fin de la p�riode le nombre de jours de distribution d'aliments dans l'�tang.

(h) Poids total de la nourriture distribu�e pendant la p�riode (en kg, colonne 38). Multipliez la ration journali�re (colonne 36) par le nombre de jours de distribution d'aliments (colonne 37).

(i) Quotient nutritif (Qn, colonne 39) ou poids de nourriture distribu�e par kilogramme de poisson produit (voir section 10.3 du pr�sent manuel). Divisez le poids total de la nourriture distribu�e (colonne 38) par la production de poisson constat�e pendant la p�riode consid�r�e (fiche 1, colonne 29). Par exemple, pour la p�riode allant du 4 au 18 juillet, Qn = 372 kg � 64 kg = 5,8.

(j) Au bas de la fiche, calculez le quotient nutritif global relatif au cycle de production, en proc�dant de mani�re analogue, apr�s avoir calcul� les totaux des colonnes 37 et 38.

(k) Sous la rubrique Remarques (colonne 40), ajoutez toute information utile � l'interpr�tation des r�sultats: qualit� de l'alimentation, type de m�lange, co�t de l'alimentation, comportement des poissons, qualit� de l'eau, etc

10. Les donn�es relatives � la fertilisation de l'�tang (colonnes 41 � 44) comprennent:

(a) Date des op�rations de fertilisation de l'�tang.

(b) Fumure organique (colonne 42), type (fumier de cheval FC, fumier de volaille FV, compost C. etc.) et quantit� totale distribu�e (en kg).

(c) Fumure min�rale (colonne 43): type (superphosphate SP, sulfate d'ammoniaque SA, nitrate de sodium NS ou m�lange NPK, par exemple 12:24:12) et quantit� totale distribu�e (en kg).

(d) Au bas des deux colonnes pr�c�dentes, il sera facile de d�terminer les quantit�s totales de fumure utilis�es tout au long du cycle de production.

(e) Sous la rubrique Remarques (colonne 44), notez toute autre information utile telle que m�thode de distribution, qualit� et prix des engrais, etc.

(f) Si vous chaulez l'�tang, avant ou apr�s sa mise en charge, notez-le, soit dans une colonne suppl�mentaire, soit dans la colonne 43, par exemple entre parenth�ses, en inscrivant les informations compl�mentaires �ventuelles sous la rubrique Remarques.

FICHE 2
Distribution d'aliments et chaulage/fertilisation en �tangs de fermes commerciales


Relev� des donn�es relatives � la qualit� de l'eau des �tangs

11. La fiche 3 constitue un formulaire simple de relev�, que l'on peut �tablir s�par�ment pour chacun des �tangs. Elle permet de noter les informations suivantes:

12. Le relev� des param�tres de la qualit� de l'eau dans un �tang tout au long d'un seul cycle de production exigera sans doute plusieurs fiches de ce type. Comme pour les autres relev�s, il convient d'utiliser un petit carnet pour noter sur place les donn�es � consigner. Reportez-les ult�rieurement sur la fiche pr�vue � cet effet pour assurer leur mise � jour.  

FICHE 3
Qualit� de l'eau des �tangs de fermes piscicoles commerciales

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Tenue de la comptabilit� journali�re d'une ferme piscicole commerciale

13. Il est essentiel de comptabiliser soigneusement tous les revenus des ventes de poissons, ainsi que les diff�rentes d�penses en esp�ces (co�ts), pour pouvoir d�terminer p�riodiquement si l'entreprise est rentable ou si elle est exploit�e � perte (voir section 16.7). Une bonne gestion de la ferme piscicole doit veiller non seulement � ce que l'exploitation soit rentable, mais aussi � ce que les b�n�fices r�alis�s restent aussi �lev�s que possible.

14. La comptabilit� journali�re de la ferme, d�finie dans le cadre d'un syst�me comptable mensuel suivant les indications de la fiche 4, porte sur les �l�ments suivants:.

(a) Les ventes de poissons: quantit�s totales (en kg, colonne 3) et revenus correspondants (en monnaie locale, colonne 4).

(b) Les co�ts variables (en monnaie locale, colonnes 5 � 9), qui comprennent les d�penses d'intrants n�cessaires � la ferme tels que:

(c) Les co�ts fixes (en monnaie locale, colonnes 10 et 12) comprennent les d�penses encourues r�guli�rement telles que:

(d) Montant des remboursements d'emprunts �ventuellement effectu�s pendant le mois (en monnaie locale, colonne 13); (voir �galement paragraphes 20 � 24 ci-dessous).

15. A la fin du mois, faites les totaux de chaque colonne et inscrivez les revenus et co�ts totaux � la derni�re ligne.

FICHE 4
Comptabilit� journalli�re � l'usage de pisciculteurs commerciaux
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Bilan annuel � l'usage de pisciculteurs commerciaux

16. . Il est facile d'�tablir un bilan annuel pour l'ann�e compl�te � partir de ces relev�s comptables, suivant les indications de la fiche 5.

17. A la fin de chaque mois, transcrivez les totaux relatifs au mois � partir des comptes journaliers (voir fiche 4, ligne du bas) sur votre bilan annuel en proc�dant comme suit:

18. Vous pouvez maintenant calculer facilement les valeurs mensuelles des param�tres suivants:

(a) Co�ts totaux (colonne 6): ajoutez les co�ts variables (colonne 4) aux co�ts fixes (colonne 5)..

(b) B�n�fice brut (colonne 7): d�duisez les co�ts totaux (colonne 6) du revenu mensuel (colonne 3). Si les co�ts totaux du mois consid�r� d�passent le montant du revenu, le b�n�fice brut est n�gatif (chiffres entre parenth�ses), ce qui signifie que vous avez perdu de l'argent pendant le mois consid�r�. Tel est le cas g�n�ralement lorsque la r�colte et la vente de poisson ne produisent pas un revenu suffisant au cours du mois..

Note: Il y a tout int�r�t � exploiter plusieurs �tangs et � organiser leur gestion de mani�re � pouvoir recueillir suffisamment de recettes en esp�ces des ventes de poissons, r�guli�rement pendant toute l'ann�e. Sinon, il vous faudra disposer de liquidit�s suffisantes ou d'un fonds de roulement fourni par des emprunts ou r�sultant de b�n�fices r�alis�s ant�rieurement, afin de couvrir les p�riodes d'exploitation � perte.

19. A la fin de l'ann�e, pr�parez le bilan annuel en additionnant toutes les colonnes, comme indiqu� sur la fiche 5. Vous obtiendrez ainsi les informations suivantes.

(a) Nombre de poissons vendus et revenus correspondants. Calculez le prix moyen de vente du poisson par kilogramme en divisant le revenu total par le poids total des ventes.

(b) Montant des co�ts variables et des co�ts fixes par comparaison aux ann�es pr�c�dentes.

(c) Principales p�riodes de profits et principales p�riodes d'exploitation � perte.

(d) Rentabilit� de la ferme piscicole. N'oubliez pas que le b�n�fice brut est seulement une indication sommaire � cet �gard. Vous apprendrez par la suite � �tablir une meilleure estimation, � savoir le b�n�fice net (voir section 16.7).

(e) Montant des remboursements des sommes emprunt�es

FICHE 5
Bilan annuel � l'usage de pisciculteurs commerciaux
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Relev� des remboursements de pr�ts

20. Si vous avez emprunt� de l'argent � des amis ou � une banque, vous devez tenir un relev� des remboursements, par exemple se pr�sentant sous une forme analogue � celle de la fiche 6. Avant de consentir des pr�ts, les banquiers cherchent souvent � savoir si vous �tes en mesure de tenir des relev�s pr�cis de ce genre.

21. Pour chaque emprunt, notez soigneusement les informations suivantes :

22. D'apr�s ces informations, vous pouvez ensuite �tablir les chiffres suivants:

(a) Montant des remboursements � effectuer chaque ann�e. Divisez le montant total du pr�t par sa dur�e. Par exemple, si vous avez emprunt� 10 000 $US sur cinq ans, vous devez rembourser 10 000 $US � 5 = 2 000 $US par an, peut-�tre en deux versements de 1000 $US chacun.

(b) Montant des int�r�ts � payer r�guli�rement. Multipliez le montant du pr�t non rembours� par le taux d'int�r�t annuel en pourcentage. Par exemple, si vous avez d�j� rembours� 4 000 $US sur le montant emprunt� en question et si le taux d'int�r�t est de 7,5 pour cent par an, il vous faut payer 6 000 $US x 0,075 = 450 $US par an. Si vous payez des int�r�ts mensuels, vous devrez payer alors 450 $US � 12 = 37,50 $US tous les mois.

Note: D�s qu'une partie du montant emprunt� est rembours�e, par exemple, au bout de six mois, les int�r�ts � payer diminuent en cons�quence (voir fiche 6).

23. D�s que vous payez des int�r�ts ou une partie du montant � rembourser, inscrivez sur la fiche 6 la date et le montant du versement effectu�. Au besoin, ces chiffres peuvent facilement �tre transcrits sur les fiches journali�res de comptabilit� (fiche 4).

24. A la fin de l'ann�e, additionnez les chiffres inscrits dans les deux colonnes en question pour obtenir les montants totaux des int�r�ts pay�s et des remboursements de capital. D�terminez le solde restant au 31 d�cembre de cette ann�e en soustrayant le montant total des remboursements du solde restant au 1er janvier. Reportez ce solde sur la fiche de l'ann�e suivante

FICHE 6
Remboursement des emprunts

Relev� des d�penses de main-d'oeuvre

25. Si plusieurs personnes travaillent pour vous et si vous les payez de mani�re occasionnelle, soit � la journ�e, soit � la pi�ce, vous pouvez utiliser un registre de main-d'oeuvre, suivant une pr�sentation analogue � celle de la fiche 7. Tout au long du mois, inscrivez tous les paiements attribu�s � chacun des travailleurs, en esp�ces ou en nature. A la fin du mois, additionnez ces paiements pour calculer les d�penses totales de main-d'oeuvre du mois.

26. Si vous payez un salaire mensuel aux ouvriers, sans verser d'avances, vous pouvez alors utiliser une fiche simplifi�e pour chaque mois comme indiqu� ci-dessous

27. Si vous versez des avances, il serait plus simple d'utiliser le registre de main-d'oeuvre pr�sent� plus haut. Si ces avances doivent �tre r�cup�r�es sur le salaire mensuel, v�rifiez que chacun signe un re�u pour les avances obtenues.

28. Ces registres peuvent s'av�rer tr�s utiles en cas de conflit avec l'un des travailleurs, quant au paiement effectif des r�mun�rations.

Note: Pensez par ailleurs � inscrire toutes les donn�es concernant les salaires dans votre comptabilit� journali�re (voir fiche 4).

 FICHE 7
Registre de la main-d'oeuvre � l'usage des pisciculteurs commerciaux
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Relev� et suivi des stocks d'aliments piscicoles

29. Une bonne gestion de votre ferme piscicole exige l'entreposage de certaines quantit�s d'aliments destin�s aux poissons et, si n�cessaire, � d'autres animaux, pour assurer la r�gularit� de leur alimentation (voir chapitre 10). Au moins une fois par semaine, vous devez v�rifier de fa�on pr�cise les quantit�s d'aliments restant en stock. Ce contr�le vous permettra de r�approvisionner vos stocks en temps voulu, avant qu'ils ne soient �puis�s. La tenue de relev�s pr�cis permettra de mieux planifier ces achats.

30. Il existe deux types de fiches journali�res permettant de relever chaque semaine les quantit�s de produits alimentaires :

31. La consommation de produits alimentaires soit pour nourrir directement les poissons et autres animaux, soit pour pr�parer des m�langes particuliers, peut �tre enregistr�e comme indiqu� sur la fiche 8. Remplissez la ligne du haut. Un num�ro de r�f�rence peut �tre mentionn�, par exemple ann�e/mois/semaine, comme indiqu� pour l'ann�e 1989, le mois 5 et la semaine 2. Inscrivez les divers types de produits alimentaires en magasin dans la premi�re colonne. Pour chaque type de production, recensez les quantit�s de produits sorties du magasin � une date particuli�re dans l'une des colonnes suivantes. Au bas de la fiche, inscrivez le poids total (en kg) et le type de production (en abr�g�). A la fin de la semaine, additionnez horizontalement les chiffres inscrits sur chaque ligne pour obtenir le poids total de la consommation hebdomadaire de chaque ingr�dient.

32. Les donn�es concernant les stocks de produits d'alimentation en magasin peuvent �tre inscrites comme indiqu� sur la fiche 9.

(a) Dressez la liste des types de produits alimentaires en magasin (colonne 1).

(b) Inscrivez le poids du stock de chaque produit entrepos� au d�but de la semaine (colonne 2), d'apr�s le chiffre inscrit sur la fiche de la semaine pr�c�dente � la colonne 13.

(c) D�s r�ception d'un produit d'alimentation, inscrivez dans l'une des colonnes 3 � 9 la date et la quantit� correspondante (en kg).

(d) A la fin de la semaine, additionnez pour chaque produit les quantit�s rentr�es en stock pendant la semaine (colonne 10) et inscrivez le co�t (colonne 11).

(e) Transcrivez pour chaque produit � partir de la fiche pr�c�dente (fiche 8), r�dig�e pour la m�me semaine (notez son num�ro de r�f�rence au bas de la fiche 9), les quantit�s totales sorties des stocks pendant la semaine (colonne 12).

(f) D�terminez le stock en magasin � la fin de la semaine pour chaque produit (colonne 13), en ajoutant au stock initial (colonne 2) le poids total des entr�es �ventuelles en magasin (colonne 10) et en soustrayant le poids total des sorties (colonne 12). Sur la fiche 9 par exemple, le stock en magasin est calcul� comme suit:

FICHE 8
Utilisation hebdomadaire des produits alimentaires
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FICHE 9
Stocks de produits alimentaires
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Gestion des stocks d'autres produits

33. Vos stocks d'autres produits, tels que engrais min�raux et mat�riaux de chaulage, peuvent �tre g�r�s de mani�re analogue. Les mouvements affectant les articles �tant g�n�ralement moins fr�quents par comparaison aux mouvements des produits alimentaires, il est sans doute possible d'utiliser des fiches semblables aux fiches 8 et 9 ci-dessus, � condition toutefois de les �tablir chaque mois et non chaque semaine. Vous pouvez aussi regrouper les donn�es correspondantes sur une seule fiche, enregistrant stocks initiaux, consommation journali�re, quantit�s rentr�es en stock, co�ts et stocks finaux.  

Relev�s de donn�es relatives � la production int�gr�e de volailles de boucherie

34. Les donn�es relatives � l'�levage de lots de poulets de chair ou de canards de boucherie dans le cadre d'une exploitation piscicole peuvent �tre enregistr�es sur des formulaires tels que la fiche 10:

(a) Utilisez une fiche par lot de volailles.

(b) Tous les jours, notez la quantit� d'aliments distribu�e et le nombre de volailles mortes.

(c) A la fin de la semaine, d�terminez la quantit� totale d'aliments distribu�s et la mortalit� totale.

(d) Sous la rubrique Observations, notez les donn�es disponibles concernant la qualit� de l'alimentation, les causes de mortalit�, les probl�mes sanitaires, le poids moyen des volailles, le prix de vente, etc.

(e) Au bas de la fiche, inscrivez la quantit� totale d'aliments distribu�s et la mortalit� totale tout au long de la p�riode d'�levage. Si la dur�e de la p�riode d'�levage d�passe neuf semaines, utilisez une deuxi�me fiche de fa�on � aller jusqu'� la fin de la p�riode et num�rotez en cons�quence les fiches utilis�es.

(f) A la fin de la p�riode d'�levage, d�terminez le quotient nutritif � partir de la quantit� totale d'aliments distribu�s et du poids total de la production de chair, puis v�rifiez l'efficacit� de votre alimentation.

FICHE 10
Production de volailles de boucherie
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Relev�s de donn�es relatives � la production int�gr�e de poules pondeuses

35. En cas d'�levage � la ferme piscicole de poules pondeuses, les donn�es correspondantes peuvent �tre inscrites sur des formulaires tels que la fiche 11:

(a) Utilisez une fiche par lot de pondeuses et attribuez des num�ros cons�cutifs aux diff�rentes fiches.

(b) Tous les jours, notez la quantit� d'aliments distribu�s et le nombre d'oeufs recueillis.

(c) A la fin de chaque semaine, calculez le poids total des aliments distribu�s et le nombre total d'oeufs produits.

(d) Sous la rubrique Observations, notez les donn�es disponibles concernant la qualit� des aliments, la ration journali�re, le taux de mortalit�, les probl�mes sanitaires, le prix de vente des oeufs, etc. De temps � autre, v�rifiez le taux moyen de ponte (en pourcentage) �gal � [(nombre d'oeufs produits par semaine x 100 � (7 jours x nombre de poules pondeuses )]. Par exemple, on note pour la semaine 9 un taux de ponte moyen �gal � [( 90 oeufs x 100) � (7 jours x 30)] = environ 43 pour cent.

(e) Au bas de la fiche, inscrivez la quantit� totale d'aliments distribu�s et le nombre total d'oeufs pondus pendant la p�riode. Utilisez une deuxi�me fiche pour couvrir le reste de la p�riode du cycle de production concernant ce groupe particulier de poules pondeuses.

FICHE 11
Production de poules pondeuses
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Relev�s de donn�es relatives � la production int�gr�e de porcs

36. Les donn�es relatives � la production int�gr�e de porcs, en particulier sur les distributions d'aliments, peuvent �tre enregistr�es par exemple sur la fiche 12.

(a) Utilisez une fiche par groupe de porcins �lev�s au voisinage d'un �tang particulier.

(b) Tous les jours, inscrivez la quantit� d'aliments distribu�s.

(c) A la fin de la semaine, calculez la quantit� totale d'aliments distribu�s.

(d) Sous la rubrique Observations, inscrivez la qualit� des aliments, la ration journali�re, les probl�mes sanitaires, etc. Notez �galement les donn�es concernant la croissance des porcs et le quotient nutritif.

(e) Au bas de la fiche, calculez la quantit� totale d'aliments distribu�s au cours de la p�riode. Utilisez des fiches annexes, si n�cessaire, de fa�on � couvrir la fin du cycle de production.

FICHE 12
Production de porcins
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16.7   Evaluation des r�sultats d'exploitations piscicoles commerciales

1. Vous pouvez �valuer de plusieurs fa�ons les r�sultats de votre exploitation piscicole. Ces m�thodes d'�valuation, ainsi que les indications plus d�taill�es concernant chaque �tang et chaque type de production, devraient corroborer la qualit� de la gestion de votre �tablissement piscicole. Les conclusions d�gag�es devraient �galement mettre en �vidence la n�cessit� de certaines am�liorations ou m�me de certains changements susceptibles de se traduire par une augmentation des revenus. La premi�re m�thode d'�valuation consiste � calculer le b�n�fice net, apr�s d�duction des co�ts d'amortissement annuels.

Calcul des co�ts d'amortissement annuels

2. Vous avez appris plus haut (voir section 16.3) � calculer l'amortissement annuel d'un �quipement. Pour calculer les co�ts d'amortissement totaux � la fin d'une ann�e particuli�re, vous pouvez utiliser une fiche d'une pr�sentation analogue � celle du tableau 46.

(a) Dressez la liste de tous les ouvrages et �quipements durables (colonne 1).

(b) Pour chacun d'eux, notez leur co�t de remplacement effectif, c'est-�-dire le co�t de remplacement r�el moins la valeur r�siduelle (en monnaie locale, colonne 2).

(c) Inscrivez leur vie utile (en ann�es, colonne 3); voir tableau 44.

(d) Calculez l'amortissement annuel (colonne 4), c'est-�-dire le co�t de remplacement effectif (colonne 2) divis� par la vie utile (colonne 3).

(e) Faites le total des chiffres inscrits dans la colonne 4 pour d�terminer les co�ts d'amortissement totaux pour l'ann�e consid�r�e. Dans l'exemple �tudi�, ils sont �gaux � 433 750 FCFA

Note: Si l'inflation est forte, il se peut que vous deviez corriger ces chiffres pour en tenir compte. Renseignez-vous aupr�s d'un comptable exp�riment�, afin d'observer les pratiques locales.

Calcul du b�n�fice net d'une ferme piscicole

3. A la section 16.6, vous avez appris � calculer le b�n�fice brut d'une ferme piscicole (voir fiche 5). Toutefois, si vous avez r�alis� des investissements importants en ouvrages et en mat�riel, vous devez en d�duire les co�ts d'amortissement encourus � ce titre (voir tableau 46), afin de d�terminer le b�n�fice net comme indiqu� plus haut (voir section 16.3).

4. Par exemple, si le b�n�fice brut de 1989 s'est �lev� � 2 352 325 FCFA (fiche 5) et les co�ts d'amortissement � 433 750 FCFA, alors le b�n�fice net de cette ann�e-l� a �t� de 1 918 575 FCFA. .

Calcul de la valeur annuelle de vos immobilisations

5. A la fin d'une ann�e particuli�re, la valeur de l'ensemble des facteurs de production fixes - c'est-�-dire vos immobilisations - peut �tre facilement calcul�e au moyen du tableau 46, en fonction du co�t d'amortissement annuel de chaque �l�ment qui y figure.

(a) Indiquez l'�ge (en ann�es) de chaque �l�ment � la fin de l'ann�e consid�r�e (colonne 5).

(b) Indiquez la valeur de chaque immobilisation calcul�e � la fin de l'ann�e pr�c�dente (en monnaie locale, colonne 6). Reportez simplement les valeurs mentionn�es dans la derni�re colonne du tableau analogue �tabli l'ann�e pr�c�dente.

(c) D�terminez la valeur de chaque immobilisation � la fin de cette ann�e (colonne 7) en d�duisant les co�ts d'amortissement annuels (colonne 4) de la valeur � la fin de l'ann�e pr�c�dente (colonne 6).

(d) Additionnez les chiffres de la colonne 7 pour obtenir la valeur totale de toutes les immobilisations � la fin de l'ann�e consid�r�e. V�rifiez vos calculs. Le total (7) ajout� au total (6) doit �tre �gal au total (4). Dans l'exemple consid�r�, les immobilisations totales � la fin de l'ann�e 1989 s'�levaient � 1 566 750 FCFA

6. Lorsque l'�ge d'une immobilisation atteint sa dur�e de vie utile, on consid�re que sa valeur de remplacement est amortie. Si elle continue n�anmoins d'�tre utilis�e comme facteur de production, son co�t d'amortissement et sa valeur r�siduelle peuvent �tre consid�r�s comme nuls. L'immobilisation est alors ray�e de la liste des facteurs de production fixes.

7. Toutefois, en fonction des taux d'inflation en vigueur et des pratiques comptables locales, il est parfois judicieux de modifier les valeurs utilis�es pour continuer � enregistrer l'amortissement ainsi qu'une valeur d�termin�e de l'immobilisation. Consultez, si n�cessaire, un sp�cialiste local. 

TABLEAU 46
Exemple: Co�ts d'amortissement annuels et valeur des immobilisations � la fin de 1989

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Calcul de la valeur nette de la ferme piscicole

8. Au moins une fois par an, g�n�ralement � la fin de l'ann�e, vous devez faire l'inventaire de tout ce que vous poss�dez. La valeur ainsi d�termin�e est appel�e valeur nette de la ferme piscicole. Cette op�ration fait appara�tre la valeur que repr�senterait votre exploitation si vous deviez la vendre le lendemain. Si vos r�sultats sont bons, la valeur nette de votre exploitation doit augmenter r�guli�rement d'ann�e en ann�e. Plus l'augmentation en valeur nette est importante, plus vos r�sultats financiers sont satisfaisants.

9. Deux mesures sont couramment employ�es:

10. Tandis que la valeur nette totale donne une notion plus compl�te de l'�tat de votre ferme piscicole, la valeur nette stocks non compris est souvent utilis�e, par exemple par les banques, en tant que mesure plus fiable de la valeur de reprise de votre entreprise (compte tenu du caract�re p�rissable des stocks). Dans certains cas, les banques vous autoriseront � inclure un pourcentage de la valeur des stocks piscicoles et des stocks animaux.

11. Calculez votre valeur nette totale � la fin d'une ann�e particuli�re en proc�dant comme suit.

(a) D'apr�s vos relev�s de stocks piscicoles (voir fiche 1 relative � chaque �tang), estimez le stock total de poissons (en kg) pr�sent dans vos �tangs. Multipliez le par le prix courant du kilogramme de poisson pour d�terminer la valeur totale de vos stocks de poissons.

(b) Faites le m�me calcul pour les autres stocks animaux pr�sents le cas �ch�ant (par exemple au moyen des fiches 10 � 12), de fa�on � obtenir la valeur totale de vos autres stocks animaux.

(c) D'apr�s vos relev�s concernant les magasins (par exemple fiches 8 et 9), estimez la valeur de toutes les fournitures stock�es. Additionnez ces valeurs pour d�terminer la valeur totale de vos stocks en magasin.

(d) D�terminez la valeur totale de vos immobilisations

(e) Si vous �tes titulaire d'un compte d'�pargne bancaire sur lequel vous d�posez les recettes de votre exploitation, mentionnez le montant total du compte.

(f) De mani�re analogue, �valuez la tr�sorerie (en esp�ces) dont la ferme dispose actuellement.

(g) Ajoutez les cr�ances de vos clients et l'ensemble des sommes d'argent dues � votre exploitation. Vous devrez sans doute r�duire ce montant si vous estimez qu'il risque de ne pas vous �tre totalement r�gl� (cr�ance irr�cup�rable).

(h) Inscrivez les valeurs ci-dessus dans la colonne de gauche du tableau 47. Additionnez-les pour d�terminer le cr�dit ou l'actif (partie positive) de votre valeur nette.

(i) Inscrivez les valeurs de toutes vos dettes, telles que factures non pay�es et pr�ts non rembours�s (fiche 6), dans la colonne de droite du tableau 47. Additionnez-les pour d�terminer le d�bit ou le passif (partie n�gative) de votre valeur nette.

(j) Calculez votre valeur nette, �gale � la diff�rence entre l'actif et le passif.

Exemple

L'exploitante d'une ferme piscicole artisanale poss�de trois �tangs, un poulailler, une maison et un petit magasin. Elle d�tient des stocks d'aliments pour volailles, de tourteaux de graines de coton, de m�dicaments v�t�rinaires/vaccins et de quelques produits d�sinfectants. Elle a en outre quelques outils, du petit mat�riel et divers biens utilis�s sur l'exploitation (bicyclette, radio, mobilier, mat�riel de cuisine, v�tements). Des amis lui doivent une certaine quantit� de poisson, �quivalente � 1 500 FCFA. Ses propres dettes se composent de factures � payer d'un montant total de 12 000 FCFA et d'un pr�t non rembours� de 20 000 FCFA. La valeur nette de cette piscicultrice au 31 d�cembre 1986 est calcul�e comme suit d'apr�s la tableau 47:

12. Dans certains cas, il peut y avoir lieu d'int�grer aux calculs la totalit� du m�nage, y compris ses biens et ses �conomies personnelles. Suivant une conception plus rigoureuse, la valeur nette de l'entreprise piscicole doit �tre s�par�e de celle du m�nage. Quelle que soit la m�thode choisie, celle-ci doit �tre maintenue au cours des ann�es successives, faute de quoi vous risquez d'obtenir des r�sultats de nature � induire en erreur.  

TABLEAU 47
Situation nette d'une ferme piscicole commerciale
dont les investissements sont limit�s (FCFA)

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Calcul du co�t et du b�n�fice d'une partie sp�cifique de la production

13. Si votre exploitation comporte plusieurs activit�s de production distinctes, par exemple portant sur plusieurs esp�ces de poissons, des porcins, des poules, des canards, etc., vous souhaiterez sans doute conna�tre les co�ts et les b�n�fices propres � chacune d'elles. L'�cart entre le prix de vente et le prix de production correspond � la marge b�n�ficiaire propre � chaque activit�. Connaissant les marges b�n�ficiaires des diff�rentes productions, vous �tes alors en mesure de les comparer et de choisir la production la plus rentable, en fonction des ressources dont vous disposez.

14. Pour calculer le co�t de production, vous devez utiliser vos donn�es les plus r�centes consign�es dans vos fiches journali�res. La m�thode � suivre dans le cas d'une production unique est illustr�e dans l'exemple ci-dessous.

Note: Dans le cas d'une exploitation assurant plusieurs productions, les postes tels que l'alimentation, la main-d'oeuvre et les amortissements doivent �tre r�partis en fonction de leur contribution respective � chaque production

Example

Un pisciculteur artisanal produit des tilapias du Nil dans un �tang de 400 m2. Au bout de six mois, il r�colte 100 kg de poissons. Calculez le co�t de production de 1 kg de tilapias en proc�dant comme suit:

(a) Co�t des juv�niles: 8 kg � 600 FCFA/kg   =   4 800 FCFA

(b) Co�t de l'alimentation:

  • compost gratuit, fourni par les d�chets
   
  • tourteau de graines de coton: 200 kg � 50 FCFA/kg 
  = 10 000 FCFA
  • transport des tourteaux :  
  =  2 000 FCFA
(c) Co�t d'amortissement de l'�tang:    

100 000 FCFA en 20 ans sur 6 mois   

  =   2 500 FCFA
(d) Amortissement de l'outillage et du petit mat�riel   =  2 000  FCFA
(e) Main-d'oeuvre (sur 6 mois, � 600 FCFA/jour):    
  • compostage: 1 jour/mois = 6 jours
  • alimentation: 15 minutes/jour = 6 jours
  • entretien: 0,5 jour/mois = 3 jours
  • r�colte: 4 personnes/0,5 jour = 2 jours
  • r�paration de l'�tang: 2 jours
  • vente du poisson: 1 jour
  • total = 20 jours
 

= 12 000 FCFA

(f ) Co�t de production    
  • total (pour 100 kg de poissons)    
    =       33 300 FCFA
  • pour 1 kg de tilapias =  33 300 FCFA � 100 kg   
    =       333 FCFA

Si cet exploitant peut vendre son poisson � un prix moyen de 600 FCFA/kg, son b�n�fice sera de 600 - 333 FCFA = 267 FCFA/kg, soit 26 700 FCFA par cycle de production de six mois dans un �tang de 400 m�.

B�n�fice moyen tir� de la production de poissons de votre ferme

15. De mani�re analogue, mais plus simple, vous pouvez appr�cier les r�sultats de votre ferme piscicole en calculant les valeurs moyennes suivantes pour une ann�e d'exploitation.

(a) Co�t moyen de la production de poissons. Additionnez les co�ts totaux de production (fiche 5, colonne 6) et les co�ts totaux d'amortissement �ventuels (tableau 46, colonne 4), pour obtenir les co�ts totaux. Divisez cette valeur par le poids total de poissons produit (fiche 5, colonne 2), en incluant le poids des quantit�s de poissons �ventuellement donn�s, pour d�terminer le co�t moyen de 1 kg de poisson au cours de l'ann�e consid�r�e.

(b) Prix de vente moyen du poisson. Divisez le revenu total des ventes (fiche 5, colonne 3) par le poids total des ventes de poissons (fiche 5, colonne 2), pour d�terminer le prix de vente moyen de 1 kg de poisson pendant l'ann�e consid�r�e.

(c) B�n�fice moyen. D�duisez le co�t moyen de production a) du prix de vente moyen b) pour obtenir le b�n�fice moyen r�alis� sur 1 kg de poissons au cours de l'ann�e consid�r�e. Ce b�n�fice doit �tre positif et aussi �lev� que possible

Exemple

D'apr�s l'exemple pr�c�dent de la fiche 5 et du tableau 46, d�terminez les valeurs moyennes suivantes pour l'ann�e 1989:

(a) Co�t moyen de production: =    2 148 375  FCFA 
co�ts de production totaux   =       433 750 FCFA 
co�ts d'ammortissement production totaux =     2 582 125 FCFA 
co�ts totaux       =           6 418  kg 
r�colte totale de poissons        =              402 FCFA/kg 
co�t moyen de production             
(b) Prix de vente moyen :
revenu total   =     4 500 700  FCFA 
ventes totales =           6 418  kg
prix de vente moyen   =              701 FCFA/kg 
(c) B�n�fice moyen par kg de poisson :
701 FCFA -  402 FCFA   =               299 FCFA 

Valeurs moyennes de la production annuelle et des quotients nutritifs

16. Valeur moyenne du taux de production annuel (en kg/ha/an). Elle permet de comparer la production moyenne de votre exploitation avec celle d'autres exploitations fonctionnant dans des conditions analogues. Si vos r�sultats sont moins bons que ceux de vos voisins, vous devez chercher � savoir pourquoi et essayer d'am�liorer en cons�quence votre gestion.  

Exemple

17. Valeur moyenne du quotient nutritif Qn (en kg par kilogramme de poisson produit). Le quotient nutritif mesure le rendement d'utilisation des aliments distribu�s aux poissons. Cet indice doit �tre aussi faible que possible, en fonction des produits alimentaires utilis�s (voir section 10.3). Dans ce cas �galement, la moyenne obtenue peut �tre compar�e aux chiffres analogues �tablis dans d'autres fermes; si n�cessaire, les pratiques de gestion doivent �tre modifi�es en cons�quence. 

Exemple

Estimation du seuil de rentabilit� de votre ferme piscicole

18. Vous avez appris plus haut (voir section 16.3) que les co�ts totaux de production comme les revenus des ventes augmentent quand les r�coltes annuelles de poissons de la ferme piscicole s'accroissent. Il faut cependant introduire les r�serves suivantes.

(a) Lorsque le niveau de production (output) d'une exploitation donn�e est faible, les co�ts fixes par kilogramme produit sont tr�s �lev�s. Lorsque la production augmente, ces co�ts diminuent et le co�t global de production par kilogramme diminue �galement.

(b) Tant que les revenus restent inf�rieurs aux co�ts, aucun b�n�fice n'est d�gag� et l'exploitation fonctionne � perte.

(c) D�s que les revenus d�passent les co�ts, l'exploitation enregistre un b�n�fice. Dans les limites de la capacit� de production disponible, ce b�n�fice continue � augmenter lorsque les r�coltes augmentent, tant que le prix du poisson ne baisse pas.

19. Le niveau de production pour lequel les co�ts totaux sont identiques et �gaux aux revenus des ventes est appel� seuil de rentabilit�. A ce niveau, aucune perte ni aucun b�n�fice n'est enregistr� en fin d'ann�e.

Le b�n�fice est �gal aux revenus des ventes diminu�s des co�ts totaux

20. Proc�dez comme suit (voir �galement exemple) pour estimer le seuil de rentabilit� propre � vos conditions particuli�res d'exploitation piscicole.

(a) Pour une s�rie de niveaux de production (output) croissants (en kg de poissons), �valuez le montant des co�ts totaux de production (co�ts fixes et co�ts variables); sur un diagramme � double entr�e, tracez la droite AB, le point B repr�sentant les co�ts totaux correspondant � la production (output) maximale potentielle de votre exploitation.

(b) Pour la m�me s�rie de niveaux de production, �valuez les revenus des ventes �quivalents. Tracez la droite OC.

(c) D�terminez le point P � l'intersection de ces deux droites, pour lequel les co�ts sont �gaux aux revenus des ventes. Ce point correspond au seuil de rentabilit� de votre exploitation piscicole.

Note: Si le pisciculteur assure l'exploitation de l'entreprise et si sa famille vit des b�n�fices r�alis�s, il y a lieu d'inclure dans les co�ts totaux un montant minimal de co�ts salariaux ou de frais de subsistance familiaux. Cette fa�on de proc�der permet d'obtenir une id�e plus pr�cise de la production (output) minimale n�cessaire � l'exploitation efficace d'une ferme piscicole (droite A'B' et point P').

21. La comparaison du seuil de rentabilit� et du niveau de production maximal de l'exploitation met en �vidence deux conclusions importantes:

22. Plus le seuil de rentabilit� est proche du niveau de production maximal, plus l'exploitation de la ferme piscicole sera risqu�e. 

Exemple

Une piscicultrice centrafricaine poss�de 1,5 ha d'�tangs et compte r�aliser une production commerciale de tilapias du Nil. Avant d'adopter un type de gestion quelconque, elle d�termine le seuil de rentabilit� de la fa�on suivante :

D�termination du seuil de rentabilit� d'une exploitation
piscicole th�orique situ�e en R�publique centrafricaine


Note: Le franc CFA est la devise utilis�e dans plusieurs pays francophones de l'Afrique

16.8   Commercialisation du poisson par les pisciculteurs commerciaux

Comment vendre davantage de poisson de consommation � de meilleurs prix

1. Lorsque la production de la ferme piscicole commence � d�passer la demande locale imm�diate de poissons frais, il faut trouver diff�rents moyens pour vendre davantage tout en continuant � obtenir un prix �quitable. Une bonne commercialisatlon devient alors indispensable pour permettre au pisciculteur commercial de continuer � exercer son activit� �conomique dans de bonnes conditions. Si cet aspect vous int�resse particuli�rement, procurez-vous et �tudiez attentivement le manuel simple r�dig� par S.A. Shaw intitul� Marketing the products of aquaculture (FAO, Fisheries Technical Paper no 276, 106 pages. 1986).

2. Pour vendre davantage de poisson de consommation � de meilleurs prix, �tudiez les possibilit�s suivantes :

(a) O� pouvez-vous vendre votre production de poisson de consommation?

(b) Quel type de poisson pr�f�rent les consommateurs?

(c) A qui vendre vos poissons?

(d) Comment vendre vos poissons?

(e) Quand vendre vos poissons? 

(f )  A quel prix vendre vos poissons? 

3. Lors de l'�tude de ces diff�rentes possibilit�s de commercialisation, gardez pr�sents � l'esprit les diff�rents aspects de la gestion de la ferme piscicole. Si n�cessaire, adaptez-les � vos contraintes de commercialisation si les b�n�fices nets qui en r�sultent le justifient (voir section 16.7).

Diversification de la production piscicole

4. En plus de votre production de poissons de consommation, vous pouvez aussi produire d'autres types de poissons qui peuvent grandement contribuer � la viabilit� �conomique de votre ferme piscicole. Par exemple, vous pouvez produire:

Commercialisation de poissons frais de bonne qualit�

5. La vente locale de poissons frais d'�levage destin�s � la consommation constitue le mode de commercialisation le plus simple et le moins co�teux. En r�gle g�n�rale, le poisson frais est pr�f�r� au poisson trait�. Toutefois, il convient de le manipuler correctement si l'on veut garantir une qualit� satisfaisante et un prix ad�quat.

(a) Avant la r�colte: pensez � arr�ter le nourrissage au moins un jour � l'avance. Cessez d'appliquer des traitements chimiques de pr�vention ou de traitement des maladies au moins un mois � l'avance. Planifiez votre r�colte convenablement.

(b) Pendant la r�colte (voir chapitre 11): manipulez soigneusement les poissons vivants. Si n�cessaire, mettez-les rapidement en stabulation, par exemple pour les d�barrasser de toute odeur de vase pr�judiciable ou pour simplifier ou favoriser la conclusion de contrats de vente.

(c) Apr�s la r�colte: rincez soigneusement en eau propre les poissons couverts de boue. Le mieux est de tuer rapidement les poissons de mani�re � r�duire autant que possible leur stress, par exemple en les plongeant dans une eau tr�s froide (� environ 4 �C) ou dans de la glace pil�e. Si n�cessaire, pr�parez les poissons en fonction des pr�f�rences de la client�le, ce qui peut impliquer certaines t�ches, telles que triage (voir chapitre 12), �visc�ration, d�capitation, d�coupage, �caillage et filetage

Eviter une d�t�rioration rapide de la qualit� du poisson

6. Le poisson commence � se d�composer d�s qu'il meurt. Ce processus est d� essentiellement � une Intensification de l'activit� bact�rienne (voir section 15.3); en effet, les bact�ries se multiplient rapidement � l'int�rieur du poisson en conditions favorables d'alimentation, de temp�rature et d'humidit�. Or, les bact�ries sont particuli�rement nombreuses dans l'eau d'un �tang, ainsi que sur les branchies et dans le tube digestif des poissons vivants. C'est � partir de ces organes que la d�composition se propagera rapidement � la totalit� du corps d�s la mort du poisson, sauf si cela est emp�ch� par des pratiques ad�quates.

7. D�s que les poissons sont r�colt�s, il est possible de r�duire l'activit� bact�rienne et d'emp�cher ainsi une d�t�rioration rapide de la qualit� du poisson:

8. Par cons�quent, veillez � observer les r�gles suivantes pour vous assurer que les poissons que vous avez r�colt�s resteront frais et en bon �tat jusqu'� leur vente.

(a) Vendez-les le plus vite possible. R�coltez seulement la quantit� de poissons que vous pensez pouvoir vendre le jour m�me.

(b) Gardez les poissons au frais, � l'ombre ou recouverts de sacs de sisal humides, de feuilles de bananier, d'herbe, etc. Dans la mesure du possible, utilisez � cet effet de la glace (voir paragraphes 9 � 11).

(c) Pr�servez la propret� des poissons. Lavez-les � l'eau propre, ne les posez pas � m�me le sol et prot�gez-les soigneusement, par exemple dans des caisses ou des sacs de plastique ou de sisal pour les prot�ger de la boue, de la poussi�re, des insectes, etc.

(d) Ne laissez jamais des poissons morts dans de l'eau: ils se d�t�rioreront rapidement.

(e) Pour leur transport, �vitez les heures les plus chaudes de la journ�e et voyagez t�t le matin ou m�me la nuit. Si possible, utilisez de la glace pil�e et un conteneur thermofug� (voir paragraphe 10).

Utilisation de la glace pour conserver la qualit� du poisson

9. Une fa�on simple de conserver le poisson consiste � utiliser de la glace, dans la mesure o� celle-ci est facile � obtenir en quantit� suffisante et � un co�t raisonnable. En outre, le poisson sous glace doit �tre accept� par les consommateurs � un prix couvrant les co�ts suppl�mentaires impliqu�s. L'utilisation de glace permettra �galement d'approvisionner des march�s plus �loign�s en poisson de bonne qualit�.

10. Observez les r�gles simples suivantes afin d'obtenir les meilleurs r�sultats

(a) Utilisez de la glace propre, fabriqu�e � partir d'une eau de bonne qualit� et qui n'a pas �t� salie lors des op�rations de manutention, de pilage, etc.

(b) Mettez sous glace le poisson propre tant qu'il est frais, aussit�t que possible apr�s la r�colte et de pr�f�rence moins d'une heure apr�s sa mort.

(c) Utilisez un conteneur thermofug�. Il est possible de fabriquer un conteneur simple au moyen d'une caisse � bi�re garnie � l'ext�rieur de feuilles de polystyr�ne d'au moins 3 cm d'�paisseur. Recouvrez le polystyr�ne d'une feuille de contreplaqu� et ajoutez un couvercle thermofug�.

(d) Lavez soigneusement ces conteneurs entre deux utilisations, par exemple avec une solution d'eau de Javel ou avec un autre produit de d�sinfection de cuisine non toxique. Rincez soigneusement � l'eau propre.

(e) Utilisez une grande quantit� de glace: par temps chaud, utilisez un poids de glace au moins �gal au poids de poisson. Par temps plus frais, une partie de glace pour deux � trois parties de poisson peut convenir. Ce choix d�pend �galement de la dur�e de la p�riode de mise sous glace souhaitable et de la qualit� isolante des caisses de transport.

(f ) Utilisez correctement la glace pour qu'elle se trouve en contact �troit avec tous les poissons:

(g) Le mieux est de vider les poissons, d'enlever leurs branchies et de les laver soigneusement avant de les mettre sous glace

11. Dans les r�gions tropicales, le poisson soigneusement mis sous glace peut �tre conserv� pendant plusieurs jours. Si les poissons doivent �tre conserv�s longtemps, il convient d'ajouter de temps � autre un peu de glace suppl�mentaire � chaque conteneur, en fonction des conditions de transport et d'entreposage.

Traitement du poisson afin de pr�server sa qualit�

12. Bien que vous deviez privil�gier la vente de poisson � l'�tat frais (ou mis sous glace si possible), dans certains cas, le traitement du poisson peut s'av�rer pr�f�rable. En r�gle g�n�rale, le traitement proprement dit est r�alis� par des marchands sp�cialis�s. R�fl�chissez soigneusement avant de d�cider de traiter le poisson vous-m�me.

13. Si vous optez pour cette solution, par exemple pour avoir une source de b�n�fices suppl�mentaires, veillez � obtenir l'aide concr�te d'une personne comp�tente, par exemple un agent de vulgarisation des p�ches. Par ailleurs, procurez-vous et �tudiez les nombreux documents p�dagogiques r�alis�s par la Division des Industries des P�ches de la FAO, par exemple les documents audiovisuels sur La conservation du poisson: 1. Salage; 2. Fumage; 3. S�chage.

14. Pr�alablement au traitement proprement dit, le poisson est g�n�ralement pr�par� comme suit

(a) Evisc�ration: ouvrez le ventre du poisson depuis l'orifice anal jusqu'� la gorge avec un couteau bien tranchant. Retirez les organes internes. Coupez la t�te ou ouvrez la gorge, de fa�on � retirer les branchies et les vaisseaux sanguins.

(b) Nettoyage: lavez soigneusement � l'eau propre toute trace de sang et de mucus. Dans le cas des tilapias, brossez la membrane noire situ�e � l'int�rieur.

(c) Tranchage � plat: ouvrez le poisson en r�alisant une entaille plus profonde le long de l'ar�te dorsale, en veillant � ne pas transpercer la peau ext�rieure.

(d) Entaillage: pour des poissons de plus de 25 cm de longueur ou de plus de 2 cm d'�paisseur, pratiquez des entailles dans le sens de la longueur espac�es de 2 � 4 cm.

Note: Pour �viter la multiplication des mouches et la contamination bact�rienne du poisson frais, il faut placer dans un r�cipient bien ferm� les abats, ainsi que les poissons avari�s et les d�chets, en vue de leur traitement ult�rieur (voir paragraphe 20).

15. On distingue trois principales m�thodes de transformation du poisson:

16. Le tableau 48 donne un aper�u succinct des m�thodes de transformation couramment utilis�es. Les sch�mas des pages suivantes repr�sentent le mat�riel simple utilis� � cet effet. Lors du choix d'une m�thode de transformation, il faut tenir compte soigneusement du type de poissons � conserver. Les poissons maigres comme les tilapias sont beaucoup plus faciles � traiter que les poissons huileux/gras comme les silures. Par ailleurs, les grands poissons dont la masse corporelle est importante sont plus difficiles � traiter que les poissons petits et minces.

TABLEAU 48
M�thodes de transformation du poisson

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Fumoir constitu� de sections d'un f�t � mazout

Note: Il est possible d'utiliser quatre ou cinq chambres de fumage, mais la chambre la plus haute doit �tre de temps � autre plac�e en position basse au cours du fumage



Fumoir dot� d'un foyer en ma�onnerie et d'une chambre
de fumage en t�le (fumoir Altona)


Note: Les parois peuvent �galement �tre en argile ou en briques


Fumoir avec chambre de fumage en bois ou en m�tal
et foyer r�alis� avec un f�t � mazout (fumoir de C�te d'Ivoire)

Note: Lorsque le fumoir est en service, il convient de d�placer de temps � autre les plateaux sup�rieurs pour les placer en position basse


Notes: pour l'entreposage du poisson apr�s le fumage: empilez les plateaux sur une hauteur de 60 � 90 cm au-dessus du sol, enveloppez les plateaux dans des feuilles de plastique noir bien attach�es, et construisez un toit de contreplaqu� ou de chaume au-dessus des plateaux empil�s

Note: Lorsque le fumoir est en service, d�placez de temps � autre le plateau sup�rieur vers une position basse

Entreposage du poisson trait�

17. Entreposez correctement vos poissons s�ch�s ou fum�s:

18. Entreposez vos poissons sal�s soit dans du sel sec (salage � sec), soit dans une saumure propre.

19. V�rifiez r�guli�rement la qualit� des poissons stock�s; traitez-les � nouveau, si n�cessaire..

(a) En cas d'apparition de moisissures sur le poisson s�ch� ou fum�, lavez-le dans une saumure � 20 ou 25 pour cent et s�chez-le soigneusement au soleil.

(b) Pour pr�server la qualit� du poisson fum� � chaud, fumez � nouveau r�guli�rement � temp�rature peu �lev�e (40 � 50 �C) pendant environ 4 heures; recommencez tous les deux ou trois jours dans les r�gions tropicales humides. Dans les r�gions plus s�ches, un traitement hebdomadaire devrait suffire.

(c) Le poisson s�ch� ou fum� infest� par des insectes peut �tre nettoy� et soigneusement d�sinfect� dans un s�choir solaire, dans lequel la temp�rature de l'air est maintenue suffisamment �lev�e (plus de 40 �C) pendant quelques heures (voir fin de la section 10.6).

(d) V�rifiez la concentration saline de la saumure dans laquelle votre poisson sal� est conserv�. Si n�cessaire, corrigez-la et remplacez les saumures p�rim�es.

Utilisation rationnelle des d�chets de poisson

20. Les d�chets de poisson produits dans votre ferme, tels que les poissons de rebut, les poissons avari�s et les abats, peuvent �tre utilis�s judicieusement de diff�rentes fa�ons.

(a) Les d�chets peuvent �tre ajout�s aux tas de compostage et constituer une source suppl�mentaire d'azote (voir section 6.4)

(b) Il est possible de hacher les d�chets en petits morceaux et de distribuer cette nourriture crue � vos animaux, en particulier aux volailles.

(c) Vous pouvez fabriquer une huile de cuisson � haute valeur nutritive ainsi qu'un excellent aliment pour vos poissons (en particulier les juv�niles) et autres animaux. Proc�dez simplement comme suit:

16.9   Comment augmenter les b�n�fices tir�s d'une exploitation piscicole commerciale

1. Compte tenu des indications pr�sent�es plus haut, vous souhaitez peut-�tre augmenter les b�n�fices obtenus en envisageant par exemple les mesures ci-apr�s.

2. R�duction des co�ts fixes:

3. R�duction des co�ts variables:

4. Les �conomies peuvent jouer un r�le important, en particulier si le co�t du poste de d�penses concern� constitue une fraction importante des co�ts variables totaux. L'importance relative des facteurs variables de production d�pend du syst�me d'�levage, comme le met en �vidence le tableau ci-apr�s. En r�gle g�n�rale, les aliments de compl�ment, les juv�niles pour l'empoissonnement et la main-d'ceuvre sont les rubriques correspondant � la plus grande partie des co�ts variables.

5. Cette importance relative des co�ts variables propres � votre ferme piscicole est facile � d�terminer d'apr�s les donn�es enregistr�es dans vos fiches journali�res (fiche 5). Additionnez les divers co�ts variables par cat�gorie pour une ann�e donn�e et calculez le co�t relatif (en pourcentage) de chaque cat�gorie. T�chez de r�aliser des �conomies sur les cat�gories faisant l'objet des d�penses les plus importantes.

Exemples de l'importance relative des facteurs de production variables
(en pourcentage des co�ts variables totaux)

6. Augmentation de vos revenus

(a) Augmentez le taux de production moyen (tilapia monosexe, polyculture, etc.).

(b) Augmentez le prix du poisson, gr�ce � une meilleure planification de la commercialisation (ventes saisonni�res, �talement de la production, �largissement des d�bouch�s, etc.).

(c) Diversifiez la production: juv�niles/ poissons de consommation, poissons/ autres animaux/autres produits, p�che de loisir, etc.

(d) Am�liorez la qualit� de la production en fonction de la demande du march� (�levage de poissons plus gros, autres esp�ces, production de poissons trait�s, etc.).

7. Vous devez tirer les enseignements de l'exp�rience progressivement acquise. Tant que vous n'avez pas acquis une exp�rience suffisante, n'h�sitez pas � consulter des pisciculteurs plus avertis et les agents de vulgarisation pr�sents sur place, qui pourront vous aider � �valuer vos r�sultats et vous conseiller quant � la fa�on de les am�liorer.