Situation alimentaire mondiale

Bulletin de la FAO sur l'offre et la demande de céréales

Le Bulletin sur l’offre et la demande de céréales a pour objet de communiquer des prévisions actualisées sur le marché mondial des céréales. Il est complété par une évaluation détaillée de la production ainsi que des conditions de l'offre et de la demande de céréales par pays et par région, publiée dans le bulletin trimestriel Perspectives de récoltes et situation alimentaire. Des analyses plus approfondies des marchés mondiaux des céréales ainsi que d'autres denrées alimentaires de base sont publiées deux fois par an dans les Perspectives de l'alimentation.

Dates de sortie mensuelle pour 2024: 2 février, 8 mars, 5 avril, 3 mai, 7 juin, 5 juillet, 6 septembre, 4 octobre, 8 novembre, 6 décembre.

Révision des prévisions concernant la production mondiale de céréales en 2024, qui devrait être équivalente à celle de 2023, et diminution probable des échanges de céréales

Date de publication: 06/09/2024

Les dernières prévisions de la FAO concernant la production mondiale de céréales en 2024 ont été revues à la baisse de 2,8 millions de tonnes en septembre par rapport aux projections de juillet, en raison de perspectives moindres relatives aux récoltes de céréales secondaires. Cette nouvelle révision établit la production céréalière mondiale de 2024 à 2 851 millions de tonnes, soit un niveau quasi équivalent à l’année précédente.

Les prévisions relatives à la production de céréales secondaires en 2024 ont été revues à la baisse. Elles sont désormais fixées à 1 523 millions de tonnes, ce qui représente une baisse de 7 millions de tonnes par rapport à juillet et un niveau inférieur de 9,4 millions de tonnes (0,6 pour cent) à celui de 2023. Cette diminution récente s’explique essentiellement par des conditions météorologiques chaudes et sèches dans l’Union européenne, au Mexique et en Ukraine, qui ont réduit les perspectives de rendement. Les effets délétères de la guerre en Ukraine continuent également de peser sur la production agricole. Les prévisions de production d’orge ont été révisées à la baisse au Canada et dans l’Union européenne, en raison des conséquences négatives sur les rendements agricoles de températures supérieures à la moyenne, lesquelles ont aussi diminué les rendements escomptés de sorgho aux États-Unis d’Amérique, entraînant une révision à la baisse des prévisions de production. En revanche, une forte révision à la hausse des prévisions de production de maïs des États-Unis d’Amérique a été faite compte tenu des conditions météorologiques favorables qui offrent de meilleures perspectives de rendement. Cela dit, la production de maïs devrait malgré tout être inférieure à celle de 2023. Selon la FAO, la production mondiale de blé devrait atteindre 791,4 millions de tonnes, soit une hausse de 2,3 millions de tonnes par rapport à la projection précédente de juillet, et près de 3 millions de tonnes de plus en glissement annuel. Cette récente progression s’explique principalement par des résultats meilleurs que prévu aux États‑Unis d’Amérique, où la récolte d’hiver est presque terminée, et par les révisions à la hausse, plus modestes, des prévisions de production en Chine (continentale) et en Argentine. Ces augmentations ont été en partie compensées par des ajustements à la baisse des prévisions de production de blé dans l’Union européenne, en raison de conditions trop humides, et dans la Fédération de Russie, où des conditions météorologiques défavorables et persistantes ont fait chuter les rendements. Depuis juillet, la FAO a relevé ses prévisions de production mondiale de riz de 1,9 million de tonnes, principalement en raison d’une révision à la hausse des chiffres de production passés au Bangladesh. De même, la récolte d’hiver et de printemps plus importante que prévu, conjuguée au rythme soutenu des semis d’été et d’automne, a tiré vers le haut les perspectives de production au Viet Nam. Associées à d’autres relèvements plus modestes des prévisions, ces révisions ont plus que compensé les prévisions de récolte légèrement inférieures, qui concernent surtout la Chine et l’Indonésie. Compte tenu de ces évolutions, il est désormais prévu que la production mondiale de riz en 2024-2025 atteigne 537,0 millions de tonnes, soit une hausse de 1,0 pour cent par rapport à 2023-2024 et un niveau record.

Les prévisions concernant l’utilisation mondiale de céréales en 2024-2025, maintenant établies à 2 852 millions de tonnes, en hausse de 0,2 pour cent par rapport au niveau de 2023-2024, ont été abaissées de 4,7 millions de tonnes depuis juillet. L’utilisation totale de céréales secondaires devrait augmenter de 0,2 pour cent pour atteindre 1 526 millions de tonnes en 2024‑2025, malgré une révision à la baisse de 3,8 millions de tonnes ce mois‑ci, due en grande partie au recul prévu de l’utilisation de l’orge (principalement au Canada) et du sorgho (majoritairement en Chine continentale) dans l’alimentation animale. Les révisions rétrospectives des estimations de la consommation alimentaire de blé en Chine (continentale) expliquent dans une large mesure la révision à la baisse de 2,2 millions de tonnes de l’utilisation mondiale de blé. En 2024-2025, l’utilisation mondiale de blé devrait atteindre 793,3 millions de tonnes, soit une baisse de 0,6 pour cent par rapport au niveau de 2023-2024. On prévoit désormais que l’utilisation mondiale de riz en 2024-2025 sera de 532,9 millions de tonnes, en croissance de 1,3 million de tonnes par rapport aux prévisions de juillet, dans un contexte de prévisions d’offre plus vigoureuse pour l’Asie et d’ajustements des chiffres de la population mondiale. La révision des prévisions laisse penser que l’utilisation mondiale de riz se dirige vers un niveau record pour la campagne en cours, sous l’effet d’une accélération de l’expansion de la consommation alimentaire.

Les prévisions concernant les stocks mondiaux de céréales à la clôture des campagnes en 2025 ont été réduites de 4,5 millions de tonnes depuis juillet; elles redescendent à 890 millions de tonnes, mais restent en hausse de 1,2 pour cent par rapport aux niveaux d’ouverture. Compte tenu des nouvelles prévisions, le rapport stocks/utilisation de céréales dans le monde en 2024-2025 resterait quasiment identique à celui de la campagne précédente, à savoir 30,7 pour cent, un niveau qui continue d’indiquer que les perspectives sont bonnes en matière d’offre pour la nouvelle campagne. La révision à la baisse apportée ce mois-ci aux stocks mondiaux de céréales tient à la diminution de 10,6 millions de tonnes des prévisions concernant les stocks mondiaux de céréales secondaires. La principale contraction, qui touche les stocks de maïs, est en grande partie imputable à la diminution des stocks dans l’Union européenne, ainsi qu’en Ukraine, en raison de l’assombrissement des perspectives de production. Les stocks d’orge ont également été abaissés, principalement au Canada et dans l’Union européenne, de même que les stocks de sorgho en Chine (continentale) et aux États-Unis d’Amérique. Malgré ces révisions baissières, les stocks mondiaux de céréales secondaires devraient encore dépasser leurs niveaux d’ouverture de 1,2 pour cent. Par comparaison, les stocks mondiaux de blé ont été relevés de 6,2 millions de tonnes et on prévoit maintenant qu’ils se maintiennent quasiment au même niveau qu’à l’ouverture, à 314,4 millions de tonnes. Les révisions rétrospectives apportées à l’utilisation en Chine (continentale) ont abouti, ce mois-ci, à la révision à la hausse des stocks de blé de presque 7,7 millions de tonnes dans ce pays. Des stocks de blé plus élevés aux États-Unis d’Amérique, traduisant de meilleures perspectives de production, expliquent également la révision à la hausse de ce mois. Sans grand changement par rapport aux anticipations de juillet, les stocks mondiaux de riz à la clôture des campagnes de commercialisation 2024-2025 devraient atteindre leur plus haut, à 204,8 millions de tonnes.

Les prévisions de la FAO concernant les échanges mondiaux de céréales en 2024-2025 tablent sur 485,6 millions de tonnes, soit 4,5 millions de tonnes de plus que ce qui était prévu en juillet, mais ce niveau indique toujours un fléchissement de 3,3 pour cent par rapport au niveau de 2023-2024. Les prévisions relatives aux échanges mondiaux de céréales secondaires en 2024-2025 (juillet-juin) ont été relevées de 2,0 millions de tonnes depuis le précédent rapport de juillet. Ce changement s’explique surtout par la révision à la hausse des échanges mondiaux de maïs, alimentée par l’accroissement des ventes prévues par les États-Unis d’Amérique, qui découle d’une prévision de production plus élevée, ainsi que par une demande plus soutenue du Mexique et du Viet Nam. Malgré cette révision à la hausse, on prévoit toujours un recul des échanges mondiaux de céréales secondaires en 2024-2025, qui s’établiront à 232,9 millions de tonnes, en repli de 4,2 pour cent par rapport à 2023-2024. Par ailleurs, les prévisions concernant les échanges mondiaux de blé en 2024-2025 (juillet-juin) ont été relevées de 1,2 million de tonnes et se fixent à 199,4 millions de tonnes. Ce sont les expéditions plus importantes attendues pour le Kazakhstan et les États-Unis d’Amérique, en raison des récoltes plus abondantes que prévu, ainsi que les achats accrus de l’Union européenne, qui justifient la révision à la hausse de ce mois-ci. Cela dit, il est toujours prévu que les échanges mondiaux de blé décroissent en 2024-2025, de 3,7 pour cent. Les échanges internationaux de riz devraient atteindre 52,0 millions de tonnes en 2024 (janvier-décembre), soit 900 000 tonnes de plus que ce qui était prévu en juillet, mais toujours en recul de 1,5 pour cent par rapport au niveau de 2023, qui était déjà en baisse.


Tableaux récapitulatives