Le gouvernement de la République du Cameroun, avec l’appui financier de la Banque mondiale, a développé et met en œuvre le projet d’urgence de lutte contre la crise alimentaire au Cameroun (PULCCA). Ce projet cible la nutrition, les systèmes d'alerte précoce, la résilience au changement climatique et le renforcement des capacités des petits producteurs agricoles.

Le PULCCA s’inscrit dans un contexte marqué par une faible croissance économique et de graves répercussions de la COVID 19 associées à une pauvreté grandissante. De même, la recrudescence des phénomènes météorologiques, les conflits armés ainsi que l’insécurité dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord concourent à exacerber l’insécurité alimentaire dans le pays.

C’est dans ce contexte que le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Gabriel Mbairobe et le Représentant a.i. de la FAO au Cameroun, Athman Mravili, ont signé le lundi, 22 avril 2024, une convention d’assistance technique en vue d’accompagner la mise en œuvre du PULCCA. La cérémonie s’est déroulée en présence du Directeur général de la FAO, Qu Dongyu, du ministre de l’Élevage, des pêches et des industries animales, Dr Taiga et de la Directrice adjointe des opérations de la Banque mondiale au Cameroun, Guillemette Jaffrin.

Fournir des intrants et petits matériels agricoles et d’élevage pour la production primaire

A travers cette signature, la FAO s’engage à apporter son soutien au gouvernement du Cameroun pour renforcer les capacités des petits exploitants agricoles dans la région de l’Est. Les actions de l’Organisation dans ce cadre visent d’une part, l’acquisition et la distribution des intrants et petits matériels agricoles et d’élevage aux bénéficiaires cibles. D’autre part, la FAO a la charge du renforcement des capacités techniques des bénéficiaires sur les itinéraires de production, ainsi que leur résilience aux changements climatiques à travers les champs école paysan (CEP), en intégrant l’approche « agriculture intelligente face au climat ». L’organisme onusien travaillera également à l’amélioration de la disponibilité des ressources pastorales à travers la mise en place des champs fourragers et la matérialisation des couloirs de transhumance, causes de conflits entre agriculteurs et éleveurs.

Le coût total de cette assistance technique est de 2 922 252 millions de dollars américains à exécuter jusqu’en juin 2025. L’intervention permettra de toucher directement 3 950 bénéficiaires relevant des productions végétales et 900 bénéficiaires des productions animales.

Par ailleurs, la FAO a mis à contribution, au titre d’un cofinancement sous fonds propres à ce projet, un montant de 500 000 dollars américains, issu de ses fonds d’urgences. Ce cofinancement permettra d’acquérir au profit des bénéficiaires ciblés, les intrants et petits matériels pour les productions maraichère, laitière, de la volaille familiale et la mise en place de huit hectares de champs fourragers.

Une attention particulière aux questions environnementales

« La crise climatique a eu un impact sur l'ensemble du secteur agricole, y compris l'élevage et la pêche, ainsi que sur d'autres domaines clés tels que la santé […], la FAO soutient le projet par le biais d'une aide à l'agriculture et à l'élevage dans la région de l'Est », a déclaré Qu Dongyu, Directeur général de la FAO. L’intervention de la FAO vient donc apporter un appui pour l’amélioration de la capacité des communautés locales à faire face aux stress liés au climat (sécheresse, inondations et températures extrêmes).

D’une valeur globale de 102,5 millions de dollars américains, le PULCCA sera exécuté jusqu’au 31 décembre 2025 dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord, du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, de l’Est et de l’Adamaoua. Il a pour objectif de développer et de renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que d’augmenter la résilience aux chocs climatiques des ménages et des producteurs ciblés.