FAO au Cameroun

L’Afrique centrale trace sa feuille de route vers l’éradication de la peste des petits ruminants

21/10/2015

Huit pays apportent leur pierre à la Stratégie mondiale de contrôle et d’éradication de la PPR

27 août 2015, Yaoundé - La capitale camerounaise accueille, depuis le 24 septembre 2015, deux rencontres qui réunissent environ 40 participants dont des Chefs des Services Vétérinaires, les Directeurs des laboratoires et les responsables des services d’épidémiosurveillance en provenance du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la Guinée Equatoriale, de la République centrafricaine, de la République Démocratique du Congo, de Sao Tome et Principe et du Tchad.

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), en collaboration avec le Ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales du Cameroun, organisent du 24 au 28 août 2015 à Yaoundé (Cameroun) deux évènements successifs : la réunion régionale sur l'élaboration  de la feuille de route pour l'éradication de la Peste des Petits Ruminants (PPR) en Afrique centrale (24 au 25 août 2015), qui sera suivie de la Deuxième réunion technique des réseaux épidémiosurveillance  RESEPI & et de laboratoires RESOLAB et des Directeurs des Services Vétérinaires d’Afrique centrale (26 au 28 août 2015).

Aux côtés des écoles vétérinaires du Cameroun et du Sénégal participent également à ces assises des experts de la FAO, de l’OIE, du Centre Panafricain des Vaccins Vétérinaires, du Bureau Interafricain pour les Ressources Animales de l’Union Africaine, de la Commission Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) et de l’Istituto Zooprofilattico Sperimentale delle Venezie/Italie.

« Le bétail procure un revenu à près de 70% de la population rurale et contribue de manière significative à la lutte contre la pauvreté, à la création de richesse et d’emploi. D’ailleurs, les dernières analyses de l’Institut national des statistiques  du Cameroun on réévalué la contribution du sous-secteur élevage note une croissance de 2% à 5.5%», a déclaré le Dr Taïga, Ministre camerounais de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales, lors de l’ouverture des séances.

« Grâce à la collaboration avec la FAO, la capacité du Laboratoire National Vétérinaire (LANAVET), pour la production du vaccines va au-delà des brsoins du Cameroun pour couvrir la demande de certains pays d’Afrique de l’Ouest et du centre. Cette collaboration a aussi assisté à la formulation du plan stratégique global de lutte contre la PPR et que le Cameroun ne ménagera aucun effort pour contribuer à la réussite de ce grand défi mondial », a conclu le Ministre. 

Le suivi des recommandations d’Abidjan

La tenue de la concertation pour l’élaboration d’une feuille de route en Afrique centrale pour l’éradication de la PPR rentre en droite ligne des conclusions de la réunion d’Abidjan tenue en mars 2015.

Du 31 mars au 2 avril derniers à Abidjan, la FAO et l’OIE, en collaboration avec le Gouvernement de la République de Côte d'Ivoire avaient organisé une Conférence Internationale pour le contrôle et l’éradication de la peste des petits ruminants. Cette Conférence qui avait rassemblé délégations gouvernementales, experts, scientifiques, directeurs des Services vétérinaires, partenaires techniques et financiers au développement venant des cinq continents a permis l’adoption de la stratégie mondiale pour le contrôle et l’éradication de la peste des petits ruminants.

« Cette stratégie prévoit entre autres l’organisation de feuilles de route régionales assorties de réunions régionales, si possible annuelles, pour engager les pays à œuvrer de façon harmonisée et synchronisée pour la lutte contre la maladie », rapporte le Sous-Directeur général et Représentant régional de la FAO pour l’Afrique, M. Bukar Tijani.

« L’une des recommandations de la Conférence d’Abidjan invite tous les pays à participer à des réunions sous-régionales afin d'assurer l'évaluation et le suivi continus de la situation de la PPR et de l'application harmonisée de la stratégie mondiale de contrôle et d’éradication dans le monde entier », rappelle-t-il.

Les préoccupations du Cameroun et des autres pays de la région pris en compte  

La sous-région Afrique centrale regroupe actuellement près du huitième de la population humaine totale de l’Afrique Sub-saharienne qui devrait passer de 105 millions en 2010 à près de 145 millions en 2025. L’apport de l’élevage dans le PIB agricole des pays de la région fluctue de 1 à 40 % suivant les pays, avec un cheptel bovin de plus de 22 millions de têtes, 36 millions de petits ruminants, 6 millions de porcins, 3 millions de dromadaires et plus de 100 millions de volailles.

En raison d’une grande disponibilité de l’eau, de la grande abondance de pâturages et de sous-produits agricoles utilisables en alimentation animale, la région dispose de grandes potentialités pour l’élevage.

L’un des principaux facteurs restreignant l’efficacité de la production animale est la présence de maladies animales infectieuses telle que la peste des petits ruminants (PPR), maladie à fort taux de morbidité et mortalité, atteignant près de 80% des animaux dans certains cas. Elle constitue un sérieux frein à l’accroissement des productions des petits ruminants dans tous les pays où elle sévit et aussi à l’accès à des marchés rémunérateurs.

La PPR affecte non seulement les familles qui élèvent des moutons et des chèvres, mais également l’ensemble des acteurs qui interviennent tout au long des chaînes de transformation et de commercialisation des produits qui en découlent. Les pertes économiques causées par la PPR frappent durement les paysans pauvres qui ne disposent que de quelques têtes qu’ils entretiennent pour faire face aux aléas de leur vie quotidienne.

Avec 6 millions de bovins, 7 millions de petits ruminants, 1.7 millions de porcins  et 45 millions de volailles, le Cameroun dispose d’un potentiel important et diversifié. L’élevage qui procure un revenu à 30% de la population joue un rôle important dans l’économie nationale du pays, dans la sécurité alimentaire et dans les stratégies de lutte contre la pauvreté, et contribuent à la création de richesse et d’emploi.

Renforcer les échanges d’expérience et de compétences

La rencontre consacrée aux réseaux de santé animale réunit les points focaux des réseaux de laboratoire (RESOLAB) et des services d’épidémiologie (RESEPI) ainsi que les Directeurs des Services Vétérinaires d’Afrique centrale.

Les réseaux de santé animale de l’Afrique de l’Ouest et centrale sont une initiative conjointe de la FAO et  du Service d’Inspection de la santé des animaux et des plantes du Ministère de l’Agriculture des Etats-Unis (APHIS).

La réunion de cette année sera l’occasion d’établir un bilan du fonctionnement et des activités des réseaux de santé animale en Afrique centrale. Elle permettra également de mettre en perspective le rôle des réseaux RESOLAB et RESEPI dans la mise en œuvre de la feuille pour l’éradication de la PPR.