Les populations sont de plus en plus exposées aux risques naturels, aux chocs socioéconomiques, aux conflits ou aux crises prolongées. Les hommes et les femmes qui dépendent de l'agriculture pour leur subsistance sont souvent les plus touchés par ces événements. Il est donc essentiel de renforcer leur résilience, i.e. leur «capacité à résister aux dommages et à se rétablir rapidement lorsqu’ils sont confrontés à des catastrophes ou des crises».

Reconnaissant l'importance des bonnes pratiques pour renforcer la résilience en Afrique de l'Ouest, le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) et l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) ont recommandé récemment de s'attaquer au « manque de capacité pour identifier, documenter et partager les bonnes pratiques et pour la capitalisation des expériences ».

En réponse directe à ces recommandations, la FAO a organisé un atelier en août 2017 au Burkina Faso, qui a réuni plus de trente participants du gouvernement, des ONG, des agences des Nations Unies et de plusieurs organisations d'agriculteurs et d'éleveurs. Cet atelier visait à renforcer les capacités au niveau du pays pour documenter et partager les bonnes pratiques de résilience, à travers une approche d’apprentissage par la pratique.

Les participants ont travaillé sur quatre sujets d'importance pour la résilience au Burkina Faso: 1) l’adaptation aux changements climatiques; 2) la préservation et la valorisation des ressources naturelles; 3) le petit élevage et le pastoralisme; et 4) la sécurité alimentaire et la nutrition. Ils ont identifié des bonnes pratiques dans ces différentes thématiques, par exemple l’appui aux ménages vulnérables par le petit élevage; l'approche champ-école agropastoral; la coupe sélective du bois; la restauration des terres dégradées par l’ensemencement d’espèces ligneuses et herbacées ; et d’autres encore.

Les participants ont analysé pourquoi et comment leurs pratiques réussissent, identifiant les facteurs clés de succès et les éventuelles contraintes. Ils ont réfléchi sur la durabilité de leurs pratiques à différents niveaux (économique, environnemental, social et institutionnel), ainsi que sur leur potentiel de reproductibilité dans des contextes différents. Par exemple, un participant a attiré l’attention sur le fait que répliquer la pratique de «restauration et protection des berges des rivières» dans sa zone géographique pourrait avoir un impact négatif sur certaines espèces animales endémiques. A travers ces différents échanges, les participants ont pu analyser plus en détails leur bonne pratique et s’assurer que leur partage pourra contribuer à renforcer la résilience des populations vulnérables.

Tout au long de ce processus, les participants ont renforcé leurs propres capacités pour capitaliser les bonnes pratiques. En particulier, ils ont découvert le cycle de la capitalisation d’expérience et ont parcouru les différentes étapes de la méthodologie de la FAO pour savoir comment capitaliser et partager les bonnes pratiques. De cette façon, le processus de documentation initié au cours de l’atelier pourra être finalisé par les participants. Convaincus des bénéfices de la capitalisation d'expérience, les participants ont également exprimé leur volonté d'intégrer ce processus dans leur propre institution, élargissant davantage les opportunités pour documenter, partager et répliquer les bonnes pratiques de résilience au Burkina Faso.

Pour plus d’information

Outil pratique – « Comment capitaliser et partager les bonnes pratiques pour générer le changement? »: www.fao.org/capacity-development/resources/practical-tools/good-practice-tool/fr/

Cours en ligne sur la capitalisation des expériences pour un apprentissage continu: www.fao.org/elearning/#/elc/fr/course/EXCAP  

KORE - Plateforme de partage des connaissances sur la résilience:   www.fao.org/in-action/kore/background/fr/