Passerelle sur la production laitière et les produits laitiers

Les bonnes pratiques en production laitière ont pour objectif de produire au sein de l’exploitation du lait sain et de qualité provenant d'animaux en bonne santé, dans des conditions acceptables en règle générale. Pour atteindre ce but, les producteurs laitiers ont besoin d'appliquer les bonnes pratiques agricoles (BPA) dans les domaines suivants:

  • La santé animale: la mauvaise santé animale est l'une des principales contraintes à l’amélioration de la productivité laitière à petite échelle, car elle entraîne une morbidité élevée et une faible production. En surmontant cet obstacle on pourrait améliorer considérablement la productivité et obtenir des bénéfices réels et directs pour les producteurs.
    Les bonnes pratiques en production laitière pour la santé animale sont de établir un troupeau résistant à la maladie; d’empêcher l’introduction de maladies dans l’exploitation; de mettre en place un programme efficace de gestion de la santé du troupeau; et d’utiliser tous les produits chimiques et médicaments vétérinaires conformément aux indications.
  • L'hygiène de la traite: la plupart des petits producteurs laitiers dans les pays en développement traient leurs animaux à la main, souvent en présence de la progéniture pour stimuler la sécrétion lactée. Lorsque suffisamment de main d’œuvre est disponible, la traite à la main permet d’extraire le lait avec un minimum d’investissement, d’entretien du matériel et de nettoyage. Dans de nombreuses sociétés, les femmes sont traditionnellement chargées de la traite, mais dans certaines communautés agricoles pastorales et mixtes, les femmes n’ont pas le droit de traire les animaux. Avec la modernisation, ces coutumes de traite sont en train de disparaître. Dans les grandes exploitations laitières ou de taille moyenne, où on élève des races laitières améliorées, il est plus courant et pratique d’utiliser des machines à traire. Quelle que soit la méthode de traite (à la main ou à la machine), il faut impérativement éviter la contamination du lait pendant et après la traite.
    Les bonnes pratiques en production laitière pour l’hygiène de la traite sont de veiller à ce que les pratiques de traite ne blessent pas les animaux ou n’introduisent pas de contaminants dans le lait; de veiller à ce que la traite soit effectuée dans des bonnes conditions d'hygiène, et de veiller à ce que le lait soit correctement manipulé après la traite.
  • Alimentation et abreuvement: La santé et la productivité d'un animal, ainsi que la qualité et la sécurité de son lait, dépendront en grande partie de l’apport correct en eau et en aliment. Les exigences en matière d'alimentation et d'éléments nutritifs des animaux laitiers dépendent de facteurs tels que l'état physiologique, le niveau de production de lait, l'âge, le sexe, la condition physique, le poids corporel, le gain de poids, l’état de santé, le niveau d'activité et d'exercice, le climat et la saison. L'alimentation du bétail est un enjeu majeur dans de nombreux pays en développement. Ce défi est encore plus grand dans les régions tropicales en raison des fluctuations saisonnières de la disponibilité des aliments - causées par des périodes sans précipitations - et de la mauvaise qualité de l'alimentation. Lorsque les producteurs ne peuvent pas compter sur les ressources alimentaires localement disponibles, l'alimentation des animaux laitiers peut devenir plus coûteuse. Les méthodes d'alimentation utilisées par les petits producteurs laitiers dans les pays en développement comprennent le pâturage, qui nécessite d’avoir de grandes superficies de pâture à disposition; le pâturage au piquet, qui permet la pleine utilisation des accotements routiers, des zones autour des terres cultivées, etc. et l’alimentation à l’etable ou dans l’enclos, qui nécessitent davantage de main-d'œuvre. Lorsque les compléments alimentaires sont utilisés, ils sont donnés à l'ensemble du troupeau ou individuellement à certains animaux. Les animaux laitiers consomment de grandes quantités d'eau pour la production laitière et la gestation. L'accès à l'eau a donc une grande influence sur la production de lait.
    Les bonnes pratiques en production laitière pour la gestion des besoins nutritionnels de l’animal, tant pour son alimentation que pour son abreuvement, sont de s’approvisionner en aliments et en eau auprès de sources durables; de veiller à fournir aux animaux suffisamment d’aliments et d’eau de qualité convenable; de maîtriser les conditions de stockage des aliments du bétail; et de veiller à la traçabilité des aliments pour animaux qui rentrent dans l’exploitation.
  • Le bien-être animal: Le bien-être des animaux est l'application de pratiques d’élevage sensibles et sensées dans les exploitations laitières. Ces pratiques doivent être appliquées non seulement pour la gestion des femelles laitières, mais aussi des jeunes animaux, des animaux de remplacement et des mâles dans les unités d'élevage.
    Les pratiques en production laitière doivent protéger les animaux de la soif, de la faim et de la malnutrition; de l’inconfort; de la douleur, des blessures et des maladies; de la peur; et faire en sorte qu’ils aient un comportement animal relativement normal.
  • L’environnement: Les préoccupations environnementales du secteur laitier comprennent l'impact sur la dégradation des terres (par exemple, le surpâturage), le changement climatique, la pollution atmosphérique, la pénurie d'eau, la pollution de l'eau, et la perte de la biodiversité. La production laitière est une source importante d'émissions de gaz à effet de serre, en particulier le dioxyde de carbone (CO2), de méthane (CH4) et d'oxyde nitreux (N2O). L'ammoniac (NH3) provenant des bâtiments d'élevage et de la mauvaise gestion du fumier est également un sujet de préoccupation dans les pays producteurs à travers le monde.
    Les bonnes pratiques en production laitière pour l'environnement sont d’établir un système agricole écologiquement durable; d’avoir un système de gestion des déchets approprié et de veiller à ce que les pratiques de production laitière n'aient pas un impact négatif sur l'environnement local.
  • La gestion socio-économique: La responsabilité sociale et la durabilité économique font partie intégrante des pratiques de production laitière, car elles correspondent aux deux principaux risques pour l'entreprise agricole. Les ressources humaines et la gestion financière assurent la pérennité de l'entreprise.
    Les bonnes pratiques en production laitière pour la gestion socio-économique des fermes laitières sont de gérer de manière efficace et responsable les ressources humaines, de veiller à ce que les travaux agricoles soient effectués en toute sécurité et avec compétence, et de gérer l'entreprise pour assurer sa viabilité financière.

Saviez-vous

  • Le méthane représente plus de la moitié du total des émissions provenant de la production de lait (52 pour cent); l'oxyde nitreux y contribue pour 30 à 40 pour cent.