Santé et protection des forêts

Photo credit: Flickr/Jean and Fred Hort

La biosécurité

La biosécurité est une approche stratégique intégrée qui inclut les cadres politiques et réglementaires d'analyse et de gestion des risques importants pour la vie et la santé des êtres humains, des animaux et des végétaux ainsi que les risques associés à l'environnement.

La biosécurité dans la foresterie

Il s'agit d'une combinaison de toutes les mesures ou de tous les programmes et services fournis par les institutions, organisations, communautés et autres parties prenantes nationales et internationales qui permet de protéger les forêts, les écosystèmes et les services forestiers, les arbres hors forêt, les produits forestiers issus d'espèces envahissantes nouvelles ou établies et d'infestations de ravageurs indigènes.

Ces mesures incluent les activités de gestion des ravageurs comme la prévention ou la détection précoce, de même que la réaction contre ce phénomène.

 

La prévention est la meilleure défense contre les invasions biologiques. Lorsque les espèces envahissantes sont établies, il est plus difficile et coûteux de les éradiquer ou de les combattre.

La détection précoce est déterminante pour une éradication réussie; elle est assurée par des relevés réguliers (généraux, spécifiques au site, spécifique à l'espèce) afin d'identifier les espèces nouvellement établies.

Parmi les mesures de lutte contre les espèces envahissantes figurent l'éradication, le confinement, le contrôle et l'atténuation.

L'éradication implique l'élimination de toute la population d'une espèce envahissante – ceci est possible uniquement en cas de détection précoce.

Certains groupes, y compris les végétaux, les vertébrés terrestres, quelques invertébrés et les insectes, sont plus facilement éradiqués.

Le confinement limite la propagation d'une espèce envahissante à l'intérieur d'une région géographique délimitée.   Cela pourrait exiger de mettre en place des mesures comme la restriction des mouvements de marchandises ou de personnes entre les zones touchées et les zones non touchées.

Les programmes de contrôle visent à réduire à long terme l'abondance des espèces envahissantes en-dessous d'un seuil admissible prédéfini.

Parmi les méthodes de contrôle figurent: la gestion mécanique, chimique, biologique et des habitats; la chasse; ou communément une combinaison de ces méthodes.

Le contrôle biologique des espèces envahissantes et des invertébrés implique l'utilisation stratégique d'insectes, de mites ou de pathogènes provenant de l'habitat naturel des ravageurs ciblés. Cette méthode s'est avérée être une approche de gestion des espèces envahissantes sûre, durable et rentable.

Pour en savoir plus sur cette mesure de contrôle, consultez le manuel de la FAO sur la lutte biologique classique contre les insectes ravageurs dans les forêts plantées et naturelles.

En cas d'échec des mesures d'éradication, de confinement et de lutte, l'atténuation se concentre sur la protection des espèces indigènes. Les méthodes d'atténuation comprennent la translocation des populations et la modification des comportements des espèces souhaitées.

Les espèces envahissantes sont destructives et affectent le monde développé et en développement.  Les mesures phytosanitaires empêchent ou limitent l'entrée, l'établissement et la propagation de ravageurs qui pourraient, sinon, avoir de graves conséquences pour les ressources végétales du monde entier.

Les normes phytosanitaires nationales et internationales sont donc essentielles pour la préparation des interventions de prévention et de lutte contre les espèces envahissantes.

La Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) est un traité international multilatéral de coopération en matière de protection des végétaux visant à assurer une action commune et efficace pour, d'un côté, prévenir la propagation ou l'introduction d'organismes nuisibles aux végétaux et aux produits d'origine végétale et, de l'autre, promouvoir l'adoption de mesures de lutte efficaces. En 2023, 46 normes internationales pour les mesures phytosanitaires internationales (NIMP) ont été approuvées.

Le Guide pour la mise en œuvre des normes phytosanitaires dans le secteur forestier de la FAO explique comment appliquer les NIMP dans le domaine de la sylviculture.

La santé des êtres humains, des animaux domestiques et des animaux sauvages, des végétaux (arbres) et de l'environnement en général (y compris les écosystèmes) est étroitement liée et interdépendante.

Malheureusement, les risques découlant de facteurs environnementaux malsains, amplifiés par les changements climatiques, représentent une menace pour la santé des animaux, des végétaux et de tous les écosystèmes. Cela affecte la sécurité alimentaire mais accélère aussi la propagation des maladies infectieuses avec des conséquences pour les êtres humains, les animaux et les végétaux (arbres).

L'approche «Une seule santé» peut aider à prévenir et contrôler les menaces à la santé de tous les êtres vivants. Cette approche intégrée et unificatrice a pour but d'équilibrer et d'optimiser la santé des êtres humains, des animaux, des végétaux (arbres) et des écosystèmes de manière durable.
Publications pertinentes
Lutte biologique classique contre les insectes ravageurs dans les forêts plantées et naturelles

Le contrôle biologique des espèces envahissantes et des invertébrés implique l'utilisation stratégique d'insectes, de mites ou de pathogènes provenant de l'habitat naturel des ravageurs ciblés. Cette méthode s'est avérée être une approche de gestion des espèces envahissantes sûre, durable et rentable.