Afrique centrale : FAO renforce les capacités opérationnelles des agents des ministères de l’Agriculture pour lutter contre la propagation de la chenille légionnaire d’automne
Dans le cadre de la mise en œuvre de l’action mondiale lancée par la FAO dans la lutte pour le contrôle de la chenille légionnaire d'automne (GA-FAW) visant à réduire les pertes de récoltes dues à la propagation de ce ravageur, de réduire le risque de sa propagation et d'infestation dans les pays où la présence du ravageur est limitée et d'établir un mécanisme de coordination aux niveau mondial, régional et niveau national, le bureau Sous régional de la FAO pour l’Afrique Centrale (SFC) en collaboration avec la GA-FAW organise une session de formation-recyclage sur l’outil FAMEWS pour la surveillance du ravageur en faveur des agents de la protection des végétaux des ministères de l’agriculture des pays d’Afrique centrale.
La session de formation organisée à Libreville, a enregistré la participation des représentants du Burundi, du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la Guinée équatoriale, de de la République centrafricaine, de la République démocratique du Congo, de Sao Tomé-et-Principe et du Tchad. Cette session de formation pour le renforcement du dispositif de surveillance de CLA fait suite à la demande des points focaux de ces pays à la suite de la dernière réunion consacrée à la lutte contre la CLA dans cette zone géographique, le but étant de renforcer les capacités des principales parties prenantes dans la surveillance, le suivi et la gestion durable de la chenille légionnaire d’automne ( CLA) dans ces pays.
Pendant deux jours, les participants ont été instruits sur la connaissance du ravageur et de ses symptômes sur le maïs ; sur le fonctionnement de l’application mobile FAMEWS et la collecte des données à partir des pièges à phéromones et observations. La plateforme mondiale FAMEWS est une ressource en ligne permettant de cartographier les données collectées par l'application mobile FAMEWS chaque fois que les champs sont inspectés ou que les pièges à phéromones sont vérifiés pour la présence de la chenille légionnaire d'automne. La plateforme fournit un aperçu de la situation en temps réel avec des cartes et des analyses des infestations de chenille légionnaire d'automne aux niveaux mondial, national et régional.
La meilleure stratégie et la plus efficace pour lutter contre la chenille légionnaire d'automne consiste à prendre des mesures préventives et à agir immédiatement lorsque la chenille légionnaire d'automne est détectée. Les mesures prises sont activement surveillées et comparées au niveau et à l'étendue de l'infestation, ce qui sert de système d'aide à la décision concernant les options de gestion les plus appropriées. Les données et les cartes fournissent des informations précieuses sur la façon dont les populations de CLA évoluent au fil du temps avec l'écologie afin de mieux comprendre son comportement et d'orienter les meilleures pratiques de gestion. Semblable à l’application mobile, la plateforme mondiale est conçue pour évoluer avec l’évolution des besoins des agriculteurs, des analystes et des décideurs. FAMEWS est librement accessible à tous.
Pendant trois jours, les 25 participants à cette formation se sont prêtés à des exercices pratiques pour connaitre l’application FMEWS, de l’installation de l’application FAMEWS et de son fonctionnement. Une session pratique d’échange et de démonstration a été organisée dans un champ de maïs pour l’identification de l’infestation de la chenille légionnaire d’automne, la collecte et le transfert des données. La chenille légionnaire d'automne est devenue un ravageur transfrontalier à propagation rapide qui continue de constituer une menace sérieuse pour des millions de petits exploitants agricoles en Afrique, y compris dans les pays d'Afrique centrale. Chaque année, plus de 40 pour cent des cultures vivrières sont perdues à cause des ravageurs et des maladies des plantes. Le nouveau ravageur a développé une grande résistance aux pesticides, c'est pourquoi la FAO et ses partenaires se concentrent sur les agents de lutte biologique qui ont montré un contrôle significatif de la population de la chenille d'automne. Le ravageur a été efficacement contrôlé par l'huile de neem, des pratiques simples d'associations de cultures avec des pratiques de légumineuses et de push-pull et quatre autres extraits de plantes locales.
Depuis le début de l'épidémie, certains partenaires financiers comme la Banque Africaine de Développement ont contribué de manière significative à réduire l'impact de la chenille légionnaire d'automne sur les petits exploitants agricoles, en particulier dans les pays d'Afrique de l'Ouest. Dans le cadre de son projet Technologies pour la transformation de l'agriculture africaine (TAAT), la BAD, en partenariat avec l'Institut international d'agriculture tropicale, a lancé une initiative à l'échelle de l'Afrique pour mobiliser les efforts régionaux pour arrêter la propagation de la chenille légionnaire d'automne qui menace l'approvisionnement alimentaire et les revenus de millions de petits exploitants africains.
Pour sa part, la FAO a contribué à l'identification et à la démonstration de technologies pour lutter contre ce ravageur à travers son action mondiale contre la chenille légionnaire d'automne. La FAO et ses partenaires promeuvent la production et la protection durables des plantes pour réduire la pauvreté et éliminer la faim en utilisant des techniques de lutte intégrée contre les ravageurs pour lutter contre les maladies et les ravageurs des plantes dans les petites exploitations familiales afin d'augmenter leur productivité.
Dans la sous-région de l'Afrique centrale, lors de la récente invasion de la chenille légionnaire d'automne 2016, la FAO a travaillé en collaboration avec les ministères de l'agriculture et du développement rural, l'Institut International de l’Agriculture (IIA) , l'Université de Douala, l'Université de Dschang et l'Institut pour la Recherche Agricole et du Développement et d'autres organisations internationales et ONG pour limiter les dégâts chez les agriculteurs. Le défi est désormais de les vulgariser auprès des petits exploitants agricoles à travers le continent en mobilisant davantage de ressources pour développer les technologies éprouvées de lutte intégrée contre les ravageurs et les maladies endémiques et émergentes des plantes pour augmenter et protéger la production alimentaire locale