FAO au Gabon

La FAO accompagne la création de Sociétés coopératives d’éleveurs au Gabon

De g.à d.:Dr Cyprien Biaou,expert en élevage FAO,Mr Remanda,un aviculteur,Vanessa Okome,stagiaire FAO (Crédit photo:©MveMba Josué)
01/02/2017

01 février 2017, Libreville- La filière élevage au Gabon, est encore fortement tributaire des importations pour répondre à la demande locale. Selon les chiffres officiels, en 2015,  les importations en produits d’origine animale  étaient de 96%. De plus, les éleveurs, rencontrent de nombreuses difficultés pour assurer leur approvisionnement en aliment pour animaux, notamment à cause du coût élevé de cet intrant. Pour renverser cette tendance, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), met en œuvre un projet « Appui à la promotion des petits élevages par un meilleur accès à l’aliment pour animaux au Gabon ». Exécuté en collaboration avec le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, chargé de la Mise en œuvre du Projet Graine ce projet accompagne les éleveurs dans le renforcement de leurs capacités techniques en production d’aliments pour leurs animaux, mais également dans la structuration de la filière élevage, plus particulièrement dans la création de coopératives. « Ce projet s’attaque à un problème qui constitue un frein au développement du secteur élevage au Gabon. Il permettra de restaurer l’élevage dans son rôle contributeur à l’autosuffisance alimentaire et à la sécurité alimentaire » a affirmé Dr. Anicet Rerambiath, Directeur général de l’Elevage a.i.

Explorer les opportunités de développement

Dans le cadre de son appui, la FAO a organisé un voyage d’études au Cameroun du 21 au 29 janvier 2017, au bénéfice de treize personnes, parmi lesquelles se trouvaient des éleveurs en provenance de cinq provinces du Gabon. Il s’agissait de faciliter les échanges entre les éleveurs gabonais et les acteurs de l’élevage au Cameroun tout en créant de l’émulation chez les membres de coopératives gabonaises dans la perspective de reproduire ou adapter les bonnes pratiques observées au Cameroun. Les participants à ce voyage ont parcouru quatre villes du Cameroun, à savoir Bafoussam, Yaoundé, Dschang et Douala. A cet effet, ils ont visité différentes catégories de provenderies (artisanales, semi-industrielles et industrielles), des laboratoires de nutrition animale, des marchés de matières premières entrant dans la fabrication de l’intrant alimentaire. En outre, à travers leurs échanges avec les coopératives et associations d’éleveurs, ils ont pu découvrir le fonctionnement et la valeur ajoutée de la filière élevage au Cameroun.

Fort de cet apprentissage et surtout des leçons retenues, ce voyage a édifié et motivé la délégation gabonaise. « Nous avons appris qu’il est important de se réunir en coopératives, l’élevage est un secteur qui créé beaucoup d’emplois, car il est structuré en plusieurs filières, notamment la provenderie, l’abattage ou encore le transport d’animaux. En investissant davantage et en étant structuré, nous pourrons contribuer à la diversification de notre économie, embaucher de la main d’œuvre et  réduire le chômage dans notre pays. Nous pourrons manger frais et ne dépendrons plus de l’extérieur pour avoir de la nourriture » a affirmé Eugénie kele, éleveur gabonaise.

Au contact des acteurs publics et privés de l’élevage au Cameroun, les membres de la délégation ont vu la chaîne d’approvisionnement en matières premières, les couvoirs de production de poussins d’un jour, et ils ont visité un abattoir moderne de volailles.

Renforcer la création de coopératives d’éleveurs

Dans un contexte national, où les éleveurs du Gabon travaillent de manière individuelle, le regroupement en coopératives est perçu comme un moyen de mutualiser les efforts pour dynamiser leurs secteurs d’activités. La réussite du modèle associatif au Cameroun a inspiré les membres de la délégation gabonaise qui ont compris que le Gouvernement gabonais offre davantage d’opportunités non encore exploitées en comparaison avec le contexte du Cameroun. En effet, « il faut avoir la volonté pour réussir nos activés. Ce voyage nous a permis d’apprendre l’importance de se regrouper en coopérative, pour permettre aux éleveurs de mettre leurs efforts ensemble et d’avoir une vision commune pour le développement de l’élevage au Gabon » a indiqué Rompao Lionel Soares, aviculteur bénéficiaire du voyage d’étude.

La FAO apporte son appui « en accompagnant dans la réorganisation des coopératives et surtout en organisant de la manière la plus efficace possible, le transfert de technologies capables d’aider les éleveurs au quotidien » a expliqué, Hélder Muteia, Représentant de la FAO au Gabon. A cet, effet, suite à une première formation en préparation d’aliment pour animaux, la FAO a initié une formation sur le modèle coopératif, à Libreville. Cette activité s’étendra à l’intérieur du pays, à l’endroit des éleveurs qui exercent dans les provinces.

Lors de la réunion de restitution organisée à Libreville, le 1er février 2017, les éleveurs ont unanimement affirmé avoir pris la pleine mesure de leur rôle dans le développement du secteur élevage au Gabon.