Un inventaire forestier en Tanzanie fournit des données de référence essentielles

Grâce à une nouvelle enquête forestière, la Tanzanie dispose aujourd’hui d’une masse de données de référence à partir desquelles elle pourra améliorer la gestion de ses forêts.

Points clés

Pendant deux ans, 16 équipes multidisciplinaires ont parcouru en long et en large les forêts de la République- Unie de Tanzanie; elles se sont arrêtées sur 3 400 sites de prélèvement, ont mesuré et cartographié les forêts et ont discuté avec les populations locales. Elles ont ainsi participé aux efforts les plus conséquents jamais déployés par un pays en développement en vue de cartographier ses forêts, allant même jusqu’à estimer les stocks de carbone. Aujourd’hui, les résultats de cette enquête, conçue et menée par la FAO et par les autorités, aident les scientifiques et les responsables politiques à élaborer un plan forestier national. Celui-ci sera fondé sur des données biophysiques statistiquement valables ainsi que sur une compréhension socioéconomique approfondie de la façon dont les communautés locales utilisent leurs forêts. Ces informations permettront aux autorités de concevoir des politiques plus cohérentes s’agissant de l’utilisation des terres et des moyens d’existence appelant à l’élaboration de plans de gestion plus participatifs qui associeront les populations locales à la gestion et à la protection des ressources forestières dont elles dépendent.

Du simple mètre à ruban utilise pour vérifier le diamètre d’un arbre aux images détaillées obtenues par satellite qui donnent une vue d’ensemble de la couverture forestière, le projet de la FAO de suivi et d’évaluation des ressources forestières nationales (NAFORMA) a combiné les methods traditionnelles d’inventaire aux outils et méthodes modernes afin de réunir les informations les plus completes jamais compilées sur les forêts de la République-Unie de Tanzanie. Ces informations comprennent des données biophysiques sur les arbres et le paysage utilisables par les responsables de la planification de l’utilisation des terres et par les spécialistes de l’environnement et du changement climatique. Elles comprennent aussi des informations socioéconomiques obtenues aupès des personnes elles-mêmes, que les responsables politiques peuvent utiliser pour associer les populations locales à la gestion et à la préservation de leurs forêts.

La FAO a travaillé avec les décideurs du pays en matière de foresterie et avec des experts en inventaire et en télédétection pour concevoir l’enquête, mettant au point une méthode statistiquement valable et des outils pour l’évaluation des résultats, et mettant en oeuvre des modèles informatiques qui permettront à la République-Unie de Tanzanie de suivre l’évolution des stocks de carbone au fil du temps. Grâce à cette enquête, le pays dispose aujourd’hui d’une masse de données de référence à partir desquelles travailler.

Un tiers du territoire de la République- Unie de Tanzanie est recouvert par des forêts. Et pourtant, chaque année, une partie de ces ressources est perdue à cause de la déforestation, ce qui non seulement réduit la possibilité pour les populations locales d’exploiter la forêt mais accroît aussi les émissions de carbone, qui contribuent au réchauffement climatique. La République-Unie de Tanzanie est le premier de cinq pays pilotes à entreprendre ces enquêtes approfondies, qui calculent également l’impact de la déforestation sur le carbone stocké dans les sols forestiers. D’autres enquêtes seront menées en Équateur, au Pérou, au Viet Nam et en Zambie.

Des équipes multidisciplinaires recueillent des données variées
Les 16 équipes qui ont mené l’enquête ont parcouru le pays en long et en large pendant deux ans pour recueillir des informations et prélever des échantillons dans les sols et sur les arbres sur 3 400 sites qui avaient été cartographiés à l’aide d’images obtenues par satellite. Ces équipes comprenaient des spécialistes des espèces arborescentes, des sols, du changement climatique, des moyens d’existence et des questions de genre. L’équipe a par exemple appris que les hommes et les femmes percevaient les problèmes différemment, les femmes donnant plus d’importance au rôle des forêts dans leur vie quotidienne. Ce genre d’informations est essentiel pour les décideurs politiques qui élaborent les plans de gestion en consultation avec les bénéficiaires qui participent à la gestion et à la protection de leurs forêts.

Élargir les expériences et les méthodes aux autres pays
La République-Unie de Tanzanie étant le premier de cinq pays pilotes à entreprendre ce genre d’enquête, il convient de veiller à ce que les informations recueillies puissent être analysées dans le cadre d’un context plus vaste. C’est ainsi que la FAO, en coopération avec les pays, a aide à développer des outils permettant d’adapter les approches aux besoins de chaque pays, mais permettant aussi de standardiser et d’harmoniser les méthodes de façon à ce que les informations puissent être analyses et comparées d’un pays à l’autre.

NAFORMA travaille aussi avec le Programme de collaboration des Nations Unies sur la réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts (ONU‑REDD). Aujourd’hui, dans une perspective d’avenir, le fait de disposer de données de référence sur les forêts et sur les stocks de carbone dans le sol facilitera la participation de la République-Unie de Tanzanie au mécanisme REDD-plus qu’il est proposé de mettre en place. Dans le cadre de ce mécanisme, des fonds seront versés aux pays en fonction des progrès qu’ils enregistrent en matière de réduction de la déforestation et de la dégradation des forêts, ce qui permet d’accroître la séquestration de carbone. La masse d’informations tirée de l’enquête aidera également à l’élaboration de plans de gestion plus durable des forêts intégrant la préservation des moyens d’existence des populations rurales dans les plans forestiers nationaux.

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