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Petits États insulaires en développement

Le premier événement organisé en marge de la Conférence marque une étape historique dans les relations entre la FAO et les petits États insulaires en développement (PEID)


08/06/2015

Samedi, en marge de la Conférence, un débat de haut niveau sur les Petits États insulaires en développement (PEID) a été organisé. L'objectif de cet événement était de présenter et d'échanger des idées en vue de promouvoir la sécurité alimentaire et la nutrition, tout en répondant aux défis du changement climatique et aux menaces environnementales auxquelles sont confrontés les PEID. Outre le Directeur général, parmi les participants au débat de haut niveau, figuraient les Premiers ministres de la Guinée Bissau, de St-Vincent-et-les Grenadines et des Fidji. L'événement a également été l’occasion de signer un protocole d’accord entre la FAO et le Groupe des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), visant à renouveler leur partenariat.

Le débat a été ouvert par Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe – elle-même originaire d’un petit État insulaire en développement, le Cabo Verde. Elle a souligné les défis et les objectifs communs des PEID, en particulier les liens entre le changement climatique et la nutrition. Elle a exprimé ses sincères remerciements à tous ceux qui avaient fait un long voyage pour assister à ce débat, ainsi qu’aux Gouvernements de l'Irak et de la Libye, sans les contributions desquels cet événement n'aurait pas pu voir le jour. M. Angus Friday, Ambassadeur des Grenadines auprès des États-Unis, a fait écho à ces commentaires et a fait part de l’expérience de son pays face aux phénomènes climatiques extrêmes, comme l'ouragan Ivan.

Le Premier ministre de la Guinée-Bissau, M. Domingos Simões Pereira, a été le premier invité à prendre la parole. Il a décrit les défis, liés notamment au changement climatique, auxquels est confronté son pays et a évoqué la nécessité de mettre en œuvre un système d'alerte efficace et doté de ressources suffisantes pour atténuer les dégâts causés par les catastrophes. Il a présenté des enjeux propres à son pays, notamment la nécessité d'accroître la recherche et la compréhension des processus hydro-sédimentaires, ainsi que d’améliorer et de renforcer la surveillance du niveau des mers et des facteurs associés. Il a également souligné la nécessité de résoudre les problèmes en ayant recours à des expérimentations et en travaillant main dans la main avec les partenaires des PEID.

En effet, la montée du niveau des mers, la hausse des températures de surface de l’air et des océans, la modification des régimes de précipitations et l'impact des catastrophes naturelles et de la dégradation des écosystèmes côtiers et marins pèsent d’autant plus sur le développement durable des PEID. La parole a ensuite été donnée à M. Ralph Gonsalves,  Premier ministre de Saint-Vincent-et-les Grenadines, qui a parlé franchement et honnêtement des enjeux nationaux. Son pays étant une île, a-t-il expliqué, il offre plus de paysages marins que de paysages terrestres, ce qui signifie souvent un «regard vers l'intérieur et un regard vers l'extérieur». Selon lui, le défi consiste à faire face aux tensions qui surgissent entre les deux. Il a parlé de la nécessité de favoriser une vaste économie concurrentielle, afin de faciliter une révolution de l'éducation, mais aussi de rester en phase avec l’évolution des technologies mondiales. M. Gonsalves a également déclaré que la mise en œuvre d’interventions stratégiques ciblées était la seule façon de lutter rapidement contre la pauvreté dans les PEID.

Bien que Saint-Vincent-et-les Grenadines contribue très peu au changement climatique, le pays se trouve en première ligne, divers phénomènes météorologiques étant venus s’ajouter à un «gouffre de défis». D’après le Premier ministre, M. Gonsalves, pour traverser ce gouffre, il ne convient pas de faire de petits pas, mais plutôt des bonds en avant. Les approches graduelles ne suffisent pas, les PEID ont besoin d’une nouvelle architecture mondiale plus équitable pour transformer notre façon de penser.

M. Bainimarama, Premier ministre des Fidji a ensuite pris la parole. Il a souligné la nécessité de maintenir les capacités de son pays et des PEID en général, à nourrir les personnes qui souffrent de la faim, à soutenir une production efficace et à mettre en œuvre les meilleures politiques agricoles possibles. Il a mis en évidence la dimension centrale de la «croissance verte pour une économie bleue», en vue d’atténuer les effets du changement climatique, de faciliter la croissance et d'atteindre les objectifs de développement durable.

Le Directeur général a clos l’évènement. Il a remercié tous les participants qui avaient fait le déplacement pour assister à ce débat, en faisant remarquer, sous les applaudissements, que c'était la première fois que des représentants de toutes les îles du Pacifique étaient présents lors d'une Conférence de la FAO. Il a également attiré l'attention sur la prévalence du changement climatique dans les commentaires de tous les participants: «le changement climatique est un thème récurrent dans nos conversations et c'est peut-être l’enjeu le plus dramatique auquel font face les PEID. C'est l’une des priorités absolues à l’échelle internationale, car c’est un enjeu central pour le développement durable».

Avant de signer le protocole d’accord, le Directeur général a tenu à souligner son importance. «Cet accord s'inscrit dans le cadre de notre partenariat renouvelé avec les petits États insulaires en développement et l'Afrique. Le protocole d'accord souligne le potentiel de la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire, tout en mettant l’accent sur la sécurité alimentaire et la nutrition, l’agriculture familiale, le développement durable, le changement climatique, l’information sur les marchés, les investissements agricoles responsables et l’appui à la stratégie de développement du secteur privé dans les pays de l’ACP».

«Il nous permettra de renforcer encore notre collaboration pour surmonter les défis auxquels font face les États membres de l'ACP. Je crois que travailler de concert est la meilleure manière d’aller de l’avant. Vous pouvez compter sur la FAO, en tant que partenaire».

D’autres événements sont organisés en marge de la Conférence, tout au long de la semaine. Consultez ici le calendrier.

 

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