Bureau régional de la FAO pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord

L’excitation à son comble à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’abeille 2024

20/05/2024, Le Caire

En ce lundi 20 mai 2024, nous nous rassemblons dans le monde entier pour célébrer la Journée mondiale de l’abeille. Les communautés mondiales s’unissent pour célébrer le rôle vital des pollinisateurs sous le thème «Bee Engaged with Youth», qui met en valeur l’importance des jeunes dans la sauvegarde de ces espèces cruciales. La reconnaissance des abeilles et des autres pollinisateurs en tant que contributeurs essentiels aux écosystèmes, avec près de 90 pour cent des plantes à fleurs et plus de 75 pour cent des cultures vivrières qui dépendent de leurs services de pollinisation, souligne leur apport indispensable à la sécurité alimentaire mondiale et à la biodiversité. En dépit de ce rôle significatif, ces espèces vitales sont confrontées à des menaces imminentes liées à la dégradation de leur habitat, à l’utilisation de pesticides et au changement climatique, qui mettent en péril leur existence et, de façon plus large, la biodiversité, essentielle à la survie de l’humanité. 

En réponse à ces défis, une volonté collective émerge, nourrie par un engagement commun en faveur de l’intendance environnementale. Les individus sont en train de prendre des mesures proactives en cultivant des plantes indigènes, en soutenant les agriculteurs locaux ou encore en œuvrant à réduire l’usage des pesticides afin de protéger les pollinisateurs et de favoriser la résilience des écosystèmes. En plus de ces efforts individuels, les gouvernements et les décideurs politiques devraient adopter des mesures stratégiques, consolider l’engagement des communautés et encourager les partenariats transfrontaliers afin de créer un environnement propice à l’épanouissement des pollinisateurs. 

Le Bureau régional de la FAO pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord (RNE) joue un rôle primordial dans cette entreprise, en collaborant avec les parties prenantes pour revitaliser les pratiques apicoles et promouvoir des solutions agricoles durables adaptées aux défis particuliers à la région. La FAO puise dans son expertise et dans ses ressources pour susciter un changement transformateur, en veillant à ce que les pollinisateurs prospèrent et contribuent à la santé environnementale et à la sécurité alimentaire de la région. 

Récolter le succès: enseignements tirés pour améliorer les pratiques apicoles afin de favoriser la santé environnementale et la prospérité nutritionnelle 

La production de miel dans la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord (NENA) porte une valeur économique, écologique et culturelle considérable. Les connexions culturelles de l’apiculture dans la région remontent à plusieurs siècles avec des méthodes traditionnelles transmises de génération en génération. Cela souligne le rôle essentiel que joue la production de miel dans la préservation du patrimoine culturel et de l’identité des communautés. 

De plus, l’industrie apicole soutient les moyens de subsistance des populations rurales en assurant des revenus grâce à la vente de miel et d’    autres produits issus de la ruche. En 2020, la production de miel en Algérie, en Libye, au Maroc et en Tunisie était estimée à 5 377, 764, 8 334 et 3 645 tonnes de miel, respectivement (FAO, 2021). Au Yémen, la production de miel est passée d’    environ 600 tonnes par an en 2000 à 2 750 tonnes en 2017, dont 2 000 tonnes exportées. 

L’industrie apicole égyptienne est une force économique vitale, comptant 2,5 millions de ruches et soutenant 25 000 à 30 000 ménages. L’Égypte est considérée comme l’un des pays les plus importants dans le secteur de l’apiculture au Moyen-Orient, parmi les nations arabes et en Afrique. Avec plus de 1,2 million de paquets d’    abeilles et 115 tonnes de cire d’abeille exportés en 2018, l’Égypte est également le premier exportateur de paquets d’abeilles et de cire d’    abeille en Méditerranée. Avec 270 000 apiculteurs, l’Égypte est un acteur clé au Moyen-Orient et en Afrique. Sa production annuelle estimée à 30 000 tonnes de miel en fait un grand contributeur à la sécurité alimentaire et à la croissance économique régionales. 

Cette contribution est particulièrement importante dans les régions où l’agriculture traditionnelle est difficile à pratiquer en raison de l’aridité du climat et de la rareté de l’eau. L’apiculture est relativement adaptée aux régions climatiques arides, car elle nécessite peu d’eau / de pluie en comparaison avec d’autres activités agricoles. De plus, la production de miel stimule les activités connexes, notamment les industries de production de la cire, de la propolis et de la gelée royale, élargissant ainsi les opportunités économiques dans les zones rurales. Plus de 20 professions liées à l’apiculture ont été identifiées dans le cadre d’un projet de la FAO. 

Les projets apicoles de la FAO dans la région NENA sont axés sur la revitalisation des pratiques apicoles et l’autonomisation des communautés. En Iraq, un projet pionnier soutenu par la FAO et des partenaires locaux a permis de relancer l’apiculture en s’attaquant à des problèmes majeurs tels que les maladies des abeilles et le manque d’expertise technique. Cette initiative n’a pas seulement relancé l’    apiculture, elle a également donné la priorité à l’intégration de la dimension de genre, ce qui s’est traduit par une augmentation de la production de miel et un renforcement de la sécurité alimentaire. 

De même, dans le Sultanat d’Oman, où la production de miel a dépassé les 500 tonnes en 2022 selon le Centre national de la statistique et de l’information (NCSI), la FAO a lancé une initiative de collaboration pour consolider le secteur apicole d’Oman en améliorant les capacités organisationnelles, en renforçant l’expertise technique et en diversifiant les produits liés au miel. La FAO a donné aux apiculteurs, y compris aux femmes, les moyens d’exploiter l’immense potentiel de l’ industrie du miel d’Oman. 

En Arabie Saoudite, l’apiculture est pratiquée depuis longtemps et largement par plus de 15 000 ménages comme moyen pour générer des revenus et les diversifier. En dépit des conditions climatiques arides, la présence de diverses écologies et de ressources florales qui permettent la migration des abeilles pour exploiter les ressources fourragères en fonction des saisons et des écologies fait que l’    Arabie Saoudite reste un pays potentiel pour l’apiculture. 

Selon le Ministère saoudien de l’environnement, de l’eau et de l’agriculture (MEWA), le pays produit environ 5 000 tonnes de miel annuellement et son objectif est d’atteindre 7 500 tonnes par an d’    ici à 2026. Grâce au Programme de développement agricole rural durable (SRAD) élaboré conjointement par la FAO et le Ministère de l’    environnement, de l’    eau et de l’    agriculture, le bureau de la FAO en Arabie Saoudite œuvre à répondre aux défis croissants auxquels le pays fait face dans l’industrie apicole, et ce en fournissant un soutien technique, en présentant des technologies apicoles améliorées et des bonnes pratiques apicoles dans l’élevage de reines et la multiplication des colonies, en plus des pratiques d’apiculture biologique. Le bureau de la FAO en Arabie Saoudite s’efforce, également, d’améliorer les compétences et les connaissances des apiculteurs et du personnel du Ministère de l’environnement, de l’eau et de l’agriculture en organisant une série de formations sur l’apiculture. Le bureau de la FAO en Arabie Saoudite soutient, en outre, le secteur apicole du pays en développant le programme national d’élevage d’abeilles, les stratégies durables pour la santé, la prévention et de contrôle des maladies des abeilles, et en produisant et disséminant des produits de connaissance (livre de ressources apicoles, directives, manuels, brochures et messages de vulgarisation). Le bureau de la FAO en Arabie Saoudite collabore, par ailleurs, avec le Ministère de l’environnement, de l’eau et de l’agriculture, pour aider les femmes à s’engager dans la valorisation et dans la diversification des produits apicoles. La FAO vise, en effet, à améliorer la productivité et la durabilité des pratiques apicoles et la conservation des abeilles indigènes, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire et à la conservation de l’ environnement. 

Au Maroc, il y avait 36 300 apiculteurs en 2019, soit une hausse de 65 pour cent depuis 2009. La production de miel a atteint 7 960 tonnes en 2019, soit une augmentation de 69 pour cent selon le Ministère de l’    agriculture. 

Dans le sud du pays, la FAO a mis en place un centre pour la préservation et le développement de l’    abeille jaune saharienne non-agressive et adaptée à l’environnement difficile du désert. Cette race était au bord de l’extinction et grâce à un programme de sélection de noyaux purs et à l’utilisation de l’insémination artificielle, plus de 10 000 reines fécondées ont été distribuées et une douzaine de pépinières ont été mises en place.

La FAO a, en outre, lancé dans la région du Haut Atlas un projet transformateur post-séisme, axé sur l’apiculture comme moyen de redressement économique et d’autonomisation. En fournissant une formation, une assistance technique et des ressources essentielles, la FAO autonomise les communautés pour qu’elles se lancent dans des entreprises apicoles réussies, favorisant ainsi l’équité sociale et le renforcement de la résilience. 

Un autre projet sous-régional se concentre sur l’évaluation complète du secteur apicole en Algérie, en Libye, au Maroc et en Tunisie. Il a été lancé en 2023, en partenariat avec l’Union du Maghreb Arabe. L’    objectif de cette initiative est d’analyser les différentes facettes du secteur, y compris les populations d’abeilles, la production, la dynamique du marché, les politiques et les défis, dans le but de formuler une stratégie inclusive pour améliorer la capacité, la productivité et la qualité du secteur. À terme, ces efforts visent à favoriser un développement durable et inclusif de l’apiculture en la positionnant comme une pierre angulaire de la croissance territoriale durable et de la conservation de la biodiversité dans toute la région du Maghreb. 

Les efforts déployés dans la région NENA démontrent le rôle vital de l’apiculture dans la promotion de la croissance économique, de la durabilité environnementale et du patrimoine culturel. Grâce à ces projets de collaboration, les communautés ont revitalisé les pratiques apicoles tout en autonomisant les individus et en améliorant la sécurité alimentaire. Ces succès soulignent l’importance d’investir dans l’apiculture durable, la préservation de la biodiversité et les opportunités économiques inclusives pour un avenir résilient dans la région. 

S’informer plus sur les projets et initiatives connexes 

Conformément à la priorité régionale sur l’écologisation de l’agriculture, les initiatives du FAO RNE ont un rôle pivot dans la catalysation des changements transformateurs dans la région, la promotion de l’efficacité agricole et le renforcement de la résilience. Ces efforts englobent un éventail d’activités visant à promouvoir des pratiques durables et à renforcer les communautés locales. Par exemple, la FAO soutient les efforts de promotion des technologies de l’    apiculture en Arabie Saoudite et les entreprises innovantes d’    apiculture en Syrie, à travers le programme Nabta de la FAO. En outre, la participation active de la FAO à des événements tels que la Conférence de l’    Association arabe d’    apiculture et le Festival international du miel d’    Al Baha appuie son rôle dans la diffusion des connaissances et le renforcement des capacités au sein du secteur. De la préservation et de l’    amélioration de la production de miel au Yémen dans des conditions difficiles à la mission des apiculteurs marocains pour sauvegarder l’ abeille jaune saharienne, ces initiatives soulignent un effort concerté en faveur de pratiques agricoles durables et de conservation de la biodiversité. Un projet de collaboration entre la FAO et l’    Union du Maghreb arabe (UMA) a également été lancé pour soutenir l'apiculture dans les pays du Maghreb, en favorisant la préservation de la biodiversité et le développement économique. En outre, KHIBRA, le centre régional de connaissances de la FAO pour la résilience intégrée de la biodiversité et les systèmes alimentaires agrosylvopastoraux, complète ces efforts en servant de plateforme pour le partage des connaissances et la collaboration transfrontalière et en mettant l’    accent sur les initiatives visant à améliorer la durabilité de l’    environnement dans la région. 

Visitez notre site web pour en savoir davantage sur les efforts du FAO RNE pour faire progresser le système agroalimentaire de la région et améliorer l’efficacité et la résilience de l’agriculture: Page web RP3