Une action immédiate est nécessaire pour amener l’Afrique sur la voie des objectifs mondiaux

Le Directeur général de la FAO s’adresse à la première table ronde des agriculteurs africains qui se tient au Vatican.

© FAO/Luis Tato

La table ronde vaticane des agriculteurs africains a fourni aux agriculteurs d’Afrique subsaharienne l’occasion d’introduire leurs points de vue propres et leurs expériences concrètes au cœur des débats mondiaux sur le développement de l’agriculture.

©FAO/Luis Tato

11/10/2023

Rome – Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, a appelé aujourd’hui à une action immédiate pour aider l’Afrique à retrouver la voie des objectifs mondiaux en matière de sécurité alimentaire et de nutrition, en faisant valoir que la science, la technologie et l’innovation, les investissements et la jeunesse du continent offrent des ressources et recèlent des solutions potentielles.

M. Qu était invité à s’adresser à la première table ronde vaticane des agriculteurs africains, une rencontre destinée à donner aux agriculteurs d’Afrique subsaharienne l’occasion «d’introduire leurs points de vue propres et leurs expériences concrètes au cœur des débats mondiaux sur le développement de l’agriculture dans leur région».

Des décideurs africains, des hauts responsables des Nations Unies, des organisations de développement, des institutions financières internationales, le secteur privé, le monde universitaire et la société civile étaient également invités. Des agriculteurs du Kenya, du Malawi, du Nigéria, de la Sierra Leone et du Zimbabwe ont présenté des cas concrets d’innovation et de technologies agricoles et ont formulé des recommandations clés pour l’action publique.

La rencontre a eu lieu à quelques jours de l’ouverture du Forum mondial de l’alimentation. Cette manifestation annuelle phare de la FAO est conçue pour favoriser le dialogue et le débat entre les acteurs concernés, qu’il s’agisse des jeunes, des agriculteurs, des petits producteurs, des peuples autochtones, des décideurs politiques, des investisseurs de l’agroalimentaire ou des scientifiques, tous animés d’un même objectif, qui est de faire avancer la sécurité alimentaire en vue d’obtenir une amélioration dans quatre domaines: la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie, en ne laissant personne de côté.

L’Afrique est l’un des principaux pôles d’intérêt de la FAO depuis sa création, il y a près de 60 ans. Malheureusement, le nombre de personnes sous-alimentées y a dépassé les 281 millions depuis le début de la pandémie de covid-19, tandis que les conflits et la crise climatique continuent d’affliger le continent.

Seulement cette année, le cyclone Freddy a frappé le Mozambique, le Malawi et le Zimbabwe, et des sécheresses sévissent en Ouganda et en Somalie. Tandis que le Soudan, le Mali, le Niger et d’autres pays continuent d’être en proie à des conflits, de nouvelles données, publiées il y a seulement deux semaines, viennent confirmer que la République démocratique du Congo continue d’être le théâtre de l’une des plus vastes crises alimentaires au monde, sachant qu’un quart de la population du pays – soit plus de 25 millions de personnes – est confronté à un degré d’insécurité alimentaire classé en crise ou en situation d’urgence.

Tous ces éléments attestent que l’Afrique n’est pas sur la voie menant à la réalisation des objectifs mondiaux de sécurité alimentaire et de nutrition énoncés dans le Programme 2030, et pas davantage sur la voie d’une concrétisation des objectifs de la Déclaration de Malabo adoptée par les membres de l’Union africaine.

«En Afrique, des systèmes agroalimentaires plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables sont indispensables et requis de toute urgence pour doubler la productivité agricole actuelle», a déclaré M. Qu.

Les solutions envisagées

Dans son allocution aux participants, le Directeur général de la FAO s’est attaché à envisager des solutions et «les moyens de les mettre en œuvre rapidement».

La science, l’innovation et la technologie, par exemple, offrent d’importantes possibilités de croissance économique et de création d’emplois dans les systèmes agroalimentaires, en contribuant à produire davantage avec moins de moyens, en réduisant les pertes et le gaspillage alimentaires, en aidant la production alimentaire à s’adapter et à atténuer les effets de la crise climatique, et en améliorant l’accès aux financements et aux informations sur les marchés. Mais cela n’est possible que si les progrès dans ces trois domaines sont accessibles à tous.

En second lieu, pour induire un changement véritable et d’envergure, des investissements sont nécessaires, non seulement dans des entreprises du secteur agricole, mais aussi dans la recherche agronomique, la formation des agriculteurs, la mécanisation de l’agriculture et l’introduction de nouvelles technologies et de nouvelles variétés de plantes cultivées, sans oublier l’investissement dans des systèmes de production durable.

Dans cette perspective, la FAO mobilise le secteur privé par le biais d’initiatives phares comme l’Initiative Main dans la main, conçue pour accélérer la transformation de l’agriculture et le développement rural durable, et comptant à présent 36 pays africains.

«Enfin, l’Afrique comptant la proportion de jeunes la plus élevée dans le monde, davantage devrait être fait pour donner à la jeunesse de ce continent des moyens d’agir, en tirant parti de sa faculté d’adaptation, de sa créativité et de sa capacité d’innovation pour changer la donne et vaincre la pauvreté et la faim dans la région», a déclaré M. Qu.

C’est pourquoi la mobilisation des jeunes constitue l’un des trois piliers du Forum mondial de l’alimentation, que le Directeur général a créé en 2021.

La table ronde s’est tenue aujourd’hui à l’Académie pontificale des sciences sociales dans la Cité du Vatican, sous le parrainage de Bayer AG et le patronage de l’Académie pontificale pour la vie.

Contacts

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Nicholas Rigillo FAO Actualités et Médias (Rome) [email protected]