La FAO exprime de vives inquiétudes quant à la faim aiguë qui sévit dans la bande de Gaza

Rome – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) est profondément préoccupée par la dégradation de la situation en matière de sécurité alimentaire dans la bande de Gaza, où l’ensemble de la population – soit 2,2 millions de personnes – est actuellement confrontée à la faim aiguë, selon un nouveau rapport publié jeudi par l’initiative mondiale du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).

Ce rapport indique que le risque de famine croît de jour en jour tant que les hostilités se poursuivent et que l’arrivée de l’aide humanitaire est restreinte, ce qui a des répercussions sur une grande partie de la population de la bande de Gaza et limite son accès à la nourriture, à des services de première nécessité et à une assistance vitale. La concentration extrême de personnes dans des abris inadaptés ou des zones dépourvues des services essentiels, ou leur isolement absolu, contribue fortement au risque de famine.

Selon le rapport, l’ensemble de la population de la bande de Gaza est classée en phase 3 (niveau de crise) ou supérieure de l’IPC pour la période considérée (8 décembre 2023 - 7 février 2024). Par ailleurs, 79 pour cent de ces personnes se trouvent en situation d’urgence (phase 4) ou de catastrophe (phase 5).

Plus précisément, au moins un foyer sur quatre (soit plus de 500 000 personnes) est dans une situation catastrophique d’insécurité alimentaire aiguë (phase 5). Ce niveau se caractérise par une pénurie extrême de nourriture, qui conduit à l’inanition, un taux terriblement élevé de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de 5 ans et une mortalité très excessive.

Conformément à son mandat et en coordination avec ses partenaires, la FAO est pleinement déterminée à répondre aux besoins humanitaires pressants de la population de la bande de Gaza et aux autres besoins qui se font jour en Cisjordanie, en vue de préserver et de restaurer les moyens de subsistance fondés sur l’agriculture, comme l’a expliqué son Directeur général, M. Qu Dongyu, dans une déclaration publiée en novembre.

«Je tiens à réaffirmer que la FAO est absolument déterminée à continuer de prêter assistance à la population palestinienne et à renforcer cette assistance, en prenant toutes les mesures voulues pour s’acquitter de cette tâche dans le cadre de son mandat», a-t-il indiqué. «Un cessez-le-feu immédiat et l’instauration de la paix sont des conditions indispensables à la sécurité alimentaire. Le droit à l’alimentation est un droit humain fondamental», a-t-il ajouté.

Même avant le début des hostilités, plus d’un quart de la population de la Palestine, dont plus de la moitié de celle de la bande de Gaza, était déjà considérée comme étant en situation d’insécurité alimentaire.

L’escalade des hostilités a ensuite mis un coup d’arrêt aux approvisionnements en eau, en nourriture et en combustibles, provoquant l’effondrement de tous les secteurs liés à l’alimentation, notamment les cultures, l’élevage, la pêche et l’aquaculture.

La FAO suit avec une grande inquiétude la catastrophe humaine qui se déroule dans la région. Elle mobilise des approvisionnements agricoles vitaux et se tient prête à commencer à fournir du fourrage – 1 500 tonnes d’orge –, des bidons d’eau, des kits vétérinaires et du combustible à Gaza, une fois que l’accès sera rétabli, pour protéger les animaux d’élevage et maintenir les moyens de subsistance. Cette aide est d’autant plus cruciale que, compte tenu de la forte densité de population et de la proximité entre humains et animaux, la mort d’animaux et les maladies animales pourraient aisément entraîner une situation d’urgence sanitaire.

La FAO est déterminée à mobiliser son expertise technique pour aider la population de Palestine et continuera de le faire, notamment en dirigeant conjointement le module de la sécurité alimentaire.

De plus, elle facilitera les évaluations du secteur agroalimentaire sur le terrain dès que la situation le permettra et suivra aussi l’incidence des hostilités sur la sécurité alimentaire dans la région et au-delà, de sorte que les interventions soient mieux étayées et mieux ciblées.