Le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) ouvre sa nouvelle session par un appel à transformer les systèmes agroalimentaires

La FAO souligne qu’il faut nouer des partenariats solides afin d’accélérer l’élimination de la faim et de la malnutrition

© FAO/Jon Spaull

Femmes s'occupant de semis de navets au Malawi.

©FAO/Jon Spaull

11/10/2021

Rome– Il faut de toute urgence transformer les systèmes agroalimentaires pour se remettre sur la voie de l’éradication de la faim et de la malnutrition. Voici le message qu’ont entendu aujourd’hui les participants à la quarante-neuvième session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA).

Selon les dernières estimations de la FAO, le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde ne cesse d’augmenter. En 2020, on dénombrait jusqu’à 811 millions de personnes qui souffraient de la faim sur la planète, tandis que 2,4 milliards n’avaient pas accès à une nourriture adéquate tout au long de l’année et que plus de 3 milliards n’avaient pas les moyens d’avoir une alimentation saine. La situation est aggravée par la pandémie actuelle de covid-19, les conflits, la variabilité du climat, les extrêmes climatiques et les ralentissements économiques.

Dans son discours, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, a fait observer que le monde accusait un retard dans la réalisation de l’objectif de développement durable relatif à l’éradication de la faim et de la malnutrition (ODD 2) et a appelé à des solutions plus intégrées.

«À la FAO, nous avons déjà pris des mesures importantes pour accélérer la transition vers des systèmes agroalimentaires plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables», a-t-il poursuivi, citant en exemple l’Initiative Main dans la main, le Programme FAO d’intervention et de redressement dans le contexte de la covid-19 et le nouveau Cadre stratégique 2022-2031 de l’Organisation, qui vise à accélérer la transition au niveau des pays.

Cependant, le Directeur général a averti que, seules, ces mesures ne suffisaient pas. Il a rappelé aux délégués siégeant au CSA que le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, tenu le mois dernier, avait mis en évidence l’interdépendance des défis auxquels sont confrontés la planète, sa population et ses habitats. Selon M. Qu, étant donné la complexité de ces enjeux, il est primordial de créer des partenariats avec tous les acteurs concernés ou de renforcer les partenariats qui sont déjà en place afin d’améliorer les synergies et de gagner en efficacité et en efficience.

Le CSA a un rôle unique à jouer

Pendant son intervention, le Directeur général a félicité le CSA pour le rôle exceptionnel qu’il joue, en tant que plateforme mondiale inclusive, dans la transformation des systèmes agroalimentaires, l’élimination de la faim et la promotion de la sécurité alimentaire pour tous. Le Comité a adopté un produit majeur relatif aux politiques, à savoir les Directives volontaires sur les systèmes alimentaires et la nutrition, qui fournissent des orientations sur l’harmonisation des politiques, des législations, des programmes et des plans d’investissement afin de lutter contre la faim et la malnutrition sous toutes ses formes, dans le cadre d’une approche globale axée sur les systèmes agroalimentaires.

Le Groupe d’experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition du CSA apporte un appui précieux à l’interface science-politique, notamment grâce à son rapport sur la promotion de la participation et de l’emploi des jeunes dans l’agriculture et les systèmes alimentaires et à son document de synthèse sur les impacts de la covid-19 sur la sécurité alimentaire et la nutrition.

Par ailleurs, dans le cadre de son Programme de travail pluriannuel, le CSA se penchera désormais sur les grandes questions que sont la jeunesse, l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes et des filles, les données et les inégalités.

Le Directeur général a réitéré l’engagement de la FAO à consolider son partenariat avec le CSA, en collaboration avec les autres organismes des Nations Unies ayant leur Siège à Rome, à savoir le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Programme alimentaire mondial (PAM), ainsi qu’à mobiliser le réseau de bureaux et d’experts de l’Organisation en vue de promouvoir une meilleure connaissance et une meilleure appropriation des produits et rapports du Comité et de favoriser la participation multipartite.

M. Qu a exhorté les Membres à continuer de participer activement aux processus du CSA et à appliquer concrètement les cadres stratégiques du Comité dans les dialogues qu’ils engagent à l’échelle nationale, dans leur législation et dans leurs plans de développement aux niveaux national et régional.

«Il nous reste neuf ans pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et atteindre les cibles des ODD. Avec pour objectif d’améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie pour tous, sans laisser personne de côté», a conclu le Directeur général. 

Dans son message vidéo, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, M. António Guterres, a souligné qu’il était nécessaire de mener une action porteuse de transformation pour que la production alimentaire mondiale profite à tous les êtres humains. Il a insisté sur le fait que les systèmes alimentaires pouvaient et devaient jouer un rôle essentiel de moteur de la relance économique, de l’élimination de la pauvreté et de la réduction des inégalités, du travail décent et de la lutte contre le changement climatique, la pollution et l’appauvrissement de la biodiversité.

Dans son discours, M. Jeffrey D. Sachs, Directeur du Centre pour le développement durable à l’Université Columbia, a désigné les conflits et la pauvreté chronique comme deux grands facteurs de l’insécurité alimentaire mondiale, faisant remarquer que la plupart des conflits étaient liés à la pauvreté chronique. Selon lui, il faut trouver un moyen de sortir de cette situation, mais cela suppose de disposer de fonds, d’une stratégie financière, d’un calendrier défini et d’un ensemble de politiques spécifiques. Il a rappelé qu’il était nécessaire d’adopter une approche plus systématique afin de mettre un terme à la faim et à la malnutrition.

Ont également participé à la séance d’ouverture du CSA le Président du Conseil économique et social des Nations Unies, M. Collen Vixen Kelapile; le Président du CSA, M. Thanawat Tiensin; le Président du FIDA, M. Gilbert Houngbo; le Directeur exécutif du PAM, M. David Beasley et le Président du Comité directeur du Groupe d’experts de haut niveau du CSA, M. Martin Cole. 

À propos du CSA

Le CSA est la principale plateforme internationale et intergouvernementale, ouverte à tous, qui permet à l’ensemble des parties prenantes de travailler ensemble pour assurer à chacun la sécurité alimentaire et la nutrition.


La quarante-neuvième session plénière du CSA se tiendra en ligne du 11 au 14 octobre 2021. Organisée dans la foulée du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, elle sera consacrée au rapport sur L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2021, à l‘appropriation des Directives volontaires du CSA sur les systèmes alimentaires et la nutrition et au Programme de travail pluriannuel, ainsi qu’aux autres axes de travail et priorités du Comité. Au cours de la session, le nouveau Président du CSA sera élu et les membres du Bureau, ainsi que leurs suppléants, seront désignés.



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