Alors que le Bilan 2 ans après le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires arrive à son terme, la FAO réaffirme sa volonté d’aider les pays à accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires

Le Directeur général, M. Qu Dongyu, fait le point sur les enseignements tirés de la réunion de haut niveau

Cérémonie de clôture du du Bilan 2 ans après le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires

©FAO

26/07/2023
Rome – Le Bilan 2 ans après le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires (le Bilan) s’est achevé mercredi au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) après trois jours de manifestations, de réunions et de dialogues de haut niveau auxquels ont participé plus de 2 000 personnes venues de 180 pays, y compris plus de 20 chefs d’État et de gouvernement et 125 ministres, dans le but de réfléchir aux difficultés qui se posent et aux possibilités qui se font jour dans le cadre de la transformation des systèmes agroalimentaires. 

«J’espère que ce Bilan vous a donné une vision globale de la situation actuelle, du chemin parcouru et de ce qu’il nous reste à accomplir», a déclaré le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, lors de la cérémonie de clôture. 

«La route est longue, et il nous faut accélérer le pas», a-t-il ajouté, soulignant que l’Organisation était déterminée à aider les membres à mettre en œuvre leurs plans nationaux visant à améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie en ne laissant personne de côté. 

M. Qu a dit espérer que les participants quitteraient Rome en ayant en tête les principaux points à retenir en vue de faciliter la mise en œuvre de leurs plans nationaux, après avoir établi collectivement que les causes de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition étaient devenues plus complexes en raison des risques et des effets associés à la crise climatique, aux chocs économiques et aux conflits en cours, qui étaient liés entre eux et se renforçaient mutuellement. 

«Il est ressorti de ces échanges que vous faites face à de nombreuses difficultés, mais également que chaque difficulté cache des possibilités», a-t-il souligné, prenant note également des débats concernant la nécessité d’un engagement politique de haut niveau et à long terme. 

La Vice-Secrétaire générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Mme Amina Mohammed, a prononcé la clôture officielle du Bilan, présentant à cette occasion un appel à l’action au nom du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres. 

Mme Mohammed a plaidé pour que des interventions d’urgence soient menées à grande échelle pour remédier aux lacunes en matière de mise en œuvre, mettant en avant les liens qui existent entre le financement du développement, l’allègement de la dette, l’inclusion, la mobilisation des acteurs non étatiques et l’accès de tous à la science, à la technologie et à l’innovation. Elle a également défini les principales priorités des interventions à venir, notamment l’intégration de stratégies relatives aux systèmes alimentaires dans l’ensemble des politiques nationales et la promotion des partenariats multipartites. 

«Ce Bilan confirme ce que nous avons appris lors du Sommet sur les systèmes alimentaires de 2021: nous pouvons revoir nos ambitions à la hausse et accélérer notre action. […] Faisons en sorte que la dynamique impulsée par cette réunion stimule l’action menée plus largement pour sauver les ODD ainsi que les efforts concrets et quotidiens visant à s’assurer que les systèmes alimentaires bénéficient à tous», a-t-elle déclaré. 

Ont également participé à la cérémonie de clôture le Président du Fonds international de développement agricole (FIDA), M. Alvaro Lario, et la Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial. 

Pleins feux sur les possibilités à saisir 

Au cours des trois jours qu’a duré le Bilan, dans le cadre de manifestations dirigées par la FAO, les participants en ont appris davantage sur l’importance des éléments suivants: 

• Les investissements et les infrastructures – pour que les denrées produites soient reliées aux marchés; 

• L’économie circulaire et la bioéconomie – pour accroître l’efficience et la durabilité et réduire les pertes et les gaspillages; 

• Le coût réel de la nourriture – pour rendre visibles les coûts et les bénéfices cachés afin de favoriser une prise de décisions efficace; 

• L’encadrement juridique – pour offrir des incitations et structurer l’action menée; 

• Le développement des chaînes de valeur – pour bâtir des systèmes agroalimentaires résilients; 

• Le commerce – pour accroître la diversité de l’alimentation, améliorer la nutrition et garantir l’accès à une alimentation saine. 

Les participants ont également entendu des messages forts sur les sujets suivants: 

• La place centrale qu’il convient d’accorder aux personnes, en particulier aux jeunes et aux femmes, pour mettre en œuvre des solutions plus efficaces; 

• L’opportunité d’exploiter la science, la technologie et l’innovation pour améliorer la production tout en renforçant la résilience face au climat et la qualité nutritionnelle des denrées alimentaires; 

• Le rôle fondamental que jouent les ressources naturelles dans les systèmes agroalimentaires, et la nécessité d’accroître l’efficience de leur exploitation afin de produire davantage en utilisant moins de ressources; 

• L’importance des produits alimentaires d’origine aquatique dans la lutte contre la faim et la malnutrition, et le caractère visionnaire de l’initiative de la FAO pour la transformation bleue à l’appui de ces objectifs; 

• L’importance des données, notamment géospatiales, pour la prise de décisions; 

• L’importance de la coopération internationale, notamment la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire; 

• La nécessité de disposer de politiques et de structures de gouvernance porteuses; 

• La transition numérique, qui constitue l’un des principaux accélérateurs de la transformation des systèmes agroalimentaires; 

• Le rôle clé des agriculteurs dans l’adoption, l’adaptation et la mise en œuvre de nouvelles pratiques, d’innovations et de nouvelles technologies; 

• Les possibilités d’étudier sérieusement toute une gamme d’innovations et de promouvoir des technologies de pointe, notamment l’agriculture de précision, l’analyse des données, l’intelligence artificielle et les chaînes de blocs, afin d’améliorer la production et d’accélérer les progrès dans la mise en œuvre des plans nationaux. 

Perspectives d’avenir 

Le Directeur général, M. Qu Dongyu, a rappelé aux délégués que la FAO offrait à tous ses membres, ainsi qu’aux acteurs et aux partenaires des systèmes agroalimentaires, un espace de dialogue neutre qui facilitait l’apprentissage mutuel en vue de parvenir à un consensus sur des solutions adaptées au contexte et des interventions conjointes visant à concrétiser la transformation dont le monde a besoin. 

«La FAO est également déterminée à entretenir une collaboration plus étroite et plus productive avec tous nos partenaires du système des Nations Unies afin d’accroître notre efficacité et notre impact collectif sur le terrain», a-t-il souligné. 

M. Qu a également mis l’accent sur l’utilité du Pôle de coordination des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, que la FAO héberge au nom du système des Nations Unies et qui assure une coordination et une facilitation efficaces, efficientes et cohérentes en réunissant les coordonnateurs nationaux des dialogues sur les systèmes alimentaires et en recueillant des données essentielles. 

«À l’avenir, nous devons renforcer le Pôle et le soutien que nous lui prêtons collectivement afin d’améliorer ses méthodes de travail et d’accroître son efficacité», at-il déclaré. 

M. Qu a invité les participants à revenir à Rome en octobre à l’occasion de l’édition 2023 du Forum mondial de l’alimentation, l’une des plateformes les plus efficaces au monde pour poursuivre le dialogue sur la transformation des systèmes agroalimentaires. 

Le Bilan 2 ans après le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires a tiré profit de la dynamique impulsée par le Sommet sur les systèmes alimentaires de 2021 en créant un espace qui permette aux pays d’examiner les progrès accomplis en ce qui concerne les engagements pris et de recenser les réussites, de repérer les obstacles persistants et de déterminer les priorités à définir. 

Le Secrétaire général de l’ONU s’est engagé dans sa Déclaration d’action et le résumé de la présidence sur le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires à convoquer «une réunion mondiale de bilan tous les deux ans pour examiner les progrès accomplis dans la mise en œuvre des résultats de ce processus et ses contributions à la réalisation du Programme 2030». La prochaine réunion, à savoir le Bilan 4 ans après le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, se tiendra en 2025. 

Contacts

Laura Quinones [email protected]

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]