Le financement de l’action climatique est essentiel pour rendre les systèmes agroalimentaires plus résilients, plus efficaces, plus durables et plus inclusifs

Lors du Forum mondial pour l’alimentation et l’agriculture, qui s’est tenu à Berlin, la FAO a rappelé que, parmi tous les secteurs, l’agriculture et l’utilisation des terres ne représentaient que 26 pour cent des flux financiers mondiaux destinés à l’action climatique.

Mme Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO, s’exprimant lors du Forum mondial pour l’alimentation et l’agriculture à Berlin (Allemagne).

©FAO/Lea Plantek

19/01/2023

Berlin – Il est essentiel de renforcer les investissements en vue de transformer les systèmes agroalimentaires du monde entier et de les rendre plus résilients, plus efficaces, plus durables et plus inclusifs, tout en aidant les pays à accéder aux financements de l’action climatique et en veillant à ce que les petits et moyens producteurs d’aliments aient accès à des ressources financières adaptées.

Tel était le principal message adressé par la Directrice générale adjointe de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Mme Maria Helena Semedo, qui s’exprimait lors du Forum mondial pour l’alimentation et l’agriculture, organisé à Berlin (Allemagne). 

Elle était l’oratrice principale d’une manifestation organisée par la FAO sur le thème «Financer la transformation durable des systèmes agroalimentaires – lacunes à combler et possibilités à saisir». 

«La manifestation se tient à un moment décisif, alors que la crise alimentaire actuelle est loin d’être terminée. La situation est particulièrement inquiétante, car les pays et les communautés les plus vulnérables au monde sont menacés par un taux de famine en augmentation dans un contexte de changement climatique et de risques pesant sur la diversité biologique», a déclaré Mme Semedo.

Elle a souligné que la FAO avait contribué à lancer des initiatives mondiales visant à étudier ces questions et a insisté sur la nécessité d’un financement climatique en faveur de la transformation des systèmes agroalimentaires d’ici à 2030. L’année dernière, lors de la 27e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques («COP27»), la FAO a lancé l’initiative Alimentation et agriculture au service d’une transformation durable (FAST), en collaboration avec le Gouvernement égyptien, afin de renforcer les contributions du financement de l’action climatique apportées aux secteurs agricoles, tant sur le plan qualitatif que quantitatif.

«Alors que le volume global des financements au titre du climat a augmenté au cours de la dernière décennie, la part destinée à l’agriculture n’a cessé de diminuer», a affirmé Mme Semedo.

L’agriculture et le secteur de l’utilisation des terres ont reçu 122 milliards d’USD de financements entre 2000 et 2018, soit 26 pour cent des flux financiers mondiaux en faveur de l’action climatique dans tous les secteurs. (en anglais)

Parmi les points positifs, M. Wolfgang Zornbach, du Ministère fédéral allemand de l’alimentation et de l’agriculture, qui animait la manifestation, a annoncé que son gouvernement contribuerait à hauteur de 3 millions d’USD à l’initiative FAST, à raison de 1 million d’USD par an pendant trois ans, afin de garantir une approche plus cohérente concernant les initiatives mondiales liées au changement climatique. 

Parmi les experts présents à la table ronde de la FAO figuraient Mme Iride Ceccacci, Directrice associée et responsable du département consultatif sur l’agro-industrie à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD); Mme Martina Fleckenstein, Directrice de la politique alimentaire mondiale au Fonds mondial pour la nature (WWF); et Mme Ritsuko Yoneda, Directrice du Ministère japonais de l’agriculture, des forêts et de la pêche.

Les participantes se sont penchées sur les moyens concrets de promouvoir l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à ses effets sans compromettre la sécurité alimentaire et la nutrition, en mettant l’accent sur les trois piliers de l’initiative FAST, à savoir: i) l’accès au financement, aux connaissances et aux capacités en matière de climat, ii) le soutien aux politiques et iii) le dialogue.

Mme Ceccaci a insisté sur l’importance des partenariats dans la concrétisation des objectifs de l’initiative FAST, ainsi que de la collaboration entre la BERD et la FAO. À ce propos, Mme Fleckenstein a fait remarquer que l’initiative servait de cadre et proposait plusieurs moyens de s’attaquer aux effets du changement climatique.

 Mme Semedo a par ailleurs rappelé à quel point les mesures relatives à la résilience des systèmes agroalimentaires face au changement climatique étaient essentielles à la réalisation de l’Accord de Paris et des objectifs de développement durable.

 «Nous sommes confrontés à un défi double, qui nécessite une approche sur deux fronts: traiter les effets du changement climatique sur les systèmes agroalimentaires, d’une part, et diminuer l’empreinte carbone des systèmes agroalimentaires, d’autre part», a-t-elle déclaré. 

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