Mettre fin à la déforestation: la FAO propose des solutions pour favoriser les synergies entre l’agriculture et les forêts

Le Directeur général de l’Organisation prend la parole lors d’une réunion de haut niveau organisée à Bruxelles conjointement avec la présidence française du Conseil de l’Union européenne

©FAO / Giuseppe Carotenuto

Le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, lors de sa participation à la réunion de haut niveau à Bruxelles

©FAO / Giuseppe Carotenuto

15/03/2022

Bruxelles/Rome – Il est indispensable de mettre un terme à la déforestation pour éliminer la faim, faire face à la crise climatique et garantir les moyens d’existence des communautés rurales et autochtones, tout en préservant les espèces sauvages et la biodiversité.

Cela suppose, selon le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, de conjuguer à la volonté politique une cohérence de fond dans les mesures adoptées, des financements suffisants et une large mobilisation des parties prenantes.

«Nous devons privilégier les solutions gagnant-gagnant qui permettent à la fois de promouvoir une production durable et d’enrayer la déforestation», a déclaré M. Qu lors d’une réunion de haut niveau qui s’est tenue aujourd’hui à Bruxelles, à l’invitation conjointe de la FAO et de la présidence française du Conseil de l’Union européenne.

Depuis des décennies, la déforestation est causée par la conversion de forêts en terres agricoles. Cette concurrence dont la terre est l’objet s’explique par de multiples facteurs, parmi lesquels la croissance démographique, les niveaux de revenu, les modes de consommation et d’échange des produits alimentaires, la précarité des régimes fonciers et la défaillance de la gouvernance en matière d’utilisation des terres.

Nombre de ces facteurs ont également une incidence sur la sécurité alimentaire et la nutrition.

«Nous devons opérer des arbitrages et maximiser les synergies entre les systèmes agroalimentaires et les forêts si nous voulons relever pleinement le défi de produire des aliments sûrs et sains en quantité suffisante pour une population croissante, tout en préservant nos ressources naturelles et la biodiversité», a déclaré M. Qu.

«La transformation de nos systèmes agroalimentaires, indispensable pour leur permettre de gagner en efficacité, en inclusivité, en résilience et en durabilité, nécessite des investissements politiques, financiers et techniques accrus», a ajouté M. Qu.

Si les solutions reposant sur le marché gagnent du terrain, celles-ci doivent toutefois s’accompagner de mesures destinées à aider les acteurs les plus faibles des filières visées. Cela suppose de donner des moyens d’action aux petits exploitants, aux peuples autochtones et aux communautés locales et de mettre en place des programmes incitatifs à leur intention. «Ces communautés gèrent près de la moitié des forêts et des terres agricoles dans le monde, leur participation est donc fondamentale», a déclaré M. Qu.

La manifestation organisée à Bruxelles, intitulée «L’importance des forêts pour les moyens d’existence, le climat et la biodiversité: solutions pour stopper la déforestation», a également donné lieu à d’autres interventions, notamment celle du Ministre français de l’agriculture, M. Julien Denormandie, dont le pays assure l’actuelle présidence tournante du Conseil de l’Union européenne.

«Lutter contre la déforestation avec détermination, à l’échelle mondiale, est un objectif que nous partageons tous et dont l’urgence est évidente aux yeux de chacun de nous. Nous devons agir maintenant et nous devons agir rapidement», a affirmé M. Denormandie. «Nous voulons agir ensemble pour améliorer la durabilité des chaînes de valeur et créer, au moyen de normes partagées, des conditions collectives bénéfiques à tous, pour le climat, la santé et la biodiversité, sans perdre de vue l’objectif de sécurité alimentaire», a-t-il ajouté.

Entretenir la dynamique

La manifestation visait à maintenir une dynamique de haut niveau en faveur d’un arrêt de la déforestation et d’une gestion durable des terres, en mettant en avant des exemples de pratiques optimales adoptées dans différentes régions.

Elle faisait suite au dialogue stratégique qui avait réuni la FAO et l’Union européenne en mai 2021, lors duquel on avait affirmé que les forêts faisaient partie intégrante des priorités convenues, qui s’articulaient autour de cinq domaines thématiques: i) les systèmes alimentaires et l’approche «Une seule santé»; ii) le changement climatique, la biodiversité et les ressources naturelles; iii) les crises alimentaires, la sécurité alimentaire et les moyens d’existence résilients; iv) les investissements et politiques en faveur de chaînes de valeur agroalimentaires durables; et v) la transformation des systèmes agroalimentaires grâce aux technologies numériques.

Cette vision commune des priorités et des interventions entre l’Union européenne et la FAO fait fond sur des partenariats et des programmes établis de longue date, notamment le Programme ONU-REDD, le Programme FAO-UE pour l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux (FLEGT), le Programme de gestion durable de la faune sauvage et le Programme d’action contre la désertification à l’appui de l’initiative Grande muraille verte du Sahara et du Sahel et de la coopération Sud-Sud.

Contacts

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