La FAO et des organismes partenaires se voient confier la direction du Programme intégré pour des océans propres et sains, doté de 115 millions d’USD

Un partenariat historique signé avec la BAsD, la CAF, la BERD et la COI vise à lutter contre la pollution agricole, municipale et industrielle d’origine terrestre qui dégrade les environnements côtiers

© FAO/Jittrapon Kaicome

La pollution terrestre met en péril la biodiversité marine, les écosystèmes, les économies côtières et les industries qui dépendent de la pêche et des ressources des océans.

©FAO/Jittrapon Kaicome

29/06/2023

Brasilia – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en collaboration avec quatre organismes partenaires, s’est vu confier la direction du Programme intégré pour des océans propres et sains. Cette initiative, qui suit une approche «de la source à la mer», octroiera jusqu’à 115 millions d’USD de subventions pour aider les pays à réduire la pollution d’origine terrestre qui touche les milieux côtiers et les grands écosystèmes marins. 

Ceci a été décidé lors de la 64e réunion du Conseil du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), ensemble de fonds consacrés à la lutte contre l’appauvrissement de la biodiversité, le changement climatique, la pollution et les pressions qui s’exercent sur la santé des terres et des océans.

La FAO codirigera ce programme avec la Banque asiatique de développement (BAsD), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et la Banque de développement de l’Amérique latine (CAF), sous la forme d’un partenariat stratégique avec la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

Les océans ont perdu quasiment 2 pour cent de leur oxygène depuis les années 1950, ce qui a formé des «zones mortes», caractérisées par l’hypoxie, où la vie ne peut pas se maintenir. La pollution d’origine terrestre, notamment liée à l’usage abusif d’engrais, aux déchets organiques issus de l’élevage et aux eaux usées municipales et industrielles non traitées, est généralement responsable de l’hypoxie partout dans le monde.

La pollution terrestre met en péril la biodiversité marine, les écosystèmes, les économies côtières et les industries qui dépendent de la pêche et des ressources des océans. Dans des conditions d’hypoxie prolongée, les récifs coralliens risquent de connaître une mortalité massive, les espèces de poissons côtiers de grande valeur migrent vers des zones plus riches en oxygène et les taux de croissance et de reproduction de nombreuses espèces marines s’effondrent.

Le Programme intégré pour des océans propres et sains vise à limiter la pollution d’origine terrestre qui touche nos océans en mobilisant des innovations stratégiques et réglementaires, des investissements dans les infrastructures et des solutions fondées sur la nature. Il permettra de cartographier les sources terrestres de pollution océanique afin de mieux comprendre les effets de l’hypoxie, et de s’appuyer sur les sciences océaniques pour trouver des solutions bénéfiques à la santé des humains comme à celle des océans.

Plus précisément, le Programme améliorera les pratiques durables sur 200 000 hectares de terres et sur 14,3 millions d’hectares d’habitats marins (soit approximativement la même superficie que l’ensemble des terres cultivables de Thaïlande). Les autres objectifs visés sont la réduction de la pollution et l’amélioration de la gestion dans plus de trois grands écosystèmes marins, ainsi qu’une baisse de 5,6 millions de tonnes des émissions de gaz à effet de serre.          

C’est la première fois que la FAO, la BAsD, la CAF, la BERD et la COI s’associent dans le cadre d’un même programme afin de contribuer à l’amélioration de l’environnement mondial.

Ce partenariat s’appuie sur le rôle moteur joué par chaque organisation aux niveaux mondial et régional en matière de réduction de la pollution océanique à la source. Ainsi, le Programme bénéficiera de l’expertise et du pouvoir de mobilisation de la FAO dans les secteurs de l’agriculture, des engrais, de l’élevage et de la pêche. Il fera également fond sur les initiatives et les portefeuilles d’investissement des banques régionales multilatérales de développement concernant l’économie bleue, l’économie verte, la conservation marine et les infrastructures de traitement des eaux usées. Les services et les sciences océaniques que de la COI met à disposition à l’échelle mondiale renforceront les bases scientifiques du Programme tout comme les liens avec la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030).

Déclarations:

«Transformer les systèmes agroalimentaires sur terre afin de transformer les systèmes agroalimentaires en mer sera bénéfique tant aux populations qu’à la planète. Nous devons agir de concert pour protéger la diversité biologique marine: ce nouveau partenariat mobilisera nos forces en vue de préserver nos ressources terrestres et marines. Ensemble, nous pouvons vaincre la pollution et ainsi améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie.» – M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

«Les données quantitatives sur les océans, notamment sur la pollution marine et la perte d’oxygène, sont extrêmement lacunaires, si bien que nos connaissances actuelles ne nous permettent pas d’étayer efficacement des solutions aux problèmes océaniques auxquels l’humanité est aujourd’hui confrontée. En rassemblant leurs forces, la FAO, la BAsD, la CAF, la BERD et la COI s’engagent dans une collaboration pour remédier à la pollution des côtes. Ce partenariat exploite les atouts et l’expertise de chaque organisation, ce qui permet d’adopter une stratégie globale de protection des écosystèmes marins. Par notre collaboration, dans l’esprit de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable, nous contribuerons à faire évoluer les océans dans le bon sens pour bâtir l’avenir que nous voulons.» – M. Vladimir Ryabinin, Secrétaire exécutif de la COI

«Les océans sont confrontés à de graves problèmes de durabilité, essentiellement causés et accélérés par le changement climatique, comme l’acidification et le réchauffement croissants des eaux, l’élévation du niveau de la mer et la surexploitation des réserves marines. En Amérique latine et dans les Caraïbes, les écosystèmes marins connaissent une baisse de l’abondance, de la densité et de la couverture des coraux et des stocks de poissons et de faune marine, ainsi que des changements affectant le plancton et un appauvrissement des écosystèmes des zones humides. Ces nouveaux financements permettent de réaffirmer l’engagement multilatéral concernant le rôle de chef de file dans la lutte contre le changement climatique et la promotion de l’économie bleue.» – M. Sergio Díaz-Granados, Président exécutif de la CAF

«La BERD est très heureuse d’avoir uni ses forces à celles de la FAO, de la BAsD, de la CAF et de la COI afin de diriger ensemble le Programme intégré pour des océans propres et sains du FEM. Ce nouveau partenariat tire avantage des forces de chaque organisation et témoigne de notre profond attachement aux investissements “bleu-vert”. Nous savons qu’une économie bleue durable est indispensable au développement de nos régions, particulièrement en Méditerranée, et que les mers et les océans sont primordiales dans l’action pour le climat. Seule une action concertée nous permettra d’enrayer la dégradation environnementale des écosystèmes marins.» – Mme Ines Rocha, Directrice générale de la BERD, chargée de l’impact et des partenariats

«La Banque asiatique de développement se réjouit de participer au Programme intégré pour des océans propres et sains du FEM, aux côtés de la CAF, de la BERD, de la FAO et de la COI, alors que nous traversons une période charnière qui exige une action collective pour préserver la santé des océans. Ce programme est en phase avec le Plan d’action pour des océans sains de la BAsD, qui finance à hauteur de 5 milliards d’USD des projets en faveur de la santé des océans et de l’économie marine, avec des cofinancements émanant de partenaires de développement. La BAsD privilégie le travail avec le secteur privé pour développer des solutions grâce à des investissements intégrés et fondés sur la nature qui permettent de lutter contre la pollution, à la promotion de systèmes d’économie circulaire, à l’appui prêté à des projets de régénération des écosystèmes et à l’élargissement de la coopération régionale. Dans le cadre du Programme intégré pour des océans propres et sains, la BAsD aidera ses membres qui sont des pays en développement à relever les défis engendrés par le changement climatique et à dynamiser les investissements en faveur des océans.» – M. Bruno Carrasco, Directeur général, Département du développement durable et du changement climatique, BAsD

 

À propos du FEM

La FAO, la BAsD, la CAF et la BERD sont des organismes d’exécution du FEM, ensemble de fonds consacrés à la lutte contre l’appauvrissement de la biodiversité, le changement climatique, la pollution et les pressions qui s’exercent sur la santé des terres et des océans. Par ses subventions, ses financements mixtes et son appui aux politiques, le FEM aide les pays en développement à traiter leurs principales priorités environnementales et à respecter les conventions internationales sur l’environnement. Au cours des trois dernières décennies, le FEM a versé plus de 22 milliards d’USD et mobilisé 120 milliards d’USD sous la forme de cofinancement à destination de plus de 5 000 projets nationaux et régionaux.

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Clean and Healthy Oceans Integrated Program

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