Codex Alimentarius: 60 années au service de la sécurité sanitaire des aliments

La 46e session de la Commission du Codex Alimentarius s’ouvre par une cérémonie spéciale retraçant six décennies d’accomplissements.

©FAO/Riccardo De Luca

27/11/2023

Rome – La Commission du Codex Alimentarius, organe international chargé de l’établissement de normes alimentaires, a donné aujourd’hui le coup d’envoi de sa réunion annuelle dans le cadre d’une cérémonie spéciale destinée à célébrer le 60e anniversaire de sa création. Les débats de la 46e session de la Commission se dérouleront jusqu’au 30 novembre au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à Rome.

Prenant la parole lors de la cérémonie d’ouverture, le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, a indiqué que depuis 1963, la Commission du Codex Alimentarius s’était élargie puisqu’elle comptait à présent 189 membres contre 30 à l’origine. «Il y a 60 ans, l’objectif était d’attirer l’attention sur la nécessité qui se faisait de plus en plus pressante d’adopter des normes alimentaires reconnues sur le plan international pour protéger les consommateurs et les producteurs partout dans le monde et pour réduire efficacement les obstacles au commerce – et cette mission demeure encore largement d’actualité», a-t-il affirmé.

«Plus que jamais, la science et l’évaluation des risques constituent la pierre angulaire des normes, à l’heure où nous nous tournons vers la science pour éviter que les aliments ne mettent en danger la santé des consommateurs et pour réduire le risque de maladies d’origine alimentaire», a ajouté M. Qu.

«La Commission du Codex Alimentarius rassemble les plus grands scientifiques de la planète afin que ceux-ci puissent analyser toutes les données disponibles et se pencher sur les différents risques microbiologiques ou chimiques qui se posent. Dans le cadre de leurs discussions, ces spécialistes s’intéressent en priorité à la protection des personnes les plus vulnérables, telles que les enfants et les femmes enceintes, en veillant à prendre en compte les particularités locales et régionales en matière de consommation alimentaire», a expliqué M. Qu, qui a fait remarquer que, face à l’allongement et à la complexification de la chaîne de valeur alimentaire auxquels on assistait aujourd’hui, les systèmes de prévention et de contrôle axés sur la sécurité sanitaire des aliments, à l’image du Codex, avaient pris une place de plus en plus importante. La Commission du Codex établit également un cadre pour garantir la qualité des denrées alimentaires en formulant des orientations sur l’hygiène, l’étiquetage et la nutrition ainsi que sur les techniques de mesure et d’échantillonnage permettant d’attester de la salubrité des aliments.

À l’occasion de sa 46e session, la Commission se penchera sur l’adoption d’une série de nouveaux textes et directives qui s’inscrivent dans le droit fil de son objectif visant à assurer la production et le commerce de denrées alimentaires salubres. La principale raison d’être du Codex est d’établir des normes alimentaires mondiales qui soient fondées sur des données scientifiques et sur des critères objectifs. L’élaboration de ces normes repose sur l’évaluation des résultats de recherches scientifiques et l’analyse des risques potentiels, la priorité étant donnée à la sécurité sanitaire des aliments et à la réduction du risque de maladies d’origine alimentaire. L’assise scientifique de ces travaux est assurée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la FAO.

Les recommandations qui sont formulées ont un caractère volontaire pour les États membres, mais elles fournissent un cadre pour l’établissement de législations sanitaires nationales. Grâce à elles, les consommateurs sont de mieux en mieux protégés contre les achats de produits alimentaires insalubres ou de mauvaise qualité, et les importateurs sont davantage confiants quant à la conformité des cargaisons de marchandises qu’ils reçoivent. La Commission se donne pour mission de veiller à ce que les normes alimentaires soient harmonisées partout dans le monde et à ce que des directives soient établies et appliquées en ce qui concerne la sécurité sanitaire et la qualité des aliments ainsi que les pratiques loyales.

Au cours de ses six décennies d’activité, la Commission a adopté des milliers de directives et de codes d’usages et s’est imposée comme une référence mondiale pour la production, le stockage et la distribution de denrées alimentaires dans des conditions de salubrité dans le monde entier.

À l’issue des débats en séance plénière qui ont débuté aujourd’hui, trois manifestations parallèles se tiendront le vendredi 1er décembre et seront l’occasion pour les participants d’aborder la mise en œuvre des normes, la réduction de la résistance aux antimicrobiens d’origine alimentaire et le Fonds fiduciaire du Codex. L’adoption du rapport final est prévue le samedi 2 décembre 2023.

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Giacomo Martella FAO Actualités et Médias (Rome) [email protected]