G20: le Directeur général de la FAO lance un appel en faveur de la paix, du droit à l’alimentation et de réformes de la gouvernance mondiale

M. QU Dongyu s’adresse aux ministres des affaires étrangères du G20 réunis au Brésil

De gauche à droite : Eduardo Paes, maire de Rio de Janeiro ; Mauro Vieira, ministre des Affaires étrangères du Brésil ; Directeur général de la FAO, QU Dongyu.

©FAO/Carolina Tendler

22/02/2024

Rio de Janeiro – M. QU Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a lancé un appel à la paix, à la reconnaissance du droit à l’alimentation et à la réforme des institutions multilatérales en tant qu’impératifs cardinaux à la réunion des ministres des affaires étrangères du G20 qui s’est tenue mercredi et jeudi au Brésil.

«La FAO appelle à privilégier des actions qui promeuvent la sécurité alimentaire dans le monde afin de réaliser les quatre améliorations que sont celles de la production, de la nutrition, de l’environnement et des conditions de vie, sans laisser personne de côté», a déclaré M. Qu à la première séance, axée sur le rôle que doit jouer le G20 dans la gestion des conflits et des tensions internationales persistantes.

«Nous avons besoin d’un système de gouvernance mondiale adapté, qui fonctionne de manière efficace, efficiente et cohérente, rende compte à ses membres et soit pleinement focalisé sur la réalisation de tous les ODD», a-t-il déclaré à la deuxième séance. «Lorsqu’il s’agit de faim et de pauvreté, il faut privilégier les personnes tout en protégeant la planète. Les systèmes agroalimentaires sont des solutions basées sur la science et les données».

Ont participé à la réunion les ministres des affaires étrangères de pays qui, ensemble, représentent environ 85 pour cent du produit intérieur brut mondial, 75 pour cent du commerce mondial et environ deux tiers de la population mondiale. Le Directeur général de la FAO a été rejoint par les chefs d’autres organisations internationales, notamment du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale, de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ainsi que de l’UNESCO, de la CNUCED, de l’OIT et de nombreuses banques régionales de développement.

La réunion était le premier événement majeur de la présidence brésilienne du G20 en 2024, dont les principales priorités sont la faim, le développement durable et la gouvernance mondiale. Le Président brésilien, Lula da Silva, a également mis en place un groupe de travail chargé de mettre en place, d’ici à la fin de l’année, une Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté ouverte à tous les pays, et pas seulement aux membres du G20.
Le Directeur général de la FAO a félicité le Brésil d’avoir pris la tête de cette initiative.

Rôle et message de la FAO La hausse des prix des aliments et de l’énergie dans le sillage de la pandémie de covid‑19, les catastrophes naturelles, les conflits et les guerres en cours ainsi que les tensions fiscales et monétaires asymétriques ont réduit la disponibilité et l’accessibilité physique et économique des aliments au-delà des points chauds traditionnels de la faim.

Le Directeur général de la FAO a souligné l’importance «d’investir davantage pour transformer les systèmes agroalimentaires mondiaux afin qu’ils soient plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables», notant que cela sera essentiel pour réduire la faim, sortir les gens de la pauvreté et assurer à tous des aliments sains et nutritifs.
M. QU a fait valoir trois principaux moyens d’action que la FAO utilise pour appuyer et compléter l’action que mène le système des Nations Unies: s’attaquer à la faim aiguë; appuyer la mise en place de marchés agricoles efficaces; et accroître la résilience de tous les membres et de leurs populations.

Le travail sur la sécurité alimentaire comprend un éventail d’activités qui vont de l’accueil, par la FAO, de l’Unité de soutien global du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), qui cartographie les crises de la faim qui surviennent dans le monde, à un rôle actif joué dans la promotion des objectifs de l’Initiative céréalière de la mer Noire, qui vise à atténuer les incidences de conflits sur d’importants flux commerciaux mondiaux.

Le travail sur les marchés vise à améliorer l’information et la transparence de la production et des prix et comprend l’hébergement du Système d’information sur les marchés agricoles (AMIS), qui, créé par le G20 en 2011, a joué un rôle important dans la prévention de la volatilité excessive des marchés pendant la pandémie de covid-19.

Le travail mené par la FAO pour, en accroissant la résilience des membres, permettre à leurs communautés de prévenir et d’affronter les crises et les chocs, vise les personnes les plus vulnérables, notamment les femmes, les jeunes, les peuples autochtones et les agriculteurs ruraux. «Nous devons créer, pour les pauvres, des possibilités d’accroître leurs revenus et d’améliorer leurs moyens d’existence», a déclaré M. Qu, ajoutant que la numérisation et l’innovation, la création d’infrastructures et l’amélioration des services d’éducation et de santé sont autant de domaines d’investissement prioritaires.

Le Directeur général a offert le plein soutien de la FAO à l’appel que le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, a lancé pour ce qui est de réformer et de renouveler les institutions de gouvernance mondiale en fonction des «réalités économiques et politiques du XXIe siècle».

En sa qualité de facilitateur professionnel desservant 194 membres, la FAO est au centre d’une architecture de gouvernance mondiale de la sécurité alimentaire qui associe le Fonds international de développement agricole (FIDA), le Programme alimentaire mondial (PAM), l’OMS et l’OMC, parallèlement à un partenariat de 60 ans noué avec la Banque mondiale et d’autres organisations financières internationales et institutions multilatérales de développement. Le Directeur général a fait valoir que la FAO offrait aux gouvernements, aux établissements d’enseignement, à la société civile, au secteur privé et à d’autres partenaires clés une plateforme unique d’échange de connaissances et de dialogue.

M. Qu a évoqué la feuille de route mondiale pour la réalisation de l’ODD 2 sans dépasser le seuil de 1,5 °C, que la FAO a lancée à la COP 28 à la fin de l’an dernier. Cette feuille de route pourra aider à financer des actions climatiques accélérées destinées à transformer les systèmes agroalimentaires et à aider ceux qui sont transformés à produire «des aliments bons et nutritifs pour tous, aujourd’hui et demain», a-t-il déclaré.
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