Un nouveau plan d’action pour prévenir l’émaciation des enfants dans 15 pays au cours des deux prochaines années

La FAO a besoin de 500 millions d’USD pour mettre en œuvre ce plan et améliorer le volet nutritionnel de l’aide humanitaire et de l’aide au développement.

© FAO/Patrick Meinhardt
21/11/2022

Rome – Améliorer la nutrition dans le cadre des interventions d’urgence dans le domaine de l’agriculture et renforcer la résilience des populations les plus vulnérables peuvent permettre de briser le cercle vicieux de la misère qui sous-tend l’émaciation des enfants. Tel est le message lancé aujourd’hui par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) lors de la présentation officielle de son nouveau plan d’action pour la prévention de l’émaciation des enfants

Avec ce plan, la FAO prévoit d’intensifier et d’améliorer la lutte contre l’émaciation des enfants en renforçant le volet nutritionnel de l’action humanitaire et de l’aide au développement en ciblant avant tout les foyers avec des filles et femmes enceintes ou allaitantes et des enfants en situation de vulnérabilité.

Pour mettre en œuvre ce plan, la FAO a besoin de 500 millions d’USD pour la période 2023-2024 afin de venir en aide à un million de foyers dans les 15 pays les plus touchés. Ces pays, où vivent 27 millions d’enfants en situation d’insécurité alimentaire grave et exposés à un risque élevé d’émaciation, sont les suivants: Afghanistan, Burkina Faso, Éthiopie, Haïti, Kenya, Madagascar, Mali, Niger, Nigéria, République démocratique du Congo, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, Tchad et Yémen.

«Nous devons sans tarder coupler les interventions destinées à sauver des vies humaines avec une stratégie de prévention pour empêcher que les enfants guéris souffrent à nouveau d’émaciation et prévenir l’apparition de nouveaux cas dans les populations et les foyers les plus à risque», explique le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, dans l’avant-propos du plan d’action. «Il est urgent de donner les moyens aux populations de combler le vide entre l’aide humanitaire à court terme et les activités de développement axées sur la prévention. Ce n’est qu’en faisant baisser durablement l’insécurité alimentaire aiguë que nous parviendrons, à plus long terme, à enrayer le fléau de l’émaciation des enfants.»

L’émaciation est en augmentation chez les enfants

L’émaciation infantile se maintient à des niveaux alarmants. En 2020, 47 millions d’enfants souffraient déjà d’émaciation. Les effets persistants des fermetures imposées en raison de la pandémie de covid-19, auxquels il faut désormais ajouter la crise des prix alimentaires et des prix de l’énergie, aggravent la situation et exacerbent la pauvreté, l’insécurité alimentaire et la malnutrition dont souffrent des millions de personnes.

Un nouveau plan d’action

L’émaciation des enfants constitue un problème de santé majeur qui a des conséquences tout au long de la vie, non seulement sur le plan du bien-être, mais aussi sur les plans du capital humain, du développement économique, de la prospérité et de l’équité sociale. La FAO s’engage à lutter contre ce fléau en s’attachant à faire en sorte que les enfants soient nourris au sein, puis aient accès à une alimentation adaptée et variée durant les premières années de leur vie. Pour y parvenir, elle veillera à promouvoir des systèmes agroalimentaires qui fournissent des aliments sains et nutritifs permettant de satisfaire les besoins des enfants et des femmes.

Le plan d’action de la FAO permettra d’obtenir trois grands résultats:

  • Les interventions de prévention de l’émaciation axées sur les systèmes agroalimentaires seront déployées à plus grande échelle. La FAO se concentrera sur les petites exploitations et les potagers familiaux, le petit élevage, l’éducation alimentaire et nutritionnelle (notamment le soutien à l’allaitement maternel et à l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants), les mesures en matière de sécurité sanitaire des aliments (notamment en ce qui concerne les soins vétérinaires, la manipulation et le stockage des aliments, ou encore la transformation minimale des aliments) et les interventions fondées sur des transferts de type monétaire comme le programme cash+.
  • Les compétences et les connaissances seront renforcées en ce qui a trait à la production de denrées nutritives selon une approche tenant compte des problématiques de genre. Pour maximiser l’impact sur le plan nutritionnel, la FAO encouragera la production et la consommation de produits végétaux et animaux riches en nutriments (fer, vitamines A et C, zinc), qui procurent également de l’énergie et des protéines. L’accent sera mis sur le soutien à une combinaison d’activités productives et lucratives afin de diversifier les moyens de subsistance et de fournir des sources plus stables de revenus dans l’optique de préserver et de développer les moyens de production en milieu rural.
  • Des activités d’analyse, de coordination et de gestion de l’information seront assurées dans le domaine de la sécurité alimentaire. La surveillance constante de la situation en matière de sécurité alimentaire ainsi que la prise en compte des données sur l’alimentation et la nutrition sont essentielles pour comprendre les facteurs de risque liés à l’émaciation chez les enfants et pour faciliter l’adaptation et l’évaluation des stratégies de prévention. 

Cette stratégie sera menée dans le cadre d’une collaboration et d’une coordination étroites avec les États, les autres organismes des Nations Unies et des partenaires.

Le nouveau plan d’action contribuera à la réalisation du Plan d’action mondial contre l’émaciation des enfants, dont la création avait été demandée en 2019 par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), M. António Guterres. Le plan rassemble cinq organismes des Nations Unies: la FAO, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Programme alimentaire mondial (PAM). Les organismes travaillent de concert de manière ciblée pour que les foyers avec des enfants en situation de vulnérabilité puissent avoir accès à des aliments nutritifs et sans danger, ainsi qu’aux services (y compris ceux axés sur des problèmes nutritionnels tels que l’anémie des femmes et des filles) qui sont indispensables pour prévenir l’émaciation et veiller à ce que les enfants qui sont rétablis ne rechutent pas.

Légende de la photo: L’émaciation des enfants a des conséquences tout au long de la vie, non seulement sur le plan de la santé, mais aussi sur les plans du capital humain, du développement économique, de la prospérité et de l’équité sociale.

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