Réunion de l’organe directeur responsable de la santé végétale: de plus amples mesures de lutte contre les organismes nuisibles et les maladies

La Commission des mesures phytosanitaires jugée «indispensable», sur fond de modification des régimes climatiques, selon le Directeur général de la FAO.

FAO/Ezequiel Becerra

Les conséquences des épidémies non maîtrisées de ravageurs et de maladies sont considérables et peuvent causer des dommages irréversibles.

©FAO/Ezequiel Becerra

15/04/2024

Rome La Commission des mesures phytosanitaires de la FAO (CMP) est un organe important dont la vocation est de juguler les risques que représentent les nuisibles et les maladies des végétaux qui menacent l’agriculture et les moyens de subsistance et portent préjudice à nos écosystèmes. Elle s’est réunie aujourd’hui pour envisager de nouvelles mesures destinées à arrêter leur propagation.

«L’apparition d’organismes nuisibles et de maladies peut avoir des conséquences profondes et infliger un préjudice irréversible aux écosystèmes, au commerce et à l’offre alimentaire mondiale si rien n’est fait pour l’empêcher», a déclaré M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans son allocution d’ouverture à la 18e session de la Commission.

La CMP, organe directeur de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV), se réunit tous les ans pour dresser un bilan mondial de la santé des végétaux et se pencher sur l’avancement des objectifs de la Convention. En 2023, la CIPV a accueilli la République fédérale de Somalie comme 185e partie contractante au traité multilatéral.

Évaluation des conséquences du changement climatique pour les organismes nuisibles aux végétaux

La modification des régimes climatiques et l’élévation des températures sur l’ensemble du globe ont modifié la répartition géographique et l’intensité de l’action des nuisibles et des maladies des végétaux. Cette évolution rend indispensables les travaux de la CMP, qui facilite la coopération et l’échange d’informations en matière de détection précoce, d’intervention rapide et de lutte coordonnée, a souligné M. Qu.

Parmi les exemples de pathologies destructrices pour les plantes, on peut citer celle qui est causée par le champignon Fusarium race tropicale 4 (TR4). Les dégâts étendus que cause cet agent infectieux aux bananeraies ont été mis en exergue à la 4e Conférence mondiale du Forum mondial de la banane que vient d’organiser la FAO. Les pertes de rendements provoquées par le TR4, qu’aggravent les effets du changement climatique, ont touché plus de 400 millions de cultivateurs, de producteurs et de foyers ruraux tributaires de cette denrée de base.

La CIPV s’emploie avec la FAO à aider les pays producteurs de bananes à lutter contre le TR4. Le secrétariat de la CIPV coordonne les efforts mondiaux destinés à empêcher la pénétration et la propagation du TR4. S’ajoutant à son travail de sensibilisation au TR4 et à la conduite d’exercices de simulation dans différents pays, la CIPV a produit un guide destiné à prévenir les foyers de TR4, à s’y préparer et à les maîtriser.

À la COP28, la FAO a présenté sa «Feuille de route mondiale visant à réaliser l’Objectif de développement durable 2 (ODD 2) sans dépasser le seuil de réchauffement climatique fixé à 1,5 °C». L’un des domaines d’action définis par la Feuille de route est la protection des cultures par une lutte intégrée contre les nuisibles ayant pour vertu de réduire la dépendance aux produits chimiques. Le Directeur général de la FAO a souligné l’importante contribution que les travaux de la CMP apportent aux initiatives de la FAO dans la gestion de l’impact du changement climatique sur la santé des végétaux.

Coup de projecteur sur la santé des végétaux comme composante essentielle de l’approche «Une seule santé»

Parmi les thèmes à l’ordre du jour de la réunion de la CMP de cette semaine, on relève le positionnement de la CIPV dans l’approche «Une seule santé», laquelle rassemble des organisations internationales œuvrant à la santé végétale, animale et humaine.

Les pays participants attendent aussi l’adoption d’amendements aux normes phytosanitaires, notamment des critères de détermination du statut d’hôte d’un fruit pour des mouches des fruits, les conditions requises pour la création de zones exemptes d’organismes nuisibles et les traitements par le froid appliqués au faux carpocapse.

La CMP est appelée à adopter le Programme phytosanitaire africain, conçu pour doter les gouvernements et les acteurs nationaux d’éléments scientifiques probants et de technologies de pointe nécessaires à une lutte efficace contre les nuisibles des végétaux qui intéressent le régulateur, l’environnement et l’économie.

La solution ePhyto de la CIPV a prouvé que la sécurité sanitaire des échanges commerciaux peut être prise en charge par une certification phytosanitaire numérique. En décembre 2023, plus de cinq millions de certificats ePhyto avaient été échangés de manière concluante par 88 pays qui en font usage, tandis que le nombre total de pays inscrits à ce programme est passé à 128.

Quel que soit le fort intérêt que suscitent les normes de sécurité sanitaire des aliments et de santé animale conçues pour garantir une alimentation sûre, «nous ne devons pas perdre de vue que tout commence par des normes de santé végétale», rappelle le Directeur général de la FAO, en qualifiant celles-ci de «garde-corps» contre l’impact des nuisibles et des maladies des végétaux.

Pour en savoir plus sur le rôle de la CMP et de la CIPV, voir ici.

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