Allocution de M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

La FAO remercie le Gouvernement italien, et en particulier le Vice-Premier Ministre, M. Tajani, d’avoir participé à cette table ronde stratégique et opportune, aux côtés d’autres partenaires, afin de débattre ensemble de la voie à suivre face à l’aggravation de l’insécurité alimentaire à Gaza et dans les régions avoisinantes.

Je suis rentré vendredi dernier d’une visite en Jordanie, en Égypte et en Algérie, où je me suis entretenu avec les chefs de gouvernement ainsi que des ministres.

L’attention que le Gouvernement italien porte aux besoins urgents de Gaza en matière de sécurité alimentaire et l’appui concret qu’il prête à la FAO et aux autres organismes sont vitaux et bienvenus.

La réunion d’aujourd’hui marque le lancement d’une initiative importante visant à soutenir les efforts de relèvement à Gaza, à favoriser la reprise des activités essentielles dans les systèmes agroalimentaires touchés et à fournir aux agriculteurs une aide agricole d’urgence pour la production de denrées alimentaires.

C’est aujourd’hui en outre que commence le ramadan, aussi devons-nous faire tout notre possible et employer tous les moyens dont nous disposons pour venir en aide aux habitants de Gaza en cette période chargée d’une grande signification religieuse.

La FAO est venue aujourd’hui apporter son soutien au Vice-Premier Ministre, M. Tajani. Au cours des 157 derniers jours, nous avons fait tout le nécessaire pour fournir des intrants agricoles essentiels, notamment du fourrage pour les animaux en vue de maintenir le bétail en vie et de pouvoir produire du lait frais pour les enfants. À l’avenir, d’autres intrants importants seront nécessaires pour soutenir la production d’aliments nutritifs tels que le poisson, les fruits et les légumes.

Nous avons travaillé avec le Gouvernement italien et d’autres acteurs, et sommes reconnaissants à l’Italie d’avoir fourni 7 millions d’USD pour appuyer l’acheminement de denrées alimentaires et d’intrants agricoles à Gaza, où l’accessibilité et la disponibilité des aliments sont fortement compromises et où les agriculteurs, les pêcheurs et les éleveurs n’ont pas les moyens de produire de la nourriture.
Nous soutenons également l’Égypte, où se trouve un important point d’accès à Gaza, et comptons sur nos collègues du Programme alimentaire mondial et d’autres organismes pour atteindre la population de Gaza, où le risque de famine s’accroît de jour en jour.

La classification la plus récente du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), un dispositif interorganisations, met en évidence une inquiétante évolution vers une situation de famine: 378 000 personnes sont à risque. La majeure partie de la population se trouve actuellement dans la phase 3 de l’IPC (situation de crise), et est à risque de malnutrition aiguë, voire de famine, ce qui aurait des conséquences dévastatrices et exige que nous agissions ensemble immédiatement.

La situation est particulièrement préoccupante dans le nord de Gaza, où l’accès humanitaire est plus limité.
Nous saluons les efforts du Vice-Premier Ministre, M. Tajani, qui œuvre dans le cadre du G7 pour soutenir les efforts en faveur de la mise en place d’un couloir humanitaire, en rassemblant toutes les initiatives politiques et en coordonnant l’action collective de la communauté internationale afin d’alléger les souffrances des civils et de faciliter l’acheminement de l’aide d’urgence à grande échelle.

La paix est une condition indispensable à la sécurité alimentaire et le droit à l’alimentation est un droit humain élémentaire.

Je vous remercie.