Soudan: la FAO est venue en aide à 1 million de ménages agricoles depuis le début du conflit

L’action de l’Organisation devrait contribuer à satisfaire les besoins en céréales de 13 millions à 19 millions de personnes, mais il est crucial de renforcer l’aide apportée.

©FAO/Khalid Ali

Un agriculteur du village de Gonofa (État du Nil-Blanc) se tient dans un champ de sorgho et s’attend à une bonne récolte.

©FAO/Khalid Ali

15/11/2023

Rome – Depuis le déclenchement du conflit au Soudan en avril 2023, qui a plongé près de la moitié de la population dans une crise humanitaire, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a distribué presque 10 000 tonnes de semences à 1 million de ménages agricoles, soit 5 millions de personnes, juste à temps pour la période des semis cruciale allant de juin à septembre 2023. Cette action a été possible grâce au soutien généreux de ses partenaires fournisseurs de ressources et à la collaboration de partenaires opérationnels locaux dévoués. 

D’après le nouveau document donnant une vue d’ensemble des interventions de la FAO publié aujourd’hui, cet appui essentiel sous forme de semences a permis aux agriculteurs de produire suffisamment de nourriture pour satisfaire les besoins en céréales de 13 millions à 19 millions de personnes. 

On apprend également dans ce document que, selon une évaluation à paraître sur la saison estivale, la superficie ensemencée totale, toutes cultures confondues, serait inférieure de 15 pour cent à la moyenne annuelle pour cette saison. Outre le conflit, les agriculteurs ont fait état d’une multitude de problèmes, comme le prix élevé des intrants agricoles (semences, outils) et le manque critique d’intrants, de financements et de services de vulgarisation.  

«La FAO a apporté un immense soutien aux populations rurales soudanaises, mais les besoins sont de plus en plus importants. Les efforts de soutien agricole doivent se poursuivre et il est impératif de mobiliser des fonds pour que les ressources soient à la hauteur des besoins», a dit M. Hongjie Yang, Représentant de la FAO au Soudan. «Il faut d’urgence continuer à prendre des mesures, et ce dès maintenant, et montrer aux Soudanais qu’ils n’ont pas été oubliés et qu’ils ne le seront jamais.» 

Il est urgent de renforcer l’appui prêté 

L’intervention de la FAO a fait suite à une augmentation préoccupante des besoins en matière de sécurité alimentaire, puisqu’il a été estimé que plus de 20 millions de personnes souffraient d’une insécurité alimentaire aiguë à des niveaux de crise. À cette situation vient s’ajouter la hausse attendue des maladies animales due au manque de services vétérinaires et de vaccins. Cette hausse pourrait entraîner de graves pertes de bétail, voire une baisse de la consommation de viande et de lait, ce qui ferait grimper les taux de malnutrition parmi les enfants.  

Afin d’empêcher cela, la FAO fournit des kits d’aide indispensables en matière d’élevage ainsi qu’une aide dans le domaine de la santé animale, notamment sous la forme de vaccins et de traitements, au profit de 1,3 million de ménages vulnérables. Les ménages agropastoraux et pastoraux recevront également des chèvres laitières, une mesure cruciale pour les enfants de moins de 5 ans, ainsi que des concentrés alimentaires pour animaux et des blocs de minéraux pour que leurs animaux d’élevage restent en bonne santé. En outre, en vue de pallier les pertes de production estimées et une nouvelle détérioration de la sécurité alimentaire et des moyens d’existence, la FAO devrait fournir diverses semences maraîchères à 0,7 million de ménages pour la saison hivernale. 

Moyennant ces interventions, la FAO prévoit donc d’aider un total de 2 millions de ménages agropastoraux et pastoraux entre novembre et décembre 2023. 

Toutefois, si elle veut intensifier son appui, l’Organisation a besoin de toute urgence de 75,4 millions d’USD, ce qui représente près de 80 pour cent des fonds requis pour mettre en œuvre le plan révisé d’action humanitaire pour le Soudan qui couvre la période allant de mai à décembre 2023. Ces fonds sont nécessaires pour répondre aux besoins toujours plus importants et stimuler la production et l’offre alimentaires dans le pays, et ainsi permettre à la population de rétablir et de préserver ses moyens d’existence. 

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