Coup de projecteur sur le rôle des semences dans la transformation des systèmes agroalimentaires

L’Organe directeur du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture doit se pencher sur la possibilité d’ajouter des variétés de semences au «panier alimentaire» mondial

FAO/Mustafa Saeed / Arete

L'une des principales priorités sera de savoir comment les semences peuvent contribuer à relever des défis mondiaux tels que la perte de biodiversité et le changement climatique.

©FAO/Mustafa Saeed/Arete

20/11/2023

Rome – Le rôle que jouent les semences pour relever les défis mondiaux, comme la perte de biodiversité et le changement climatique, et la nécessité de diversifier le «panier alimentaire» mondial ont récemment été mis en avant face aux multiples crises que nous traversons, et seront au cœur des débats de la réunion tenue aujourd’hui par l’Organe directeur du Traité international sur les ressources phytogénétiques.

«La diversité de la phytogénétique permet de mener des recherches agronomiques utiles et d’apporter des innovations qui renforcent la résilience, la sécurité alimentaire et les moyens d’existence des populations rurales, notamment des femmes et des jeunes», a dit M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) lors de son allocution d’ouverture à l’occasion de la 10e session de l’Organe directeur du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture.

Reconnaître des contributions vitales

Le thème retenu pour cette année, «Des semences aux solutions innovantes, protéger notre avenir», met en lumière les agriculteurs, les obtenteurs, les chercheurs agricoles et les conservateurs de banques de gènes qui œuvrent à conserver et à améliorer les ressources phytogénétiques dans le monde, comme l’a souligné M. Qu.

Les ressources phytogénétiques sont une composante essentielle de notre alimentation et le rôle du Traité est de faire en sorte qu’elles soient protégées et accessibles de façon à apporter des solutions novatrices, durables et résilientes au service des systèmes agroalimentaires. La réunion se tiendra du 20 au 24 novembre et rassemblera plus de

600 délégués du monde entier. Ces derniers se pencheront sur la façon dont le Traité international, qui est un accord juridiquement contraignant dont le secrétariat est basé à la FAO, peut faire face aux changements suscités par des facteurs tels que les effets de la crise climatique, qui dévaste les cultures traditionnelles des agriculteurs partout dans le monde et met en péril la capacité de la planète de nourrir durablement une population toujours plus nombreuse.

Une manifestation spéciale organisée le premier jour réunira des acteurs clés de la gestion de la biodiversité agricole, qui discuteront des liens et des synergies entre le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal et le Traité international. Les intervenants examineront des idées novatrices qui permettraient d’améliorer la conservation de la diversité végétale, de promouvoir l’agriculture durable et d’encourager les actions communes en vue de bâtir un avenir plus sûr au niveau alimentaire et plus résilient.

Un nouveau panier alimentaire?

On trouve dans le Traité, adopté en 2001, une liste des 64 espèces cultivées essentielles qui composent le «panier alimentaire» mondial. En s’appuyant sur un rapport intitulé The Plants that Feed the World (Les plantes qui nourrissent la population mondiale), qui doit être présenté lors d’une manifestation parallèle, les participants à la réunion se demanderont notamment si cette liste doit être enrichie.

Parmi les tendances mises en avant dans le rapport, on peut citer: le rôle plus important des protéines d’origine végétale; l’interdépendance croissante des pays en matière de variétés végétales; l’évolution de la demande d’espèces cultivées en raison des goûts et des tendances.

«Nous devons diversifier le panier alimentaire mondial si nous voulons satisfaire durablement les besoins en matière d’alimentation et de nutrition tout en protégeant la biodiversité», a fait remarquer le Directeur général de la FAO.

M. Qu a ajouté que cela supposait de donner aux petits exploitants des outils, des connaissances et des ressources supplémentaires ainsi que d’encourager les partenariats entre les acteurs publics et les acteurs privés, les universités et la société civile.

Échanges et partage La session portera sur un vaste éventail de sujets, y compris la conservation et l’utilisation durable à l’échelle mondiale des végétaux et des semences agricoles, le partage des avantages en découlant, l’amélioration de la réserve génétique mondiale, la décentralisation du Système mondial d’information et les droits des agriculteurs.

L’un des principaux axes de réflexion sera la façon dont les semences peuvent aider à relever des défis mondiaux comme la perte de biodiversité et le changement climatique en présentant des caractéristiques qui permettent aux cultures de résister ou de s’adapter à des conditions défavorables, notamment la sécheresse.

Une diversification des semences est synonyme d’une plus grande résilience des systèmes agroalimentaires, car des semences adaptées aux conditions locales peuvent offrir un meilleur profil nutritionnel, plus riche en vitamines et en minéraux. Les participants se pencheront sur les stratégies servant à conserver ces semences dans des banques de gènes et dans les champs, et à les rendre disponibles pour que les chercheurs, les obtenteurs et les agriculteurs puissent les utiliser.

Une exposition spéciale intitulée «The Journey of Seeds» (Le parcours des semences) sera organisée au siège de la FAO. Les visiteurs pourront suivre le parcours des semences des champs des agriculteurs aux banques de gènes, puis des exploitations aux marchés et à nos cuisines, dans différents endroits du monde.

À l’occasion de la session, deux nouveaux membres adhéreront au Traité, à savoir le Nigéria et la Somalie, ce qui portera le nombre de parties contractantes à 151.

Contacts

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Francis Markus FAO Actualités et Médias (Rome) [email protected]