Un nouveau rapport sur les sols fait état d’un défaut de capacité d’analyse des sols chez 55 pour cent des pays traités dans l’étude
Les effets de la salinisation des sols au Nigeria
©FAO/Israel Smart
Rome – À l’occasion de la Journée mondiale des sols, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a souligné la menace que représente la salinisation des sols pour la sécurité alimentaire mondiale et a attiré l’attention sur le fait que de nombreux pays ne disposent toujours pas des capacités requises pour effectuer des analyses des sols.
«Les sols sont essentiels à l’agriculture et, grâce à eux, les paysans produisent, à l’échelle mondiale, environ 95 pour cent des aliments que nous consommons», a déclaré M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO. «Et pourtant, nos sols sont en danger», a-t-il souligné dans ses observations préalables à la rencontre du 5 décembre sur le thème: «Stopper la salinisation des sols, accroître leur productivité».
Les points critiques sont les suivants:
La gestion des zones souffrant de la salinisation requiert l’adoption d’une approche intégrée englobant la gestion durable des sols, de l’irrigation et du drainage ainsi que la sélection de variétés végétales halotolérantes, dont les halophytes, capables de pousser dans de tels environnements.
«Nous devons empêcher la salinisation des sols, gérer correctement les sols salinisés naturellement et remettre en état les sols dégradés par la salinisation», a déclaré M. Qu.
En passant à une agriculture numérique, il faudra renforcer les capacités des laboratoires d’analyse des sols afin de produire des données pédologiques fiables, a souligné le Directeur général en annonçant la publication officielle du Rapport d’évaluation mondiale des sols en laboratoire, travail conjoint de 241 laboratoires dans 142 pays dirigé par le Partenariat mondial sur les sols de la FAO (GSP) et son Réseau mondial des laboratoires des sols (GLOSOLAN), qui regroupe plus de 760 laboratoires dans l’ensemble du monde.
Ce rapport aborde les difficultés rencontrées à l’échelle mondiale tenant au fait que les capacités d’analyse, notamment les ressources humaines, les procédures d’harmonisation et les équipements, font défaut dans 55 pour cent des pays traités dans cette étude et que nombre d’entre eux, en particulier en Afrique, en Asie et en Eurasie, ne sont pas en mesure de répondre à la demande nationale en matière d’analyse des sols.
M. Qu a souligné l’importance d’une poursuite des investissements dans les laboratoires d’analyse des sols, qui doivent fournir des données fiables sur lesquelles peuvent être prises des décisions avisées permettant d’assurer une gestion durable des sols et d’empêcher leur dégradation. Il a ajouté que l’inaction dans l’entretien des sols et le rétablissement de la santé des sols peut coûter cher et avoir des conséquences très lourdes pour le programme de développement durable des Nations Unies.
Parmi les initiatives menées par la FAO, le Système mondial d’information sur les sols (GLOSIS) et l’Observatoire mondial de la biodiversité des sols récemment inauguré contribueront aux activités du réseau de surveillance mondial et aux prévisions en matière de santé des sols.
La vingt-sixième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) a mis en exergue l’importance vitale de la santé des sols dans l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à ses effets, ainsi que dans le renforcement de la résilience. Et la FAO a appelé tous les pays à enrichir d’urgence leurs informations sur les sols et leurs capacités dans ce domaine, en prenant des engagements plus fermes en faveur de la gestion durable des sols.
L’adoption récente par l’Union européenne (UE) d’une nouvelle stratégie pour les sols constitue un exemple à suivre, car celle-ci fixe des objectifs concrets et ambitieux d’amélioration de la santé des sols à l’intérieur et à l’extérieur de l’Union, a déclaré M. Qu.
Dans le cadre des célébrations de la Journée mondiale des sols, sont décernés des prix financés par la Russie et la Thaïlande qui récompensent des contributions exceptionnelles dans ce domaine. Le prix Glinka de la Russie a été attribué à Mme Lydie-Stella Koutika, de la République du Congo, spécialiste des sols ayant une expérience de plus de quarante années de la recherche sur les systèmes agroécologiques. Quant au prix Roi-Bhumibol de la Thaïlande, il a été décerné à l’Institut nigérian de sciences du sol (Nigeria Institute of Soil Science [NISS]), en récompense de ses campagnes de sensibilisation sur l’importance de la santé des sols et de ses réalisations dans ce domaine.
Activités de la FAO relatives aux sols
On trouvera davantage d’informations sur les travaux de la FAO relatifs aux sols ici, en particulier sur le Partenariat mondial sur les sols, qui aide au développement de la collaboration et de synergies entre tout un ensemble de parties prenantes, qui va des utilisateurs des terres aux décideurs politiques. L’amélioration de la gouvernance des sols et la promotion de leur gestion durable sont parmi les objectifs principaux du Partenariat mondial sur les sols.
Ses fonctions principales sont les suivantes: la production régulière du rapport sur l’état des ressources en sols dans le monde; l’élaboration d’informations et de données édaphologiques et pédologiques à tous les niveaux, qu’accompagne le développement des capacités de cartographie numérique des sols dans les pays en développement; la mise en place de systèmes nationaux d’information sur les sols; la mise au point d’outils d’amélioration de la santé des sols et de prévention de leur dégradation, ainsi que la généralisation des pratiques optimales sur le terrain; la création et la coordination de réseaux techniques et la promotion de la gestion durable des sols.
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