Les petits États insulaires en développement (PEID) sont un groupe de pays confrontés en général aux mêmes problématiques, notamment en raison de leur vulnérabilité aux catastrophes naturelles, de leurs ressources limitées et de leur dépendance excessive vis-à-vis du commerce international. ©jShep/shutterstock.com
Le monde est plus que jamais connecté : économies, voyages, médias. Mais les défis le sont aussi. Le plastique et la pollution de nos océans nuisent à l'approvisionnement mondial en poissons. Pénurie d'eau, élévation du niveau des mers, pollution de l'air, déforestation... le monde entier est concerné. Cependant, certaines personnes et certains pays sont plus impactés que d’autres. C’est le cas des nations insulaires, par exemple, qui sont souvent en première ligne.
Les petits États insulaires en développement (PEID) sont un groupe de pays qui doivent relever les mêmes défis en matière de développement durable, tels que la vulnérabilité aux catastrophes naturelles, la vulnérabilité aux chocs extérieurs et la dépendance excessive vis-à-vis du commerce international. De nombreux PEID sont isolés et disposent de ressources locales relativement faibles pour alimenter leur économie et leur développement. La pêche, le tourisme et l'agriculture contribuent de manière significative au Produit intérieur brut (PIB) national ; mais ces secteurs sont particulièrement vulnérables aux changements climatiques, entre autres défis mondiaux. Si on apprend à surmonter des défis tels que l'insécurité alimentaire, la malnutrition et l'utilisation durable des ressources naturelles dans les PEID, cela peut servir d’exemple dans le monde entier.
Voici cinq façons dont la FAO travaille avec les PEID pour atteindre l'Objectif de développement durable (ODD) 2 - #FaimZéro :
1. Soutenir la production alimentaire locale
Il est très important d'améliorer la production d'aliments locaux nutritifs dans les PEID, car les importations sont de loin la principale source de nourriture dans ces pays. Dans au moins sept États des Caraïbes, plus de 80% des aliments sont importés. Aux Bahamas, l'augmentation du coût du poisson importé et l’intérêt croissant pour une alimentation saine ont entrainé une augmentation de la demande de poissons locaux. La FAO aide le gouvernement des Bahamas à développer le secteur de l'aquaculture pour y répondre. En outre, des étudiants de l'Institut d'agriculture et des sciences de la mer des Bahamas construisent une unité mobile pour promouvoir une aquaculture et des fermes aquacoles écologiquement viables et durables, ce qui permettra d'augmenter le volume de poissons et de produits de la pêche locaux.
2. Assurer l'accès à une nourriture abordable, diversifiée et nutritive
Dans les PEID, on trouve des aliments nutritifs : fruits, légumes, légumineuses, graines et noix. Pourtant, dans ces Etats, l’alimentation est pauvre sur le plan nutritionnel car la plupart des aliments importés, abordables et disponibles, sont riches en calories, en matières grasses et en édulcorants. Ces habitudes alimentaires ont contribué à l'augmentation de la prévalence de l'obésité et des maladies chroniques non transmissibles (MNT), comme le diabète et les maladies cardiaques, dans ces États insulaires. Les mesures politiques peuvent contribuer à améliorer l'offre et la compétitivité des aliments nutritifs produits localement afin de les rendre plus disponibles, plus abordables et plus sains pour tous les consommateurs, en particulier pour les plus pauvres. A Cuba, la FAO a aidé le gouvernement à introduire des technologies plus efficaces pour la transformation des aliments et à communiquer sur les normes internationales de sécurité sanitaire des aliments dans le pays.
A gauche : Des habitudes alimentaires inadéquates dans de nombreux PEID ont contribué à une prévalence accrue de l'obésité et des maladies chroniques non transmissibles, comme le diabète et les maladies du cœur. ©Jakub Kapusnak/Unsplash Right : Les pêches de capture jouent un rôle majeur dans les économies nationales de nombreux PEID. ©Rachaphak/shutterstock.com
3. Accroître les opportunités d'emploi
En soutenant les industries locales, les PEID peuvent lutter contre la pauvreté et réduire le chômage, principaux obstacles à l'accès à la nourriture. Par exemple, en Jamaïque, la production de gingembre, bien qu’elle soit une culture de grande valeur, a diminué en raison de la maladie de la pourriture du rhizome du gingembre (GRR), de sécheresses persistantes, d'une coordination fragmentée et d’un manque de politiques adaptées. Pour revitaliser l'industrie, la FAO a aidé le gouvernement à élaborer un plan d'action pour améliorer la chaîne de valeur du gingembre. La FAO a également fourni des conseils sur la gouvernance et la gestion de la chaîne de valeur et renforcé les capacités techniques pour la mise en œuvre d’une stratégie visant à créer une production durable de gingembre "sans GRR" et à élargir les débouchés commerciaux.
4. Préserver les forêts en promouvant des pratiques durables
Les forêts abritent la grande majorité de la biodiversité terrestre dans les PEID. La Papouasie-Nouvelle-Guinée abrite la troisième plus grande forêt tropicale humide du monde. Ces forêts sont encore une source principale de moyens d’existence, de nutrition et de médecine pour la majorité de la population de Papouasie-Nouvelle-Guinée, dont les sociétés sont essentiellement traditionnelles. Pourtant, la déforestation, la conversion en terres agricoles et la dégradation liée à l'exploitation forestière mettent ces forêts de plus en plus en danger. La FAO collabore avec les autorités forestières nationales pour améliorer un Code de bonnes pratiques en matière d'exploitation forestière et pour mettre en place un Système national de surveillance des forêts.
5. Aider les collectivités à se remettre des catastrophes naturelles et à être plus résilientes
Les événements extrêmes augmentent avec le changement climatique. Cela signifie que l'accent doit être mis sur l'amélioration de la résilience des moyens d'existence, en particulier ceux qui reposent sur l'agriculture. C'est particulièrement vrai pour les États insulaires, qui sont vulnérables aux phénomènes météorologiques extrêmes.
En 2017, l'ouragan Maria a gravement endommagé le secteur agricole de la Dominique, affectant directement la sécurité des revenus, de l'alimentation et de la nutrition d'un grand pourcentage de la population de l'île. Suite à l'ouragan, la FAO a fourni une assistance technique pour réhabiliter le secteur agricole et a aidé les ministères de l'agriculture de la Dominique et des autres pays touchés à mobiliser des ressources.
Le typhon Haiyan a dévasté le cheptel de l'île philippine de Tubabao, affectant gravement les moyens d’existence des ménages qui dépendent du bétail comme source de nourriture et de revenus. ©FAO/Rommel Cabrera
En 2014, les gouvernements ont adopté les Modalités d'action accélérées des petits Etats insulaires en développement (SAMOA) qui mettent l'accent sur la sécurité alimentaire et la nutrition et leur interaction avec le changement climatique et les autres défis du développement durable. Cela a conduit à la création du Programme d'action mondiale (GAP) sur la sécurité alimentaire et la nutrition dans les PIED par la FAO et d'autres partenaires. La FAO continue de venir en aide aux petits États insulaires en développement en leur fournissant des conseils stratégiques, des analyses et une assistance technique pour leur permettre de mettre au point des aliments plus durables et plus résistants.
Trouver des solutions au changement climatique et garantir l'accès à une alimentation saine dans les PEID signifie trouver des solutions qui fonctionneraient dans le monde entier. Nous devons assumer notre responsabilité partagée dans la mise en œuvre du Programme 2030, en particulier celle d'atteindre l'objectif #FaimZéro et de soutenir les PEID qui, dans certains cas, voient leur existence même menacée.
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