Harmonisation des mesures de l’impact environnemental de l’élevage


Les directives et indicateurs communs d’évaluation permettront de mieux comprendre les impacts et d’élaborer des politiques

04/07/2012 - 

Rome - Un nouveau partenariat piloté par la FAO a pour vocation de mieux évaluer les impacts sur l'environnement du secteur de l'élevage, première étape vers une meilleure durabilité de cet important secteur de production vivrière.

L'élevage et la consommation de produits d'origine animale apportent une contribution cruciale au bien-être économique et nutritionnel de millions de personnes dans le monde, tout particulièrement dans les pays en développement. 

Or, avec l'augmentation de la consommation mondiale de viande, de produits laitiers et d'oeufs, on s'intéresse de plus près aux performances environnementales du secteur de l'élevage - par exemple, l'efficacité d'utilisation des ressources naturelles qui s'amenuisent, ses impacts sur les ressources hydriques et sa part de responsabilité dans le changement climatique.

A la récente Conférence sur le développement durable Rio+20, les gouvernements sont tombés d'accord sur la nécessité de rendre la production agricole plus durable, en insistant en particulier sur les  systèmes de production animale. 

Il existe à l'heure actuelle diverses méthodes de mesure et d'évaluation des impacts environnementaux de l'élevage, ce qui complique la tâche de comparaison des résultats et d'établissement de priorités en vue d'améliorer durablement les performances environnementales tout au long des chaînes d'approvisionnement.

"Nous devons dégager un consensus sur la manière d'évaluer la performance environnementale de l'élevage", a affirmé Pierre Gerber, spécialiste des politiques d'élevage à la FAO. "Le but est d'améliorer cette performance et de créer des formes plus durables de production qui continueront à fournir nourriture et revenus. Pour ce faire, nous avons besoin d'informations quantitatives fiables sur les principaux paramètres environnementaux de la filière comme base de connaissances dans le but d'obtenir des améliorations".

Effort de collaboration 

La FAO et ses partenaires gouvernementaux, non gouvernementaux et du secteur privé collaboreront sur plusieurs fronts dans le but de renforcer la science des critères environnementaux des filières de l'élevage.

La phase initiale du projet durera trois ans et comportera les activités suivantes:

  • la mise en place de méthodes et directives reposant sur des bases scientifiques permettant de quantifier l'empreinte carbone du bétail, couvrant divers types d'opérations et de systèmes d'élevage;
  • la création d'une base de données de facteurs d'émissions de gaz à effet de serre engendrés par la production de différentes sortes d'aliments pour animaux - la production et l'utilisation fourragère offrent des occasions importantes de réduction des émissions de l'élevage;
  • la mise au point d'une méthodologie propre à mesurer d'autres pressions environnementales importantes telles que la consommation d'eau et les pertes de nutriments;
  • le lancement d'une campagne de communication afin de promouvoir l'utilisation des méthodes et des résultats du partenariat.


Parmi les membres fondateurs du partenariat, citons: les gouvernements de France, d'Irlande, des Pays-Bas et de Nouvelle-Zélande, la Fédération européenne des fabricants d'aliments composés (FEFAC), la Fédération européenne de l'industrie des huiles végétales et des tourteaux (FEDIOL), la Fédération internationale du lait (IDF), le Secrétariat international de la viande (IMS), la Commission internationale des œufs (IEC), le Conseil international des volailles (IPC), la Fédération internationale pour la santé animale (IFAH) et le Fonds mondial pour la nature (WWF).

D'autres partenaires sont appelés à venir rejoindre ce noyau de membres au cours des prochains mois. Le Secrétariat du partenariat est assuré par la FAO.

L'impératif de la durabilité

Selon les estimations de la FAO, la demande de produits animaux continuera de croître au cours des prochaines décennies. La consommation de viande devrait progresser de près de 73 pour cent d'ici 2050, et celle de produits laitiers de 58 pour cent par rapport aux niveaux actuels.

"Cette croissance continue de la demande se fera dans un contexte de compétition accrue pour les ressources limitées, voire en voie d'appauvrissement, d'enjeux supplémentaires liés au changement climatique, et de l'impératif de durabilité de la production alimentaire", a souligné Henning Steinfeld, Chef de la Sous-division FAO de l'information, de l'analyse sectorielle et des politiques en matière d'élevage. "Nous devons sauvegarder cet important secteur alimentaire en améliorant l'efficience de l'utilisation des ressources naturelles et ses performances en termes de durabilité".